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Girl, you'll see the world [Victoria]

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Sam 21 Aoû - 6:20

★★★★
Points : 50
Messages : 144
Cy Thorne

Cy Thorne
- Non, en effet.

Mais c’est la première fois que ça compte. Elle le sait, il le sait, mais il ne veut pas la renvoyer dans les cordes ou plus réfléchir à ses propres sentiments soudain beaucoup trop présents. Ca déborde et ça l’étouffe comme une pâte trop épaisse, sucrée à l’en écoeurer, faite de peur et d’affection. Un mélange qu’il connaît trop bien, qui le rend vaguement nauséeux.
C’est pour ça qu’il ne la retient pas lorsqu’elle sort de la douche en prétextant sauver les bacs de glace. Il reste là sous l’eau sans bouger, le regard fixé sur la buée qui brouille le monde tout autour de lui.
Il faut qu’il se reprenne.
Il faut qu’il arrête de tout mélanger, d’avoir peur pour quelque chose qui n’est pas encore arrivé et de ce qui est déjà passé en même temps. Cy voudrait presque rentrer chez lui maintenant, juste pour éviter la discussion qu’il a pourtant cherchée. Et si Victoria ne veut plus rien avoir à faire avec lui après ça ? Peut-être que ce serait mieux. Ou pas. Ou il ne sait pas, il ne sait absolument pas s’il veut voir où cet aveu mutuel de sentiments va les mener ou s’il veut tout arrêter maintenant, garder une amie et rien de plus.
Si, il veut ça.
Ou non.
Il ne sait vraiment pas.
Et ça fait cinq bonnes minutes qu’il est là sans bouger, capte-t-il soudain. Tout redevient réel, le bruit de la douche, ceux de Victoria dans l’appartement, la chaleur de l’eau, l’odeur de fraises, tout revient en un claquement de doigts. Il s’ébroue. Il sort de la baignoire. Assise dans le couloir face à la porte, Nàtt le regarde. Le Consultant s’enroule les hanches dans une serviette et vient gratter sa chienne derrière les oreilles. La soie de son pelage le calme, lui donne du courage. Il se relève.

Epaules carrées, un jean pioché dans son sac sur les fesses, les cheveux séchés, il avance vers la source des sons humains mais n’entre pas dans la chambre. Il est juste là, dans le couloir, à attendre quelque chose.
N’importe quoi.

- Quand j’étais plus jeune…

Elle ne le regarde pas mais lui ne la quitte pas des yeux. Ses mains sont plongées dans ses poches pour cacher leur tremblement.

- J’ai rencontré une fille incroyable. Elle avait tout ce que j’aurais pu demander dans une partenaire. Elle était magnifique. Elle était féroce. Elle était douce. Elle m’a rendu heureux et je crois que c’était mutuel. Au début.

Cy soupire, très légèrement. Il n’aurait qu’à fermer les yeux pour voir le visage d’Amelia, il le sait. Il pourrait la reconnaître même dans le noir tant elle est dans sa peau, même après toutes ces années.

- Finalement je n’étais pas ce qu’elle voulait. Je ne sais pas quand elle s’en est rendu compte, mais elle a commencé à essayer de me changer pour faire de moi ce qu’elle voulait. Quelqu’un de plus... C’était juste des remarques en passant. Puis c’était des supplications. Et ça a fini par devenir un cercle vicieux où elle me rabaissait et me consolait, dans lequel je faisais tout ce que je pouvais pour être quelqu’un que je ne suis pas. Que je ne peux pas être. Elle a fini par me haïr et m’aimer en même temps et moi j’avais peur d’elle autant que je voulais la voir heureuse. Le temps que je m’en rende compte et que je me comprenne moi-même c’était trop tard, je crois.

Presser ses mains contre ses cuisses ne suffit plus, ses poings se ferment. Mais il continue d’une voix emplie d’un calme qu’il ne ressent pas.
Il a toujours craint la Discussion Sur Son Ex. Il l’a toujours évitée avec tout le monde sauf sa mère et écorcher ainsi son coeur devant Victoria est un effort aussi nécessaire qu’atroce.

- Tu te souviens, je t’avais dit que trouver quelqu’un comme Amelia me tuerait ? Ce n’est pas passé loin la première fois. Et j’ai toujours peur que ça recommence. J’ai fini par me jurer de ne plus essayer d’être ce que je ne suis pas, alors si ça…

Il englobe vaguement l’air autour d’eux d’un geste de bras mal assuré supposé définir ça alors qu’ils n’ont même pas mis de mots sur leur situation.

- … doit mener à quelque chose…

Une pause. Il ne sait pas comment enchainer et reste là quelques secondes, l’air confus, la bouche entrouverte.

- Je suis asexuel.

Ca tombe abruptement, douloureusement. Il n’y avait pas de meilleure manière de faire. Maintenant il se recroqueville un peu, il détourne le regard et s’explique en s’excusant comme quelqu’un qui aurait un peu trop l’habitude d’être malmené à ce sujet.

- Je ne veux pas prétendre avoir envie de quelqu’un, même si j’ai des sentiments pour cette personne. Je ne peux pas le faire. Désolé.

Et il attend le couperet, les mots durs, la litanie de reproches parce que c’est bien la seule chose qu’il connaît. Même si Victoria n’est pas Amelia.
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Sam 21 Aoû - 9:41

★★★★
Points : 0
Messages : 1251
Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Le téléphone lumineux, entre ses mains, s’assombrit quand Cy apparait dans l’embrasure de la porte et Victoria jette quelque part dans le lit l’appareil et la fin d’une conversation qu’elle avait entretenue en panique avec Tullio.

Il reste loin, mais même dans la distance, Victoira se tient au bord de lui dans un équilibre fragile, comme au bord du vide. Elle a le vertige et elle a peur de tomber - amoureuse? - sans réalisé que ce chatouillement inconfortable dans son ventre est plutôt caractéristique de ces sensations fortes qui viennent quand on est déjà en pleine chute libre. Tu n’es quand même pas tombé amoureux de moi, j’espère? C’est elle qui lui avait posé cette question-là en blague quand ils avaient dansé ensemble à bord du Ferry Queen plus d’un an auparavant. La phrase lui revient en tête et une partie d’elle a très envie de relancer la même ligne, sur le même ton de sorte à diffuser le malaise, sauf que l’autre partie réalise déjà que, cette fois, toutes les réponses possibles qu’il pourrait lui donner la terrifiaient à leur propre façon.

