LIENS UTILES
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Ven 20 Mar - 18:01 | |
| ★★★★ Points : 50 Messages : 94 Age : 28 Habitation permanente : Old Fyre Occupation : Médecin
Ollie Blue | Ollie avait refusé de déménager, elle appréciait le confort de son petit appartement londonien. Par contre, elle avait entrepris de le redécorer, et ce avec un immense plaisir. Elle était occupée à recouvrir les murs de sa chambre d’un papier peint aux motifs de feuillage, habillée d’une vieille salopette tachée de peinture et d’une de ces affreuses brassières de sports. Ses cheveux étaient ramenés en un chignon désordonné dont s’échappaient de nombreuses mèches rebelles. Le pinceau calé dans la poche arrière de son pantalon, elle bataillait pou positionner correctement le lais et ses raccords. La musique retentissait à fond sur le petit baffle qui la suivait partout dans l’appartement, qui, depuis le début des travaux, s’était transformé en champ de bataille. Des livres de médecine -traditionnels ou non, s’étalaient sur la table basse et le canapé, sur lequel avait aussi migré sa couette et son oreiller. La cuisine et la salle à manger gardaient un aspect plus ou moins ordonné si l’on ne prêtait pas attention à la saleté qui incrustait les assiettes soigneusement empilées à côté de l’évier. En soit, Olivia menait la vie complètement normale d’une étudiante complètement normale, si l’on faisait bien sûr abstraction de l’étude des livres envoyés par son nouvel employeur. Elle allait en cours, mangeait plus ou moins bien tout en se préoccupant d’avaler la ration minimum de légumes pour ne pas attraper le scorbut, dormait peu et se traînait chez elle dans les vêtements les moins seyants de l’univers. Elle écoutait de la musique aussi, fort, et dansait souvent. Mais la plupart du temps, elle s’efforçait d’apprendre ses leçons du mieux qu’elle le pouvait tout en s’éviter de penser à Victoria. La Chevalière ne lui avait donné aucun signe de vie depuis qu’elles s’étaient vues dans cette cuisine, la dernière fois. Et dans le fond, ce n’était pas plus mal… Lier sexe et boulot, ce n’est jamais une bonne idée, alors mieux valait rester à bonne distance de l’italienne, tant de corps que d’esprit. Et ce n’était pas une mince affaire : son subconscient était récalcitrant et elle apparaissait constamment dans ses rêves, dans ses pensées. C’en devenait absurde, et ça avait le don certain de l’agacer. Presque chaque nuit, cette femme était dans ses rêves et ceux-ci n’avaient rien de très orthodoxes. Pour lutter, faible moyen, Ollie continuait de mettre dans son lit tout ce qui lui passait sous la main. C’était efficace, mais seulement pendant un temps, et ces effets s’estompaient au fil des semaines qui passaient. Elle devait bien se rendre à l’évidence : elle n’allait pas réussir à se l’enlever de la tête aussi facilement. Occupée donc à chant-hurler en collant soigneusement son papier-peint, elle fut arrachée à son activité manuelle préférée par des poings tambourinant contre la porte d’entrée. A coup sûr, c’était encore la voisine du dessous qui venait se plaindre du bruit. - J’arrive ! Pas la peine de rameuter tout l’immeuble ! Passablement énervée, elle baissa la musique et alla ouvrir la porte pour tomber nez à nez avec une Victoria en très mauvais état. Elle était pâle, son haut était maculé de sang et elle avait laissé des traces rouges sur le chambranle de la porte. - Merde ! Mais enfin, mais qu’est-ce qu’il t’es arrivé ?! Cette vision lui fit perdre un instant tout contrôle sur elle-même, lui glaçant le sang et l'incitant à céder à la panique. Mais cela ne dura qu'une infime poignée de secondes, avant qu'elle ne retrouve un flegme tout britannique et que son cerveau ne se mette en branle pour régler le problème qui se présentait à lui. Elle l’entraîna dans l’appartement, tout en prenant soin de fermer la porte, et la fit se coucher sur la table de la salle à manger avant de filer chercher une trousse de secours. - Redresse toi, s’il te plait, il faut que j’inspecte ça. Délicatement, elle observa le textile ensanglanté et, gênée, se retourna vers la blessée : - J’espère que tu ne tiens pas à ton chemisier, mais il est irrécupérable. Et je vais devoir te l’enlever… Commence par enlever la bras valide et je fais le reste, il faut y aller doucement. Le sang a accroché au tissu. Doucement, elle la dénuda. Rien de tout ça n’avait à voir avec ses songes, et c’était tant mieux : elle aurait été incapable de résister à une Victoria en trench coat et lingerie, si tant est qu’il est possible qu’elle débarque un jour habillé comme ça. Merde. L’entaille allait jusque sous son soutien-gorge. Ollie s’intima de garder son calme, ce n’était qu’une patiente qu’elle était occupée à soigner, rien de plus, rien de moins. - Je dois dégrafer ton soutien-gorge aussi. Vraiment désolée. Tu… tu peux le maintenir avec ton autre main si tu veux. Fébrile, elle enleva les agrafes une à une puis posa délicatement ses doigts près de la plaie. C’était chaud, distendu et ça continuait de saigner. Elle alla chercher le bol d’eau bouillante qu’elle avait mit à chauffer et un torchon propre et entreprit de nettoyer la chair coupée net pour y voir plus clair. Elle pouvait la sentir tressailler à son contact, elle savait que c’était douloureux, elle savait aussi qu’elle ne le dirait pas. A cet instant précis, elle faisait la fière. Ollie se demandait même comment elle avait pu se résigner à venir la voir. - Je ne sais pas ce qui t’a blessée, mais en tout cas ça à coupé net et assez profond. Il va te falloir des points de sutures et du repos. Du vrai repos. Par contre… Elle se déplaça pour faire face à Victoria, un air désolé sur le visage. - Ecoute… Je n’ai pas d’anesthésiant et je n’ai jamais pratiqué de sutures sur une personne vivante. Je… ça ne va pas être une partie de plaisir. Je vais faire ça le plus proprement possible, mais tu risques quand même d’avoir une cicatrice. Et mal, très mal. Elle alla chercher sa couette dans le canapé, pour qu’elle puisse s’allonger un peu plus confortablement et mordre dedans pour étouffer ses cris. Elle ramena aussi le baffle, prête à monter le son pour couvrir d’éventuels cris. Elle aspergea le fil et l’aiguille de désinfectant, enfila des gants stériles et la regarda un instant : - Prête ? |
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Lun 23 Mar - 18:56 | |
| ★★★★ Points : 0 Messages : 1251 Age : 34 Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie. Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel | Quand elle était arrivée à Londres, elle avait résisté à la tentation d’appeler Ollie.
