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Sam 6 Avr - 15:58

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« Tu augmentes les doses ? »

Égaré et hagard, le bras couché sur le comptoir, je porte ma carcasse difficilement sur mes nuits trop courtes et mes journées trop longues. Tiraillé dans une fatigue chronique, un sentiment accroché aux vestiges de mon existence, comme si tout était plus résistant. Je pouvais sentir mon corps se frapper contre le vent, se mouvoir dans une nonchalance flegmatique qui paralysait mes pensées et ma présence cosmique dans une foutue réalité. Pourtant je suis toujours là, conscient et visible aux yeux de tous. Ancré dans la paroi, coincé sur la fissure de mes deux mondes et priant futilement qu'aucun des deux me dévorera sans même me jeter un dernier regard. Putain que ça faisait mal. Je passais ma main dans mes cheveux, laissant la cendre cumulée de ma cigarette s'échouer sur la neige. J'attrape les potions et jette l'argent.

« J'ai pas le choix, il fait tellement froid on dirait que j'ai trois couilles. »

Le vieux marchand s'en amusait alors que je traînais les pieds dans la poudreuse, tout de blanc vêtu, je me confondais dans le paysage. Seule la teinte dégueulasse et grisâtre de mes cheveux jurait avec l'immaculé pureté de la neige des alentours. J'étais arrivé sur la banquise en avance, partant de Stony Vale après avoir dévalisé quelques affaires pour m'éviter le ridicule du rookie. Le paternel avait fait la grimace, j'étais entré comme un cambrioleur, chopé quelques merdes avant de prendre la poudre d'escampette. Il m'avait vu alors que je m'évadais, les pieds prisonniers par la fenêtre, le visage collé sur l'herbe toujours resplendissante de la réserve naturelle. Le regard dépité, il avait ouvert pour me libérer ne lâchant rien d'autre qu'un « crétin » sifflé entre ses dents. Vite sur mes deux jambes, j'avais balancé une pierre pour lui péter sa vitre et je m'étais enfui en courant comme l'éternel enfant que j'étais. Comme l'éternel lâche que j'étais.

J'avais rangé les potions dans les poches intérieures de mon gros manteau. Le visage caché, de toute manière, ça ne servait à rien d'essayer d'allumer une clope, j'avançais péniblement pour rejoindre le point de rendez-vous. Si j'avais pu avoir des vêtements adéquats, j'étais équipé simplement d'un vieux sabre courbé brisé en deux, délicatement caché dans son fourreau accroché horizontalement dans mon dos. Je priais pour ne pas avoir à le sortir. Je misais tout dans l'apparence, dans l'absurde idée que si je paraissais savoir quoi faire, ça passerait. Ne jamais sous-estimer la confiance aveugle et insolente des mégalomanes. Pourtant, je ne connaissais rien. J'avais procrastiné jusqu'à la lecture de la mission, m'avouant vaincu après avoir eu les informations cruciales. Où et quand, le détail, on verra plus tard. À vrai dire je n'avais aucune idée de ce que je foutais là, que ce soit parmi les chevaliers de l'Ordre ou au milieu de la banquise. Même au sein de cette magie que j'avais jusqu'à peu toujours éloignée de moi.

Pourtant, tous les jours, je buvais l'exécrable potion avant de m'enfiler l'épouvante du lait. Juste pour faire partie de ce monde. Juste pour exister quelque part et pas disparaître au milieu de ce qui n'attendait plus que je ferme les yeux pour venir me hanter. Tous mes raisons respiraient l'égoïsme, je faisais partie des connards qui en plus d'être lâche voulait qu'on les conforte dans leurs illusions. J'avais dans le fond du regard cet air effacé, ces yeux qui hurlaient « Pitié, dites moi que je suis sur le bon chemin », « Pitié, jurez moi que ce sont les bonnes décisions ». Pitié, prenez la responsabilité de mon destin pour que je puisse haïr quelqu'un d'autre.

Quand j'arrivais enfin au point de rendez-vous, j'avais l'impression d'être à la bourre. J'étais pourtant déjà sur place depuis deux jours, m'occupant à pisser dans la neige et à faire des grimaces aux créatures dociles qui fuyaient rapidement. J'avais déjà les regards pointés sur moi, je décidais de profiter de mon entrée pour lancer mon appel.

« Est-ce que quelqu'un cherche un Amadeus ? C'est moi. »


Le bras levé, l'audience captive l'espace d'un instant, je naviguais à travers les tables pour capturer le regard qui restait accroché sur moi. D'un pas hâtif, avec une assurance illusoire, je me pointais devant elle.