Cy parle et elle l’écoute en se retournant, lentement, à mesure qu’il raconte son histoire. Ce sont de grosses et lourdes émotions qu’il livre, mais ces dernières ne lui n’appartiennent qu’à lui, donc Victoria n’en a pas peur. Elle reste fébrile, néanmoins, nerveuse comme un chat tout rond qui guette avec un sursaut déjà prêt au bout des pattes. Il y a aussi un hérissement qui menace de se serrer autour de son cou, mais celui-ci s’apprivoise, tout doucement, sous ces vagues de tendresse qui lui viennent d’en dedans. Pour le moment, elle écoute donc tout simplement en hochant éventuellement de la tête et en pressant ses lèvres, à l’occasion, pour balayer vers lui ces effusions d'empathie qui débordent: aimer quelqu’un, comme il le lui décrit, Victoire n’est pas certaine de pouvoir le comprendre, mais elle était bien placée pour connaitre la douleur inhérente à la torture de soi.

Elle est irresprésible son envie d’aller le prendre dans ses bras, maintenant, tout de suite. C’est pour ça que Victoria avance vers lui, même si finalement elle n’ose pas le toucher alors que la conversation revient à cette zone terrifiante qui existe entre eux.

Il est asexuel. Elle est un peu surprise de son aveu... Mais pas vraiment. Il y a des dizaines de questions, effervescentes, qui s’agitent et qui font pétiller ses yeux curieux, mais la plus importante - et celle qui se lit clairement sur son visage - étant : c’est tout?

Cy... Hum, comment dire, je... J’avais compris depuis longtemps?

Victoria est prudente, encore, et elle croise peut-être même les bras sur sa poitrine pour se protéger avant d’entrer à son tour dans le domaine des vulnérabilités.

Je veux dire... Que tu n’es pas attiré à moi comme ça, ou pas comme les autres le sont d’habitude. Et moi je -

Ses paupières papillonnent, se ferment, tout comme le font ses lèvres pour un petit instant au moins.

...Ne sais pas comment aimer quelqu'un. Pas comme les autres le font.

Elle est encore là, cette impulsion d'aller se perdre dans ses bras après tout ceci; sans doute parce que ce serait assurément mieux que d'avoir l'impression, dans toute cette confusion, de se perdre tout court.

Et je ne sais pas ce que c'est, ça...

Ça, le même ça qu'il avait essayé de désigner un peu plus tôt dans cette distance entre eux qui n'existe plus maintenant que Victoria vient poliment presser son front contre son épaule avant de continuer, cachée comme elle le peut contre lui.  

Mais je ne veux surtout pas te changer parce que -

Ça bloque dans sa gorge. Au bord de ses yeux aussi.

Parce que tu me fais du bien et -

Et rien. Pour le reste, il y a trop à dire alors que Victoria n'a clairement pas les mots pour le faire.
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Dim 22 Aoû - 12:22

★★★★
Points : 50
Messages : 144
Cy Thorne

Cy Thorne
Elle l’avait compris depuis longtemps ? L’aveu le secoue d’un rire confus. Il n’a pas pu imaginer le tour que prend la conversation. C’était supposé être des cris. Ou des reproches sur sa manière de la faire tomber dans le panneau avec des promesses qu’il ne comptait pas tenir. Elle aurait dû s’énerver ou l’envoyer paître. Pas accepter l’aveu.
Rire, alors.
Puis silence, caché lui aussi derrière son propre corps, tourné pour présenter son épaule comme un bouclier mais le regard bien ancré sur Victoria. Il la laisse faire ses propres pas dans sa direction, lui offrir un petit bout de son coeur elle aussi en se promettant d’en prendre le plus grand soin. Il accueille son front contre lui d’une main sur les cheveux bouclés, immobile mais tendre comme un support qu’il voudrait lui offrir.

- Je ne sais pas ce que c’est non plus.

Et il ne veut pas vraiment le savoir, ou se forcer à mettre des mots sur un tourbillon de sentiments trop récents, trop fragiles pour ne pas être protégés. Comme si poser des mots sur le moment suffisait à risquer de le briser. Il ne veut pas prendre le risque alors il parle doucement, il ne bouge presque pas, et il laisse son coeur déborder de joie dans la réalisation qu’un poids s’est ôté de ses épaules.
Elle ne veut pas le changer. Elle ne veut pas le changer. Ce ne sont que quelques mots mais ils résonnent profondément en lui. Dans un silence de cathédrale quelque chose se déverrouille tout au creux de lui-même, un verrou qu’il ne savait même pas être là, et il prend une inspiration tremblotante.

- Merci, hésite-t-il. De ne pas vouloir me changer.

Tout doucement pour ne pas la déranger, il se tourne pour accueillir Victoria dans ses bras si elle le souhaite. Sans jamais forcer, pas à pas, il la laisse prendre son temps sans rien imposer.

- Je ne veux pas que tu te sentes obligée non plus. Tu n’as pas à ressentir les mêmes sentiments que les autres. Je veux juste être près de toi de la manière qui te conviendra, que ce soit… Ca… Ou en tant qu’ami.

Un baiser léger se perd sur les cheveux senteur fraise de la jeune femme. Il laisse le silence s’installer, assez longtemps pour pouvoir une fois de plus se rendre compte qu’il se sent plus léger qu’il ne l’a été depuis longtemps.

- Oh, Toria… Comment est-ce qu’on fait pour être aussi mauvais à être comme le reste du monde ?

Un nouveau rire l’agite, un souffle amusé cette fois. L’univers est vraiment plein d’ironie, à les envoyer ainsi l’un vers l’autre avec chacun un bout de normalité manquant. Et il sait, oh il sait que ces différences n’augurent pas de relation -amoureuse ou amicale, qu’importe- facile mais là il ne veut pas réfléchir à de futures difficultés.
Il veut juste… Quoi, au juste ?

- Les glaces…

Ce n’est pas qu’il tient à couper court à cette discussion, mais ils pourraient la poursuivre à un endroit plus confortable que l’entrée de la chambre et avec plus de sucre dans l’estomac. Et il veut se bourrer de crème glacée à ne plus en pouvoir.

- Est-ce que tu veux qu’on continue cette discussion en les mangeant ?
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Lun 23 Aoû - 3:34

★★★★
Points : 0
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Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
C'est quand même fou toutes les barrières qu'ils avaient réussi à franchir sans même le réaliser, toute la distance qu'ils avaient parcourue à l'aveugle jusqu'à l'endroit plein de risques dans lequel ils s'étaient ensuite retrouvés à leur propre étonnement. Le moment de panique, il passe. Ils ont tous les deux trop de défenses encore, trop de mécanismes prudents pour vraiment se compromettre: ils ne trouvent pas les mots parce qu'ils les ont enfouis profondément, là, dans la voute fermée à clé des choses dangereuses... Et c'est très bien comme ça. Il ne sert à rien d'essayer de tirer avec un verrou de pontet sur la gâchette et il est donc plus facile de rendre les armes et d'éviter de se faire du mal.

En attendant, la tension se relâche enfin comme la corde tendue d'un arc qui claque, et c'est la tendresse de l'étreinte, finalement, qui leur transperce le coeur dans une hémorragie de soulagement réciproque.

