Guillaume a des valise sous chaque paupière, quand il clignote au milieu des vaguelettes de son jet-lag pour recalculer l'heure, et vérifier qu'il lui reste encore un peu de temps. Il termine sa cigarette sur le seuil, chasse un restant de fumée et entre derrière le petit groupe de chevaliers qui lui lancent quelques salutations, moqueries et plaisanteries coutumières auxquelles il répond avec une semi-verve éteinte. Pas d'alcool pour ce soir, il s'en souvient bien. Seigneur, quelle idée !

La tête remplie de pensées qui lui tambourinent les tempes de l'intérieur, il regarde à peine les gens tout autour, les figures connues et celles sur lesquelles il serait incapable de mettre un nom, et se hâte d'échouer au bar en claquant des doigts pour attirer l'attention de quiconque a la malchance de se trouver de faction, ce soir-là. C'est qu'il en faut du courage, pour tenir la fine fleur de la chevalerie loin des bouteilles de gnôle, mais quelque chose lui souffle que le jour où on interdira à Lillian de servir ce que bon lui semble dans son établissement n'est pas arrivé, et ce pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire.

Son vœu le plus cher se verbalise dans un anglais qu'il mâchouille de son accent persistant :

- Tullio, sois un ange et fais moi beaucoup de café, très fort, ânonne-il en courbant sa grande carcasse encroûtée de fatigue contre le bar, avant de se percher sur un tabouret ridiculement frêle sous lui.

Il tire une chaise, jette un œil au petit groupe de femme qui trinque sinistrement avec des soda, et, oh, une bière. L'espoir subsiste donc encore.

- Psst, et hum. Si quelque chose de plus fort tombe accidentellement dans la tasse, laisse-y, je ferais avec, rajoute-il au jeune homme en priant intérieurement pour voir se matérialiser dans le divin breuvage quelques millilitres de tord-boyau quelconque.

Le temps que l'on s'acquitte de la chose, il laisse à son cerveau le temps de combler le retard sur le reste, et à ses bonnes manières de prendre le contrôle du pilote automatique. Il adresse un signe de tête un tout petit peu narquois à Victoria -parce qu'il faut bien entretenir les relations de travail, fussent-elles comme chien et chat- et esquisse un "mesdames*" bien élevé pour les autres.

* en français dans le texte

Résumé:

Quand Toria parle de l'autre côté de sa famille, Tullio pense immédiatement à monsieur Machiavel, là-bas en Italie, qu'il imagine fort mal être lié à Sameera… qui est en fait liée à Nour. Qui est apparemment de la famille de Toria maintenant? Mais depuis quand? Et surtout, quel lien de parenté ont-ils? Au plus il essaye d'y réfléchir, au moins il comprend et c'est finalement le toast porté par Aurelia qui met fin à ses réflexions. Il faudra tout de même qu'il pose la question à sa meilleure amie.

Il siffle légèrement à l'état de Guillaume quand celui-ci s'écroule au comptoir et lui lance un "Tout de suite!" alors qu'il commence à préparer une cafetière de café fort… et glisse dans une grande tasse une généreuse rasade d'alcool fort.

"Qu'est-ce qui t'arrive?" Interroge le barman alors qu'il pousse la tasse vers le chevalier, et pose la cafetière tout à côté pour que l'autre puisse se servir comme il le souhaite. "Ça a pas l'air d'aller fort. Si t'as besoin, tu dois pouvoir monter te reposer un peu avant que le reste de la troupe arrive."

Spoiler:

Sous le touché délicat d’Aurelia, le poisson se cambre avant de se hâter à passer son chemin.

- Attention, ils n’aiment pas trop faire connaissance de cette façon, pétille Victoria, avant d’ajouter avec un gloussant, contrairement aux chevaliers. Chevaliers sur lesquelles elle pourrait bien mettre ses doigts sans grandes objections de la part de ceux-ci, convie le clin d’œil de chat – avec les deux paupières à la fois – qu’elle lui adresse avec un petit sourire en coin.

