The Gun Commandments

Lun 16 Mar - 8:52

J’avais passé une bonne partie de la nuit à cogiter sur ma nouvelle vie au sein de l’ordre. Mon boulot de psychologue, ne posait pas vraiment problème, bien que je sois totalement débutante, mais j’avais suffisamment étudié pour ne pas m’inquiéter. Et puis c’était dans ma nature d’aider les autres. En revanche, ce qui risquait d’être plus compliqué, c’était l’appréhension des missions. Un jour ou l’autre, il faudrait bien que j’y aille et j’étais plutôt angoissée à cette idée. Bien que j’ai une forte attirance pour les créatures magiques, pour la psychologie et pour l’aspect théorique de la chose, en pratique, je n’avais aucune expérience sur le terrain et j’avais définitivement besoin d’entraînement.

Au petit matin, n’arrivant plus à dormir, j’avais décidé de faire une petite affiche pour chercher un professeur. Je n’avais aucune aptitude et il fallait que je rectifie cela au plus vite. Après avoir jeté mon annonce sur papier, je regardais le résultat d’un air satisfaite :

C’était sûr que je n’arriverai pas à me rendormir. J’avais beau être repartie m’allonger, je tournais en rond sur mon canapé. J’étais arrivée à Old Fyre depuis moins d’une semaine et je vivais pour le moment dans mon bureau. Je n’avais pas spécialement pris le temps de rechercher un appartement décent pour le moment, mais je m’en contentais. J’avais ce qu’il me fallait dans mon bureau, je n’avais pas encore rapatrié beaucoup d’affaires depuis l’écosse et je pouvais aisément prendre ma douche au dojo. Ça suffisait pour le moment.

Il était maintenant 8h, j’étais réveillée depuis 4h du matin et après avoir rédigé ma petite annonce, je m’étais plongé dans les bouquins que j’avais emprunté à la bibliothèque. J’avais besoin d’en savoir un peu plus sur Old Fyre et tout ses habitants. Je décidai donc de me lever, sautai dans mes vêtements pour aller coller ma petite note sur le panneau d’affichage du QG. Je venais de sortir de la pièce, de traverser le hall d’entrée pour accrocher mon affiche et m’apprêtais à rentrer dans mon bureau quand quelqu’un m’appela.

Lun 16 Mar - 15:48

Il n’a jamais été bien serviable, il faut bien l’admettre. Même lors de ses grandes années de service, lorsqu’il faisait partie des rangs des braves petits soldats obéissants, il n’avait jamais été le premier à se porter volontaire pour filer un coup de main aux nouveaux. En bon loup solitaire, monsieur Thorne préfère tout simplement sa propre compagnie à celle de pas mal d’humains, et n’apprécie pas plus que ça de faire le babysitter.
Il a juste du mal, se raisonne-t-il, c’est tout. Il n’a jamais aimé la foule. Ca ne vient pas du tout d’un mélange subtil de sa nature de base mélancolique et de ses années d’école à en prendre plein le râble pour pas un rond. Pas du tout. Et puis de toute façon quoi, qui va lui dire quelque chose ? L’Ordre ? A la bonne heure, il s’en fout !
Bref. Il ne prend pas d’élèves.

Mais lorsqu’il voit la petite dame coller son affiche, il ne peut pas s’empêcher de s’arrêter devant, intrigué. Son sac sur le dos, sa chienne à la remorque, il prend le temps de lire attentivement l’annonce posée et d’y réfléchir. C’est filer un coup de main à cette Moira, qui qu’elle soit, ou se rendre à son entraînement en tête-à-tête avec son père. Le choix est vite fait.

- Hé !

Sa voix rebondit parfaitement dans le couloir, audible à des mètres de distance, et il poursuit son appel d’une petite course souple pour finir par s’arrêter pile devant le petit bout de collègue aux cheveux sombres. Marrant, elle n’a pas l’air d’une recrue hargneuse et prête à apprendre à se battre… Enfin ce n’est pas Cy et sa morphologie de longue tige qui peuvent se permettre de juger, mais quand même… Juste un peu.
Il rajuste le sac sur l’épaule, puis la laisse de Nàtt dans sa main, histoire de prendre le temps de réfléchir à comment formuler sa proposition sans passer pour un type trop heureux de donner un coup de main. Il ne faudrait pas qu’elle y croie.

- J’allais m’entraîner alors… Je suis pas très auto-défense, fait-il avec un sourire en biais de gars qui s’amuse de ce à quoi il ressemble, mais je m’en sors bien avec une carabine, alors si tu veux un cours…

Okay, bravo, c’était smooth. Il a juste oublié de se présenter mais au moins il ne passera pas pour un chiot enthousiaste amateur de contacts sociaux ou pour un ours grognon, et c’est déjà bien mieux que rien.
Mais histoire de faire plus poli, il tend sa main libre.

- Cy Thorne, Consultant et ancien Chevalier.Je fais un peu partie des meubles, il paraît. A ton service si tu veux.

Un point pour la politesse. Bravo, monsieur Thorne !

Mar 17 Mar - 9:12

Je me retournais alors pour voir qui était la personne qui m’avait interpellé. Un homme de taille moyenne, pas très épais s’approcha de moi en trottinant, un gros toutou puissant le suivant. Il m’annonça rapidement qu’il était nul en auto-défense, mais qu’il part s’entraîner à la carabine. Pas vraiment la première approche que j’attendais, mais c’était toujours ça de prit ! Et en plus, je n’aurai pas besoin de patienter trop longtemps avant de débuter mon apprentissage. Je le vois me dévisager de la tête au pied… Oui ! Je n’étais pas bien grande, mais ça n’empêcher rien ! Si..? J’acceptai alors sa main tendue en guise de présentation et, je suppose, de salutation.

