Langues parlées : Anglais, danois et arabe
Habiletés : Sa diplomatie fait de Tyr quelqu'un de particulièrement demandé dans l'Ordre, notamment pour calmer les ardeurs des plus violents et garder un oeil sur ses collègues. Se débrouillant malgré tout en combat rapproché, il se trouve également être un très bon détective.

Qualités prédominantes :diplomate - intelligent - travailleur - ingénieux
Failles notables :un poil dirigiste - têtu - de temps à autre, il paraît préférer les soirées à son sommeil si réparateur - plaisantin

Note particulière : Fait partie d'un groupe de black métal, il y est guitariste. Cy, un des membres du groupe, est d'ailleurs un de ses collègues.

Emanuel Magnusson, lui-même fils de Stan, lui-même fils d'Astar, était né au Danemark dans une famille assez aisée. Il n'avait jamais eu à se plaindre de sa vie, il fréquentait une école tout à fait correcte, avait des amis, un bon paquet de jeux et jamais un anniversaire moins fréquenté qu'un autre. Un gamin parfaitement pourri gâté, mignon à souhait, d'où le nombre d'amoureuses qu'il avait dans la cour de récréation.

Il avait dire qu'il n'était pas juste gentil, il était également parfaitement adorable. Ses cheveux noirs, lisses et son air de prince égyptien en faisait un objet de curiosité pour les filles, mais également pour toute personne qui lui adressait la parole. Adorable. Il avait commencé la musique très tôt, d'abord le piano, ensuite la guitare, plus par curiosité qu'autre chose. Le garçon semblait avoir un don précoce pour les instruments de musique, en témoignait sa capacité à improviser n'importe quel morceau, juste avec ses doigts de gamin de dix ans.

Il aimait bien ça. Comme il était enfant unique, et qu'il n'y avait pas la télévision à la maison, il redoublait d'imagination pour s'occuper, et la musique faisait partie de ces choses qu'il appréciait suffisamment pour lui tenir des heures.

La vie à la maison n'était pas totalement ennuyeuse non plus, il fallait l'avouer. Ses parents se rendaient souvent à des galas et invitaient souvent leurs amis, il dût s'habituer bien tôt aux discussion d'adultes. Emanuel n'avait jamais été un petit garçon très autoritaire, il était discret, plutôt rêveur. Il répondait quand on lui posait des questions, mais rarement obnubilait la conversation.

Le calme de la vie si tranquille d'Emanuel s'arrêta lorsqu'il se promenait dans les rues de Copenhague, à l'aube de ses quinze printemps. C'était une femme. Au début, il avait pensé qu'il s'agissait d'une très belle femme, tout habillée de vert. Son petit cœur d'adolescent s'était décidé à l'aborder, lui toucher deux mots, même si il se doutait bien qu'elle devait pas parler aux jeunes comme lui. Elle se contenterait sûrement de lui toucher deux mots avant de le renvoyer là d'où il venait. Et pourtant, Emanuel se sentait irrésistiblement attiré par cette femme.

Il commença à lui parler, introduisit la conversation sur LE sujet qui lui tenait à cœur – la musique – et fut surpris de voir à quelle point Alicia, c'était son prénom – répondait et était réceptive. Au bout de dix minutes, il le savait, il était follement amoureux. Il aurait été prêt à la suivre à l'autre bout du monde, à l'aimer passionnément. Prêt à faire n'importe quoi, ce fut sans doute pour cela qu'il la suivit dans une rue un peu plus sombre que les autres et qu'il se passa ce qu'il se passa.

Emanuel ne comprit pas : la charmante jeune femme s'était transformée en une créature hideuse. Pas le temps de comprendre, de se dire que ça n'existait pas, elle ouvrait sa bouche et...non, ce n'était pas son heure pour mourir, ce fut aussi ce qu'eut l'air de penser l'homme qui le sauva, un ami de ses parents avec lequel il était venu ici à cette heure si tardive, à l'origine pour assister à un concert de rock.

Mais elle était belle, elle était magnifique, même transformée. Elle l'aurait certainement tué, mais il n'en savait rien, au fond. Emanuel ne ressentait pas de haine envers cette femme serpent, il était juste profondément attiré, amoureux. Même séparé d'elle, il ressentait une tristesse telle qu'il mettrait probablement longtemps à s'en remettre. Une éternité.

L'adolescent ne sut jamais ce qu'il advient de la créature, et il ne se remit pas de cette rencontre pendant un bon bout de temps. Pendant longtemps, il resta prostré dans sa chambre, son seul ordinateur pour distraction, d'énormes livres sur sa table de chevet, chacun traitant des mythes et folklore de ce monde. Emanuel ne comprenait pas et se retrouver bloqué de la sorte fit apparaître un côté rancunier et coriace. Il se mit à être très désagréable envers ses parents, envers tout le monde. Sécha pas mal de cours au lycée. Il errait désormais pas mal dans les rues de Copenhague, cherchant à apercevoir de nouveau l'étrange créature qui avait failli lui prendre la vie, des années auparavant, sans succès.

Pendant un long moment, trop long, sans doute, Emanuel resta comme cela, à renvoyer chier ceux qu'il aimait, sans toucher à son cher instrument. Le jour où il reprit sans doute contact avec le monde réel fut sans doute celui où l'ami de ses parents lui parla de l'Ordre, après avoir risqué sa vie de nouveau. Contre toute attente, Emanuel entra dans l'Ordre, se forma.

Les yeux teintés de tristesse, désirant à chaque créature reconnaître la, divine, qui hantait ses rêves. Il ne la reverrait jamais, et pour cause, dommage. Tyr n'était pas vraiment le genre d'homme à haïr, non. Il aimait profondément les créatures de l'imaginaire et son engagement à l'ordre avait pour réelle raison de les aimer et les chérir.

Il s’avéra relativement doué, et vous connaissez la suite : le groupe de musique, de métal, ses deux amis qui s'étaient mis ensemble – mais quel était ce sentiment qui était en train de naître en son intérieur – les missions qu'il conduisait, souvent avec succès, sa fameuse diplomatie. Emanuel avait 32 ans, et ne comptait pas partir à la retraite de sitôt. Le monde qu'il avait imaginé à 16, puis 17 ans, était bien vivant et il l'aimait de tout son cœur.