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Mar 12 Jan - 16:31

★★★★
Points : 50
Messages : 94
Age : 27
Habitation permanente : Old Fyre
Occupation : Médecin
Ollie Blue

Ollie Blue
Olivia était installée à l’une des grandes tables de la bibliothèques, deux piles de livres à côté d’elle. Depuis qu’elle était revenue de Londres, elle passait beaucoup de temps ici à consulter compulsivement la multitude d’ouvrages traitant des différentes blessures magiques et de la meilleure manière de les reconnaître comme de les soigner. Un grand cahier à la couverture de cuir, presque un grimoire, était ouvert devant elle. Elle y recopiait soigneusement les informations liées à l’une ou l’autre des affections rencontrées sur les pages des différents manuels.

Systématiquement, le nom de la maladie ou de la blessure était écrit en lettres capitales, suivaient une description précise des différents symptômes et une liste des soins appropriés et des remèdes potentiels. Les dits remèdes possédaient leur propre section, une compilation de recettes et de listes d’ingrédients avec les proportions exactes, l’ordre dans lequel les mélanger et les températures exactes, ainsi que les moyens et durées de conservations.

Ollie aimait bien la bibliothèque, son calme serein, l’odeur du papier, la lumière tamisée et l’ambiance studieuse qu’elle pouvait y trouver. En attente de se voir offrir un logement décent à Old Fyre – et espérant secrètement qu’il ne s’agisse pas d’une colocation, elle vivait à l’Aquarium qui se trouvait être généralement animé et bruyant. Il n’y avait là rien de très surprenant, et une personne dormant à l’étage supérieur d’un bar – ou la ville entière pouvait se retrouver pour s’enivrer, et qui attendrait de ce lieu un calme permettant l’étude ou le repos complet serait, de son avis, bercée de tendres illusions. Elle ne reprocherait jamais aux autres de profiter des plaisirs qu’elle-même appréciait grandement, mais sautait sur la première occasion pour s’échapper de ce tumulte parfois trop bruyant pour se réfugier ici et avancer dans ses recherches. A Londres, elle apprenait à soigner des êtres humains lambdas, de ces gens qui viennent quérir des points de sutures parce qu’ils sont passés à travers une vitre, qui demandent un plâtre parce qu’ils ont percuté une voiture ou encore une chirurgie pour s’être malencontreusement retrouvé face à un pistolet. Ces techniques lui étaient certes utiles ici, à l’exception de la chirurgie qu’elle n’avait encore jamais pratiquée, mais se baser uniquement sur de tels savoirs limiterait ses chances de réussites face au public de patients qu’elle pouvait rencontrer sur une île servant de quartier général à une horde de chevaliers bagarreurs souvent à la poursuite de créatures que le pasteur de son enfance qualifierait volontiers de démoniaques.

Excessive dans sa vie privée, Olivia se montrait à l’inverse extrêmement consciencieuse dans son travail. Habillée sobrement, toujours dans ces moments-là, d’un jeans, d’un tee-shirt blanc et d’un cardigan de laine déboutonné, la jeune femme avait ramené ses cheveux derrières ses oreilles, elle ne se préoccupait de rien d’autre que de ce qu’elle était entrain de faire. La moindre faute d’orthographe, la moindre rature sur le papier parcheminé ou une information qui se serait trompée de place suffisait à la mettre de mauvaise humeur. A chaque fois que cela arrivait, elle tentait de se persuader que ce n’était pas si grave que cela et qu’elle recopierait le tout au propre dans un autre grimoire, aussitôt qu’elle aurait achevé sa compilation. Olivia soupirait de temps en temps, comme quelqu’un que quelque chose ou quelqu’un d’autre exaspère, mais ce n’était jamais lié à son environnement. Absorbée dans son étude, le monde glissait autour d’elle sans jamais la détourner de son activité : elle ne remarquait pas les gens, leurs allées et venues, la couleur de leurs vêtements ou le bruissement de leurs voix tellement discret qu’il n’était même pas un murmure.