- Aux connaissances, trinque-t-elle ensuite avec les autres tout en guettant la porte afin de ne pas en manquer qu’elle voudrait justement revoir, ou au contraire, afin de ne pas se laisser surprendre par celles qu’elle voudrait bien éviter.

Jusqu’ici, les visages qui défilent sont pour la plupart anonymes ou presque, au moins jusqu’à l’arrivée de Guillaume. Ce dernier rejoint leur petit cercle et demande du café à Tullio. Celui-ci n’est pas supposé travailler et, pourtant, il s’empresse de servir à Guillaume dès que celui-ci le lui demande; Victoria se moquerait, sans doute, si la mine fatiguée de Guillaume ne lui donnait pas l’impulsion, à elle aussi, de vouloir lui poser une couverture sur les épaules et un grog chaud entre les mains. Quand il lui sourit, néanmoins, elle balaie d’un roulement d’yeux toute idée de douceur et répond, à ces airs de vieux loup fatigué, avec son meilleur sourire de renard.

- J’ai l’impression que quelqu’un a joué au chasseur de sorcière jusqu’à tard dans la nuit, moque-t-elle. C’est que les rumeurs vont bon train et qu’elle n’avait aucune raison d’épargner la modestie de son vieil ami, allons Guillaume... Elle est si exigeante, ou bien c'est-ce que c'est toi qui se fait vieux?

Elle soutien son regard, les sourcils expressifs, même quand elle vient enfouir, dans l’hijab de sa cousine Sameera, son nez sensible pour fuir l’odeur à la fois délicieuse et terrible du café qui vient lui chatouiller l’estomac.  

Résumé du post:

Lev était rarement présent au QG de l'Ordre, préférant passer le temps où il n'était pas en mission chez ses parents, ou chez un des quelques amis qu'il s'était fait de par le monde. Mais ses compétences en informatique, curieusement (à son avis) rares parmi les chevaliers, l'avaient poussé à se proposer pour participer au maintien de l'infrastructure - une organisation de cette ampleur géographique et de cette confidentialité avait besoin d'un réseau de communication en béton, et il s'était rendu compte au cours de ses petites... expériences que ceux qui s'en chargeaient actuellement ne semblaient pas être hyper au point. Ça n'était pas pour l'embêter en soi, ça lui permettrait de glisser ses papattes un peu partout pour pêcher des informations. Mais pour une fois, il avait eu besoin d'intervenir sur place sur le réseau et manque de bol, ça avait coïncidé avec le solstice et il se retrouvait confiné ici.

Jusqu'ici il n'avait eu que très rarement l'occasion de travailler aux côtés d'autres membres de l'Ordre, et il avait assez peur de ce que ça pourrait donner. Il était au courant que le côté humain n'était pas forcément son fort et cette occasion ne le ravissait pas plus que ça. Il était donc resté dans sa chambre d'emprunt aussi tard que son anxiété le lui avait permis, puis s'était décidé à se préparer et descendre. Il avait enfilé une chemise à carreaux verte entrouverte sur un t-shirt noir, un jean noir et une paire de rangers à semelles compensées, tracé un discret trait d'eye-liner, puis il avait vérifié qu'il avait dans un petit sac à bandoulière tout ce dont il pouvait avoir besoin, fermé soigneusement à clé la porte de sa chambre derrière lui et il était descendu vers l'Aquarium, qui avait commencé à se remplir.

S'il était déjà passé - brièvement - au bar par le passé, il ne lui semblait pas reconnaître de visages ici - mais il n'avait jamais été très physionomistes. Il n'y avait pas beaucoup de monde, mais quelque chose dans l'organisation du lieu lui donnait toujours l'impression que c'était bondé. Ça tenait peut-être au chaos ambiant, et aux poissons qui se baladaient - il ne put retenir un petit mouvement d'évitement alors que l'un d'eux passait un peu trop près de son visage à son goût. Ne connaissant personne, il n'avait pas de repères et décida de s'approcher du barman qui parlait avec un type qui avait l'air guère plus frais que lui : petit groupe, lui permettant d'avoir l'air à peu près inclus tout en restant un peu à l'écart, puis ses sœurs lui avaient appris à se méfier des femmes. Les mains dans les poches, il se glissa donc le long du bar dans la direction de Tullio et Guillaume, cherchant à ne pas les couper, mais lorsqu'il attira leur attention, il les salua tout de même, un peu de rouge aux joues.