Il y a beaucoup d'émotions, pour sur, et elles sont épuisantes. Ainsi, il y a de la fatigue et de l'émoi qui nagent à la surface aqueuse de ces yeux qu'elle relève sur lui après l'avoir longuement serré dans ses bras.

Cy l'avait remercié un instant plus tôt, mais ça, ça la rend finalement infiniment triste... Et peut-être un peu en colère également. C'est une vague furieuse qui était venue lentement et ça lui remonte désormais au travers de la gorge comme une boule barbelée qui lui irrite l'intérieur, mais qui ramone aussi sur son passage ce qui bloquait tous ses mots jusqu'ici. La colère, après tout, avait toujours été bonne pour organiser ses idées. Victoria est fâchée, donc, mais elle est aussi très tendre: son ire n'est pas du tout dirigée contre lui, au contraire, plutôt contre tous les autres.

Je ne veux pas, prononce-t-elle tout doucement en venant poser sa main sous son menton, un peu par affection, mais surtout pour l'inciter à garder la tête haute, que tu me remercies pour quelque chose d'aussi fondamental.

Elle ne le remercie pas en retour, pour la même raison, mais elle se sent en sécurité, là, tout de suite. Assez pour s'appuyer dans ce bisou qu'il dépose contre ses boucles brunes, puis pour relever la tête et venir proposer, s'il le veut, un petit baiser tout aussi léger à la frontière de ses lèvres.

Le reste du monde peut aller se faire foutre, décide-t-elle, placide, alors que c'est lui qui s'esclaffe. Toria ne rit pas, elle, pour une fois, mais elle sourit éventuellement parce qu'elle le trouve beau quand il prend cette expression-là.

La courbe de sa bouche se renouvelle ensuite alors qu'il lui propose d'entamer les glaces dans le salon. C'est une bonne idée et ça leur fera du bien. L'air froid du congélo, déjà, apaise ses joues encore toutes chaudes tandis qu'elle hésite un instant entre le sorbet au pamplemousse et la crème choco-menthe. Puis elle décide que ce serait: les deux, et les deux directement des boites ouvertes, l'une à côté de l'autre sur la table basse du salon, avec juste une cuillère pour piocher la prochaine bouchée qui lui plaira.

Je suis désolée que tu aies vécu cette expérience avec Amelia.

Elle revient comme ça sur le sujet après une bouchée mentholée et une caresse prudente sur le versant de sa mâchoire.

Je l'ai vécue aussi, un peu, je crois, d'une certaine façon, en fragments...

Elle opte pour le pamplemousse, puis pour un bisou soupiré contre sa tempe blonde.

J'ai essayé... Les relations exclusives... Quand j'étais plus jeune, plus naïve... C'était tellement... À chaque fois, j'avais l'impression d'amputer une partie de mes émotions pour épargner les insécurités de quelqu'un d'autre. Et de ramer beaucoup trop fort alors qu'eux, non... Pour que ce soit quand même de ma faute quand ça ne fonctionne plus à la fin... À chaque fois, c'était étouffant. Asphyxiant.

Elle est calme en façade, encore plus en dedans, et ce au moins jusqu'à ce que s'éclaire sur son visage comme une réalisation lucide qui la fait ricaner tout bas.

Je pense que ça m'a rendue claustrophobe.

Pamplemousse, et elle garde la cuillère dans sa bouche pour un long moment plein de réflexion.

Je ne sais même plus si c'est parce que je ne les aimais pas - ou pas assez - ou si c'est parce que je ne suis juste pas capable d'être en couple. Ce sont deux choses différentes... Je crois?

Pamplemousse encore, puis choco-menthe tandis qu'elle le toise, prudente, pensive, fébrile.

Cy... Comment est-ce qu'on fait pour savoir? Quand on aime-aime quelqu'un...

La question est sortie et Victoria réalise qu'elle tremble comme une petite fille qui a besoin d'une autre - très grande - bouchée pleine de sucre.
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Sam 28 Aoû - 6:13

★★★★
Points : 50
Messages : 144
Cy Thorne

Cy Thorne
Il en veut, du baiser, alors il ferme les yeux de bonheur en le recevant dans un espèce de ronronnement bas au fond de la gorge. Il ne répond pas, ne va pas chercher plus : il se contente très bien de ce qu’il a car monsieur Thorne n’a pas été éduqué à demander -et que quelques touches de sucre lui suffisent pour le moment, surtout.

- Tu as raison. Il devrait aller se faire foutre, continue-t-il en rigolant.

Profondément, avec ampleur. Et délicatesse, quand même. Cy n’est pas une brute.
Sauf lorsqu’il s’agit de glaces. Il plonge dedans dès les pots posés sur la table, poignardant de la cuillère le pauvre coin de pamplemousse qui ne résiste pas à l’assaut. C’est bon et doux et acide, et il savoure le picotement sur le bout de sa langue. C’est une pause mentale le temps de digérer les dernières minutes. C’est aussi l’occasion de manquer de faire tomber sa cuillère lorsque Victoria reprend la discussion.
Est-ce qu’il s'attendait un peu à lâcher les sujets difficiles ? Oui. Est-ce qu’il se dérobe face à eux ? Non. Il reprend sa prise sur le couvert, puis il se tourne plus vers la jeune femme sur le canapé qu’en direction de la glace.

Elle le rend triste, sa confession. Elle lui donne envie de la prendre dans ses bras et de la bercer en lui assurant que ce n’était pas de sa faute, qu’elle n’aurait pas dû avoir à se forcer, parce qu’il comprend. Autrement, à sa propre manière, mais il comprend. Il se penche, alors, et lorsque Toria ricane il vient pour pousser une mèche de ses cheveux derrière son oreille et lui embrasser la pommette.

- Tu n’étais pas en faute.

Ce n’est pas grand-chose. Ce n’est certainement pas tout ce qu’il voudrait dire. Mais c’est important de l’entendre, pense-t-il, alors il prononce les mots avec beaucoup de respect dans la voix.

- Et si jamais… Je n’ai pas besoin de ça. D’une relation... exclusive... ?

Il essaie le mot qui ne faisait pas partie de ceux qu’il connaissait, le laisse rouler de sa gorge. Il y a une étincelle de soulagement, celle qui accompagne la découverte d’un vocabulaire dont il ne savait pas avoir besoin. Il se renseignera. Peut-être. Sans doute. Plus tard, en tout cas, lorsqu’il aura fini de gentiment poser le bout des doigts sur le genou de Victoria alors qu’elle réfléchit.
La main libre s’en va chercher une nouvelle cuillère de pamplemousse et l'engouffre dans sa bouche sans même qu’il regarde ce qu’il fait. Il ne la quitte pas des yeux.

- Ce sont deux choses différentes.