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Mer 10 Fév - 4:58

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Messages : 210
Age : 35
Habitation permanente : Old Fyre
Occupation : Photographe - Grand méchant loup
Nawar Nasri

Nawar Nasri
Je ne savais pas pourquoi l’histoire du talisman ressurgissait maintenant. L’Ordre avait pris connaissance de son existence depuis quelques temps déjà, mais jamais je n’avais été approché par quelqu’un d’autre que Victoria à ce sujet. Jamais une allusion, jamais rien qui me fasse supposer qu’ils avaient des projets pour moi par son biais. Rien, jamais, jusqu’au lendemain du solstice d’été.

Sans y mettre les formes, on m’avait fait comprendre que bénéficier d’une telle magie était une aubaine pour ma condition, voire une obligation morale envers tout habitant d’Old Fyre et tout futur coéquipier éventuel. Refusant d’avouer leur incompétence et leur incapacité passée concernant mon cas, ces fumiers avaient préféré me faire culpabiliser et me faire comprendre combien j’avais été un privilégié de pouvoir bénéficier d’autant de largesse vue ma situation. Jamais je n’avais autant eu envie de faire du mal – je veux dire, vraiment du mal - à des êtres humains avant ce moment. Et puis, on avait aborder l’autre bienfait du talisman : le contrôle pendant la phase de transformation. Et là, je compris le sens exact de leur approche : ils n’en avaient rien à faire de mon confort de vie ou de la sécurité des chevaliers et des civils, ce qu’on voyait en moi à présent ce n’était ni plus ni moins que l’opportunité de servir d’arme vivante. « Imaginez quel chevalier vous seriez ! Imaginez la possibilité de pouvoir évoluer en territoire hostile, rempli de créatures des ombres, sans craindre de vous faire attaquer puisque vous seriez leur semblable. Imaginez les infiltrations possibles. Imaginez l’avantage physique lors d’un combat à main nue. Imaginez,  imaginez, imaginez… » m’avait-on exposé pendant de longues, très longues minutes. Imaginez mon dégoût avais-je eu envie de leur cracher à la gueule. Mais je m’étais tu. Et dire qu’un jour j’avais cru aux belles valeurs de cet Ordre de merde.

Évidemment dans cette optique, il faudrait tout d’abord être certain que la Bête serait maîtrisée en toutes circonstances, ce qui demanderait une bonne période d’entraînement pour contrôler le pouvoir du talisman, et ce dans des lieux spécifiques et sans dangers pour autrui, et donc autant de transformations pénibles et douloureuses - ils ne savaient pas combien c’était douloureux - et encore plus de haine, de dégoût et de douleur distillés par une Bête furieuse de se voir ainsi reniée de son corps véritable alors que nous avions un accord tacite qui m’interdisait de lui nuire. Là où on voyait une splendide opportunité, je ne voyais se dessiner qu’un long chemin de souffrance. Et j’en avais déjà eu mon lot, merci bien. Mais dire « non » n’aurait pas suffit. En véritables diplomates, on m’avait laissé le temps des fêtes de fin d’année, que j’avais prévu de passer en famille en Turquie puis au ski, non pas pour prendre une décision – on l’avait déjà prise pour moi il y a longtemps et la notion de consentement leur était à priori inconnue – mais pour me préparer à ce nouveau tournant dans ma vie plein de promesses.

Il va sans dire que cette histoire m’avait complètement rongé de l’intérieur, et j’avais usé de manière excessive de joie en bouteille pendant mon séjour afin de faire perdurer l’illusion aux yeux de me fille que tout était parfait et combien j’étais content de pouvoir passer ce nouvel an avec elle. Mais je n’avais pu m’empêcher d’écourter mon séjour au ski pour rentrer au QG afin de trouver une solution pour me sortir de ce bourbier. Il devait y avoir une solution. Je savais déjà que je ne pouvais pas m’évanouir dans la nature ou bien simplement me débarrasser du talisman et, assurément, je ne pouvais pas faire disparaître ceux qui avaient eu ce brillant projet pour moi. Mon seul moyen était, j’en étais persuadé, de faire « oublier » l’existence d’un tel objet à tous ceux qui en auraient eu connaissance. Et j’étais certain que l’Ordre avait à sa disposition un « flashouilleur » à la Men in Black mais version occulte, ou des recettes de potions façon super GHB magique*. Mais là, coincé depuis des jours parmi des piles de bouquins parlant d’artefacts perdus ou inatteignables et de potions impossibles, je voyais peu à peu toutes les issues se fermer devant moi et ma quête pitoyable, et je glissais au-delà du désespoir. A priori, on ne laissait pas en libre consultation des savoirs qui pouvaient influer sur la mémoire et l’esprit des autres, ou seulement ceux qui étaient inaccessibles. Tout juste avais-je trouvé quelques potions permettant d’effacer les heures précédant leur absorption. Rien d’intéressant pour moi en somme.