À la fin de leur dernier entretien, Victoria avait fait un effort pour semer entre elles quelques éclats de passion qu’elle aurait pu récolter dans les semaines après le déménagement de l’autre femme… Sauf qu’Ollie avait finalement décidé de rester en Angleterre. Elle n’aurait pas le choix de déménager, tôt ou tard, mais elle avait encore de longues années d’études devant elle. D’ici là, c’était dommage, mais si Victoria ne donnait pas dans les relations sérieuses, elle donnait encore moins dans celles à distance.
Malgré tout, l’idée de débarquer chez elle lui était passée par la tête… Elle y était même restée un bon bout de temps, dans l’avion, alors que Victoria contemplait avec lassitude les nuages gris qui lui évoquaient sa chevelure, sur ce fond bleu qui lui rappelait, pour sa part, celui encré dans la peau tendre de sa gorge. Certes, ce n’était pas exactement la première fois qu’elle laissait son imagination voguer dans la direction de l’étudiante, mais caresser le souvenir de ses courbes quand elle était à l’autre bout du monde et à plusieurs années de véritables retrouvailles n’avait pas du tout la même gravité que de sérieusement considérer lui rendre visite.
À l’atterrissage, Victoria était toujours ambivalente, mais le travail dans lequel elle plonge plus vite que prévu l’oblige à repousser son dilemme à plus tard. C’est avec beaucoup plus d’urgences – et moins de plaisir – qu’elle repense finalement à Ollie, et absolument pas à cause de la joliesse de son postérieur…
Victoria avait été blessée deux semaines plus tôt et on lui avait mis des points de suture adhésifs qui avaient été enlevés le matin-même, juste avant son départ en mission. Danaé, sa médecin habituelle, l’avait déchargée avec une certaine réserve, mais on lui avait dit que la situation était urgente, quoique peu demandante physiquement, et la chevalière avait reçu l’ordre de se ménager tout en effectuant son travail de détective. Or, elle avait peut-être un peu trop bien fait son travail, justement ; en quelques heures seulement, elle s’était retrouvée à pourchasser un changelin costaud qui avait pu la faire valser dans un mur et rouler par terre avant de se laisser appréhender. Cachée sous l’adrénaline et sous son veston en cuir, la plaie s’était rouverte sans qu’elle ne s’en rende compte sur-le-champ… Elle avait même eu le temps d’attendre qu’on vienne récupérer la créature avant de sentir la douleur lui monter dans dos, puis conduire à son hôtel en roulant plusieurs fois des épaules et du cou pour tenter de secouer le problème et le faire disparaitre.
Elle ne s’attendait vraiment pas à voir autant de sang en enlevant son veston.
Des jurons copieux s’étaient échappés de ses lèvres alors qu’elle avait essayé de mettre de la pression sur sa blessure, mais les contorsions de ses tentatives n’avaient qu’accentué le flot alarmant d’hémoglobine qui s’en déversait. Une serviette pressée sous sous son veston, Toria avait ensuite bravé les 15 minutes de route qui la séparait d’Ollie en sentant ses sens s’évader au même rythme que sang qui n’en finissait plus de couler.
- Ça s’est rouvert, grince-t-elle simplement quand Ollie la questionne.
Elle entre sans se faire prier, retirant comme on lui demande la manche de son chemisier détrempé. La perte de ce dernier l’importait peu, pas plus que celle de son soutien-gorge qui ne retrouverait jamais plus sa couleur crème… Quant au veston et à la serviette, Victoria les avait laissés dans la voiture.
Torse nu – elle n’allait certainement pas commencer à s’inventer de la pudeur maintenant – elle se laisse pencher sur la table de la cuisine.
- J’ai de la morphine dans ma poche… croisse-t-elle, ses mots de plus en plus incertains, avant de reprendre, avec dépit : dans mon veston, dans la voiture. Attendre n’était pas un luxe qu’elle pouvait se permettre ; même si Ollie courait pour aller récupérer les comprimés maintenant, ceux-ci n’auraient pas le temps de faire effet avant qu’elle ne commence à lui charcuter la peau.
- Ne t’inquiète pas trop pour moi… je me suis déjà fait des points de suture moi-même l’an dernier. Elle essaye d’en rire, mais l’écho se coince sans sa gorge et son inspiration devient un feulement étouffé. C’était vrai, sinon, son histoire… mais juste deux points, dans la chaire généreuse du mollet… Soit, vraiment pas grand-chose à côté de ce qu’Ollie allait lui faire dans la peau tendue de l’omoplate.
- Vas-y, souffle-t-elle entre deux inspirations retenues qui lui donnent, au moins pour un court moment, l’impression que le temps s’arrête. Cela l’empêche de crier quand l’aiguille lui perfore la peau, mais pas de gémir bruyamment quand elle doit finalement reprendre son souffle. Ollie est loin d’avoir terminé son œuvre et, dans une nouvelle aspiration retenue, Victoria serre avec les poings le tissu de la couette tout en retenant un déferlement de lamentations qui lui reste à travers la gorge, qui enfle jusqu’à ce que son crâne menace d’exploser sous la pression. Quand elle commence enfin à respirer, son souffle est court, rapide jusqu’à l’étourdir. Finalement, elle rit, fort au début, avant que ses esclaffements douloureux ne s’effacent dans une longue plainte.
- La prochaine fois, commence-t-elle à bout de souffle, que tu me pencheras sur cette table – à nouveau, un éclat de rire douloureux s’impose dans une profonde lamentation – j’espère que ce sera dans un tout autre contexte.
Ses jointures serrées à blanc contre le tissu se relâchent malgré elle, par manque de force, et elle réalise avec une panique placide – trop épuisée pour réagir outre mesure – que sa vision se trouble derrière un voile de plus en plus noir.