Affirme-t-il, sûr de lui. Avant de reprendre du pamplemousse. Décidément.
Et de manquer de s’étouffer dessus à la question suivante. C’est… Imprévu. Et profond. Et oh merde, Victoria tremble, c’est pas le moment de tousser sur de la crème glacée coincée dans ses poumons et pourtant c’est ce qu’il fait quelques secondes, le temps de se libérer les conduits.

- Je-

Il s’arrête. Fronce les sourcils. Gagne du temps et en perd à la fois dans son incapacité à formuler quelque chose de cohérent. On aurait pû croire qu’être parolier lui aurait donné une aisance à s’exprimer mais ce n’est manifestement pas le cas.
Et soudain, dans le flux de pensées chaotiques auxquelles il essaie de se raccrocher, il en trouve une qui lui convient. Une petite image qu’il a connue toute sa vie, tout ce à quoi il aspire, tout ce qui a construit sa compréhension de l’amour.

- Dans le bureau de ma mère, il y a une photo d’elle et de mon père. Ils doivent avoir… Peut-être vingt-cinq ans. Je crois que c’était dans une fête parce qu’il y a d’autres personnes autour. Il la soulève dans ses bras et elle rigole, ils se regardent comme si le monde autour n’existait pas. Pour moi c’est comme ça qu’on sait.

Ce doit être flou pour qui n’a jamais vu ce petit cadre de bois posé en équilibre précaire entre deux vases sur le côté de la table, toujours à portée de vue de qui travaillerait dans ce bureau quand bien même des monceaux de fleurs occuperaient tout l’espace de travail. Il offre donc un petit sourire désolé et continue, enfin lancé dans sa réponse.

- Lorsqu’on est éloigné de la personne qu’on aime on y pense et on voudrait se retourner pour leur faire remarquer quelque chose, ou juste leur dire deux mots. Et lorsqu’on est avec cette personne même s’il y en a d’autres autour, le monde n’existe pas vraiment parce qu’il y a toujours une présence plus douce que les autres à côté. On a envie de partager les moments de sa vie avec cette personne, on veut le mieux pour eux, on voudrait construire quelque chose ensemble.

Le sourire se transforme en rire embarrassé, il baisse le nez et se frotte la nuque.

- Voilà. C’est comme ça, pour moi.

Il pourrait se répandre en petites phrases dépréciatives, dire que c’est niais, que c’est simple, mais il ne voit pas en quoi il le devrait. Il n’a pas avoir à trouver ce qu’il veut dans la vie idiot, après tout. Tant pis s’il étale aux yeux de Victoria son coeur de grand romantique simplet.
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Sam 28 Aoû - 10:07

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Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
La formulation de sa question à lui ressemble presque à une proposition et Victoria frissonne. Elle tremble toujours, sa peau se bosselle et les effleurements de leur proximité chatouillent soudainement comme les battements d’ailes de trop de papillons. Comme si elle a froid, elle se courbe momentanément, puis ses bras se croisent presque, mais plutôt que de se refermer complètement sur elle-même, la chevalière se ravise et étire la main pour attraper une couverture décorative et la passer autour de ses épaules. C’est douillet, rassurant, mais le frisson ne part pas pour autant. Au contraire, il l’habite tout en dedans tandis que Cy lui décrit cette scène qu’elle arrive, en vérité, à imaginer sans problème.

Je pense...

Le frisson lui remonte dans la gorge, la noue, et si ça tourne encore assez vite dans son esprit pour lui donner le vertige, les mots, eux, bloquent complètement. En venant blottir son dos tout contre son flanc, elle pense, donc, aux embrassades pleines de paillettes dans une baignoire grotesque au milieu d’un entrepôt; aux nuits confortables, silencieuses, inopinées, volées aux circonstances de deux vies en décalage; aux gouttelettes irisées de lumière battues à la source d’un ruisseau glacé; à cette pause, juste le temps d’une danse masquée en plein chaos professionnel; à tous ces autres moments plus anodins qui s’étaient remplis d’une vive lenteur sans qu’elle comprenne ou qu’elle aille besoin de comprendre. Bref, à des petites bulles, comme ça, qui s’étaient refermées autour d’eux et qui les avaient laissés s’envoler et oublier le reste du monde, pour au moins quelques instants, quoique jamais assez longs.

Est-ce que ça lui était arrivé, avant, avec d’autres personnes? Il lui semble que oui. Récemment? Avec Emanuel, peut-être... Et avec Even? Elle préfère ne pas y penser. Ni à lui ni à aucun d'entre eux, d’ailleurs. Pour l’instant, ils n’existaient pas; Cy, lui, elle y pensait toujours en leur présence.

Quand je suis avec toi, reprend-elle tout doucement, hésitante, prudence encore, mais décidée à s’exprimer même si c’est presque en murmurant, j’ai souvent envie que le temps s’arrête.

Les circonstances compliquées, les missions, les obligations: elle s’en fout en ce moment, c’est bien pour ça que Cy est là cette semaine, avec elle, alors qu’il ne devrait pas. Victoria avait peut-être été plus sérieuse qu’elle ne l’avait pensé, plus tôt, quand elle avait ri en lui demandant de la kidnapper et de l’amener loin, loin dans les bois. Comme quoi, elle est douée pour toujours dire exactement ce qu’elle veut, même sans s’en rendre compte elle-même.

Alors quoi, le relance-t-elle ensuite avec un petit éclat de rire un peu moqueur au sujet de ce qu’il avait dit avant de répondre à sa question, on achète une chaumière à la campagne pour se retrouver entre les missions et les concerts? On mène nos vies séparées la moitié du temps, ensemble l’autre moitié pour élever nous dix enfants et nos trente-trois chiens?

L’exagération vibre au fond de sa gorge, tout comme le frisson, encore, qui se mue enfin en un rire profond, mais silencieux. L’expression faciale qu’elle lui accorde, après avoir pivoté et passé une jambe sur ses genoux pour enfin lui faire face, est pour sa part pleine d’une grande hilarité. Entre ses yeux courbés d’amusement et ses sourcils haussés très hauts, il y quand même de l’espace pour pas mal de nuances, notamment pour un questionnement qui oscille, qui se repend, qui finalement prend toute la place tandis que son souffle s’apaise et que la moquerie s’estompe jusqu’à disparaitre complètement de son sourire dont il ne reste plus, au final, qu’une ombre très douce. Il y a aussi la couverture qui glisse lentement et qui finit par reposer mollement autour d’elle; son souffle tout chaud, sur sa joue, et le brun de ses yeux où elle remarque, dans la lumière, des reflets qui lui semblent nouveaux.