Je poussai un soupir nerveux et d’un œil triste, je regardai évoluer les personnes autour de moi. J’enviai leur quiétude et le calme qui enveloppait chacun de leurs gestes studieux. Bientôt, mes yeux tombèrent sur des cheveux blancs argentés dépassant légèrement entre des piles de livres traitant de médecine et d’afflictions magiques. Je reconnu facilement Ollie, véritable tableau vivant faite femme, et je me suis perdu un instant à la regarder prendre frénétiquement des notes, presque comme hypnotisé par ses gestes répétitifs. Qu’est-ce qui pouvait la pousser vers de telles lectures ? Peu m’importait à vrai dire, mais je me sentais un peu réconforté de voir ici une tête connue, et dans la volonté de sortir de l’impasse dans laquelle je me trouvais, je me persuadai bien vite qu’aller à sa rencontre me permettrait de souffler un peu. Et à elle aussi peut-être. Je pris mon thermos rempli de thé glacé et me suis dirigé vers elle.

- Bonjour Ollie. Pardon si je te dérange, je te vois si absorbée par ce que tu fais depuis tout à l’heure, et je me suis dit « oh c’est pas bon de rester enfermé des heures dans cette chaleur sans rien ingurgiter ». Alors me voici avec du thé glacé. Une petite tasse te tenterait ? lui proposai-je doucement en désignant mon thermos. C’est juste histoire de faire une pause, renchéri-je afin de dissiper tout doute possible sur mes intentions.



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Ven 26 Fév - 17:59

★★★★
Points : 50
Messages : 94
Age : 27
Habitation permanente : Old Fyre
Occupation : Médecin
Ollie Blue

Ollie Blue
Ollie releva la tête en entendant quelqu’un lui adresser la parole. Elle n’avait aucune envie de lâcher ses bouquins, qui étaient tellement intéressants et bien plus reposants que la compagnie humaine. Elle avait de plus en plus de mal avec les humains, parce qu’ici elle était contrainte d’interagir régulièrement avec eux, même quand elle n’en avait pas envie. A Londres, c’était bien plus facile : elle n’avait pas réellement d’amis à la fac, donc elle n’était contrainte de parler à personne, et si elle ressentait le besoin d’un peu de chaleur humaine, elle n’avait qu’à se rendre dans un pub, prendre le temps de déguster une pinte bien fraîche et laisser la nature humaine suivre son cours. A Old Fyre, elle croisait régulièrement Victoria qui jouait sur tellement de tableaux que la jeune femme en avait le tournis, et puis désormais elle vivait littéralement dans un pub, alors émotionnellement c’était lourd et épuisant.

Ses yeux se posèrent tout de même sur Nawar, un grand turc dans la trentaine qu’elle avait rencontré la nuit du solstice. Elle n’aimait pas repenser à cette soirée, mais elle y serait condamnée tant qu’elle ne se serait pas forgée de nouveaux souvenirs avec les personnes présentes lors de ce confinement. Alors elle avait poussé un grand soupir et s’était décidée à lui accorder un peu d’attention.

