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WATERCOLORS | Lillian

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Lun 16 Mar - 22:09

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WATERCOLORS



Malchance
est un mot que j'écris en lettres détrempées.






Il a des chaussettes humide au bout des pieds, et le bruit de ses foulées est ce chuintement mouillé qui lui donne envie de tuer. Maintenu entre ses bras, inconfortable et agressif, Némo est ce démon qui balance des éclairs sur les détails trop colorés des poissons qui flottent, insaisissables, à des années-lumière de l'endroit. L'Aquarium est ce paysage trop commun, trop familier, sur lequel Marian dépose un regard désabusé, et le téléphone, dans ses mains, est un objet inerte, brisé, qui vient conclure le tableau pitoyable de l'individualité dans laquelle il est en train de se vautrer.

Cette soirée a été effroyable, et il ne sait pas comment l'achever.

Les esquisses de sa malfortune ont commencées aux environs de 18h. Lors de sa journée de congé, dans ce lundi pluvieux qui a vu une partie du toit, -déchaussé-, s'effondrer au dessus de son lit, en manquant de tuer Némo. C'est le voisin qui a appelé les pompiers, alors que lui, heureux, inconscient, achetait joyeusement du terreau, et de nouveaux gants de cuir. Il était satisfait, la pluie n'avait rien de désagréable, si ce n'était qu'elle était vraiment drue. C'était au moment de passer à la caisse, -Bonjour monsieur-, qu'il s'était rendu compte qu'il avait oublié son téléphone, -posé sur son guéridon, près du lit, le son coupé-. La considération ne l'avait que peu ému : il s'était dit que, ne travaillant pas ce soir, Lillian n'aurait aucune raison particulière de le contacter.
Non, assurément pas.

À l'approche de son quartier, le rassemblement d'humains, de camions et les hurlements trop stridents des sirènes l'avait figé sous son parapluie. La pluie avait doublé de volume, le vent avait soufflé trop fort, et en laissant son parapluie lui échapper des mains -ça lui avait ouvert le pouce-, il avait couru jusqu'à un chez lui que des hommes en uniforme inspectaient avec rigueur.

On lui avait dit que les travaux seraient couverts par les assurances.
Les bras serrés autour de Némo, sauf, il avait écouté, sous le choc, les conseils qu'on lui donnait, les services qu'il devait contacter, et tout cet amas d'initiatives qu'il devait mettre en place. Pour le coup, il fallait avant tout qu'il rassemble ses affaires, et qu'il trouve un endroit où passer la nuit. Sa carte bancaire ? Perdu sous les décombre. Son téléphone ? Il l'avait récupéré, noyé.

Némo hurlait sous la pluie.

Alors il s'était rendu là. Comme un animal qui rentre, détrempé, à l'endroit encore sauf qu'il connaît. Comme un animal qui rentre, la queue entre les pattes, désoeuvré et sans accroche pour le moment.   Embarrassé, trempé, avec son terreau abandonné dans le coin d'appart intact, il est maintenant debout face à un comptoir qui accueille des clients déjà un peu réchauffé, et lui aussi, lui aussi a le nez rougi, et il patiente, il patiente le retour d'un employé à qui il a demandé si les chambres étaient libres, ce soir.

On le regarde, il a les cheveux humides, il n'a pas pu récupérer de veste, et les doigts serrés autour de son portable, il est cette figure pitoyable d'un humain mal essoré. Némo a froid, Némo a faim, et Marian a les lèvres qui tremblent. On marmonne, un peu en souriant, qu'il a l'air de son chat, et il finit par l'appercevoir. Elle est cette silhouette, dressée du bon côté du bar, et les yeux de Marian accrochent le détail vaporeux de ses cheveux bruns.

« L-Lillian ... »

Il a cette voix trop faible, il est dépité. Contre son avant-bras, les estafilades que les griffes de Némo ont laissés sont profondes, rouges, et il baisse les yeux, incapable d'affronter le regard de sa patronne. Jamais, absolument jamais, avec son propre mètre soixante cinq, il ne l'avait trouvé aussi gigantesque, aussi terrifiante.

« … Could you please tell me where I could find a free room for the night ? The others, at the aquarium, are used, and I can't use my credit card... »

C'est pathétique. Absolument pathétique.


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