"Bonjour... soir."

L'heure fatidique de 18h approchant, il tentait de rester attentif à ce qui se passait dehors malgré le bruit des conversations. Il n'avait pas vraiment d'idée de ce qui pourrait se passer à cette occasion dans un tel lieu.

Résumé a écrit:

Lev s'installe au bar près de Guillaume, salue maladroitement ce dernier et Tullio et reste visiblement sur le qui-vive.

C’était avec un sourire gêné qu’elle rangeait ses doigts indiscrets du petit être voletant près d’elle, s’excusant brièvement au passage. Mais ce sourire, de nature si timide devenait plus franc, appréciant l’humour à peine discret de Victoria. D’un sourire narquois, elle la regardait longuement sans répondre, se contentant de rire un peu. La tension de ses épaules s’évaporait en même temps que le contenu de sa bière aux fruits. Et alors qu’elle en goutait la dernière goutte après qu’une grande partie des convives eut trinqué avec elle, le coup de vent du plus tôt coïncidait avec l’arrivée de deux hommes dont elle eut l’impression qu’ils fussent tirés d’une série télévisée tant leurs traits étaient marqués.

Jetant un regard aux arrivants, elle répondait à leurs salutations individuellement, d’un simple mouvement de la main. Avec un peu de hâte, elle tentait de se pousser un peu, pour laisser à ceux-ci une place pour s’installer un peu plus confortablement, glissant maladroitement ses affaires en dessous de ses pieds. Intimidée par leur présence, elle jetait un regard vers Tullio, montrant le récipient vide qui se trouvait devant elle. Elle demandait alors à voix basse une pinte, en chuchotant presque, de honte, de rajouter une goutte de sirop de grenadine, tout en le remerciant d’un sourire chaleureux.

Elle regardait ensuite Guillaume, qui fut soudainement le centre de l’attention, ainsi que ceux qui l’interrogeaient amicalement, pour comprendre les sous-entendus. Naturellement, c’était un échec, elle se contentait alors de regarder l’homme de ses yeux ronds, intriguée par ses grands yeux bleus bordés de cernes. Les joues rosées du dernier arrivant qui lui firent légèrement hausser les sourcils, accrochant son regard innocent, se sentant moins seule dans cet environnement hostile à sa bulle de timidité, elle n’osait cependant pas le regarder trop longtemps, réfugiant ses yeux dans le cercle du goulot de sa bouteille vide.

Résumé  ::

Au milieu du brouillard, tout flotte. Les lumières, les visages, les noms qu'il colle comme des étiquettes, les choses qui lui semblent soudain tellement, tellement étrangères. Avec une célérité qui fait honneur à son efficacité coutumière, Tullio accède néanmoins aux plus ardents vœux du bon chevalier qui se voit rapidement comblé.

Bien. Des sensations concrètes, c'est ce qu'il faut. L'amertume lui attaque le palais en même temps que la chaleur, le sucre, le tanin : visiblement, le petit Tullio n'a pas oublié où il range ses bouteilles et même si ça n'a pas le mordant d'un bon armagnac pour lequel Guillaume vendrait père et mère, c'est un divin réconfort qui lui incendie l’œsophage. Là, les choses se stabilisent un peu. Un brin d'alcool et les moqueries que Victoria susurre en ayant eu la présence d'esprit de retenir le moindre élan de sollicitude. Elle opte, comme souvent, pour la piqûre acerbe d'une moquerie familière, ce qui lui attire une reconnaissance égale à celle qu'il doit au débiteur des boissons : ça se faufile, discrètement, dans le rire qu'il lâche en secouant la tête.

