Constellation de millepertuis

Mer 10 Fév - 9:03

Guillaume persifle, et Toria se montre bien moins rassurante qu'il ne l'aurait cru. Peut-être qu'il a mal lu la situation? C'est vrai qu'avec Ollie juste à côté…
Lev décide d'ailleurs d'en rajouter une couche en semblant vouloir parler de situations qui n'arriveront pas si tout le monde se rappelle de ne toucher ni aux fenêtres ni aux portes. Au fond il n'y a que Sameera, qu'il ressert, qui a l'air vraiment détendue alors même s'il n'est pas un vétéran ça ne l'empêche pas de hocher la tête.

"De la musique!"

Confirme Tullio, en fouillant pour récupérer le câble qui permet de connecter un smartphone aux amplis de l'Aquarium pour le tendre à Aurelia.

"Te voilà DJ officiel de la soirée et toi", ajoute-t-il en pointant Nawar du doigt, "Je vais te montrer où tu vas pouvoir fumer ça, avant que ceux qui ne fument pas commencent à faire les gros yeux."

Plaisante-t-il, pour essayer d'alléger l'atmosphère avant de prévenir l'un de ses collègues qu'il descend avant de se glisser hors du comptoir.

"C'est en bas, suis-moi." Adresse-t-il alors à son camarade fumeur, avec un léger signe de tête dans la direction à prendre.

Spoiler:

Jeu 11 Fév - 17:27

"Ne soyez pas si cynique", assène la jolie bleutée qui n'a pas l'air de goûter très fort les persiflages de Guillaume. Celui-là se retient néanmoins d'envenimer les choses et se contente de sourire avec une insolence propre à déclencher des pulsions homicides chez ses interlocuteurs, sans rien ajouter. Il s'intéresse plutôt au petit blond qui semble tellement sérieux au milieu des autres, et cette fois, daigne émousser le tranchant de sa mauvaise humeur. La réponse de Nawar parvient à le dérider tout à fait et il lève sa tasse à moitié vide à son adresse, parce qu'il devine sans trop de peine que la plaisanterie lui est en partie adressée.

- Toujours prêt, mon capitaine.

Le fond de café déjà tiédi, coupé de beaucoup trop d'alcool, est achevé sans sommation.

- La consigne officielle, reprend-il en s'essuyant la barbe d'un revers de main, c'est de pas mettre un orteil en-dehors des limites, quoi qu'il arrive.

Une pause, il jette un regard en coin à Victoria.

- Et quand je dis quoi qu'il arrive ça compte aussi même s'il y a des monstres qui grattent à la porte, si vous entendez la plus belle créature de l'univers vous promettre mille délices, si c'est feue votre mamie, ou quoi que ce soit d'autre. Les pensionnaires sont farceurs, alors pensez-donc, si certains ont une occasion de s'amuser à nos dépends, il en profiteront et c'est de bonne guerre.

Finalement, ça semble pas si terrible, quand il y pense. C'est presque comme si le Manoir lui avait déjà siphonné la tête de toutes ses terreurs, et qu'il ne restait de place que pour la fatigue et un profond sentiment de vide qu'il ne s'explique pas vraiment.

- Je vous serais utile que s'il y a quelque chose à cogner jusqu'à ce que ça arrête de bouger, lâche-il avec un autre sourire. ça ne risque pas d'arriver si les protections sont en bien en place et que rien ne rentre ni ne sort, mais en cas de bagarre, vous êtes parés. Contentez-vous de pas écouter ce qui chuchote derrière les volets, et puis tant qu'à y être, mettez la musique à fond, au moins ça couvrira le reste.

Résumé:

Sam 20 Fév - 2:46

Victoria n’a besoin que d’une œillade en coin pour deviner le sourire désinvolte qui se dessine, éhonté, sur le visage de son cousin Guillaume. Si elle connait un peu Ollie, elle se doute que cette réaction ne va pas lui plaire; ou du moins, elle sait que ça aurait eu de quoi l’irriter si ça avait été elle qui le lui avait adressé. Ça l’amuserait, sans doute, si en parallèle la jeune femme ne venait pas un peu de repousser, en un murmure, ses avances discrètes. Les frissons qui se hérissent sur sa peau blanche, néanmoins, sont ces prises auxquelles s’accrochent le bout de ses doigts tandis qu’elle se retourne vers son amante, les yeux bas, seulement pour ensuite mieux remonter ses prunelles ombragées et la toiser de dessous ses cils.

— Mi sei mancato, tutto qui.
Trad. : C’est juste que tu m’as manqué.