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Mar 24 Mar - 16:24 | |
| ★★★★ Points : 50 Messages : 94 Age : 28 Habitation permanente : Old Fyre Occupation : Médecin
Ollie Blue | Victoria était là, à moitié nue, allongée sur la table d’opération improvisée au milieu de sa salle à manger, à lui dire qu’elle avait de la morphine mais que ça ne servirait à rien. Et Ollie regrettait déjà la fin de leur dernière rencontre : c’était ça son quotidien désormais ? Son appartement allait se transformer en hôpital de campagne ? Elle devait perpétuellement garder un kit chirurgical stérile dans un des tiroirs de la cuisine ? Bordel, c’est pas pour ça qu’elle avait signé ! Ceci étant dit… C’était quand même une occasion de revoir la belle italienne, peut-être pas la meilleure mais il est essentiel de savoir se contenter du peu que la vie nous offre. Elle laissa ses yeux parcourir la peau dénudée, de la nuque à la chute de ses reins, avant de reporter son attention sur ses mains qui, comme la peau de sa patiente, avaient prises une teinte orange à cause de la bétadine, et elle se félicita de ne pas avoir dû tout désinfecter avec la bouteille de tequila qui traînait dans un placard de la cuisine. Elle passa ensuite en revue les complications possibles et les gestes à effectuer tout en se remémorant du mieux qu’elle le pouvait le cours de travaux pratique portant sur les sutures qu’elle avait justement suivit la semaine précédente. Elle ne pouvait pas faire la moindre erreur. Si elle piquait trop profondément, elle prendrait un tendon ou un muscle dans sa couture et rendrait Victoria inapte au travail de terrain et la belle italienne ne le lui pardonnerait jamais. Si elle suturait trop serré ou trop lâche, elle risquait de créer un surplus de tissus cicatriciels qui la gêneraient. Si elle ne vérifiait pas qu’une veine trop importante était rompue, elle pourrait la condamner à se vider de son sang sans même s’en apercevoir. Elle ne pouvait pas se louper. Une grande inspiration, des gestes sûrs et assurés, elle commença les festivités. Ses mains ne tremblaient pas, alors elle piqua la chair et immédiatement, elle put sentir Victoria se tendre comme un arc et saisir la couverture pour s’y agripper comme si c’était la dernière chose qui la raccrochait à la vie. Elle serrait les dents, elle avait mal et Ollie le savait alors elle tentait de faire vite, vite et bien. Elle pouvait sentir son sang pulser sous la montée d’adrénaline, ce qui ne l’aidait pas du tout à faire son travail correctement. Elle décida de prendre une pause. La douleur était trop forte, elle avait perdu trop de sang : Victoria n’allait pas tarder à s’évanouir et c’était exactement ce dont l’étudiante avait besoin. Si elle perdait connaissance, il n’y aurait plus besoin d’anesthésie et elle pourrait enfin travailler correctement, elle arrêterait aussi de culpabiliser à chaque gémissements. Elle hésita un instant à caresser ses cheveux pour l’apaiser, mais elle se dit que la patiente prendrait peut-être ça pour un abus de faiblesse. Alors même qu’elle se ravisait, l’autre débita difficilement une plaisanterie. - C’est très tentant comme idée. Je la garde en tête pour plus tard, je te le promets. Le sexe, ça libère des endorphines… Je pourrais toujours lui prescrire ça comme remède… Décidément, ses idées partaient complètement en roue libre. Elle ferma les yeux pour se reconcentrer et, quand elle les ouvrit à nouveau, Victoria avait perdu connaissance. Maintenant il s’agissait de vraiment se mettre au travail, sans divaguer. Appliquée, elle parvint à refermer la plaie correctement, sans trop tendre la peau, sans la laisser trop lâche. Les points étaient parfaits ou quasiment, et ne devraient pas laisser trop de cicatrices. Après avoir vérifié son pouls, sa respiration et ses pupilles, Ollie posa un pansement sur les sutures et laissa Victoria se reposer. Elle en avait bien besoin et il était absolument hors de question de la déplacer maintenant, de toute façon elle n’y arriverait pas. Il ne lui restait plus qu’à attendre qu’elle émerge et à nettoyer le bordel que son invitée surprise avait mis. Les vêtements imbibés de sang furent rapidement jetés à la poubelles et, armée d’un chiffon et de détergent, la future médecin fit le tour de son appartement pour tenter d’effacer les moindres traces de sang, notamment celles qu’elle avait laissé sur le linteau et sur la porte d’entrée. Elle détestait le ménage, mais là, elle n’avait pas le choix autrement elle prenait le risque de voir les flics débarquer chez elle, prévenus par l’un ou l’autre voisin inquiet et particulièrement casse-pied. Quand elle pénétra à nouveau dans la salle à manger et qu’elle vit la petite flaque de sang en train de sécher, vestige du chemisier, elle se mit à pester et grommeler en s’y attaquant, frottant vigoureusement le sol à quatre pattes, dans une position plus qu’humiliante : - Une voie facile, tout ce que tu as à faire c’est de poser tes fesses en cours et d’étudier. Note mentale : ne plus jamais croire une fille qui porte un baume à lèvres magique. Jamais. Faut vraiment que j’arrête de me laisser influencer par celles qui ont une jolie paire de fesses. Se parler à soi-même à voix haute était une vieille habitude, sans doute mauvaise, qu’elle n’arrivait pas à perdre. Persuadée que Victoria n’était pas en état d’entendre quoi que ce soit, elle ne s’inquiéta pas outre mesure de ce qu’elle pouvait bien dire. Une fois le sol propre, elle vérifia ses constantes puis alla s’asseoir dans un fauteuil d’où elle pouvait avoir une vue sur la patiente et s’alluma une cigarette. De sa position, elle avait une vue imprenable sur les courbes de son corps, et elle ne pouvait que l’apprécier en attendant qu’elle récupère des forces. |
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Sam 28 Mar - 21:34 | |
| ★★★★ Points : 0 Messages : 1251 Age : 34 Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie. Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel | Son éclat d’humour s’évade dans le brouillard croissant qui étouffe sa conscience. Comme un écho, elle entend Ollie lui répondre quelque chose dont les mots diffus échappent à sa compréhension, mais qui lui laisse une impression satisfaisante et qui la berce dans une léthargie vacillante. Des rayons de lucidité douloureuse l’atteignent encore, parfois, perçant la brume de sa psyché, comme la lumière irritante à travers un rideau le matin après une nuit de débauche.