Nawar avait les traits tirés et semblait fatigué ou préoccupé par quelque chose. Et bien qu’elle ne l’ait jamais remarqué à la bibliothèque, il était désormais debout, planté devant du haut de son mètre quatre-vingt minimum, un thermos à la main.
Olivia ne put s’empêcher de pincer les lèvres tandis que la voix d’homme poussait l’assistance à les regarder, certains réclamant le silence. Elle soupira encore, attrapa une feuille sur laquelle elle nota rapidement de ne rien déplacer, qu’elle revenait, et fit signe à Nawar de la suivre à l’extérieur. Ollie détestait les gens bruyants en bibliothèque, elle avait une furieuse envie de leur coller son poing dans la figure ou de les assommer avec un de ces énormes ouvrages qu’elle passait ses journées à éplucher. La bibliothèque était un des seuls endroits de la ville où l’on était certains de trouver un calme absolu, quelle que soit la ville dans laquelle on se trouvait d’ailleurs. C’était une sortie de temple sacré de la quiétude qu’elle n’aimait pas troubler ni voir troubler. Et c’était précisément ce que le grand barbu venait de faire. Alors il valait mieux le sortir de là avant qu’elle ne se mette à souhaiter le matraquer de bouquins profondément ennuyeux.


Une fois à l’air libre, elle prit une grande gorgée d’oxygène et cligna des yeux le temps de les habituer à la luminosité. Elle aimait l’ambiance de cette île, sa chaleur, son impression d’été permanent et ses odeurs exotiques. Elle alla ensuite s’asseoir sur un banc et extirpa son paquet de cigarettes de la poche arrière de son pantalon.

- T’en veux une ?

Elle le tendit à Nawar, remarquant qu’il était écrasé, tordu, chiffonné et que ce n’était pas très engageant, mais elle ne le reprit pas pour autant, plantant plutôt son regard dans le sien. La lumière extérieure faisait ressortir d’avantage son air soucieux.

- Tu veux en parler ?

La jeune femme était laconique aujourd’hui, et à vrai dire, elle n’avait pas vraiment prévu d’avoir des interactions sociales autres que celles, obligatoires, de l’Aquarium, quand elle déciderait de rentrer se coucher. Mais il semblait avoir besoin de parler, que ce soit du problème qui le préoccupait ou d’autre chose, alors elle se dévouerait et ferait sa bonne action du jour.
Elle tira une grande bouffée sur sa cigarette et laissa son regard se perdre dans le vague, observant les arbres, les feuilles, les oiseaux, les gens qui passaient en se demandant à quoi ils pensaient, à quoi ils étaient occupés, s’ils avaient des problèmes eux aussi. Elle se demandait bien ce qui pouvait à ce point perturber l’homme extérieurement si assuré qui se tenait près d’elle.
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Dim 7 Mar - 10:30

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Nawar Nasri

Nawar Nasri
La jeune femme avait relevé la tête dans un soupir, et je compris, avec une pointe de remords, que j’avais peut-être commis une erreur en détournant son attention de ses livres. Mais maintenant il était trop tard pour revenir en arrière, et puis, énerver les jeunes femmes était à priori une de mes compétences innées, alors une de plus ou une de moins… Agacé par les quelques commentaires outrés des lecteurs réclamant le silence, je les ai fustigé d’un œil mauvais, me promettant que je pouvais parvenir à un niveau de nuisance bien plus important s’ils ne se détendaient pas de suite. On n’avait plus le droit de dire bonjour dans ce pays ? Merde ! Ollie se leva en silence – à cause des quelques grincheux ? - et m’invita à la suivre vers l’extérieur de la bibliothèque. Une bourrasque fraîche nous fouetta le visage, et me rendis compte que le soleil était déjà bien haut dans le ciel. La journée passait vite. Trop vite…

- Merci, dis-je simplement en extirpant une cigarette fatiguée du paquet complètement écrasé qu’elle me tendait avant de l’allumer et d’en exhaler la première bouffée. C’était toujours celle-là la meilleure. J’appréciais, les yeux mis clos, la sensation de brûlure qui s’insinuait dans ma gorge jusqu’à mes poumons et j’ai regardé, l’air absent, la fumée s’échapper et disparaître dans l’atmosphère aux accents exotiques. C’est fou comme les poisons sont délicieux… Sa question me fit sortir de ma transe, question à laquelle je ne répondis que par un « Hum ? » interrogatif avant de lui faire un non de la tête une fois que j’eus assimilé le sens véritable de sa remarque.

- Ça se voit tant que ça que quelque chose cloche ? M’inquiétai-je avant de tirer une nouvelle taffe pour prendre le temps de préparer ma réponse. Disons que je suis dans une situation merdique et je ne vois pas bien comment m’en sortir. C’est pas la peine que je t’emmerde avec ça, crois-moi...

J’hésitai à rajouter que, même si je lui en parlais, je doutais qu’elle puisse comprendre le véritable nœud du problème, et quand bien même ce serait le cas, elle ne pourrait pas y faire grand-chose. Non, là j’avais juste envie de parler d’autre chose, de me sortir de la tête cette situation merdique et, qui sait, peut-être avoir l’Illumination qui me mènerait vers une issue moins pénible pour moi en discutant de tout et de rien. Aussi, je me suis essayé à détourner la conversation. Comme je lui avais promis plus tôt, je commençai à verser un peu de thé glacé dans la bouchon du thermos et le lui passai distraitement en lui demandant :

- Dis-moi… ce serait déplacé si je te demandais pourquoi tu sembles aussi fascinée par euh, c’était quoi déjà ? Ah oui, les afflictions magiques ? Personne ne t’a refilé un sale truc j’espère ?

Ouais, alors ça, c’était parfaitement déplacé. Mais maintenant que c’était dit...
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Sam 20 Mar - 5:27

★★★★
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Habitation permanente : Old Fyre
Occupation : Médecin
Ollie Blue

Ollie Blue
Ollie haussa les épaules en l’entendant parler, tout en se félicitant d’avoir eu raison. Savoir décrypter les attitudes des gens, leurs postures et leurs éventuels besoins serait utile dans son boulot.

- Pas particulièrement. J’ai eu un doute quand tu m’as proposé de faire une pause. Et tu as vraiment l’air d’avoir envie de te changer les idées. Alors j’ai tenté mon coup.

C’était la plus pure vérité. Oui, sa manière de lui proposer un thé glacé l’avait étonnée et lui avait mis la puce à l’oreille, et oui elle pouvait presque sentir chez lui une tension. Mais rien qui ne lui permettait de le savoir avec certitude, du moins jusqu’à ce qu’il le confirme.

Quand il lui dit qu’il ne voulait pas l’embêter avec ses problèmes, la jeune femme émit une sorte de grognement, borborygme épuisé d’avance. Généralement, les gens qui commencent par ce genre de phrase sont ceux qui ont le plus envie de s’épancher, et qui n’attendent qu’une ouverture pour se lancer dans le récits de leurs déboires, quels qu’ils soient.

Elle savait pertinemment que son comportement, son attitude et son regard perdu dans le vague n’encourageait guère à ce genre de confidences, et ça lui allait très bien. Mais quand il lui posa cette ultime question, elle manqua de s’étouffer avec la fumée de sa cigarette et se retourna pour poser son regard sur lui.

- Bien sûr que non ! J’étudie la médecine, dans l’idée de bosser pour l’Ordre. Etudier les afflictions magiques, c’est la base si je veux pouvoir bien faire mon travail !

Elle était presque indignée qu’il ait pu penser une chose pareille, mais surtout : elle n’avait lu nulle part que cela pouvait se transmettre comme…. Comme une IST ?! Elle avait beaucoup lu sur les poisons, les créatures et des remèdes de base contre la chute des cheveux. Mais rien ne lui ayant laissé penser qu’une telle forme de transmission était possible. Et lui, comment le savait-il ?

- Je ne savais pas que tu avais autant de connaissances sur le sujet, je pensais que tu étais un Chevalier de l’Ordre. Simplement.

La surprise passée, elle se remit à observer Nawar tout en sirotant son thé glacé. Elle ne le connaissait pas, ils s’étaient croisés à l’Aquarium le soir du solstice et basta. Mais elle avait l’impression que cette conversation n’était pas anodine, en réalité, elle lui faisait l’effet d’un interrogatoire déguisé. Un peu comme quand les flics ou les services sociaux planquaient leurs questions dans une conversation anodine, à l’époque. Et elle n’aimait pas ça du tout.
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