En parallèle, il y a Lev qui veut se préparer au pire; Nawar et Guillaume qui lui répondent; Sameera qui revient, mais qui reste à l’écart et qui s’adresse à… Booker, de toute personne; Tullio et Aurelia qui parlent de musique et d'aller fumer à la cave... L’attention de Victoria sautille donc entre toutes ces saynètes, en s’attardant – malgré elle – surtout sur l’intervention de Nawar duquel elle accroche d’ailleurs le regard.

En considérant son état et la complexité conflictuelle de leur relation, il était honnêtement la dernière personne avec laquelle elle avait envie d’interagir ce soir. Le petit sourire en coin qu’elle lui adresse est donc d’une infinie lassitude, de même que l’est le battement des paupières, accordé avec douceur, et plein de cette intention claire d’acheter temporairement la paix.

— Quoi qu’il arrive, répète-t-elle distraitement à la suite de Guillaume, alors même qu’elle se laisse glisser en bas de son banc.

Avec la main qui s’attarde encore un peu et le bras qui traine, elle invite Ollie à la suivre tandis qu’elle se dirige vers la table où étaient installés Clayton et Sameera. Victoria croise au passage la mine refroidie de Lillian qu’elle questionne d’un haussement de sourcil... Sans recevoir la moindre réponse de sa part.

— J’ai manqué quelque chose? Adresse-t-elle à Booker en se glissant sur la banquette opposée, en s’assurant de laisser une place bien en vue pour son amante. Entre Sameera, Victoira – et peut-être bientôt Ollie – on peut dire qu’il avait de la chance, Clayton… Lui qui est si confortable avec la gent féminine.

Malgré tout le reste, la courbe de ses lèvres s’aiguise un peu tandis qu’elle le fixe avec curiosité.

Résumé:

Lun 22 Fév - 17:54

Ollie entendit les paroles de Victoria, qui l’agacèrent autant qu’elles la radoucirent. Le sourire plein de sarcasme de Guillaume lui donna envie de lui sauter à la gorge, mais elle se doutait qu’elle n’avait aucune chance de l’emporter alors elle se contenta de vider sa tasse de café et de se concentrer sur Aurelia et Tullio qui discutent de la musique à mettre pour changer les idées de l’assemblée.
Olivia avait intensément envie d’allumer une cigarette, et s’apprêtait à se joindre à Nawar et Tullio histoire de forcer son cerveau à la détente en le bourrant de nicotine. Ça lui permettrait aussi de s’éloigner de ce chevalier cynique et désagréable qui semblait prendre un malin plaisir à la provocation. D’un autre côté, Toria lui proposait ouvertement de la suivre, de venir s’asseoir près d’elle, de passer du temps ensemble, bien qu’entourées de cette foule. Il y avait Sameera à cette table aussi, qui semble légèrement pompette et dont la timidité première semble avoir été effacée par le consommation d’alcool. La jeune femme semblait être en grande conversation avec un homme d’une quarantaine d’année, mal rasé et dont l’accent lui rappelait un peu la maison. Et la tentation était trop forte.
- Bonjour, Ollie, dit-elle avec un sourire en s’adressant à l’inconnu tout en se glissant à côté de Victoria.
Elle aimait cette proximité, même si elle aurait aimé pouvoir en profiter plus, et plus tôt.
- Dovresti chiamare quando ti manco. (tu devrais appeler quand je te manque.)
Cette phrase avait été prononcée sans même lui accorder un regard, une conversation secrète, des émotions qui ne passaient que par les mots.
- Alors Sam, tu veux un autre shot ?
Son regard curieux était porté sur la jeune femme, dont elle avait très envie de connaître les limites soudainement, voire peut-être même de la saouler complètement, juste pour voir ce que ça donnerait.

Spoiler:

Lun 1 Mar - 0:10

Ah. Peut être s'ouvrir sur la pièce avait été une mauvaise idée. Trop tard pour les regrets maintenant, mais peut être était-il temps d'ignorer ses craintes sur la tenancière et boire ce verre d'al- Ou pas. Ou pas. Le café était, après tout, tout aussi bien. Il fallait prendre son courage à deux mains. Socialiser. Juste à s'imaginer que

"Archiviste, eh? J'aurais sûrement besoin de vos services à l'avenir dans ce cas là. Appelez-moi Booker je suis... Booker."

Ah. Plus. Ah. Elle. D'accord. Ça ne serait certainement pas une soirée simple. Tandis que le regret d'avoir manqué sa chance d'ajouter un peu d'alcool à son sang s'installait progressivement et fermement, un mal de tête commençait à lui à bien s'ancrer jusqu'au plus profond de son crâne.