C’est justement comme ça qu’elle se sent quand elle revient finalement à elle pour de bon, la joue écrasée contre la surface dure de la table, l’esprit embrouillé et ivre du vide territorial qui l’avait assiégé... Cela faisait des années qu’elle ne s’était pas réveillée ainsi, à moitié nue, sur une surface ménagère improbable. Par ailleurs, on ne pouvait pas dire que la veillée avait été plaisante, ainsi, elle ne compensait en rien la misère qu’elle ressentait maintenant alors qu’elle coule péniblement en bas de la table. Une fois debout, son corps ne cherche qu’à se recroqueviller, qu’à se plier en deux sous la douleur lancinante qui irradie de son épaule gauche, mais elle se force à rester droite et à détendre ses muscles, tout en faisant attention à ne pas rouler les épaules même si la tension dans son cou l’en suppliait. À la place, elle oscille doucement la tête, se berçant un peu trop près de l’étourdissement.
Ses premiers pas sont chancelants, mais Victoria parvient à marcher jusqu’à Ollie qui somnolait dans le fauteuil du salon. Seins nus, tête haute, elle se tient plutôt bien en considérant les circonstances.
- J’ai besoin d’une douche, infuse-t-elle doucement, alors que de sous ses cils, ses yeux fatigués se déposent sur la jeune femme, sans ambigüité.
Ollie avait fait un effort pour la nettoyer, mais sa peau était tendue et collante là où des sillons d’eau et de sang délayé lui avaient coulé sur les épaules et la poitrine. C’était sans parler, par ailleurs, de la bétadine qui lui tachait encore la moitié du dos. Le problème, c’est qu’elle ne pensait pas pouvoir laisser le jet d’eau couler directement sur la plaie... Quant à lever les bras pour tenir la pomme de douche au-dessus de sa tête, l’idée lui paraissait fort douloureuse.
- Et toi aussi, tu en as besoin d’une.
Ajoute-t-elle en pointant, avec une main faiblement levée, le sang séché sur l'angle de sa mâchoire.
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Sam 28 Mar - 22:55 | |
| ★★★★ Points : 50 Messages : 94 Age : 28 Habitation permanente : Old Fyre Occupation : Médecin
Ollie Blue | Ollie s’était presque assoupie, après avoir passé de longues heures à veiller sur Victoria. Le fauteuil était plutôt inconfortable et, aussitôt qu’elle eut ouvert les yeux à nouveau, elle put sentir une tension dans son dos et sa nuque. L’italienne était là, debout devant elle, digne malgré la douleur qui perçait ses pupilles, réclamant une douche. Un instant elle eut envie de l’envoyer balader : la jeune femme savait très bien où se trouvait la salle de bain et elle était tout à fait capable de… Puis elle réalisa que non : elle ne pouvait pas le faire seule. Il est déjà compliquer de se laver le dos seul en temps normal, ça devait être un de ses pires cauchemars à l’instant. Alors Ollie souffla et se leva, s’étirant un peu. - J’ai remonté tes cachets, ils sont sur la table basse. Prends-en un et laisse moi fumer une clope le temps que ça fasse effet. Ça risque de te faire bien trop mal sinon… Lentement, marmonnant des choses incompréhensibles, elle alla s’accouder à la fenêtre et alluma une cigarette. Ollie n’était pas du matin, et avoir somnolé dans un fauteuil ne l’aidait décidément pas à être de bonne humeur. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était mais on était visiblement au milieu de la nuit : la ville était plus calme que d’habitude et la lune tentait vainement de percer la couche de nuages. Elle grommela encore quelque chose concernant l’Université tout en allumant sa cigarette, et en inspira une grande bouffée et se retourna vers Victoria. -Tu comptes m’expliquer ce qu’il s’est passé ? Son ton était bourru, mais on pouvait voir sur son visage qu’elle s’inquiétait réellement pour la Chevalière. La seule chose qu’elle lui avait dit la veille était que la plaie s’était rouverte, mais Ollie ne savait ni comment ni pourquoi elle s’était blessée, et ni dans quelle mesure elle s’était faite soigner auparavant. On lui avait amené des sutures sur un plateau d’argent sans lui donner le moindre antécédent médical… Médecine d’urgence, quand tu nous tiens ! D’un coup d’œil, elle put voir le dos de Victoria qui, sans autre choix, se baladait topless dans son appartement. La bétadine tâchait encore sa peau, l’épiderme était rouge autour des points et il y avait des traces de sang séché sur son torse, là où elle n’avait pas pu passer de serviette humide. Dans le reflet du miroir, elle pu en voir sur son propre visage, le long de sa machoire, et il y en avait sous ses ongles aussi. Elle avait l’art de se fourrer dans des situations particulièrement problématique, il fallait vraiment que ça cesse… Vraiment… Mais la vue de ces seins parfaitement dessinés et fermes ne pouvait que la distraire. L’idée de prendre une douche avec Victoria mettait ses sens en émoi, et elle faisait de son mieux pour ne rien en laisser paraître alors qu’elle la dévorait des yeux. Des souvenirs de leur nuit ensemble l’assaillaient de toutes parts, la faisant culpabiliser autant qu’autre chose, et elle se détourna soudainement, à nouveau bougonne, pour regarder le monde extérieur. Elle devait absolument penser à autre chose, tout en sachant pertinemment qu’elle n’y arriverait pas et que l’aider à se laver allait être une torture. |
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Dim 29 Mar - 23:44 | |
| ★★★★ Points : 0 Messages : 1251 Age : 34 Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie. Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel | Ses paupières sont lourdes et son regard est fatigué, mais cela n’empêche pas ses prunelles de chatoyer doucement en contemplant Ollie qui passe de la frustration à la résignation. L’irritabilité de l’autre femme est une distraction qui lui fait du bien, pas parce qu’elle apprécie particulièrement être un ennui duquel s’occuper – au contraire – mais elle n’avait pas manqué comment son regard, bien qu’impassible, s’attardait parfois sur ses formes et, d’autres fois, les évitait sciemment et d’une manière exagérée. En réponse à cela, un petit sourire se hisse paresseusement sur ses joues, somme toute très pâle à côté de l’amusement intérieur qui se trouve une place à travers sa misère et pour lequel Victoria fait volontiers plus d’espace pour éviter l’inverse.
