Langues parlées : Le français et l'anglais sont ses langues maternelles. Plus tard, elle a également appris quelques bribes de coréen par l'intermédiaire de son petit ami d'une certaine époque. Son statut de sorcière lui donne aussi accès à plusieurs langues magiques.  

Habiletés : Alea est une sorcière capable de ressentir et d'identifier toutes les formes de magie d'une telle façon qu'elle arrive à les manipuler par la suite. Elle n'est pas capable de créer sa propre magie, mais elle peut contenir celle qu'elle rencontre dans des objets pour enchanter ceux-ci, où simplement pour en faire des récipients d'énergie à mobiliser au moment opportun. Elle a tendance à le faire avec des bijoux qu’elle peut porter selon ce que les circonstances prescrivent.  

- Elle est naturellement capable de voir les créatures magiques qui peuplent le monde, et semble d'ailleurs avoir une affinité particulière avec celles qui vivent dans l'ombre, principalement parce qu'elle peut instinctivement parler leur langue.

- Le temps étant un concept souple compte tenu de sa situation, Alea a pu faire de longues études dans divers sujets, tout d'abord la littérature et l'histoire de l'art, ensuite la botanique, et finalement la médecine.

- Elle est médecin depuis quelques années maintenant. Par déformation professionnelle, ses sorts sont souvent axés vers les soins et la guérison également.


Qualités prédominantes : Instruite - Cartésienne - Sophistiquée - Patiente
Failles notables : Obsessive - Romantique - Lunatique - Capricieuse

Note particulière :

- Elle connait l'ordre de l'aube, mais l'ordre de l'aube ne la connait pas.
- Il lui arrive de marcher avec une canne noire, même si elle ne semble pas en avoir besoin.
- Elle a un chat noir portant le nom peu original de Cheshire.
- Il lui arrive de faire des commentaires étranges sur les ombres.
- Elle souffre de terreur nocturnes et parfois de paralysie du sommeil.

À 17 ans, Alea Miller Lachance avait disparu de chez elle et n’a jamais été retrouvée.

Elle n’avait pas été en fugue et ne s’était pas exactement fait enlever; elle avait plutôt mis le pied dans un monde rempli d’êtres étranges, de créatures magiques et de démons sournois qu’elle découvrit sans grande surprise et desquels elle n'avait pu s’éloigner inchangée. Ainsi, son premier pas était devenu un long trajet vers l’impossible, une descente volontaire dans des abimes surnaturels. La magie lui colla à la peau, s’infusa dans sa chair, et soudainement elle n’était plus humaine, ou en tout cas plus vraiment.

Encore aujourd’hui, au moment de s’endormir, ses paupières papillonnent jusqu’à la frontière d’une léthargie qui aura duré des semaines, des mois, des années. Encore maintenant, dans le brouillard de son onirisme, un battement de cœur s’envole immanquablement vers les tours atrophiées d’un château et elle se noie dans leurs ombres. Elle est alors inondée d’un sentiment conditionnel, réchauffée par un vieil incendie qui reprend vie dans sa poitrine pour animer ses pas. Parfois elle se retrouve dans des pièces impossibles avec des murs de brouillards, d’autres fois, devant les sourires dantesques de démons, ou encore dans une tour pleine d’ombres fuyantes. Ce matin, elle s’était réveillée après avoir déambulé dans un long couloir où étaient répandues des centaines de petites fleurs bleues qui coulaient sur le tapis comme autant de souvenirs.

Immanquablement, elle se réveille, toujours un peu surprise et étourdie.

Emmitouflée dans des draps de coton égyptien brodés de soie, Alea remua pour porter son visage contre le ventre soyeux d’un matou noir qui commença immédiatement à ronronner. Le soleil matinal envahissait timidement la chambre par les murs en verre, malgré la forêt épaisse qui lui servait de rideau naturel.

Alexia Miller était la riche héritière d’une famille qui n’existait pas. Son domaine particulier se dessinait en une petite maison luxueusement décorée, située au milieu d’une forêt aménagée, avec un grand étang et un parc privé. Malgré sa fortune, elle travaillait, et beaucoup d’ailleurs. Elle était chirurgienne dans le plus grand hôpital de la région. Ce n’était pas sa première formation non plus ; avant de décrocher son doctorat, elle avait cumulé les baccalauréats et les maitrises ; en littérature, en histoire de l’art et éducation, puis en médecine. Elle avait donc commencé sa carrière dans la trentaine révolue, bien qu’on se surprenne toujours d’apprendre qu’elle approchait maintenant la quarantaine ; en effet, malgré les épaisses lunettes qu’elle se collait au visage et la canne noire qu’elle utilisait de temps en temps pour marcher, elle n’avait pas l’air d’avoir changé d’un poil depuis la vingtaine.

… Elle devrait bientôt changer d’identité. Encore. Pensa-t-elle ce matin-là en remontant ses cheveux en un sévère chignon retenu par des tresses.

Elle était spécialisée dans les opérations miraculeuses et les traitements particuliers pour affections étranges. Elle connaissait l’existence des créatures magiques, bien entendu, et au fil des années, elle avait entendu des rumeurs concernant des sanctuaires et des sociétés secrètes, mais c’est tout récemment, en opérant à l’hôpital, qu’elle avait précisément entendu parlé de Four pines, un sanctuaire secret situé dans la ville voisine. Forcément, à traiter des blessures qui empestaient la magie, elle avait mené son enquête. Plusieurs de ces patients-là avaient vaguement semblé surpris de survivre, d’ailleurs. Encore une fois, on commençait à poser des questions.

Raison de plus pour déménager bientôt, pensa-t-elle à nouveau... Sauf qu’elle aimait beaucoup son mode de vie actuel.

Le soir, chez elle, si elle recevait de la visite, c’était rarement d’ordre social. Sur invitation seulement, elle accueillait ses invités, dans le parc, en été comme en hiver. Même entouré de neige, son jardin était vert et fleurissant. Le plus souvent, elle s’amusait à monter tout un spectacle aussi ; animaux précieux, magiques pour ceux capables de les reconnaitre et chandelles colorées pour éclairer un bric-à-brac occulte. Et elle, bien entendu, en tenue légère, couverte de bijoux inestimables, assise sur un trône en demi-lune creusé dans la pierre brute, était toujours prête à proposer un marché, à proposer ses services.  

Pour un prix.