"Quelque chose... quelque chose... C'est un... grand mot. Allez plutôt... Ah."

Et... de 3. Oui. D'accord. C'était donc ce genre de soirée. No rest for the wicked then.

"Ah- piacere. Booker."

Il se retourne vers Sameera à nouveau.

"Booker donc, je disais."

Puis vers Victoria, à qui il jette un regard las et épuisé.

"...Booker."

Il sirote sa tasse encore une fois, elle est vide depuis longtemps. Il grince un peu des dents, et se marmonne à lui même. Goin' to need a refill, uh.

"Je répare les dégâts et je crée de nouveaux, différents dégâts. Plaisir de... toutes vous rencontrer."

Spoiler:

Ven 12 Mar - 7:02

Le câble dans ses mains, elle ne pensait pas qu’on lui laisserait le choix de la musique aussi rapidement. Les yeux ronds, elle regardait Tullio, qu’elle trouvait bien trop gentil. Branchant son téléphone, elle cliquait de ses doigts sur l’application Spot-Hi-fi. Elle jetait un regard sur la salle, réfléchissant aux styles de musiques que chacun pourrait écouter, en fonction de leurs vêtements, de leur prestance, de leurs regards. Elle songeait à plusieurs genres musicaux. Ramassant ses affaires étalées sur le sol, ses pensées analysaient chaque personne rencontrée jusqu’alors. Un peu perdue face à ce monde, le visage concentré à ramasser ses petits trucs étalés sur le sol et les tas de tabac par terre par la tranche de ses doigts, elle prenait son temps à trouver quoi écouter.

Une fois tout le barda rangé et le sol plus ou moins nettoyé, elle se relevait et une partie du petit monde autour du bar semblait avoir disparu, les uns dans un fumoir, d’autres sur une table, le reste dans des messes-basses qui ne l’intéressait pas. Un peu perdue, elle plongeait son regard sur la surface de son téléphone, se rasseyant sur son tabouret. Touchant les verres vides et les verres pleins, attendant qu’un de ses étranges poissons passe par là, que la lumière de cette pièce fasse son effet dans le reflet de ses petits récipients, elle créait une scène factice pour son appareil. Elle prenait une photo avec son téléphone, ne laissant apparaitre aucune trace humaine sur celle-ci, ni magique d’ailleurs. Un peu déçue, elle abandonnait l’idée de remplir son feed Amstingram, se contentant finalement d’un touite ironique sur les réseaux.

Elle touchait une playlist rock, en attendant que les uns et les autres fassent leurs demandes d’ordre musical. Elle soupirait en regardant ses compagnons de la soirée, certains se connaissant, d’autres arriver à s’intégrer, étrangement. Elle aurait voulu être comme eux, sociable. On lui avait expliqué les dangers de la soirée : de ses présences magiques possibles autour de l’aquarium, des possibles attaques : malgré la peur que cela aurait dû lui évoquer et les sensations étranges dans le creux de son crâne, effets supposés de l’alcool, elle ne s’en inquiétait pas plus que ça, les héros présents ici et là seraient ravis de la sauver de tout danger. Elle s’était contentée d’un mouvement de tête quand Victoria et Guillaume lui avaient expliqué les tenants du solstice, se contentant finalement de quelques mots un peu blasés : « Okay, très bien, ignorer le monde extérieur, c’est mon truc. », disait-elle, le nez sur son téléphone, faisant un signe de paix avec la main, comme une adolescente déprimée. Accoudée au bar, surfant et lisant les longs fils de débats des réseaux et les conversations de groupes ici et là, elle occupait son esprit de contenus sociaux qu’elle ne trouvait pas en ces lieux. La soirée lui semblait déjà longue, soupirait-elle encore, sa main jouant avec son verre vide.

Résumé :

Dim 14 Mar - 6:09

Nous échangions quelques regards complices avec Guillaume alors que nous tentions, à notre manière, de rassurer le jeune homme blond et, plus généralement, les jeunes personnes qui n’avaient jamais vécu de solstice sur OF. Et nous n’étions apparemment pas très doués si je devais en juger au fracas qui venait de suivre la rencontre entre le contenu d’un sac à main et le sol. À la fois attendri et amusé, je me gardai bien de faire une quelconque réflexion et cherchai plutôt à attirer l’attention de mon complice cynique en renchérissant « s’il faut cogner sur quelque chose jusqu’à ce que ça bouge plus, je m’inscris volonti.. » mais la fin de ma phrase se perdit lorsque mon regard rencontra malgré moi celui de Victoria. Elle m’adressa un sourire courtois, presque emprunté, auquel je répondis machinalement avec politesse mais sans chaleur. Comme toujours en sa présence, j’étais traversé de sentiments contradictoires, voulant à la fois l’éloigner le plus possible de moi et monopoliser son attention. En fait, je voulais l’exclusivité de son intérêt et de son dégoût, ce qui était parfaitement con et illusoire.