Victoria ne sait plus à combien ils en sont et elle s’en fout un peu. Ce baisier-ci, il ressemble un peu à l’autre d’un peu plus tôt, dans la douche: il est presque timide et il n’insiste pas longtemps. Cette fois, par contre, elle reste tout près, son nez contre le sien, et elle ne se désiste pas après.
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Dim 5 Sep - 7:54

★★★★
Points : 50
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Cy Thorne

Cy Thorne
Ce sont de petites choses.
La manière qu’il a de déplacer son poids pour mieux accueillir Victoria contre son flanc. Ce contact léger du bout des doigts de Cy sur un bras qui n’est pas à lui. Le silence qu’il n’essaie pas de briser avec des questions, des mots, de l’agitation inutile mais qu’il laisse plutôt s’étendre comme une couette confortable.
Il n’a jamais eu peur de ne rien dire. Il comprend que parfois, il faut du calme pour trouver les bons mots. Ca ne sert à rien de se presser. Voilà, là, ils sortent de la bouche de Toria en temps et en heure. Il n’y avait rien de plus à faire que d’être patient.

- Je comprends. J’aimerais la même chose, parfois.

Mais pas tout le temps.
Étrangement, pas maintenant. Ca lui surprend, lui relevant le menton sous le choc de la constatation. Ce ne serait pas plutôt normal de vouloir que l’instant dure toujours, qu’ils soient seuls sur ce canapé, que le dos de Victoria irradie de chaleur contre sa propre peau, qu’ils discutent à jamais ? Mais non. Il voudrait voir plus loin, en fait. Profiter de beaucoup d’autres discussions dans un canapé, de petits projets, de construire quelque chose. Ah. C’est pour ça qu’il est si sérieux, si prudent dans ses manières.
Il veut qu’il y ait un futur entre eux.
Pas quelque chose de grandiose , ce n’est toujours pas son genre, mais quelque chose tout de même et ça demande plus de délicatesse pour naviguer leur relation qui change de visage.
En silence, il sourit. Puis il rit à sa pique défensive, la repoussant très doucement de ses propres mots.

- Trente-trois chiens ? C’est beaucoup trop Victoria ! Cinq, au plus, c’est mon maximum. Les petits chiens comptent quand même pour un.

Et les enfants ? Et la chaumière ?
Pas un mot dessus.
Il répond à son hilarité avec une expression de gentillesse amusée consolidée par sa révélation ultérieure.

Et encore les toutes petites choses. Une main sur un genou, pour qu’elle ne glisse pas. Un mouvement presque imperceptible pour se pencher en avant, s’approcher de Victoria, la rencontrer au milieu dans le baiser. Une pression affectueuse contre sa jambe pour la sentir contre lui, profiter tout simplement des points de contact entre leurs corps. C’est chaud et tendre. Il a envie de la prendre plus confortablement dans ses bras mais il se contente de peu.

- Est-ce que tu as remarqué ?

Il se réhausse pour venir embrasser l’arrête de son nez, tendrement.

- Tu fais de l’exagération lorsque tu es embarrassée ou que tu essaies de détourner l’attention.

Ce n’est pas méchant, ce n’est qu’une constatation dite d’une voix amusée par un Cy qui semble apprécier ce trait de caractère.

- Je ne vais pas commencer à chercher des chaumières au Canada, si ça te rassure. Ni des prénoms pour dix enfants. Et je ne sais pas ce que tu veux toi, mais…

Il ferme les yeux un instant avant de les rouvrir pour venir poser un nouveau baiser cette fois-ci sur la pointe du nez de Victoria.

- Je n’ai pas réfléchi aussi loin. Pour l’instant je veux juste passer une semaine avec toi, peut-être te tenir la main quand on sortira Nàtt, peut-être discuter de comment ça peut marcher entre nous. Je ne compte pas te kidnapper dans ma maison dans les bois pour t’épouser dans les minutes qui viennent.

Soudain, il semble important de mieux la regarder. Il se laisse un peu mieux couler contre le canapé, lui donne plus de recul et de hauteur comme pour souligner ses mots suivants, lui montrer qu’il n’est pas de ceux qui étouffent.

- Je veux passer du temps avec toi, pas m’imposer dans ta vie. Ou te forcer à te ranger dans une vie qui ne te conviendra pas. D’accord ?

Ouh, qu’il est sérieux. Ouh, qu’il tient à bien faire passer ce message, ça se voit dans ses sourcils froncés et ce pli douloureux de sa bouche, qui se creuse en repensant au peu qu’il sait des précédentes relations de Victoria.
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Lun 6 Sep - 8:44

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

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Une grande maison pleine d’enfants, ça avait toujours été un rêve inatteignable, mais récurrent. Victoria ne sait pas si c’est quelque chose qu’elle veut vraiment, ou surtout si c’était un rêve possible, mais en attendant, il y a quelques têtes qui blondissent, ainsi que des chiens - cinq - qui s’ajoutent et qui courent librement dans l’étendue de son imagination.

D’accord.

Pour l’instant, c’est amplement suffisant. Il y a encore des choses qui font peur, des questions qu’elle n’ose pas poser, des termes qu’elle ne veut pas définir, mais ils ne sont pas pressés. Ils ont la semaine entière, après tout, et bien plus vu qu'ils ont l’air d’accord quant au fait qu’ils veulent construire, sur le long terme, quelque chose ensemble. Bon... Le sujet revient, immanquablement, et puisqu’il le lui avait fait remarquer, quand le réflexe d’exagérer la reprend, Victoria rougit désormais même si ça ne lui ressemble pas. Elle rougit, puis elle l’embrasse: sur les lèvres, sur le versant de sa mâchoire ou encore sur ses jolies jointures de guitariste - peu importe - parce que ça aussi, c’est apparemment une bonne distraction.

C’est amplement suffisant et elle profite très bien de la crème glacée, des petits baisers qui papillonnent et, plus tard, de leurs doigts qui s’enlacent dans le froid. C’est que l’hiver continue, dehors. Même avec des couvertures sur le dos, ce n’est pas idéal pour Cy de sortir Nàtt afin qu’elle fasse ses besoins, et certainement impensables de l’amener se dégourdir les pattes pour changer de l’ennui que la vie d’appartement représente pour un chien. C’est que ça a besoin de bouger, une bête comme ça ; heureusement pour elle, cela est aussi vrai pour Victoria qui propose de l’amener avec elle faire son jogging quotidien. Si la chevalière avait prévu mettre de côté son entrainement pour la semaine, ça lui fait finalement beaucoup de bien de pouvoir sortir et de se retrouver seule avec Nàtt et ses pensées.

Ça fait trois jours, déjà, qu’ils s’inventent une vie presque normale ensemble, comme empruntée à une réalité qui n’est pas la leur. D’ordinaire, Victoria serait plutôt sortie très tôt dans la journée, mais cette fois, ça avait été trop tentant de faire la grâce matinée entre les bras de Cy, puis d’attendre qu’il se réveille pour insuffler à son oreille chatouilleuse l’idée d’un petit-déjeuner-diner copieux dont elle aiderait à finir les préparations à son retour.

