Langues parlées : Français (langue maternelle, mâtinée d'un fort accent gascon), anglais, occitan
Habiletés :
Guillaume est fils, petit-fils, arrière-petit-fils [ad lib] de chevaliers de l'aube et a donc toujours vécu et grandi dans le monde où les dryades habitent les pommiers du jardin et où il faut se garder des vouivres qui prennent le frais dans la mare aux canards. De fait, sa connaissance pléthorique de tout ce qui vit, vole et grouille sous les latitudes européennes lui vient de la plus tendre enfance.
Il a aussi grandi au milieu des bêtes (chiens, chevaux et compagnie) et a très vite appris à s'en occuper, à les rassurer ou les intimider au besoin : beaucoup de ce savoir s'applique aussi aux créatures magiques les plus primitives. C'est aussi un excellent chasseur qui a passé sa jeunesse à pister et poser des pièges sur le domaine familial, et à qui on mis une carabine entre les mains dès ses douze ans.

Créatures magiques niveau 3 - Efficacité en combat niveau 3 - Langues lumineuses niveau 2 - Maîtrise des armes à feu - Expertise survie

Qualités prédominantes : brave, loyal, gai, honnête, bon vivant
Failles notables : versatile, caractériel, sentimental jusqu'à la mièvrerie, têtu.

Note particulière : c'est un poète à ses heures, qui compose parfois des vers point trop maladroits, surtout quand il s'entiche de séduire quelqu'un.

Un soleil, le sourire. Toutes les étoiles de l'été au fond des yeux.
Souvent, tout commence par un rire : il éclate, lumineux, comme une flamme dans le noir. La bouche s'entrouvre, charnue, finement dessinée, et le regard s'illumine, la paupière se soulève sur des yeux limpides. Et puis, le son paraît : la chaleur en-dedans, un timbre profond, comme une mélodie communicative à laquelle on céderait volontiers. La voix, pleine de musique, s'élève et retombe dans un éclat.

C'est le fils à Renaud, on dit. Tu sais, Renaud, ce géant à la barbe d'ogre qui aurait terrassé un centaure à la seule force du juron. Ah, y'a comme un air de famille, c'est sûr, ils ont le même rire et la voix qui porte, et le même tempérament, aussi. Le digne fils du père ! Pourtant, eh bien, c'est triste à dire, mais Guillaume a toujours eu quelque chose de loupé.

Le sang de Séverac coule dans la terre, dans les rivières, dans les arbres : il s'est enraciné dans les collines et les halliers de Gascogne depuis des siècles et des siècles. C'est que le pays est fertile en grands gueules, en bagarreurs et en poètes : chez les Séverac, on est tout cela à la fois. Renaud l'était, à sa façon, et ses gosses aussi. Avant Guillaume, il y a eu Aélis : l'aînée, l'héritière, la prunelle des yeux de son père, parole ! Renaud était un des chevaliers de l'Aube, de l'ancienne école, ceux qui allaient masqués en secret par monts et par vaux pour pister la bête et tenir à l’œil les créatures turbulentes. Renaud, c'était la grosse cavalerie, pas du genre à faire dans la dentelle, même si le vieux renard avait oublié d'être bête. Plus un chasseur qu'un chevalier, la vérité vraie, et sa fille était du même. Dès qu'elle a été en âge, quand Guillaume était encore tout petit, il l'a emmenée avec lui et ils ont pisté en tandem pendant un bout de temps.

Et Guillaume, le second, le cadet, encore dans les jupes de sa mère et du lait derrière les oreilles regardait sa sœur et son père s'en aller et revenir de temps en temps, des héros lointains qui habitaient bien plus les histoires qu'on lui racontait que les couloirs de leur château d'Agernac, au milieu des vignes. C'est qu'il a grandi seul, le petiot. Une vieille famille, certes, mais vieille en intrigues d'adultes, en courants d'air et en fantômes : pas de quoi égayer beaucoup la vie d'un marmot de quatre ans. Il a fait comme aurait fait n'importe quel gamin qui idolâtre un père quasi absent et une sœur parfaite : il a essayé de leur ressembler. Après tout, qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ?

Et parole, il a essayé, tu sais. Mais ça a jamais suffi, comme s'il n'y avait qu'une seule place dans le cœur du patriarche et qu'elle était pas pour lui. Trop désordonné. Trop brouillon, le sang trop bouillonnant, pas assez de valeurs chevaleresques, pas assez d'honneur, non monsieur ! Et voilà le petit Guillaume tout juste monté en graine et la déception de son pauvre père. Le nez morveux et les yeux qui larmoient pour cacher les genoux écorchés et les phalanges à vif après les esclandres avec les gamins du village.

Triste histoire, tu sais, mais regarde-le rire : on s'en douterait pas, ça non, quand tu le vois promener une arrogance princière, sa nonchalance bien calculée qui laisse aucune prise, non monsieur, aucune prise à la médisance.

C'est qu'à la toute fin, quand il a vu qu'on lui reprochait tout, Guillaume a décidé de plus s'en faire. Renaud grinçait des dents devant la conduite de son gamin : trop bon vivant, trop indolent, trop fourré dans les jupes des filles et avec les garçons, trop poète et trop ceci et pas assez cela. La Chevalerie, c'est quelque chose ! C'est qu'il a des idées bien arrêtées, le vieux, et il en démord pas : pour lui, faut être droit, dans les clous, dans ses bottes, y'a des valeurs à respecter. Et Guillaume, lui, il a essayé de s'y faire, mais tu vois le drame, c'est qu'il voudrait être un chevalier en armure brillante mais qu'il a le chaos dans le sang et bien trop de désordre en lui pour y parvenir.

Guillaume a fait son bonhomme de chemin, de son côté, et puis l'histoire est allée de travers. Aélis, l'héroïque, la sage, la parfaite Aélis est morte : oh, sale histoire, et Renaud lui-même a failli y passer. Aujourd'hui, il vit encore, mais il est réduit à presque rien, retiré dans sa vieille demeure auprès de sa femme, à panser des blessures qui ne guériront pas. C'est triste, parce que peut-être qu'il a fini par être fier de son gosse, celui qui lui reste, mais quant à savoir ce qui le fera desserrer les dents là-dessus... En attendant il décline tout doucement dans son amertume et ça fait un paquet d'années qu'ils ont pas échangé un mot.

Guillaume l'a continué, ce bonhomme de chemin. Il a fait les choses à sa façon : pas toujours finement, pas toujours intelligemment, mais avec assez de flexibilité dans ses principes pour filouter assez et s'en sortir. C'est ce qui compte, à la fin, il paraît.