Je saisi donc avec empressement la proposition de Tullio d’un « Ok j’te suis » et je commençai à me lever, évitant au passage les quelques objets dispersés au sol et qui n’avaient pas encore retrouvé la sécurité du sac de leur propriétaire. Je lui adressai d’ailleurs un « Surprends-nous miss » en parlant de la musique qu’elle semblait hésiter à choisir.

Sans trop savoir pourquoi, alors que je quittai la pièce pour descendre vers la fameuse salle de repos, j’ai de nouveau cherché Victoria des yeux, mais elle s’était éclipsée, accompagnée de la belle jeune femme couverte de tatouages, vers une autre table. Par-fait, éloignons-nous le plus possible.

La pièce était plutôt petite, une table et trois chaises sommaires côtoyaient quelques casiers, un petit frigo et un distributeur qui, à mon avis, n’était pas souvent ravitaillé. Rien ne semblait suffisamment confortable pour qu’on puisse imaginer y tenir une contre-soirée, mais ça ferait bien l’affaire pour s’isoler un peu. J’ai allumé ma roulée et remercié Tullio, lui proposant au passage de tirer un latte.

Spoiler:

Jeu 18 Mar - 3:54

Tullio avait l'habitude du bruit. Ça allait avec son métier. Mais l'Aquarium n'avait jamais été aussi rempli, et c'était un soulagement de se retrouver au sous-sol, dans une pièce plus calme ou la foule n'était plus qu'un léger bourdonnement indistinct. Il accepte volontiers la latte que Nawar lui propose, il n'est après tout pas supposé travailler, et récupère son sac à dos dans son casier une fois la roulée rendue.

"Je sais pas toi, mais perso j'ai pas envie de remonter tout de suite alors j'ai de quoi grignoter, si tu veux. Ou je peux te proposer une partie de Mario Kart."

Propose le barman, en dévoilant les paquets de biscuits -aussi bien salés que sucrés- qu'il amené et la Switch, bien calée dans la pochette rembourrée du sac. C'est qu'après leur mission dans la forêt, il ne sait pas s'il se sent de mener une conversation avec Nawar. Mais des jeux vidéos? Ça oui, pas de soucis.

"Ou j'ai Mortal Kombat, aussi."

Spoiler:

Mar 23 Mar - 22:48

19h00

Les minutes défilent et, dehors, le soleil commence à se faner. Il ne fait pas tout à fait noir encore, mais avec l’obscurité qui rampe, un murmure s’insinue. Ce qui rode à l’extérieur chuchote sans pour autant essayer d’être discret. Il faut de bonnes oreilles, assurément, mais certains peuvent déjà entendre, même à travers les murs de l’établissement, même à travers la musique et les conversations, les pas et les esclaffements, ainsi que la mélodie lointaine des festivités qui doivent déjà commencer dans la jungle. C’est très léger, au début, et enfin le calme relatif se voit mis à mal quand on bat contre la porte avec un affolement manifeste.

- Ouvrez-moi ! par pitié, avant qu’ils n’arrivent, implore-t-on à la porte.

Dim 4 Avr - 15:43

Lentement, lentement, Guillaume l'a senti s'insinuer. Ça a commencé il y a quelques minutes, déjà. C'est allé crescendo, une infiltration patiente, toutes les petites voix qui grattent à l'intérieur et qui rongent, qui rongent, jusqu'à se faire entendre.

Lentement, lentement, ça lui glace le sang. Il se fige, livide, l'estomac en déroute et une panique soudaine qui lui embrume le cerveau. Pas ici, non, pas ici, les murmures sont restés au manoir, il avait promis... Mais qu'est-ce qu'on peut croire encore quand tout à coup il doute d'être vraiment rentré chez lui ? Et si c'était encore cet endroit qui lui jouait un tour après l'avoir bien embobiné à sa délicate manière ? Peut-être qu'il croit être parti et avoir résolu l'énigme mais en fait : qu'est-ce qu'il en sait ? Cette seule idée lui donne le vertige.

