Aux grands maux, les grands remèdes

Jeu 2 Avr - 18:43

Cela faisait déjà quelques jours que Cheryl se sentait patraque. Elle avait attrapé froid suite à un entraînement plutôt hardcore suivi auprès de Victoria. Rien de bien méchant sûrement… Elle n’avait pas fait attention, et avait un peu trop traîné pour prendre sa douche. Résultat, elle s’était réveillé le lendemain avec quelques symptômes peu accommodants : des courbatures, le nez en patate, les yeux piquants, la gorge qui gratte. Cheryl était du genre à éviter de se sur-médicamenter. Malheureusement elle avait aussi la fâcheuse manie de ne pas s’écouter, quand elle n’était pas bien. C’est au détour d’une discussion sur le sujet que Tullio lui avait vivement recommandé de se rendre chez Danaé. La jeune femme avait donc prit le chemin de l’adresse qu’il lui avait filé, en espérant ne pas se tromper. Elle arriva devant une maison qui avait l’air charmante. C’était un milieu d’après-midi assez calme, un peu nuageux, mais le soleil venait quand même taper joliment sur les tuiles du toit.

*Bon… C’est chouette n’empêche, une petite maison comme ça.*

La brunette était un peu jalouse, mais aussi contente d’avoir fait cette petite marche jusqu’ici. Un emplacement comme ça, ça n’avait rien avoir avec le petit appart’ un peu vieillot qu’elle avait trouvé à la va vite lors de son arrivée. Elle n’en était pas très contente, mais bon, c’était quand même suffisant pour vivre correctement, alors...

Pile au moment où elle songeait à appuyer sur la sonnette, elle éternua trois fois d’affilée dans son coude.

*Ça commence bien…*, se dit-elle en attrapant un mouchoir en tissu dans sa poche pour se moucher.

Comme ce n’était pas très propre d’utiliser ses mains, elle appuya sur la sonnette avec le coude plié de l’autre bras, se maudissant intérieurement. Elle détestait devoir imposer sa présence quand elle était malade. Et puis étrangement, elle avait toujours ce petit stress nerveux quand elle allait chez un médecin. Elle ne savait pas trop dire pourquoi, car elle était loin d’être traumatisée par le sujet, étant elle-même vétérinaire…

Quand Danaé lui ouvrit, Cheryl se présenta rapidement :

“Bonjour, excusez-moi de vous déranger. Je m’appelle Cheryl Coffey, je suis une nouvelle recrue… Je… J-...”, elle marqua une pause et se tourna légèrement : “ATCHAAAAAOUM.”

Elle se moucha à nouveau rapidement, des larmes humides perlant dans le coin de ses yeux sous l’effort de l’éternuement. Elle se remercia intérieurement de ne pas s’être maquillée aujourd’hui. Puis, revenant à son interlocutrice, ajouta : “Hum… Je crois que… j’ai besoin de votre aide.”

Lun 6 Avr - 5:39

"Bonjour?"

Je lance, avec un sourire amical, quand j'ouvre la porte à une jeune femme que je ne connais pas, alors qu'avec le petit cœur qui orne sa pommette je l'aurais forcément reconnue si je l'avais déjà croisée. Elle confirme son statut de nouvelle recrue, et je me mords la lèvre inférieure pour ne pas rire quand elle éternue bruyamment.

"A vos souhaits."

Je murmure, en tentant de calmer mon amusement alors qu'elle se mouche. Puis, elle indique avoir besoin de mon aide et je m'écarte pour la laisser entrer avec un sourire et un geste de la main.

"Danaé, enchantée. A vue de nez, il s'agit d'un simple coup de froid, mais on va vérifier ça. Un thé?"

Je souris quand elle accepte volontiers, et l'installe dans un des fauteuils de la bibliothèque, il faut vraiment que j'en fasse un salon, avant d'indiquer que j'arrive tout de suite. Je mets de l'eau à chauffer dans la cuisine, avant de récupérer un thermomètre que je vais lui donner, avec pour instruction de le garder au niveau de l'aisselle jusqu'à ce qu'il bipe.

Je nous prépare donc une théière de thé au gingembre et au citron, dans lequel je me permets de glisser une pointe de miel, et l'apporte sur un petit plateau avec deux tasses et quelques biscuits, avant de récupérer le thermomètre.

"Un peu de fièvre, mais rien de dramatique. Vous avez du paracétamol chez vous? Ça aidera à faire descendre la fièvre, et soulagera d'éventuelles courbatures. Maximum trois comprimés par jour, je peux vous en fournir si nécessaire."