La morphine allait lui faire du bien et Victoria acquiesce en silence en récupérant lentement la prescription posée sur la table désignée. Autrement, la serviette qui avait été utilisée pour mettre de la pression sur la plaie, le temps de se rendre chez Ollie, n’était nulle part en vue, mais Victoria trouve son manteau de cuir accroché sur le dossier d’une chaise… Il avait manifestement été suffisamment nettoyé pour être récupérable. Lasse, mais contente, Victoria glisse brièvement une main dessus, reconnaissante, remerciant ensuite Ollie pour son initiative avec un clignement d’yeux lent et délibéré.
Quand elle avale le comprimé d’opiacé, l’eau qui coule dans sa gorge lui apprend à quel point elle a soif après avoir perdu autant de sang. Une fois le cachet avalé, le reste de son verre se voit vidé et Victoria s’en coule un second qu’elle tient à deux mains, tout près d’elle, pour éviter de l’échapper.
Ses yeux vaquent ensuite le profil délicat d’Ollie qui fume… et même si l’idée lui passe par la tête, elle ne se sent pas assez sociable pour aller lui voler une nouvelle cigarette. À la place, elle reçoit sa question alors qu’elle pose ses fesses sur le bras du canapé, en faisant attention de ne pas accrocher son dos nulle part.
Évidemment, Victoria n’était pas étonnée qu’on lui demande des explications, malgré tout, elle pince les lèvres et hésite un instant.
- Je me suis pris un coup d’épée… De la part d’une recrue, avoue-t-elle, vaguement mal à l’aise, avant de continuer avec un rictus amer : c’était accidentel… Elle s’exerçait avec son entraineur, a perdu le contrôle de sa lame dans un contrecoup, et je l’ai reçue dans le dos …Elle n’aurait pas pu mieux m’atteindre en essayant de me blesser volontairement… Sent-elle le besoin d’ajouter, par orgueil, parce que sa réputation prendrait un pire coup que son épaule si on commençait à dire qu’elle s’était fait battre par une gamine alors que ce n’était absolument pas le cas.
- Bref, c’était en bonne voie de guérison jusqu’à ce qu’on me balance contre un mur, hier… Dit-elle en plongeant son regard placide dans son verre d’eau, sérieusement, l’hémorragie a été pire que la première fois… La bonne nouvelle, au moins, c’est que j’ai déjà réussi ma mission ; je peux prendre deux ou trois jours pour me reposer.
Sa voix est faible, la morphine ne fait pas encore effet et sa posture s’arrondit et devient vite inconfortable. Elle se relève donc, à nouveau vacillante, à nouveau étourdie et à nouveau misérable.
- Je vais t’attendre dans la salle de bain…
Murmure-t-elle en faussant un sourire, chancelant ensuite en direction de la pièce.
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Lun 30 Mar - 20:59 | |
| ★★★★ Points : 50 Messages : 94 Age : 28 Habitation permanente : Old Fyre Occupation : Médecin
Ollie Blue | Elle haussa un sourcil en entendant le déroulé des évènements et dû faire un effort pour contenir un étrange mélange de joie et d’énervement lorsqu’elle apprit qu’elle ne travaillerait pas durant deux ou trois jours. Elle savait qu’elle ne pourrait pas non plus prendre l’avion : le risque de caillot était beaucoup trop élevé avec la pressurisation des appareils. Allait-elle squatter son appartement ? Si oui, Ollie devrait-elle jouer les infirmières ? Cette idée lui hérissait le poil, mais la perspective de partager son lit avec la belle italienne radoucissait son caractère… Perdue dans ses pensées, absorbée dans la contemplation de son corps, elle grogna à peine une réponse quand Victoria annonça sa volonté d’aller l’attendre dans la salle d’eau. Ollie poussa un long soupir en voyant Victoria s’éloigner vers la salle de bain et qu’elle comprit ce qu’elle était en train de faire. Il était hors de question qu’elle y aille seule, elle n’allait réussir qu’à se blesser plus. Pestant, elle écrasa dans la cendrier une cigarette à moitié fumée et se dépêcha de la rejoindre, histoire d’éviter qu’elle se casse une jambe en plus du reste. Dieu qu’elle aurait aimé avoir une baignoire. - Tu te sens de rester debout ? Sinon je peux aller chercher un tabouret… Elle se doutait bien que la réponse serait négative : la Chevalière venait déjà de lui avouer s’être prit accidentellement un très mauvais coup, elle n’allait pas en plus admettre qu’elle avait du mal à tenir debout. Ollie détestait ce genre d’excès d’orgueil, souvent mal placé. Elle fit couler l’eau, attendant qu’elle soit chaude, et sortit deux grandes serviettes qu’elle posa sur le rebord de l’évier avant de s’emparer d’une de ces éponges pour le corps aux couleurs criardes et tellement moelleuses. Ce serait parfait pour nettoyer sa peau sans l’agresser et un frisson parcourut tout son corps à cette idée. C’était un cliché stupide de comédies romantiques, c’était nul et revu, mais ça la mettait dans tous ses états. Self-control, allez Olivia, tu peux le faire. Elle se retourna, testa la température et, interrogative, la considéra un instant : - Tu as… Tu as besoin d’aide pour enlever le reste ? Elle priait intérieurement pour ne pas avoir à l’aider là-dessus, persuadée que Victoria n’apprécierait aucunement le geste et le vivrait plutôt comme une humiliation. Olivia n’aimait vraiment pas cette situation, plus que délicate. Elle n’arrivait pas à se positionner vis-à-vis de son ancienne amante, de ce qu’elle pouvait dire ou faire sans la froisser. Elle avait l’impression de marcher sur un fil avec la possibilité de tomber dans du verre pilé d’un côté, dans la fosse aux lions de l’autre. Elle était nerveuse, mal à l’aise, elle se rendait folle elle-même… La seule chose qu’elle avait envie de faire était de se barrer en claquant la porte, mais un seul regard sur l’italienne suffisait à la convaincre de supporter ces moments, aussi atroces soient-ils. |
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Mer 1 Avr - 5:35 | |
| ★★★★ Points : 0 Messages : 1251 Age : 34 Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie. Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel | Ses pas titubants l’amènent du salon à la salle de bain, l’éloignant dans un vertige de cette douleur qu’elle laissait peu à peu derrière elle. Une fois dans la petite pièce, le reflet que Victoria rencontre dans le miroir est méconnaissable, quoiqu’un peu mieux après qu’elle se soit éclaboussée de l’eau froide au visage. L’humidité lui perle encore les joues quand Ollie vient la rejoindre, alors qu’elle regarde, dos au miroir, l’étendue des dégâts… Assurément, cette histoire allait lui rester sur la peau.
Les effets de la morphine se répandent de plus en plus, pompant dans ses veines une énergie nouvelle. Ainsi, quand l’autre femme lui propose un tabouret, Victoria tient assez bien debout malgré la légèreté iatrogène qui vient accentuer son étourdissement. En contrepartie, un regard vers la cabine de douche étroite lui impose la réalité inconfortable dans laquelle elles allaient devoir se coincer ensemble. En toutes autres circonstances, Victoria s’y serait enserrée avec plaisir, profitant de cette proximité obligatoire pour effacer les limites individuelles contraignantes à l’intimité. Toutefois, pour les quelques minutes à venir au moins, la situation lui prescrivait une approche plus pragmatique : si elle était assise et Ollie debout, il sera plus facile pour elle de nettoyer son dos sans exacerber sa blessure.
- Je… pense que ça pourrait effectivement nous simplifier la vie.
Ollie semble surprise, mais elle tient parole et revient rapidement avec un tabouret en plastique qui faisait tout au plus 60 cm. D’abord, Victoria le regarde avec une certaine condescendance dédaigneuse qui se voit interrompue par une nouvelle proposition d’aide. Elle sourcille, vaguement, avant de relever ses yeux dorés pour happer ceux, verts, de son ancienne amante… La nervosité d’Ollie est palpable quand elle parle de lui enlever le reste de ses vêtements et Victoria la considère curieusement, intriguée, plissant des yeux comme pour mieux percevoir la cause de son émoi.
Au coin de ses lèvres, l’ombre d’un sourire se profile lentement, au même rythme que le frisson de compréhension qui parcourt son ventre : la chevalière pense comprendre, et, soudainement, le petit banc ne la rebute plus autant.
- Ça va, dit-elle prudemment, en essayant simultanément de soutenir son regard et de contenir l’éclat qui pétillait maintenant dans ses yeux. Ainsi, elle commence maladroitement à ouvrir la boucle de sa ceinture, en ayant finalement besoin de briser le contact visuel pour y jeter un œil et y parvenir. Enfin, d’un même mouvement, ses vêtements glissent sur ses cuisses, et elle, sur le tabouret qui était encore au centre de la pièce plutôt que sous la douche.
Assise, solide grâce à ce nouvel appui, elle relève les yeux vers la femme qui la domine de sa hauteur, toujours habillée et pudique alors qu’elle-même était complètement nue. Victoria revêt toutefois un magnifique manteau d’arrogance qui l’empêcher de prendre froid dans cette vulnérabilité à laquelle elle s’adapte en battant des cils.
- Et toi, tu as besoin d’aide ? Elle lui renvoie ainsi sa question avec la courbe hilare d’un sourire au coin des yeux alors qu’elle étire son bras valide vers elle pour l’attraper, en glissant deux doigts dans la boutonnière de sa salopette, et l’obliger gentiment à avancer vers elle tout en entrouvrant son vêtement.
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Mer 1 Avr - 23:58 | |
| ★★★★ Points : 50 Messages : 94 Age : 28 Habitation permanente : Old Fyre Occupation : Médecin
Ollie Blue | Même si la douleur pointait dans ses yeux, ses prunelles riaient. Ollie pouvait y voir de l’amusement, du défi, du désir peut-être. Un frisson lui transperça l’échine, un frisson d’envie. Et elle était magnifique, assise là, nue devant elle, sûre d’elle-même et de sa beauté. Quand elle ouvrit la bouche pour le proposer de l’aide, sa voix était suave, douce, agréable. Ollie voulait transformer cette voix en couverture dans laquelle s’enrouler le soir, quand elle aurait froid. Puis elle glissa ses doigts dans sa boutonnière et, l’attirant vers elle, entreprit de faire sauter les boutons de leurs orifices, les uns après les autres. Lentement, la jeune médecin s’approcha de la belle italienne, un sourire naissant sur son visage. Cet instant faisait partie de ces moments magiques qui lèvent le poids de tout stress, angoisse ou nervosité. La gêne qu’Ollie ressentait s’était évaporée presque instantanément pour être remplacée par du désir, de l’envie, de l’amusement. Le frisson revint, elle fit rouler sa tête dans ses épaules pour tenter d’en faire abstraction. Le désir faisait son nid, petit à petit, depuis le creux de ses jambes pour ensuite envahir tout son corps d’une douce chaleur. Si Victoria n’était pas blessée, peut-être se serait-elle laissée tenter à la plaquer contre le mur pour l’embrasser et laisser ses lèvres découvrir son corps une nouvelle fois. Elle en mourrait d’envie, et les gestes de la Chevalière ne l’aidaient pas vraiment à se calmer. Chaque fois que ses doigts frôlaient sa peau, ça lui faisait comme une décharge électrique, ses muscles se tendaient et elle fermait les yeux. Victoria la lisait probablement comme un livre ouvert, et elle s’en fichait complètement désormais : elle avait commencé à jouer, donc elle était d’accord pour jouer, il n’y avait plus besoin de s’inquiéter de déontologie. - Visiblement tu as déjà décidé que oui… Victoria avait achevé de déboutonner le côté de son vêtement et jouait avec le tissu, laissant parfois traîner ses doigts près de sa peau, très probablement consciente de l’effet qu’elle exerçait. Mais Ollie debout, elle ne pouvait pas lui enlever complètement la salopette alors. La jeune femme planta ses yeux dans ceux de Victoria et, lentement, laissa ses mains parcourir son buste pour ensuite défaire les agrafes permettant aux bretelles de tenir le reste du vêtement, laissant le tissu glisser jusqu’au sol. C’est pratiques ce trucs, même plus besoin de s’emmerder à avoir l’air sexy en enlevant son pull. Cette pensée la fit presque rire, et, une fois son calme retrouvé dans la mesure du possible, elle reporta son attention sur l’italienne, arborant un éclat de défi dans ses yeux, se présentant à son invitée simplement vêtue d’une culotte en dentelle et de sa brassière. Le mélange était curieux et peu commun, mais elle s’en moquait complètement. Dans un soupir d’aise, elle ôta ce qui faisait office de soutient gorge, bonheur et confort ultime, offrant à Victoria une vue complète des tatouages ornant son buste. - Je ne comprends pas pourquoi je continue d’en porter, ces choses-là sont tellement contraignantes… |
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Dim 5 Avr - 19:53 | |
| ★★★★ Points : 0 Messages : 1251 Age : 34 Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie. Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel | Ces éclats de passions qu’elle avait pris la peine de semer lors de leur dernière rencontre se révélaient non seulement fertiles, mais en rapide foison. Ce qui n’avait été que de timides germes perçant sous les cendres poussaient maintenant pour éclore aussi vite que s’ouvre son vêtement sur les fleurs encrées dans sa peau.
- … Je suis une personne serviable, explique-t-elle dans un murmure dissipé. Le sourire sur ses lèvres est volatile, flottant sur la légèreté induite par la morphine. Ses récepteurs sensoriels étant engourdis par l’exogène, sa conscience est mousseuse, légère, effervescente, tout comme ses doigts fascinés sur sa peau opaline. Ses sens en pleine euphorie lui expliquent en métaphores confuses le tissu ferme de sa salopette comme le relief de l’écorce, les couleurs de sa peau comme des éclats irisés de lumière qui attire ses yeux embués, et la douceur de sa chaire comme un souffle reposant à respirer du bout des doigts.
Victoria est diffuse, mais elle a pleinement conscience que ses perceptions lui jouent des tours. Elle s’y abandonne avec une curiosité ludique, sachant pertinemment qu’elle se serait, de toute façon, jetée sur Ollie à la moindre occasion. Par ailleurs, son orgueil – mal placé peut-être – se gonfle d’avoir su faire fondre, d’un simple touché chaleureux accompagné d’un regard brulant, toute la froideur de sa nervosité.
Plus que réceptive, l’autre entre dans son petit jeu, s’effeuillant au-dessus d’elle avec l’intention délibérée de la séduire un peu plus ; le désir qui nage perdu dans le brouillard de ses yeux s’attise pour dissiper la brume, ce qui lui permet de mieux la regarder, comme si c’était la première fois. Ainsi, Ollie se dessine comme une œuvre d’art sur laquelle Victoria laisse couler son appréciation de collectionneuse. Elle la contemple à sa juste valeur, sourire entrouvert, alors que ses doigts aventureux escaladent le versant de sa hanche, contournant les formes colorées qui y fleurissent avant de s’accrocher à la saillie iliaque où coule la dentelle noire. Alors que le reste de sa main s’enfonce dans la chair galbée de sa cuisse, son pouce, agile, plonge sous le tissu délicat, le soulevant, doucement, puis tirant dessus juste assez pour découvrir l’angle de son bassin qui appelait ses lèvres.
Alors qu’Ollie s’était reculée pour se déshabiller, son corps à elle s’était penché vers l’avant par magnétisme. La distance, simultanément inexistante et incommensurable, persistait néanmoins entre ses lèvres et la peau tendre de son ventre qu’elle embrassait au moins des yeux. À la limite admise pour rester en équilibre sur le tabouret, cou tendu, le bout de son nez effleure à peine sa peau de laquelle elle inspire le parfum envoutant.
Sa lèvre tremble et elle craque, saisissant fermement ses hanches à deux mains pour l’attirer vers elle, s’écrasant avec un grognement dans la vallée de son bassin alors que la blessure dans son dos lui rappelle momentanément son existence. Contre sa peau, elle hisse et feule, cachant, pendant un court instant d’immobilité tendu, son visage et son embarras.
D’abord crispée, son emprise se détend pour devenir une étreinte réconfortante contre laquelle elle roule son front avec un dépit doux-amer.
- Allons sous la douche, murmure-t-elle contre sa peau.
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Ven 10 Avr - 12:14 | |
| ★★★★ Points : 50 Messages : 94 Age : 28 Habitation permanente : Old Fyre Occupation : Médecin
Ollie Blue | Ollie ne put s’empêcher de lâcher un cri de surprise quand l’étreinte de Victoria se fit presque violente, l’attirant à elle avec une impatience et une convoitise flagrante. Elle se délectait du contact de ses mains et de ses lèvres sur sa peau, si près de son intimité. Elle adorait sentir que la jeune femme ne savait plus y résister, quitte à en oublier sa douleur. Mais cette satisfaction laissa place à une inquiétude quasi maternelle quand l’entendit grogner, un bruit sourd, venant de loin, semblable aux feulements d’un chat blessé. Presque instantanément, sa lascivité se transforma en douceur, en étreinte. Victoria était à nouveau patiente et non plus conquête, et elles le savaient toutes les deux. Ce qui semblait ne pas beaucoup lui plaire d’ailleurs. Le plus doucement possible, elle l’aida à s’installer sous le jet d’eau chaude. Le tabouret en plastique, les mouvements limités par la suture… L’ambiance était un mélange étrange entre la scène de la baignoire de glaçons d’Atomic Blonde, bon sang qu’est-ce qu’elle aimait ce film, et la toilette faite aux service gériatrie. Comment se positionner dans pareil instant ? Elle était complètement perdue, mais tenta malgré tout de garder une certaine contenance. Elle ne voulait pas non plus se fermer comme une huitre, chose qu’elle avait tendance à faire quand elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Alors elle prit sur elle, et tenta de penser à autre chose, quelque chose de plus agréable. Elle ferma les yeux, s’assurant que Victoria ne pouvait pas la voir, et leur première nuit lui revint presque immédiatement en mémoire. C’était une bonne chose, de se souvenir qu’elle était cette femme forte, indépendante, qui savait exactement ce qu’elle voulait et comment l’obtenir, et surtout, qui la faisait craquer à ce point. Quand elle les rouvrit, elle fit couler un peu de savon sur l’éponge et, lentement, le plus délicatement possible, la fit glisser sur sa peau. Elle put la sentir se crisper de surprise, se détendre à nouveau et, étonnement, apprécia ce pouvoir qu’elle avait désormais. La première fois, elle s’était laissée guider, avait laissée Vic’ prendre le dessus, mais aujourd’hui c’était à son tour, et c’était plutôt agréable… Petit à petit, elle descendit de ses omoplates à la chute de ses reins, puis remonta, passa sur ses épaules et, se collant à elle, laissa la fleur de douche effleurer ses clavicules, ses seins, ses tétons. Elle était obligée de se pencher pour l’atteindre, et elle ne put résister plus longtemps d’embrasser son cou, tendu, offert à ses lèvres, si facile d’accès et si proche. Elle n’en avait plus rien à faire que Victoria soit blessée ou non, elle la voulait. Maintenant. C’était impulsif, pas du tout professionnel (mais après tout, elles avaient dépassé cette limite depuis longtemps), c’était un feu qui la consumait de l’intérieur et menaçait de la réduire en cendres si elle n’y cédait pas. J’ai envie de toi… J’ai envie de toi, j’ai envie de toi, j’ai envie de toi, j’ai envie de toi ! Cette pensée tournait en boucle dans sa tête, sans qu’elle n’émette le moindre son cependant. Elle se contentait de coller sa peau à la sienne, descendant l’éponge toujours plus bas, avec toujours plus de sensualité. Elle aimait laisser les choses traîner, s’étirer, presque s’éterniser. Elle prenait plaisir à sentir la tension monter entre elles, doucement. Cet instant était magique en un sens, et elle savait déjà qu’il resterait gravé dans la mémoire. |
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Ven 17 Avr - 18:08 | |
| ★★★★ Points : 0 Messages : 1251 Age : 34 Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie. Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel | Elle avait voulu embrasser son ventre en retraçant chaque trait encré dans sa peau avec sa langue, en roulant sur chaque petite spirale jusqu’à descendre sur la pointe de l’ogive bleue, comme une flèche, avant de sucer et mordre les deux dernières gouttelettes tatouées qui coulaient vers son intimité… Après avoir réussi à faire fondre ses inhibitions, elle aurait voulu qu’elle se liquéfie tout entière pour pouvoir s’en abreuver sans limites, avec un nouveau coup de langue en réponse à chacun de ses soupirs, pour qu’aucun ne reste longtemps sans écho.
C’est ce qu’elle essayait de lui promettre en lui attrapant les hanches, avant que la plaie dans son dos ne vienne tout gâcher. Sa promesse non verbale ainsi trahie, déçue de cette performance terminée avant même d’avoir eu la chance de la commencer, Toria s’installe sous la douche avec résignation, courbée sous le poids d’un sentiment d’imposture qu’elle répugnait plus que tout. Au moins, l’eau chaude qui coule sur son buste efface vite les tensions déplaisantes autant que les fluides de l’opération : la morphine, quant à elle, continue son œuvre et lave rapidement les traces que la douleur avait salie sur son humeur. Ses sens, toujours aussi embrouillés, pour leur part, comparaient maintenant la chaleur embuée à la texture d’une laine douce ; les gouttelettes, au sentiment paisible de regarder tomber la neige, tout en étant bien au chaud derrière la fenêtre givrée ; et l’odeur du savon, à un sentiment de fatigue confortable par lequel elle est tentée de se laisser bercer… Sauf que les lèvres qui se posent alors contre son cou font couler dans son ventre un sursaut viscéral et plus de chaleur que le jet de la douche dans son dos. Sa posture se redresse aussitôt, désormais attentive, avant qu’un sourire paresseux monte sur ses lèvres et que sa tête bascule sur le côté pour accorder à Ollie plus de territoire à explorer. Victoria est fatiguée, mais ses baisers déferlent sur son épaule comme des cascades et l'invite à plonger sans hésitation dans un désir sans fonds.
À ce point-ci, l’éponge savonneuse qui continue de tourner sur sa peau n’a certainement plus rien à voir avec l’hygiène. Les mouvements sont lents, impossiblement lents, douloureusement lents : ses perceptions, déjà ralenties par l’analgésique, font qu’elle n’en peut déjà plus. Sa tête, maintenant penchée vers l’arrière, roule contre son ventre pâle sur lequel elle essaye de repousser sa frustration, mais le jeu d’Ollie continue et Victoria essaye – vraiment – d’être patiente. Toutefois, quand pour la énième fois, son éponge frôle un peu trop la limite de la décence avant de remonter avec modestie, c’en est trop pour elle : un grognement plaintif s’échappe d’entre ses lèvres avant qu’elle n’essaye de se coller contre son amante… Et à nouveau, elle sent sa blessure crier au scandale. Cette fois-ci, cependant, elle se reprend avant d’être arrêtée nette dans son abandon, mais en ayant quand même le temps de s’en sentir irritée, et, cette fois, ce mécontentement organise ses instincts.
En considérant son état, c’est avec une agilité surprenante que le tabouret tourne – elle toujours dessus – afin de se replacer face à l’autre femme sur laquelle se posent ses yeux lourds. À partir de là, Victoria ne perd pas de temps pour venir étancher cette soif qui ne l’avait jamais vraiment quittée. Tout en restant prudente dans ses mouvements, sa bouche avide et vorace assiège sans pitié la peau tendre de son bas-ventre, avec ses lèvres, la langue et ses dents qui se relayant cette attaque portée sans mesure. Erratique, elle est partout en même temps… Sauf, évidemment, là où elle savait qu’Ollie la voudrait le plus. C’était un jeu qui se jouait à deux et sa patience, courte dans la position inverse, était maintenant infinie et vindicative.
L’eau chaude viendrait à manquer avant qu’elle ne daigne poser un baiser d’une délicatesse contradictoire, presque chaste, sur son sexe… Seulement pour aussitôt dévier sur la jambe qu’elle enlace et l’oblige à relever sur le tabouret. De l’angle de sa cuisse sur laquelle elle fait maintenant papillonner une traînée de baisers légers, le regarde qu’elle jette vers le haut est moqueur, comme celui d’un animal joueur qui regarde une proie après l'avoir déjà mordue.
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