Bien évidemment, un mâle orgueil écorné par trop de cernes lui fait refuser la proposition de Tullio d'un revers de main indolent. Peu crédible, mais fier, l'ombrageux chevalier n'est pas décidé à s'abaisser à une chose aussi triviale que le repos.

- C'est bien aimable, mais les patrons n'ont pas interdit le café, alors tant qu'on me coupe pas les vivres, je peux tenir. Ne laisse pas refroidir la cafetière et tout devrait bien se passer, va.

Et comme toujours, le sourire est éclatant quand il le tourne vers Victoria, battant des cils comme un enfant de chœur qui aurait sifflé tout le vin de messe.

- Un peu des deux hélas, admet-il avec une fausse modestie tout à fait évidente. Je suis un homme consciencieux, tu le sais bien, et mon honneur exige que je donne de ma personne pour le bien commun mais diable, que cela me coûte, pauvre de moi ! Ah, ma bonne, si tu savais ce que j'endure.

Il lâche à nouveau un rire franc, qui cache, tout au fond, à quel point cela est cruellement vrai.

- Mais il n'est pas dit que la sorcière viendra aisément à bout des os et du cuir d'un Séverac, alors hardi, mon grand âge devra bien faire avec.

Grand âge, qui, par ailleurs fait de lui l'aîné de la petite bande accoudée au bar, ce qu'il ne manque pas de remarquer, parce qu'il serait bien malpoli de laisser les collègues à la porte de leur joute verbale. Il en faut bien pour tout le monde, après tout, et s'ils doivent tous ensemble traverser une nuit de cauchemars, autant s'amuser un petit peu. Rien de tel que se liguer contre un grand con vantard pour souder une équipe, après tout.

- Mais dites, vous tous, c'est que la jeunesse est à l'appel, ce soir. Personne n'a été collé d'office à des choses plus importantes que faire le pied de grue ici ? On dirait que je vais devoir vous faire la garderie, mes agneaux. Me voilà bien ! Mais n'ayez crainte, aucun croque-mitaine ne viendra vous souffler dans les oreilles ce soir, les grandes personnes sont là pour vous protéger.

Avec une arrogance joyeuse de grand prince, son regard moqueur balaie les gens présents tandis qu'il se hâte de vider le fond de sa tasse en se demandant si l'un des timides poussins osera lui redire de sa provocation. Quelque part, dans la salle, un autre chevalier qui n'a pas manqué sa fanfaronnade lui enjoint d'aller se coucher, ce à quoi Guillaume répond cordialement par un vigoureux geste grossier qui déclenche une série de rires amusés.

Résumé:

Tullio écoute d'une oreille distraite Guillaume et Toria qui s'envoient des piques pendant qu'il salue le nouvel arrivant et sert à Aurelia sa pinte avec un peu de grenadine, sans pouvoir dissimuler sourire en coin. Il ricane, bien sûr, aux fanfaronnades du chevalier, ce qui ne l'empêche pas de remplir une nouvelle fois la tasse de ce dernier.

"Doucement, papi, c'est pas bon pour ton cœur de t'exciter comme ça."

Lance-t-il, la cafetière encore en l'air, alors qu'il attend de savoir s'il faudra ajouter de l'alcool cette fois-ci aussi.

"Tu bois quelque chose, cheveux blonds? Faut pas faire ton timide, la nuit va être longue et on est entre gens de bonne compagnie. Pour te présenter rapidement tes voisins de bar, voici Toria, Sameera, Aurelia et Guillaume. Te laisse pas impressionner par ces deux grandes gueules, ils mordent pas souvent."

Demande Tullio, en s'adressant au jeune homme qui s'était installé avec eux. Un coup d'oeil à son téléphone lui indique qu'il est bientôt 18 heures, et s'il faut tenir jusqu'à l'aube avec deux timides louchant sur leurs boissons juste en face de lui... la nuit s'annonce effectivement très longue.