Il y a des tabliers dans l’armoire à gauche du réfrigérateur, lui lance-t-elle tandis qu’elle enfile ses bottes avec une Nàtt collée aux talons, excitée et la queue battante, mais presque timide dans sa façon de réprimer les plaintes lyrées qui font échos aux pattes griffus qui trépignent sur la céramique. 

Il neige, aujourd’hui. C’est léger et sec, avec des flocons lents et juste assez gros pour piqueter le pelage de l’animal qui virevolte avec joie dans la poudreuse. Victoria rit et pétille en suivant sa course. C’est pour ça, sans doute, qu’elle ne remarque pas la voiture familière qui passe pourtant juste à côté d’elle au coin de la rue. Even, quant à lui, a vu et suivi des yeux le beau gros chien content, mais sans prêter attention à la silhouette de sa maitresse tant celle-ci était emmitouflée pour affronter l’hiver.

Victoria?

C’est ouvert, alors il entre. C’est que Toria n’avait pas voulu trainer ses clés dehors et qu’avec Cy présent, elle n’avait pas senti le besoin de verrouiller en sortant de toute façon.

Je suis passé chez Supermoon et me suis dit que toi et ton amie -

Dans les bras d’Even, il a une boite colorée pleine des croissants aux amandes préférés de sa bien-aimée.

Oh. Bonjour. Monsieur.

Il est poli, calme, mais la chaleur qu’il avait pu y avoir dans sa voix s’évade tandis qu’il toise cet homme inconnu qu’il trouve quand il arrive à la cuisine.

Hum, semble-t-il réfléchir avec un petit sourire, même si celui-ci est tendu, intrigué, dangeureusement complaisant, où est mon épouse?
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Dim 12 Sep - 13:08

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Cy Thorne

Cy Thorne
Dans l’armoire à gauche du réfrigérateur, le tablier le toise.

- Je te hais.

Il le provoque.

- Je devrais te brûler.

Les fleurs s’étalent partout, roses, jaunes, rouges. Un mélange botanique impossible, des amaryllis croisés de cœur-de-Marie. Encore. Il leur lève le majeur.

- Motif de m-

Cy passe quand même la protection.
Il va commencer par le cornbread au citron, décide-t-il. La préparation se fait sans se presser dans la poelle en fonte, il chantonne un air un peu suranné en agitant le mélange. C’est pour toutes ces raisons -le chant, la recette, le tablier- qu’il ne fait pas attention au bruit de la porte qui s’ouvre ou aux bruits de pas dans l’entrée.
Il ne capte vraiment que lorsqu’un inconnu débarque dans la cuisine, l’air aussi perturbé que lui.

- Bonjour ?

Même pris au dépourvu, prêt à défendre sa peau contre une espèce de version améliorée de lui à coups de cuillère en bois s’il le faut, il ne perd pas sa politesse. Sa mère serait si fière.
Très vite, il réfléchit. Ce doit être l’objectif de mission de Victoria : impossible de risquer une bourde, de répéter “épouse” d’un air choqué comme il le voudrait.

- Elle est sortie jogger. Vous voulez vous mettre dans le salon pour l’attendre ? Je fais du thé.

Ce n’est pas une question, c’est une manière à peine subtile de virer l’inconnu du milieu pour envoyer des SMS paniqués à celle qu’ils sont maintenant deux à attendre.

Il est dans le salon lui aussi quand la porte s’ouvre de nouveau. Planqué derrière une tasse et une discussion inintéressante sur l’hiver en ville, plein de questions pour Victoria, il tient le fort comme faire se peut.
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Mar 14 Sep - 1:26

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Le sourire qu’elle avait réprimé éclate enfin sur son visage quand elle sort. Si Victoria n’avait pas choisi elle-même ce tablier - ce motif floral est populaire, il faut croire - elle imagine très bien la tête qu’avait tirée monsieur Thorne en le voyant. Il ne manquerait pas de lui en parler quand elle reviendrait, tout grincheux qu’il était, et elle ne manquerait pas de se moquer et de l’amadouer tout à la fois.

Décidément, elle ne s’en lassait pas.

En attendant, elle court, engourdie par l’amusement et attendrie par Nàtt qui gambade comme un très gros chiot, si bien qu’elle ne voit ni le temps ni les kilomètres passer. C’est finalement l'animal qui exige une pause pour faire ses besoins et renifler un lampadaire ; Victoria, elle, en profite pour regarder son téléphone. Sa confusion fleurit sur son visage rougi par le froid, puis se fane sous la brulure de sa compréhension.

Even était chez elle, avec Cy, tandis qu’elle était loin.
Even était chez elle et elle allait devoir renter, enlever ce manteau qui soudain l’étouffe, seulement pour enfiler ce rôle d'épouse enamourée qui l’asphyxiait déjà depuis des mois.
Even était chez elle et elle allait devoir jouer ce rôle-là devant Cy.
Even était chez elle, et elle n’avait pas envie d’y aller.

Elle y va, pourtant, quoiqu’avec plusieurs autres Even était qui s’enchainent, jusqu’à devenir: il est, et justement, il est déjà levé pour venir l’accueillir à peine la porte entreouverte. Quant à Toria, elle est prête à désamorcer la situation le plus vite possible, quoi qu'il lui en coûte.

Bonjour mon amour, dit-il avec une douceur tendre dans laquelle se vautre néanmoins beaucoup d’anticipation. Plus tôt, il s’était étonné qu’elle soit partie courir si tard, mais il n’avait rien dit à l’autre blond parce qu’il est poli et qu’il préfère adresser ses questions à Victoria de toute façon. Il s’était étonné de plein de choses, évidemment: que Cy soit un homme, déjà, qu’il soit à moitié nu et en tablier dans la cuisine de sa femme, aussi, et de ne pas trouver de draps sur ce canapé où ils avaient parlé de l'hiver comme si tout était normal.

Bonj- Nàààààtt non! 

Pas le temps de l'embrasser passionnément comme elle l'avait prévu - comme s'il lui avait manqué - parce que la chienne qui était déjà contente en pensant rejoindre son maitre découvre maintenant ce nouvel ami. C'est une confusion surprise d'exclamations lyrées et de glapissements canins. L'animal surexcité bouscule une distance entre eux, mettant de la neige fondante partout dans l'entrée au passage. Victoria rit - franche, désemparée - en tentant tant bien que mal de la retenir par son collet.

Cy, peux-tu aller me chercher une serviette dans l'armoire de la salle de bain? demande-t-elle tandis qu'Even se penche à son tour pour glisser ses doigts dans la fourrure noire autant que pour accepter l'affection qu'elle donne sans mesure.

Ton ami d'enfance, dis-moi ...

Elle lève ses yeux courbés sur lui, une expression innocente peinte sur le visage.

Tu couches avec lui?

Non.

La réponse vient sans hésitation, avec un rire reniflé aussi sincère qu'il est plein d'ironie. Elle et Cy, coucher ensemble? Si seulement. Ensuite, leurs regards se soutiennent et l'amusement vient redresser le coin de ses joues.