Machinalement, il fouille ses poches à la recherche de la rose d'Alice, mais il ne trouve rien d'autre que son téléphone et ses cigarettes. Et puis, dehors, ça commence à crier. La voix le fait sursauter, lui qui d'ordinaire est si peu impressionnable : mais c'est qu'elle vibre de terreur, qu'elle perce et crisse et vrille les tympans de toute sa supplique. Il ferme les yeux, et tout recommence, quand son esprit a l'air de lui échapper, de lui couler entre les doigts comme un bouillon de pensées.

- N'écoutez pas, lâche-il avec effort à ceux qui l'entourent. Et que quelqu'un monte cette foutue musique !

Peut-être bien que rien n'est réel, après tout.

Peut-être bien qu'il rêve encore.

Résumé:

Jeu 22 Avr - 23:59

Il y a de l’arrogance dans ce sourire qui s’immisce au coin de ses joues tandis qu’Ollie se glisse à côté d’elle.

— Anche tu potresti.
Trad. : Toi aussi, tu pourrais.

Victoria sait mieux que de le lui montrer, alors, après lui avoir murmurée cela au bord de la joue, elle se retourne vers Booker qui, en parallèle, lui fait hausser des sourcils.

— Booker, Booker, Booker, raille-t-elle pour souligner le fait qu’il s’était présenté au moins trois fois, à elle notamment, comme si elle ne le connaissait pas déjà.

— Il faudra qu’on parle, toi et moi… Pour le travail, reprend-elle avec un peu plus de sérieux, quoiqu’avec ce ton chantant qui voulait éloigner tout risque de tomber en détail dans les platitudes : je suis en train de finir une longue mission d’infiltration et les RH pensent que je pourrais avoir des pistes intéressantes à te léguer.

Simultanément, il y a l’idée de faire boire Sameera et son téléphone qui vibre. À nouveau toute disposée aux plaisanteries plutôt qu’au boulot, Victoria encourage distraitement la première prérogative tout en vérifiant son appareil. Elle se crispe, un peu, ce qu’Ollie peut sentir contre sa cuisse, de même que sa main libre qui s’insinue poliment sur le versant de son genou.

C’est avec confusion que son attention s’arrache à la composition d’une réponse texto quand le fracas extérieur leur parvient. Survient ensuite la voix de Guillaume – plus animée qu’elle le devrait? – tandis que sous la table, les doigts qui s’enfoncent dans la chair galbée de la cuisse d’Ollie lui somme essentiellement la même chose : reste assise et ignore ce que tu viens d’entendre.

— Lillian, amore mio, des shooters pour toute notre table s’il te plait, demande-t-elle au passage, quand la patronne passe près d'eux, tu sais comment doser le mien.

Sam 1 Mai - 5:50

Quand la voix se fit entendre de l’extérieur, le premier réflexe d’Olivia fut de se lever pour aller porter secours à cette personne qui avait visiblement besoin d’aide. Mais les ongles de Toria se plantant dans sa cuisse furent un moyen de dissuasion efficace. La seule que la jeune femme fut capable de faire était de lâcher un cri de douleur étouffé, avant de se tourner vers sa tortionnaire, indignée.
Une tension électrique s’était insinuée dans le moindre recoin de la pièce. Les autres novices ne semblaient pas non plus comprendre ce qu’il se passait, et les plus expérimentés n’avaient pas l’air sereins. Rien n’était là pour la rassurer, ni la voix tremblante de Guillaume, ni l’insouciance artificielle créée par la musique, ni la tentative de Victoria de les faire oublier en les faisant boire. Elle contempla longtemps le shooter posé devant elle et les réaction des gens autour d’elle. Les Chevaliers faisaient comme s’ils n’avaient rien entendu, comme si rien d’étrange ne s’était passé. Et son instinct de soignante luttait pour prendre le dessus sur la passivité imposée par l’italienne.

- Quindi è tutto qui? Non faremo nulla per aiutarlo?
(Trad : Alors ça s’arrête là ? On ne va rien faire pour l’aider ?)

Sa voix tremblait tandis qu’elle soufflait ces mots, tendue, inquiète et pleine d’incompréhension. Ces gens n’étaient-ils pas formés pour en sauver d’autres ? Avaient-ils vraiment pris, dans un silence unanime, la décision de refuser l’asile à la personne qui se trouvait derrière la porte ? Cette voix semblait si humaine, si réelle, si terrorisée que la jeune femme n’osait pas imaginer qu’elle appartienne à autre chose qu’un être humain. Certes, en faisant ses recherches elle était tombée sur des choses concernant les nuits de Solstice, et elle avait découvert des créatures toutes plus effrayantes les unes que les autres, mais cette voix…