Spoiler:

Aurelia ne dit pas grand-chose, mais au moins elle semble un peu plus détendue et c’est déjà un bon début... Sameera et Lev, quant à eux auraient sans doute besoin d’un peu d’aide encore avant d’entrer dans le bon état d’esprit pour survivre à la soirée. C’est que 18h approche, qu’ils seraient bientôt enfermés et que la nuit sera longue. Tullio, au moins, est d’humeur joviale et a déjà la bouteille facile. Quant à Guillaume, Victoria est bien contente de l’avoir avec elle ce soir : c’est que ce ne serait pas la première soirée censée être un supplice d’ennui qu’ils affronteraient et vaincraient ensemble.

- Allez Tullio, verse! Encourage-t-elle avec l’écho d’un rire au fond de la voix, Guillaume devient beaucoup plus supportable après quelques verres, glousse-t-elle en poussant gentiment son cousin d’un coup de paume aimable et moqueuse – en se décollant de Sameera au passage – non sans vaciller un peu plus que prévu sur son tabouret. Pour que ces dernières paroles soient vraies, cela dit, il faut mettre de l’alcool dans son sang à lui, mais aussi dans celui de ceux autour de lui... C’est donc bien heureusement pour tout le monde qu’une tournée de shooters se glisse sur le comptoir, aux frais de la patronne qui s’empresse par ailleurs d’en refaire et d’aller les imposer aux autres convives installés aux autres tables. Évidemment, Victoria, elle, n’y touche pas.

- On mord quand même assez souvent, en fait, enchaine-t-elle sur les paroles de Tullio, à l’intention de Lev, avec ce grand sourire qui découvre ses dents et qui accentue les fossettes au coin de ses joues, mais seulement lorsqu’il y a un consentement enthousiaste.

Il y a un rire qui pétille au fond de ses iris dorés tandis qu’elle cherche à soutenir le regard farouche du blond, en fronçant doucement des paupières pour en accentuer le sourire. Elle ne détourne les yeux que quand elle voit, par derrière lui, une silhouette familière et féminine qui attire son attention et qui accentue l’angle suave de ses lèvres.

Résumé du RP:

Ollie émergea doucement en entendant le murmure du monde au bar. Elle tenta de lisser les plis de son chemisier sans prendre la peine d’en changer, enfila son jeans et, après un rapide coup d’œil dans le miroir pour remettre en place l’une ou l’autre mèche folle, remercia le décalage horaire qui lui avait permis de dormir un peu avant cette nuit probablement mouvementée.

Elle alla directement s’accouder au coin du bar et demanda à Tullio s’il avait du café en route et s’il pouvait lui en faire un, avant de saluer les personnes présentes. En réalité, à part les deux colocataires, aucun visage ne lui était familier. Une jeune femme buvait une bière, plutôt détendue, une autre un thé glacé. Un homme renfrogné buvait un café. Donc il y avait du café, hourra. Sans trop réfléchir, elle prit un tabouret et s’assit à côté de lui, tout en remerciant chaleureusement le jeune homme qui venait de poser devant elle une tasse fumante du breuvage sombre et odorant. Du coin de l’œil, elle vit que Toria buvait de l’eau au citron et se fit intérieurement la remarque que c’était étrange, sans trop s’attarder.

- C’est quoi le principe cette nuit ? On se raconte nos vieilles histoires en empêchant les autres de faire des conneries ?

Demanda-t-elle avec un léger sourire ironique. Pas encore vraiment bien réveillée, la jeune femme qui vivait son premier solstice ne comprenait pas réellement les tenants et les aboutissants de la situation, et ne s’en formalisait pas plus que ça. Elle savait qu’elle était entourée de chevaliers et qu’elle se trouvait donc dans l’endroit le plus sécurisé d’Old Fyre. A condition que ces derniers ne fassent rien de stupide, évidemment.

"Je veux bien un café, s'te plaît", répond-il à Tullio avant de saluer les autres personnes présentes d'un geste de la tête, et de se présenter à son tour suite au tour de prénoms de Tullio.