Mais nous nous sommes quand même embrassés quelques fois au courant des 30 dernières années, avoue-t-elle d'une voix mélodieuse, ses dents maintenant visibles à travers son sourire qui s'élargit, jaloux?

Ses sourcils se froncent tandis qu'il considère ce qu'elle vient de lui dire.

Non, conclut-il après un court moment de réflexion, lui-même presque surpris. La chienne calmée, Victoria tend alors une main pour venir caresser le versant râpeux de sa joue et ainsi éteindre, avec ses prochains mots lancés comme une moquerie plaisante, toutes les hésitations qu'il aurait eues encore.

Peut-être que tu devrais, glousse-t-elle tandis que ses ongles glissent sur sa mâchoire pour le guider dans un baiser qu'elle appelle en baissant les yeux vers ses lèvres, puis en aspirant le sourire qu'il souffle sur les siennes.

Baiser, donc, qui se voit interrompu par une humidité beaucoup trop canine: manifestement, Nàtt veut des bisous elle aussi.

Arrh, Nàtttttt. Cy, s'il te plait!

Cy, s'il te plait.  
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Dim 19 Sep - 5:28

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Cy Thorne

Cy Thorne
Il se lève pour accueillir Victoria et Cy, lui, s’enfonce aussi loin que possible dans le canapé pour se faire oublier. S’il pouvait se faire passer pour un coussin ou juste sortir pour fumer une cigarette de stress bien méritée, il serait le plus heureux des hommes. Il ne peut pas et au lieu de se pourrir les poumons ou de se matelasser, monsieur Thorne doit se contenter de fermer sa bouche, de ne pas faire la tronche, et d’attendre sans bouger que les retrouvailles se tassent.
“Mon amour”, directement. Even n’est qu’un sale niaiseux, décide-t-il. Les rares bonnes premières impressions de Cy ne seront pas pour l’autre blond nordique et le voilà solidement fourré dans le lot de ceux qu’il n’apprécie pas outre mesure. Peut-être qu’en d’autres circonstances…
Mais ils sont ici, maintenant, dans l’appartement de Victoria. Il est trop tard pour refaire connaissance une première fois.
Il est soulagé, alors, quand Nàtt bouscule tout les occupants de l’entrée, empêchant Mr Niaiseux de faire peu importe ce qu’il avait prévu, d’embrasser sa femme ou de la tirer à l’écart pour discuter. Il ricane même silencieusement en la voyant projeter de l’eau partout sur l’autre homme, parfaitement conscient qu’il se comporte comme un idiot mesquin mais très heureux de pouvoir le faire. Il a qu’à dire que c’est sa récompense pour avoir été poli pendant une demi-heure.

- Je peux.

Il se lève. Il contourne le tas de gens et de poils sur le chemin de la salle de bain, il rentre dans la pièce, et il commence à fouiller dans les placards.
La conversation du petit couple factice-mais-monsieur-ne-le-sait-pas lui parvient par bribes. Il arrive à comprendre le gros de ce qui se passe et c’est bien suffisant pour devoir réprimer un fou-rire hystérique à la question d’Even. Alors qu’il se gondole doucement pendant quelques secondes le visage dans la serviette, il sent la tension accumulée depuis l’arrivée du mari s’échapper.
Il n’est vraiment pas fait pour les missions d’infiltration. Ce n’est pas pour rien que l’Ordre  l’envoie crapahuter dans les bois mais pas dans les soirées mondaines, c’est exactement pour lui éviter ce qui lui arrive maintenant. Mais il va être brave, parce que Victoria a besoin de lui concentré et prudent.
Et parce que son stress n’est sans doute rien face à celui qu’elle ressent. Trop concentré sur sa propre nervosité, il en avait oublié l’imbroglio sentimental dans lequel se trouve Toria : coincée entre leur ça toujours si dur à définir et une relation factice entretenue depuis trop longtemps, obligée de mentir à l’un et de cacher ses propres besoins. Comment fait-elle pour ne pas exploser ?

- J’arrive, j’arrive.

Ce n’est pas tant pour apporter de quoi sécher la boule de poils noirs et d’amour qu’il revient mais plus pour ramener tout son soutien à la jeune femme qui l’appelle. Il pose la plus grande serviette qu’il a trouvée sur sa chienne, mais il lance surtout un regard gentil à Victoria pendant qu’il le fait à défaut de pouvoir lui serrer la main.

- Tu devrais aller te doucher et te changer. On se charge de finir de préparer le brunch avec Even, d’accord ?

Comme ça elle gagne du temps pour elle-même et ils obtiennent tous des pancakes. Gagnant-gagnant.

L’invité surprise se fait donc cornaquer dans la cuisine, offrir le tablier à fleurs de Satan sous prétexte que le t-shirt noir de Cy est moins difficile à nettoyer, et il est promptement mis au travail pour couper des fruits. On ne sait jamais, des fois qu’il se coupe un doigt…

- Et donc…

Tout en fouettant vigoureusement sa pâte à pancakes d’une main et en retenant soixante kilos de Nàtt entre ses jambes, il trouve l’énergie de faire la discussion comme s’il était vraiment l’ami d’enfance curieux de Victoria.

- Où est-ce que vous vous êtes rencontrés ? Elle m’avait dit qu’elle avait craqué sur un blond tatoué, extrapole-t-il sans mentir mais sans dire la vérité, mais elle ne m’a jamais raconté votre meet-cute.

Even le regarde avec une expression impossible à déchiffrer, et Cy continue à passer ses nerfs sur les pancakes qui n’ont plus le moindre grumeau depuis une bonne minute au moins. Puis l’autre homme lui sourit, il lui sourit, tout le monde sourit et personne n’a l’air très content.

- On fréquente le même gym. Elle ne parle pas beaucoup des hommes dans sa vie, visiblement.
- Elle ne parle pas beaucoup de sa vie, tout court.

L’une de ses épaules se lève, il repose son bol de pâte et se décale pour commencer à cuire les pancakes.

- Vous devez quand même en savoir plus que moi, si vous la connaissez depuis si longtemps.
- Je sais qu’elle avait des couettes quand elle était petite, qu’elle écoute du métal et qu’elle connaît beaucoup d’histoires de monstres, je sais pas forcément ce qu’elle fait dans sa vie de tous les jours. Je pense que tu la connais autant que moi mais différemment. J’habite de l’autre côté du monde par rapport à elle, c’est dur de savoir qui elle devient en la voyant quelques fois par an au mieux.
- ... Vous vous êtes rencontrés comment, enfants, en habitant si loin ?
- Nos parents travaillaient dans le même milieu.

Un nouveau haussement d’épaules lui vient, signalant qu’il n’en dira pas beaucoup plus sur ce sujet.

- Elle ne parle pas beaucoup de ses parents non plus.

