Je suis satisfaite. Comment ne pas l'être, quand la victoire est aussi écrasante, et confère autant de pouvoir. Son corps en entier est désormais mon terrain de jeu et je suis libre de m'y amuser autant que je veux. Ou alors de le ravager. Oui. Des souvenirs me reviennent en tête. Pendant un instant, des idées de revanches me traversent l'esprit. Et y restent. Après tout, c'est mon droit le plus fondamentale.
Je domine. En partie par choix, mais surtout par évidence. Ma volonté fait loi, et ma volonté est cruelle, insidieuse. Sa volonté, à elle, c'était de se soumettre. Elle voulait ceci. Mon objectif, c'était de lui faire changer d'avis. Lui faire regretter. Amèrement. Douloureusement. Mais trop tard. Je ne respecte aucune logique. L'idée même de lui cèder pitié, concession, ou quoique ce soit, m'était injurieuse.
Là, maintenant, à ce moment. Elle m'appartenait. Chaque millimètre de peau. Chaque mouvement. Chaque respiration. Tout était à moi, selon mes termes.
Je murmure, à nouveau.
"Fascinating? Absolutely. Don't look away now. Not like you could. Terrifying though? Tsk."
J'enfonce ma langue dans la sienne, impitoyable, déterminée à lui faire sentir ma supériorité jusqu'au dernier muscle, au dernier nerf. Mon étreinte sur ses mains se relâche, mais l'étau de mon corps non. Elle a compris déjà qu'aucun mouvement, aucun geste, aucun effort ne pourrait venir à bout de ma volonté.
Ça ne suffisait pas. Il fallait resserrer l'emprise. Plus. Beaucoup plus. Ma langue se fait plus insistante, tandis que mes doigts se glissent, lentement, très lentement, le long de son bras, descendant sinueusement, chatouilleusement, appliquant par moment juste assez de pression non pas pour faire mal, mais pour rappeler l'ampleur de mon contrôle. Ils descendent, papillonant délicatement sous son bras, tant pour m'amuser que pour tester ses réactions, que je suis avec une acuité sans pareil. L'anatomie était mon territoire. Chaque terminaison nerveuse était à moi. À moi.
Mon autre main défait l'attache avec dextérité, tandis que je tasse délicatement le vêtement pour poser mes doigts sur son sein, jouant avec l'extrémité d'une façon faussement maladroite, lisant chaque réaction de son corps, de sa langue. Je pose la fausse main sur les siennes, sans appliquer de force.
Je la laisse respirer, ou haleter, selon ce qu'elle est encore capable de produire. J'arrête de m'amuser, plaçant simplement le têton entre pouce et index.
"Actual terror is this: do you wonder just what kind of pain I could inflict if I just-"
Ma pression s'accentue, un peu. Un tout petit peu. Une pression infime, insuffisante pour faire même un tout petit peu mal. Mais mes yeux sont dévastateurs, assoiffés, ils la dévisagent, imaginant son visage tenter de résister, puis se tordre. Ses hurlements qu'elle pourrait faire taire sans efforts. Le supplice inéluctable, sans issues, sans fin, qu'elle pourrait infliger si juste elle...
Je ris, doucement, courtement, faisant délicatement rouler entre mes doigts, imprimant sans mots chaque seconde de ce tableau directement de mon espirt au sien.
Je me rapproche encore de son oreille.
"Bring your arms down and find out. Tying you down just. Isn't. Worth it."
Je relâche ses mains, doucement, emplie de fausse appréhension comme si je venais de lâcher un dangereux fauve. Je suis moqueuse. Je suis puissante. Que faire. Que lui infliger. Que lui imposer. Dans quel ordre?
Son soutien gorge s'en va. Mes deux mains se posent sur elle, et dessinent les contours de ses côtes. Je suis pensive, ouvertement, tandis que j'observe chacune de ses réactions, chacune de ses faiblesses. C'était poétique, vu ce qu'elle avait fait la dernière fois. C'était mon tour, maintenant. Je la test, d'une part, et lui assène le poid de sa sentence. Elle n'est pas attachée, mais elle est prisonnière. Je peux prendre tout mon temps. Explorer chaque creux. Chaque crevasse. Et j'en ai l'intention.
"They say that true helplessness just... multiplies sensitivity. I wonder how true that is. You'll tell me. I don't have a truth serum now but... Where are you ticklish? You'll tell me, right."
Ce n'est pas une question. Je replace ma main sous sa poitrine, la faisant lentement marcher, martelant un peu plus fort à chaque pas de mon majeur et mon index vers leur victime.
"It's only fair. An eye for two eyes."