Je lui explique, alors qu'elle doit sans doute déjà le savoir, mais je préfère m'en assurer.

"Du thé au miel pour la gorge, si vous ne toussez pas il n'est pas nécessaire de prendre du sirop à mon avis. D'ici… Trois ou quatre jours, vous devriez commencer à voir une amélioration."

J'indique, toujours avec un sourire.

"Si ce n'est pas indiscret… qui vous a envoyée vers moi?"

Je lui demande, la tête légèrement penchée sur le côté, parce que si elle est vraiment nouvelle je me demande un peu comment elle a atterri devant chez moi. J'en suis ravie, bien sûr! Un peu de compagnie, ne serais-ce que pour quelques minutes, ne pouvait pas me faire de tort. Mais… ça m'intriguait.

Lun 27 Avr - 18:19

Après un rapide examen, le diagnostic avait été vite confirmé. Ce n’était sûrement pas sorcier, c’est vrai, mais Cheryl se sentait pourtant déjà beaucoup mieux. Il faut dire que cela n’avait rien à avoir avec un rendez-vous “traditionnel”. Déjà, il n’y avait pas eut de salle d’attente. Ô soulagement ! Ensuite, Danaé l’avait auscultée très rapidement, comme tout bon soignant, et employant un ton à la fois mûr et rassurant, lui avait décrit les conditions d’une guérison prochaine. Ouf ! Mais en plus de tout cela, un thé fumant et sucré au miel coulait maintenant dans sa gorge irritée de fatigue plus que de toux, venant réchauffer au passage son nez et détendre les plissures de son front.

*Aaah… Un bonheur si simple…*, se dit-elle intérieurement. En fait, ces petites attentions, elle avait l’impression de ne pas les mériter. C’était étrange non ? Venant de quelqu’un qui venait simplement de consulter pour un problème de santé… Mais c’est parce qu’elle n’avait pas l’impression d’être dans ce cadre habituellement si formel et aseptisé. Elle était en train de boire un très bon thé dans une très jolie bibliothèque, en compagnie d’une personne visiblement très sympathique. Alors que son regard vagabondait sur les rayonnages, Cheryl semblait revivre chaque seconde un peu plus.

Elle écoutait pourtant attentivement les conseils de Danaé. Elle acquiesça quand la jeune femme lui prescrivit de prendre du paracétamol et lui redonna les indications.

“- Oui, j’ai quelques comprimés. Je pense en avoir assez… J’avoue que je n’avais pas pensé à en prendre…”

La vérité, c’est que la brunette n’était pas souvent malade. Hors, la plupart du temps, elle n’avait pas besoin de se soigner. Ou ne s’en sentait pas le besoin. En bref, elle n’avait pas pour habitude de s’auto-médicamenter, même pour du paracétamol. Mais là, elle ne voulait pas être affaiblie pendant trop longtemps. Surtout qu’elle repensait à son entraînement avec Victoria… Clairement… Si elle montrait maintenant une faiblesse physique, cela n’allait pas aller dans le bon sens.

Danaé lui demanda alors qui l’avait envoyée par ici. Cheryl fut presque étonnée par la question mais après tout : elle n’avait pas prit rendez-vous. Donc la plupart des gens que Danaé devait recevoir étaient probablement déjà des connaissances.

“- Oh ! C’est Tullio.”, commença-t-elle par répondre avec un sourire en coin. “Heureusement qu’il m’a envoyée chez vous. J’avoue que je ne connais encore pas grand monde par ici… D’habitude je ne fais pas une histoire pour un rhume, mais là j’avoue que ça faisait plusieurs jours et…”

*... et… c’est tout. Ça fait plusieurs jours que tu ne prends pas soin de toi, nounouille !* pensa-t-elle en se moquant d’elle-même intérieurement. Mais elle s’aperçut qu’elle n’avait donc pas finit sa phrase à l’oral. Donc elle compléta autrement :

“- Et… Bref… Heureusement qu’il y a des gens aimables pour veiller sur moi sur cette île !”, dit-elle avec une pointe d’enthousiasme et un petit ricanement.

C’était sincère. Déjà, Tullio. Victoria… A sa façon. Et puis maintenant, Danaé. Cheryl se sentait à la fois choyée et… avait toujours l’impression d’être le boulet qu’on traîne aux pieds, aussi. Elle avait hâte du jour où elle pourrait aussi renverser la tendance. Du moins elle espérait sincèrement y parvenir…

“- Pourquoi cette question ? Vous vous connaissez bien ?”

Elle se demanda si cette question n’allait pas être mal interprétée. Elle ne voulait pas qu’on la catalogue comme étant la stalkeuse, ou quelque chose comme ça. Mais ça attisait sa curiosité. Elle avait aussi la sensation de ne toujours pas vraiment connaître Tullio, malgré le temps qu’ils avaient commencé à passer ensemble. Et puis… Elle avait juste envie d’en apprendre plus sur les gens qui étaient rattachés à Old Fyre, de manière générale. Aussi ne put-elle s’empêcher d’ajouter :
“- Ça fait longtemps que vous êtes ici, Danaé ? Vous pensez… Qu’il est facile de se créer des liens ?”

Cette question révélait sûrement l’une des grandes craintes de C.C. depuis son arrivée. Mais après tout, elle se sentait en confiance ici… Alors pourquoi pas ?

Mar 5 Mai - 15:25

J'offre un sourire indulgent à Cheryl quand elle m'avoue qu'elle n'a pas pensé à se médicamenter, puis laisse un petit rire m'échapper quand elle continue en m'expliquant que c'est Tullio qui l'a envoyée alors qu'elle laissait son rhume traîner depuis déjà plusieurs jours.

"Je comprends, ne t'en fais pas. Personne ne fait vraiment attention à un rhume, à moins qu'il ne devienne gênant. Tu as bien fait de venir."

J'essaye de la rassurer, avant d'hocher la tête avec un sourire quand la chevalière m'interroge au sujet de Tullio, lui apportant déjà un début de réponse sans l'interrompre alors qu'elle poursuit.

"Je le connais assez bien, oui. J'ai donné des cours de cuisine, pendant un temps, et je lui ai appris… à peu près tout ce qu'il sait, en fait? Il n'avait fait que des pâtes au beurre, jusque là."

Je ne dissimule pas mon amusement lorsque je livre l'anecdote, peut-être un peu embarrassante pour Tullio, mais qui devrait aider Cheryl à se sentir à l'aise.

"Quant aux liens je pense, oui. Si Tullio vous a recommandé de venir ici plutôt que d'aller voir un autre médecin, j'imagine que vous êtes amis? Et regardez, nous nous entendons plutôt bien."

Je réponds, à sa seconde question, alors que je nous désigne toutes les deux d'un geste de la main.

"Evidemment, certains chevaliers sont devenus de vieux ours grognons. Mais pour une jeune femme souriante et dynamique je ne me fais pas de soucis."

Je laisse un moment de silence planer, pour lui donner l'occasion d'intégrer tout ce que je viens de lui dire, puis je reprends.

"Je suppose que si vous me posez la question, c'est que vous êtes ici depuis peu? Vous êtes bien installée?"

La question n'est pas complètement désintéressée. Je me demande, un peu, si elle a pu tomber malade à cause d'un logement humide. Normalement tout est bien entretenu, mais nous ne sommes pas non plus à l'abri d'un défaut de toiture ou d'une fuite d'eau.

Sam 25 Juil - 2:40

Terminant sa tasse de thé, Cheryl écoutait avec attention les réponses de Danaé. Elle se sentit tout d’abord un peu bête. C’était vrai qu’elle avait un peu laissé traîner son rhume. Si elle n’avait pas fait sa tête de pioche, et n’avait pas minimisé son état, elle n’aurait pas eu à déranger la jeune femme aujourd’hui.

Ce n’était pourtant qu’un demi-regret, car elle était vraiment enchantée de pouvoir faire sa connaissance. Danaé évoqua sa rencontre avec Tullio autour du thème culinaire. Cette petite anecdote rendit un grand sourire à C.C. qui se délectait de découvrir d’autres facettes de son ami. C’était drôle, surtout qu’elle ne l’aurait sûrement jamais su par lui.

Une image surgit instantanément, d’un Tullio en tablier en train d’essayer de casser des œufs — et de se louper —. Pourquoi ? Merci, cerveau. Elle chassa cette idée avant d’éclater de rire pour de bon. Danaé était déjà en train de lui exposer son point de vue sur la facilité à se créer des liens.

Effectivement, elle s’était tout de même liée facilement d’amitié avec le garçon aux cheveux bleus. Au bal, elle avait passé un excellent moment avec Malaury. Et Là, elle rencontrait encore une fois une charmante personne. Cette perspective rassura Cheryl, bien qu’elle n’était pas vraiment inquiète. C’est juste que ça peut parfois paraître impressionnant, quand on est nouveau parmi une communauté.

On se pose des questions sur tout ce qu’on dit, tout ce qu’on fait. Cette impression de retourner à l’école, c’est toujours un peu gênant. On a beau savoir qu’on est adulte et qu’on n’a plus à se soucier de la façon dont on est perçu, on préfère mettre toutes les chances de son côté pour être sûr. Bref…

L’ancienne vétérinaire se sortit de sa bulle pour répondre à sa nouvelle amie qui lui avait demandé quelques précisions sur son arrivée.

« — Oui, cela fait quelques semaines que je suis là. Heureusement que je suis tombée sur quelqu’un de gentil comme Tullio… Je crois que je serais toujours à moitié en panique sinon, haha », ricana-t-elle pour se moquer d’elle-même avant de poursuivre.

« — Je suis installée dans un appartement… C’est un peu ancien… J’ai un peu emménagé à la va-vite, je crois. »

Elle ne voulait pas préciser qu’elle trouvait régulièrement des araignées dans les coins ou d’autres choses peu ragoutantes. Elle avait à peu près réussi à s’en faire un nid douillet, principalement en s’entourant d’objets qui lui faisaient plaisir. De toute façon, elle passait souvent son temps à l’extérieur en entraînement, en études, ou à l’Aquarium.

« — En fait, je suis souvent dehors, alors ça va. »
Ce n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus convaincant à dire, mais bon. La vérité c’est qu’elle n’était pas très attachée à cet endroit alors…

« — Hum, tu as l’air bien en tous cas ici, c’est une très jolie petite maison. », dit-elle sans s’en rendre compte. Son regard était à nouveau perdu sur les meubles qui composaient l’intérieur de Danaé, ainsi que sur les livres.

Elle se demandait si la jeune femme vivait seule ici. Et d’un autre côté, elle se demandait si elle allait pouvoir également se payer un loyer un peu plus conséquent pour changer de foyer quand elle aurait ses premières missions…

Elle décida de poser ouvertement la question :
« —Tu vis seule ici ? C’est quand même grand, non ? »

Sam 25 Juil - 4:43

Je hoche doucement la tête quand Cheryl m'explique qu'elle est arrivée il y a quelques semaines, et je laisse un sourire amusé se frayer un chemin jusqu'à mes lèvres lorsqu'elle se moque d'elle-même. Puis elle évoque son appartement, et je hausse un sourcil dubitatif. Comment ça emménagé à la va-vite? J'ai la sensation qu'elle ne se plait pas chez elle, et ça ne fait que s'accentuer quand elle déclare que ça va, parce qu'elle est souvent dehors. Sauf que non, ça ne va pas, parce qu'on est supposés se sentir bien chez soi et non pas essayer d'en rester loin.

"Oui, j'ai encore un peu de décoration à refaire mais j'ai beaucoup de chance."

J'acquiesce quand la jeune femme me complimente sur la maison, sur ma maison maintenant que Zéphyr est parti. Je ris à sa remarque sur la taille du bâtiment, et sa question me fait agiter une main en un geste qui signifie oui et non.

"En ce moment, oui. Mais j'ai plusieurs chambres pour accueillir des chevaliers en longue convalescence, à qui un cadre un peu plus... chaleureux que l'hôpital peut faire du bien."

Je lui explique, en désignant notamment un petit couloir plus loin dans le rez-de-chaussée.

"J'avais un colocataire qui vivait avec moi, mais il est parti, j'ai donc une chambre de libre."

Je continue, et je tapote doucement mes doigts contre ma tasse de thé. Ce n'est peut-être pas une bonne idée, mais...

"Si tu n'aimes pas ton appartement, pourquoi ne viendrais-tu pas t'installer ici? Il y aura quelques contraintes supplémentaires si j'héberge un chevalier en convalescence, par rapport à une simple colocation, alors ne te sens pas gênée de refuser. J'ai conscience que ce n'est pas pour tout le monde."

Mais j'ai besoin de compagnie entre deux patients. Et cela, bien sûr, je ne le lui dis pas. Je ne veux pas être une contrainte. Pas plus que mon métier ne m'y oblige, en tout cas, et je veux que si elle s'installe ici ce soit pour être dans une jolie maison avec quelqu'un de sympathique, pas pour rendre service à l'ordre.

Jeu 6 Aoû - 7:45

Danaé lui expliqua qu’elle hébergeait quelques patients, parfois. Des chevaliers en convalescence. Puis, en désignant une chambre, elle évoque le fait qu’elle avait un colocataire, mais qu’il est parti. Tiens… ? Pourquoi est-il parti... ? C'est trop bien, ici !

Et puis… Elle lui propose spontanément d’emménager. D’emménager… Si tu n’aimes pas ton appartement… Pourquoi ne viendrais-tu pas ici ?

C’est vrai ça, pourquoi ? Pourquoi pas ? Cheryl eut les yeux dans le vague pendant de longues, lonnnngues secondes. C’était la surchauffe. Quoi ? C’était aussi simple que ça ? Aussi simple que… Une seule petite phrase ? Mais oui, en fait. Pourquoi les choses devraient-elles tout le temps être compliquées ?

Pendant deux minutes, elle jaugea la situation. Danaé avait juste l’air totalement adorable. Elles avaient l’air de bien s’entendre. Elle connaissait du monde… Elle était seule le reste du temps, comme elle. Cheryl se demandait ce qui la faisait hésiter. Sa potentielle future coloc avait mis le doigt sur une petite contrainte : le fait qu’il y ait parfois des inconnus, des chevaliers en convalescence qui seraient de passage.

Mais pour Cheryl qui voulait justement plus que tout s’intégrer… Ce n’était pas vraiment une contrainte. Alors, elle eut du mal à ne pas exploser d’excitation quand elle lui répondit :

« — Sé… Sérieusement ? »

Elle marqua une pause. Ce qui l’étonnait le plus c’était la spontanéité de cette demande. Mais Danaé avait l’air d’être du genre à savoir ce qu’elle voulait, visiblement…

« — Ça serait génial ! », ajouta-t-elle alors. Elle avait presque perdu les mots. « Pour moi, les patients convalescents ne seraient pas un problème. J’adore faire des rencontres ! Je trouve souvent les gens passionnants. »

C’était vrai. Si une qualité de Cheryl pouvait être mise en avant, c’était bien sa profonde empathie. Peut-être un peu trop d’ailleurs, mais elle avait du mal à faire autrement.

« — Eh biennnn… Si c’est d’accord pour toi, je marche ! J’avoue que si je m’attendais à ça, en arrivant ici, je serais venue consulter plus tôt », ricana-t-elle. « — Ça ne te dérange pas de cohabiter avec des gens que tu ne connais pas encore trop bien ? », ne put-elle s’empêcher d’ajouter.

Au fond, elles auraient le temps de faire connaissance. Et puis, ce n’était pas comme si elles allaient acheter cette maison ensemble. Si jamais ça ne collait pas… Mais en réalité, Cheryl ne voyait pas un seul scénario où ça pouvait ne pas coller.

« — Enfin, moi, ça ne me dérange pas. Surtout que je sens qu’on va bien s’entendre ! », ajouta-t-elle d’un ton enthousiaste.

Ven 7 Aoû - 15:21

Je hoche doucement la tête, avec un petit sourire, quand Cheryl me demande si c'est sérieux. Je note qu'il faudra la briefer sur le fait que j'accueille des patients, des gens souvent fatigués, irritables ou encore traversant une période difficile à qui il faudra laisser de l'espace. Peut-être pourrais-je lui expliquer en faisant la parallèle avec les animaux de compagnie? Ça l'aiderait sans doute à comprendre, le moment venu.

"Si cela me dérangeait, je travaillerais à l'hôpital au lieu d'accueillir des blessés chez moi. Et effectivement, je pense que nous allons bien nous entendre."

Je rétorque à la jeune femme, sans masquer un haussement de sourcil amusé, quand elle m'interroge vis-à-vis du fait qu'elle et moi ne nous connaissons pas encore. Elle a l'air gentille, peut-être un peu vive pour moi mais pour l'instant j'impute ça à l'excitation de déménager, de quitter un endroit qui ne lui plaît manifestement pas pour s'installer ailleurs.

"Tu me diras quand tu auras un moment pour qu'on amène tes affaires, alors."

Je propose doucement, alors que je repose ma tasse sur la table basse.

"On en profitera pour signaler que tu changes de logement, et s'il y a un problème avec celui que tu occupes actuellement on pourra leur en faire part, tant qu'à être sur place."

J'explique, prenant naturellement les choses en main parce que je ne suis pas certaine qu'elle saurait comment s'y prendre et que je me suis renseignée il n'y a pas si longtemps.

"Viens, je vais te montrer la chambre. Tu pourras refaire la décoration, si tu le souhaites."

J'achève en me levant, lui faisant signe de me suivre tandis que je me dirige vers l'étage.