Etonnant. Ou pas. Il ne répond pas à Even en tout cas, se perdant dans la cuisson des pancakes et un silence reposant. Il aurait pû le laisser traîner jusqu’à l’arrivée de Victoria sans soucis. C’était sans compter sur Even et sa soudaine curiosité.

- Et vous… Faites quoi dans la vie, vous ?
- De la musique. Je chante dans un groupe. On est un peu connus, on fait des tournées, mais je sais pas si c’est ton style musical… Hey, Victoria. On parlait d’Amarok, tu tombes bien !

Sauvé par le gong, enfin.
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Lun 20 Sep - 14:38

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Le frétillement sonore du beurre qui chauffe ans le poêlon, l'odeur des crêpes en train de dorer... Dans un monde idéal, Victoria se serait laissée guider jusqu'à Cy par ces délicieuses effluves, un gloussement vibrant dans la gorge, pour venir l'enserrer tandis qu'il terminerait la cuisson. Ivre d'affection et de ces endorphines que la douche chaude avait aidé à lui pomper dans les veines après sa course, elle se serait laissée choir tout contre son dos. Elle se serait peut être même aventurée à laisser voler des baisers papillons contre sa nuque et à faufiler ses mains dans l'ourlet de son t-shirt pour venir insinuer, à la limite de ses côtes, un chatouillement joueur qu'elle n'aurait quand même pas osé exécuter pendant qu'il manipulait des ustensiles de cuisine brûlants.

C'est à ça qu'il aurait du ressembler, leur matin à deux.

À la place, c'est contre Even qu'elle vient se blottir, toute tendre et toute souple, mais sans ressentir le moindre plaisir. Au contraire, tout le sucre qu'aurait du lui inspirer son geste prend plutôt des relents de sel. Ça à au moins l'avantage de lui éviter de le regarder et de cacher ses expressions faciales, notamment celle qu'elle lance à Cy, avec la courbe de ses lèvres alourdies par la déception, qui en témoigne assez bien.

Très modeste, monsieur Thorne, plaisant-elle malgré tout, fidèle à elle-même, en trouvant la foi de s'amuser de la situation.

Ah, oui... J'ai lu ce nom-là quelque part.

Ce quelque part étant, en l'occurrence, sur la femme autour de laquelle son étreinte se resserre juste un peu. Quand Even y pense, il est même possible que Victoria aille porté leur t-shirt déchiré par dessus sa brassière de sport, cette fois-là, au gym, la première fois qu'il avait osé l'inviter à sortir. Il s'en souvient même assez bien parce qu'il s'était intéressé aux mots écrits en danois encore visibles sur le haut du dos. Il en avait assurément entendu aussi, dans la même langue: du métal, donc, qu'elle écoutait très souvent.

Ton ami d'enfance et ton groupe préféré, deux en un, c'est quand même dommage de ne pas les avoir invités au mariage...

Il se fait clairement un plaisir de ramener leur état matrimonial sur le tapis. En parallèle, le rire nerveux se voit sur son visage à elle, incontrôlable, avant de s'évader de sa gorge malgré son effort apparent pour le réprimer.

Ils étaient en tournée à l'autre bout du monde, malheureusement.

Ça aurait dû clore la conversation, mais il y a beaucoup de bagage qui se vautre dans son silence. Even le devine aisément et ça l'intrigue assez pour qu'il s'écarte d'elle et la mesure du regard, quoique pas sans venir replacer, avec adoration, une mèche de cheveux folle derrière son oreille.

Parfois, j'ai l'impression que tu as honte de moi, avoue-t-il tout doucement, tout miel pour panser l'irritation qu'il ressent.

De son coté, le sourire déjà un peu crispé se décompose et ses yeux se ferment le temps d'un brusque soupir. Même s'ils avaient vraiment été ensemble, amoureux, et que Cy n'avait vraiment été qu'un ami, ça, ça l'aurait irritée au plus haut point.  Elle avait l'impression qu'il voulait la piéger dans une conversation publique ; ça aurait été un motif de rupture instantané, en vérité, s'il n'y avait pas eu la mission.

On pourra parler de tes insécurités plus tard, amour, rétorque-t-elle sur le même ton que lui, seuls.

Ce serait juste bien que tu puisses avoir des amis avec toi pour -

Si tu veux entretenir le malaise, amour, je vais te montrer comment faire, convie le sourire affuté qui découvre maintenant ses dents tandis qu'elle lui coupe la parole.

Si tu insistes pour avoir cette conversation, Even-de-mon-coeur, tranche-t-elle, j'aurais invité Cy s'il avait été disponible. Or je savais qu'il ne l'était pas.

Ô qu'il la sent maintenant, sa colère, et ô qu'il se ravise avec un petit rire qui voudrait dissiper l'orage.

Quant aux autres : je ne les connais pas tant que ça, à part pour le guitariste avec qui je couchais avant de te rencontrer. Cy le sait, ça, n'est-ce pas? Emanuel lui en a assurément parlé. Probablement. Qu'importe.

Tu peux imaginer que ce n'est pas le genre de malaise que j'avais envie de vivre le jour de mon - de notre - mariage. Tout comme cette conversation-ci n'est pas le genre de malaise que j'avais envie de vivre alors que je suis supposée manger des crêpes en tête à tête avec mon ami.

L'abcès perforé, Victoria se sent mieux. Quand elle soupire, cette fois, c'est avec une légèreté retrouvée. C'est l'heure de manger, n'est-ce pas? Ça sent bon, dans tous les cas.

Maintenant, si tu veux vraiment apprendre à le connaitre, tu peux arrêter ta petite parade, m'aider à mettre la table, et ensuite lui parler sans essayer de nous tenir en otage dans un conflit qui ne le regarde pas. Sinon tu peux partir et on en reperlera à la fin de la semaine.

Il y a un silence. Pour un instant, Even détourne les yeux, se passe une main sur le visage juste assez longtemps pour cacher ce sourire désemparé qui lui pousse maintenant pleinement au coin des joues.

Mon dieu que tu es brutale, articule-t-il enfin, presque timide, comme s'il venait de lui dire je t'aime.

Merci, dit-elle en échange, pétillante et sincère comme si ça avait plutôt été un compliment. Au passage, elle l'embrasse sur la joue en se retournant vers les armoires pour sortir des verres et aller les poser sur la table.

Est-ce qu'elle a toujours été comme ça? Relance-t-il Cy après avoir, pour sa part, placé les couverts. Comme ça, avait-il dit, plein d'affection, manifestement grisé d'amour par cet échange qui aurait plutôt rendu furieux la plupart des gens.

—  Allez, vous devez bien connaitre quelques anecdotes embarrassantes, rit-il, exagérément plaintif, ayez pitié de moi.

Son gloussement à elle souligne qu'il y en avait, des anecdotes, mais qu'elles n'iraient pas forcément toutes à l'avantage du blond.
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