« Moi c’est Moira, mais tu as certainement dû le lire sur ma fiche. Je m’attendais pas à un retour aussi rapide, mais c’est tant mieux ! J’avais plutôt pensé entamer mon programme par une remise en forme ou de l’auto-défense, mais une leçon de tir devrait carrément aller pour commencer… Merci de te proposer ! »

J’examinais rapidement la tenue dans laquelle j’étais, une petite robe à fleur, très jolie et incontestablement adaptée à la saison estivale, mais beaucoup moins pour le genre d’activité qui nous attendait. Je fis un rapide examen de mon programme de la matinée, rien n’étais encore prévu pour le moment, j’avais tout loisir de l’accompagner pour son entraînement.

« Laisse-moi me changer, j’en ai pour un court instant et je suis prête ! »

Je ne lui laissais même pas le temps de répondre, me précipitai dans mon bureau, retournant ma valise pour chercher une tenue plus adéquate. Je ne voulais pas avoir l’air d’en faire trop, donc exit le total look Army ou encore le total look fitness ! Je tombais sur mon pantalon cargo couleur jean, avec un petit pull beige et une paire de basket blanche, ça ferai parfaitement l’affaire. Je venais juste d’arriver à Old Fyre, Cy était l’un des premiers membres de l’ordre que je croisais, j’avais à cœur de faire bonne impression ! J’attachais mes cheveux en une queue-de-cheval, mis un bandeau dans mes cheveux pour éviter que les plus courts me tombent sur le visage et j’étais parée ! Je sorti en trombe de mon bureau, essayant tant bien que mal de camoufler mon excitation.

« Voilà, je suis prête ! Où se passe l’entraînement ? »

Mar 14 Avr - 15:07

Bon, au moins elle ne s’enfuit pas en courant et ne rejette pas sa proposition… Non, sa collègue le remercie même et avec une tiédeur certaine -il ne faut pas lui en vouloir, il est juste réservé comme ça-, Cy répond d’un sourire.

- Je peux aussi te faire courir autour du QG, si tu y tiens, mais tu n’a pas besoin de moi pour ça.

Et puis en fait lui il n’y tient pas du tout. La course à pieds c’est inutile, c’est tout sauf passionnant, ça ne le tente pas plus que ça alors que son programme implique normalement des armes à feu. Non, vraiment… Pas de course à pied. Il n’est pas d’humeur.
Mais la jeune femme semble décidée à accepter son offre, alors il n’a pas besoin de gamberger des heures sur des histoires de footing. Il peut se contenter de souffler un rire étouffé en baissant les yeux sur la robe à fleurs qu’il n’avait même pas percutée. Elle est ravissante, elle fait très festival et couronnes de fleurs dans les cheveux et boissons fraîches au soleil, mais elle ne fait vraiment pas entraînement en effet. Pourquoi est-ce que les filles se sentent tellement obligées de porter des vêtements si peu pratiques ? Juste parce que c’est mignon ?

- Je res-

-te là. La phrase est morte avant d’avoir vraiment vécu, bouffée à moitié par l’absence de personne à qui la dire. Il n’a même pas eu le temps de réagir que Moira est déjà partie ventre à terre, cavalant comme si elle avait un ours aux trousses. C’est un peu désolant, c’est surtout très drôle. Suffisamment pour que le Consultant grognon se sente obligé de repousser au fond de lui le gentil éclat de rire qui lui vient et qui restera éternellement silencieux. Ce n’est pas ici qu’on le prendra à avoir l’air de s’éclater. Alors au lieu d’arrêter de passer pour un gros con, il se force à garder son bel air morgue, le regard fixe et le dos bien droit.

C’est comme ça qu’il récupère son élève du jour, et c’est certainement un peu dommage de faire face à quelqu’un de si enthousiaste en étant aussi peu volontaire. Il songe qu’hors de l’Ordre, ils auraient peut-être pu être amis. Il n’est pas aussi mauvais lorsqu’il ne travaille pas ici, après tout, il aurait pu papoter avec Moira à un bar ou quelque chose du genre, lui dire que sa robe était jolie, rigoler… Et ce ne sera jamais le cas. Encore un truc qu’il retiendra contre les Chevaliers : lui avoir pourri plus de relations sociales qu’il peut en compter.

- Il y a des stands de tir à l’extérieur. Si tu n’as jamais tiré…

Et il pense que c’est le cas, ne serait-ce que parce qu'elle est nouvelle. Ca s’entend à sa voix.

- … Des cibles immobiles devraient faire l’affaire. Des cibles immobiles et un bon casque anti-bruit.

On ne déconne pas avec la sécurité dites donc, monsieur Thorne. Serait-il déterminé à être aussi gentil et prévoyant que possible sous ses grands airs de bougon ?

- Viens.

Et il se lance vers la sortie d’un pas qui n’est pas trop pressé, histoire de ne pas laisser la débutante dans son sillage.

- Tu as rejoint l’Ordre depuis combien de temps ? Tu faisais quoi avant ?

Il se rend bien compte en posant la question que c’est vraiment le sujet le plus nul du monde, il ne faut pas croire. Il faut toutefois bien commencer par quelque chose et puisque le grand échalas n’est pas coiffeur, il se refuse à parler du beau temps et des potins du coin. Savoir s’il a affaire à une sportive de haut niveau enrôlée depuis deux jours ou à une secrétaire qui poireaute depuis trois mois sans formation devrait au moins l’intéresser -contrairement à “il fait chaud pour la saison”.