Plus supportable après quelques verres... À son avis ledit Guillaume n'est pas le seul à correspondre à cette description, et une fois qu'on a glissé devant lui une tasse de café fumant et un shooter qu'il n'a pas demandé, il n'hésite pas une seconde à se l'enfiler cul sec pour se donner du cœur, car il va lui en falloir - des inconnus, avec qui il ne se sent pas spécialement bienvenu, et pas du genre qui le mettent à l'aise s'il doit en croire les sous-entendus de Victoria, qu'il ignore en détournant le regard face à son sourire. Quelque chose ne lui plaît pas dans cette ambiance, il n'a pas l'impression qu'il est entre collègues sympathisant, mais c'est peut-être ses tendances à la paranoïa et sa méfiance à lui qui lui fait ressentir comme une atmosphère pesante. Mais entre personnes qui se connaissaient probablement au moins de vue pour la plupart, s'il était trop à l'écart, il attirerait d'autant plus l'attention. La question d'Ollie lui donne une occasion de se joindre à la conversation, et d'avoir l'air de quelqu'un qui sait des choses et peut servir à quelque chose, plutôt qu'être considéré une fois de plus comme un chaton apeuré.

"Seulement si par faire des conneries tu veux dire laisser ce qui peut se balader dehors cette nuit rentrer, ou nous attirer dehors, à mon avis."

Il a dans sa poche quelques-unes de ses gélules maison, qui lui serviraient à avoir la vision la plus réaliste possible de ce qui pourrait se passer dehors, mais au vu de la durée d'effet, il les garde pour plus tard, quand la nuit sera tombée. Pour l'instant, il garde entre ses mains sa tasse chaude, utilisant les vapeurs de café qui montent jusqu'à ses narines comme point d'ancrage rassurant.

Résumé : a écrit:

Lev enchaîne shot pour se donner du courage et café, tout en tentant de se mêler au groupe malgré sa légère gêne.

La liste des personnes accoudées au bar de l’Aquarium ne cessait d’augmenter et le confort d’Aurelia s'amenuisa, bien que la boisson fraîchement versée par Tullio l’aidait à se concentrer sur autre chose que sa légère anxiété sociale. Mais comme disait l’un, les grands sont là, Aurelia ne devait pas s’inquiéter : que ce soit des potentiels ennemis de l'extérieur, ou des autres chevaliers, rien de mal ne devrait lui arriver. Ceci dit, c’était avec de grands yeux qu’elle regardait les gestes cordiaux que lançait l’un d’eux à un autre, espérant que cela ne soit que de la camaraderie irrévérencieuse entre deux amis.

Ne connaissant pas les usages des lieux, Aurelia se contentait d’afficher un sourire crispé, essayant de trouver les mots, ne voulant pas rester muette. Présentée par Tullio, elle fit un léger hochement de la tête en direction de Lev, qui se présenta à son tour.

Regardant ainsi sa boisson servie dans un très grand verre, mélangeant la couleur jaune et rose, moussant sur le dessus, les yeux pétillants dans sa direction, elle y trempa les lèvres, avant de dire ces quelques mots : “Nous sommes saufs, alors ! Je ne pense pas qu’il soit prévu quoi que ce soit en rapport avec l’extérieur cette nuit, surtout en présence de chevaliers aguerris parmis nous. ” disait-elle en souriant un peu timidement, la mousse de la bière entourant le dessus de ses lèvres.

Elle regardait le petit verre glisser sur le comptoir, réfléchissant un instant à son contenu. “Peu importe ” se disait-elle, "un peu de courage et d’aise pour affronter cette soirée ne serait pas de trop", avant de le boire presque d’une traite, retournant le verre une fois terminé, remerciant d’un regard la propriétaire des lieux.

“Je suis la seule à être toute récemment arrivée, alors ? Comment passez-vous ce solstice habituellement ? A attendre que l’on ait besoin de nous ou… à festoyer gaiement autour de boissons alcoolisées ? Ou à autre chose peut-être ?” notant par ces derniers mots les regards complices perçus s’échangeant ici et là, autour du comptoir et ailleurs, alors que la présence de mousse de sa précédente gorgée décore toujours l'arc de cupidon façonnant ses lèvres. 

résumé: