Langues parlées : français, allemand et un petit peu l'anglais (semblable à un Google Traduction)

Habiletés : Hormis d’être un très bon combattant, il peut aussi être très bon orateur (quand il est motivé). Il sait jouer un peu de guitare. Depuis qu’il est devenu un charmeur d’ombre, il arrive à disparaître et réapparaître plus loin à la condition que cela se passe toujours à l’abri de la lumière. Communique discrètement avec une seule entité (probablement un démon) quand il est à l'abri des regards. S’il touche un objet ou une personne, il peut voir de sombres souvenirs. Même très enfoui. Pour que cela marche avec une personne, il faut néanmoins que cette dernière accepte au préalable. Autrement, il ne verra rien. Il peut aussi créer des illusions qui reste impalpable.

Qualités : Honnête - Ambitieux - Compatissant - Dévoué
Défauts : Effronté - Méprisant - Mélancolique - Impatient

Note particulière : Garde une légère crainte concernant les Erlekönig. Quand il est seul le soir, il a parfois tendance à beaucoup boire comme pour oublier des choses qui l’ont marqués.

Le calme avant la tempête

Une nuit paisible s'apprêtait à tomber sur la ville. Les jeunes gens se promenaient sous la lumière des réverbères, prévoyant sans doute de partir en soirée. Tous semblaient vaquer de-ci, de-là vers leurs petites habitudes quotidiennes.

Mais non loin au coin d’un parc, un homme était allongé dans l’herbe de tout son long. Son regard se perdait au loin dans le ciel dégagé. On aurait pu croire qu’il observait les étoiles, mais il n’en était rien.

Non, il était tout simplement pensif. Il ferma les yeux, rêvassant. La journée n’avait pas été de tout repos et elle ne semblait pas vouloir se terminer malgré la tombée de la nuit… Pour cause, un léger bruissement se fit entendre: des pas dans l’herbe qui se rapprochaient progressivement de l’homme. Pourtant, il maintenait ses paupières fermées comme pour chercher à se soustraire d’une quelconque corvée. Peut-être que l’intriguant finirait par se lasser et partir ? En réalité, il savait que c’était peine perdu puisque ce dernier ne se gêna aucunement pour lui adresser la parole.

“Eh bien mon cher Johan, l'entraînement avec les autres Chevaliers était donc si éprouvant ? Il me semblait pourtant que tu étais content de jouer ce rôle de mentor.”

La seule réponse qui lui vint fut un pesant silence. Cela n’ébranla en rien l’opportun qui continuait à fixer l’homme avec un grand sourire. Il fallait dire qu’il avait l’habitude de ce comportement et qu’il fallait tout simplement avoir un minimum de patience. Pour preuve, Johan Valeyard se leva enfin d’un mouvement las. Tout en cachant ses cheveux blancs dans sa capuche, il répondit d’un ton maussade:

“Content de quoi ? Il fallait quelqu’un pour former. On n'allait pas tergiverser pendant cent ans pour savoir qui allait jouer ce rôle. D’ailleurs, tu étais certainement mieux placé que moi pour les former si tu n’étais pas aussi fainéant, Joachim.

-Moi ? Mieux placé ? Mais non, c’est un rôle taillé pour toi. Quelqu’un doit savoir mettre à profit ses facultés de façon intelligente. Tu es le Chevalier idéal pour ça. Alors que moi… Hormis me pâmer devant la beauté des femmes…

-C’est toi qui dis ça… On devrait débattre de ton passe-temps avec ton épouse, tiens !”

Tout en disant cela, Johan le fixait d’un regard accusateur. Néanmoins, sa petite pique ne décontenançait en rien son destinataire qui affichait toujours un sourire jovial.

“Mais nous pouvons ! Elle à une entière confiance en moi et a raison. Je suis un homme fidèle et je compte bien le rester. Je suis un homme marié à la plus belle femme de cette ville.

-Tss. Que de niaiserie, ça m’en donnerait presque la nausée.”

Il avait toujours cette fâcheuse manie de l’agacer. Pourtant, il était l’un de ces amis fidèles que Johan portait dans son cœur. Et il le rendait par un comportement des plus odieux. C'étaient leurs petites querelles à eux. Très peu de gens pouvaient se targuer d’être “amis” avec lui. Peut-être même se comptait-il sur les doigts de la main…Joachim était un ami d’enfance. Ensemble, ils avaient bravé pas mal de choses mais surtout… Fait mille-et-une conneries. Il y avait aussi Victoria, une chevalière avec qui il pouvait s’adonner à quelques joutes verbales… Peut-être devrait-il passer la voir prochainement ? Cela faisait quelques jours qu’il n’avait pas pris de ses nouvelles…

Son ami continuait de le regarder avec un sourire en coin, il semblait amusé par la situation.

"Qu'est-ce qu'il y a ?", s'agaça Johan.

Joachim souriait de plus belle, et le chevalier regretta presque de ne pas avoir tourné plus longtemps sa langue dans sa bouche. Hélas, le mal était fait.

“Tu lui as dit que tu convoitais un poste haut gradé chez les Chevaliers ?

-Hein ? Pourquoi est-ce que je lui en ferais part ? Les nouvelles vont vite. Quelqu’un s’en chargera à ma place.

-Certes, certes mon cher Valeyard. Je sais que tu es bien trop fier pour m’en parler mais si tu as perdu sa trace, je peux t’aider à la retrouver…”

Il parlait de cette femme. De toutes celles que Johan avait pu côtoyer, elle était la seule qui avait réellement réussi à lui faire de l’effet. Malicieuse, souriante, taquine comme Joachim et très belle… Oui, peut-être que s’il n’y avait pas une certaine fierté mal placée chez Johan, il serait toujours auprès d’elle. Mais voilà, Johan se targuait d’être un homme insaisissable en amour. Les femmes avaient le droit de l’aimer mais ce serait éternellement à sens unique. Du moins, c’est ce qu’il avait toujours cru jusqu’à ce qu’il LA rencontre. Cette femme qui avait fait battre son coeur.

Il n’avait jamais réussi à lui déclarer quelconque sentiment et elle avait fini par partir. Non pas qu’ils avaient rompu, ils ne s'étaient jamais déclarés ensemble. Mais juste… Elle était partie du jour au lendemain, clamant qu’ils avaient tout deux besoin de savoir ce qu’ils voulaient réellement l’un de l’autre.

“Merci, mais sans façon. Chacun sa vie et on se porte très bien ainsi. D’ailleurs, au lieu de te mêler de la mienne, tu ferais mieux de m’expliquer pourquoi tu viens me casser les pieds ? Tu n’avais pas quelque chose à terminer par hasard ?”

Le sourire de Joachim s’effaça brièvement et il pencha la tête d’un air interrogateur. Johan pouvait presque entendre la question qui lui était implicitement posée: “Comment tu sais que je suis en train de tirer au flanc ?”

Comme seule réponse, il n’y eut qu'une fois de plus un silence pesant. Il refusait de lui répondre. S’il lui tendait la perche, il se retrouverait à coup sûr dans les ennuis. Et actuellement, il souhaitait faire profil bas. Cela aurait pu fonctionner si son ami ne le regardait pas avec autant d’insistance. Cela en devenait presque insoutenable. Quand diable allait-il lui foutre la paix ? En soupirant, il concéda à lui répondre:

“Un chevalier est passé me voir. Il m’a demandé où tu pouvais bien te cacher. Pour qu’on te cherche c’est qu’il y a une bonne raison… J’en déduis que tu n’es pas venu me voir par compassion ni pour simplement tailler le bout de gras. Soit tu as des ennuis et tu espères que je te vienne en aide, soit on t’as demandé de partir en mission. Évidemment, ton épouse n’aime pas te voir partir trop longtemps donc tu essayes de me refiler le problème. En plus de t’en débarrasser, tu prendrais un malin plaisir à me casser les pieds…”

Joachim resta silencieux. Époustouflé par ce petit raisonnement. Il était vrai que Valeyard ne le connaissait que trop bien. Il pouffa de rire:

“Allons, allons… Je rentrais tout simplement chez moi quand je t’ai vu allongé dans l’herbe. En bon ami, j’étais soucieux à l’idée que tu puisses faire un malaise après un entraînement aussi éprouvant. Enfin, c’est vrai que toi tu ne te soucies de rien et n’interviens jamais si ça n’a pas d’intérêt concret à tes yeux. Alors bon… Comme on dit : pragmatique un jour…”

Usé par cette discussion, Johan lança dans un premier temps un regard foudroyant en direction de son camarade. Joachim affichait toujours ce sourire qui pouvait parfois le mettre en rage. Mais bon, cette fois, il n’allait pas perdre plus de temps dans cette conversation sans queue ni tête. Cela n’avait que trop duré et il était vrai que Johan sentait la fatigue l’envahir. Aussi, il tourna les talons et se dirigea, sans un mot, vers la sortie. Pris de panique, son ami s’empressa de le retenir:

“Enfin ! Après… Il est vrai que je ne me lasse jamais de tes conseils ! Et puis, ça ne te dirait pas de repartir tous les deux en mission ? Comme au bon vieux temps ! Et pour faire une pierre, deux coups, ça te dispensera de faire la leçon à la bleusaille pendant un temps !”




Peut-être était-il un de ces hommes qu’on aurait crus bénis des Enfers.

Il est face à la mer. Qui est-il ? Un homme, rien de plus. Enfin, c’est ce qu’il est censé être.

“Depuis combien de temps t'apitoies-tu ?"

Il fronce les sourcils, tire un coup sur sa cigarette et regarde toujours la mer. Assis sur un bout de roche, il à l’impression de voir les côtes anglaises au loin. Il soupire, expirant la fumée par la même occasion.

-Tu te méprends mon cher. Je ne m'apitoie pas, je réfléchis à ce que je pourrais bien faire.”

Un rire atteint ses oreilles. Un rire qui serre un peu plus son cœur. Pourquoi est-ce que ça l’atteint autant ? Depuis quand n’avait-il pas entendu quelqu’un rire ? Peut-être deux ans… Il en aurait presque perdu la notion du temps. Il se frotte le front, sentant par la même occasion cette petite pierre ancrée dans sa peau. Foutue mission. Un plan foireux qu’il avait décidé d’accomplir au nom d’une amitié… Joachim avait eu vent qu’un Erlekönig rôdait dans une forêt non loin en France.
Johan en avait presque du dégoût. C’était à cause d’une de ses créatures qu’il avait eu, un jour, la peur de sa vie. A tel point que c’était la raison pour laquelle ses cheveux avaient virés au blanc. Son ami lui avait demandé de l’accompagner. Suspectant qu’une créature bien plus sinistre devait rôder dans le coin… Joachim ne voulait pas y aller seul. C’était pour ça que Johan l’avait accompagné.

Et la mission avait tourné au cauchemar. Joachim… Qu’est-ce… Sa gorge se serrait à cette pensée. Le monde n’avait plus aucun sens.

“Pourquoi… Pourquoi ai-je accepté cette mission ? Qu’est-ce que je m’étais mis en tête ? J’étais idiot. Maintenant je le paye par cette… Chose. Et toi… Tu es mort…

-Qui te dis que je suis mort ?”

Johan ferma les yeux et regarda dans la direction de son interlocuteur. Mais il n’y avait qu’un goéland au loin qui claquait contre les roches un pauvre crabe.

A présent, c’étaient ses paupières qu’il frottait du bout de ses doigts. Voilà qu’il était en train de délirer. Où était-ce un nouveau pouvoir qui lui permettait d’entendre les morts ? Non. C’était juste la solitude qui lui jouait des tours. Il parlait à cet ami cher qui s'était volatilisé.

“Qui te dis que je suis mort ?”

Il avait même écrit à la femme de Joachim. Quelques lignes toutes simples où il disait que l’homme était porté disparu. Il n’avait pas réussi à coucher sur le papier ce qu’il pensait réellement.

“Qui te dis que je suis mort ?
-Tu as… Disparu. D’un claquement de doigt tu t’es volatilisé et cette chose… Ce démon m’a changé !
-Peut-être pourrais-je revenir ? As-tu au moins essayé ?”

Johan releva la tête. Une idée lui traversa l’esprit. S’il était vraiment mort, peut-être pourrait-il le ramener à la vie ? Une idée folle. Mais le monde n’avait plus aucun goût en son absence. Et s’il était réellement en vie, il ferait tout pour le retrouver et le ramener ! Quitte à sacrifier quelques âmes si nécessaire.

Il écrasa sa cigarette contre la roche avant de se relever. Le soleil allait bientôt se coucher. Il repensait à ce parc, cette discussion avec Joachim… Il se mit à penser à ses proches. A elle…S’inquiétait-elle pour lui ? C’était le cadet de ses soucis. Son principal but à présent était de rentrer, retourner auprès des chevaliers et commencer de sérieuses recherches.