« C'est toi, non ? »

Je passais une énième fois ma main dans mes cheveux pour cacher ma nervosité, je complétais mon geste pour allumer une clope, détournant les yeux par peur de me faire repérer si jamais nos regards se croisaient. Par crainte de n'être au final qu'un poisson sur la berge qui se débat en vain en quelques convulsions douloureuses.
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Lun 8 Avr - 17:02

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Un soleil froid caresse la banquise et les flocons s’y déposaient comme des renflements irisés de lumière. À l’horizon, un ciel incolore tombe sur ce désert scintillant… Ou plutôt, aveuglant. Décidément, il y a trop de blanc ; les yeux de Victoria sont plissés et son expression faciale est presque dédaigneuse. Jusqu’ici, les habitants de Frettenkris s’étaient montrés aussi incolores que leur base militaire, sans vitalité et sans saveur. Elle-même portait maintenant un gros manteau immaculé, fade et presque difficile à regarder. À la base, elle s’était pointée avec une tunique adorable sertie de motifs colorés, mais on lui avait sèchement dit que ce ne serait ni assez chaud ni assez discret pour accomplir sa mission.  Au cœur du paysage blafard, son visage était le seul contraste : yeux mordorés et peau foncée, avec l’ombre d’ecchymoses violacées qui grimpait du cou à la mâchoire. Sous ses vêtements, les couleurs étaient encore plus éclatantes, et assez douloureuses pour qu’elle puisse discerner les nuances de chacune d’entre elles : le jaune et le vert étaient inconfortables, mais en voie de guérison ; le mauve n’était douloureux qu’au touché, alors que le noir l’était à chaque petit mouvement et à chaque inspiration ; le rouge vif brulait à chaque fortement, tandis que l’ocre était rigide, tendu, et la restreignait dans sa mobilité.  Pourtant, ni sa posture ni sa démarche ne trahissaient l’œuvre qui coulait sur tout son corps… Pour le moment.

Au moins, sur sa mâchoire meurtrie, le vent froid était un baume engourdissant.

Son corps était une représentation assez juste de ce qui se passait dans son esprit. Après tout, les blessures ne résultaient pas d’un simple accident. Je flirtais, avait-elle répondu à ceux et celles qui l’avaient interrogée ; c’était vrai, en occurrence, même qu’elle avait réussi à se décrocher un rancard avec Lillian ! Toutefois, même sans la promesse de ce dénouement inattendu, elle s’était aventurée dans la tanière de la bête, frottée contre elle jusqu’à descendre par elle-même dans sa gueule. À aucun moment elle n’avait osé croire qu’elle se sortirait de leur combat sans briser quelque chose ; des côtes fracturées, finalement, et l’illusion de son équilibre mental en miettes. Ironiquement, elle allait beaucoup mieux maintenant ; elle avait été fragile avant cela, mais elle se sentait désormais assez solide, comme si tomber en poussière lui avait permis de recouler une fondation plus solide.  

Les pingouins magiques, c’était sa première mission après plusieurs jours de convalescence.  Avec tout l’équipement nécessaire à l’escapade, incluant une motoneige affublée de dessins dragonesques, elle attendait son partenaire, un certain Amadeus dont elle n’avait jamais entendu parler. Le jeune homme l’approche finalement avec toute la prestance d’un adolescent mal dans sa peau et elle le toise avec des yeux ambrés et affutés, l’air effarouché au début, avant de s’adoucir considérablement.

- Victoria, se présente-t-elle. Son nom s’infuse dans l’air glacé dans un nuage de vapeur chaude.

Elle sourit désormais, dévoilant ses dents lisses et brillantes.

- Je conduis. Déclare-t-elle avec un éclat enfantin tandis qu’elle enfourchait le véhicule. Ce dernier se met d’ailleurs à ronronner sous son poids. Ils avaient quelques kilomètres de banquise à parcourir ensemble avant d’atteindre la zone où les pingouins avaient été retrouvés morts dans des circonstances douteuses.
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Dim 14 Avr - 15:33

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C'était la première fois que je revoyais autant de neige depuis que j'avais quitté la Norvège. Il y avait dans l'atmosphère un arrière goût de nostalgie, paisiblement nouée dans le fond de ma gorge. Ça devait être pour ça que j'avais tant ruminé, tant procrastiné un avenir dans lequel je luttais. Je me trouvais parfois hypocrite, réfuter avec tellement de force l'espoir même mince de l'optimisme. Il fallait dire que ça m'arrangeait bien. Je pouvais m'avouer vaincu avant même d'essayer, avant même de fournir le moindre effort capable de me relever. Je pouvais m'abattre sur mes idées noires et m'apitoyer sur mon sort. Malgré tout quand je regardais les autres, ça me paraissait si facile. Une aisance dans le regard et pourtant portant une souffrance quelque part.

Pour moi, il avait toujours été plus simple de jouer la comédie. J'en étais tellement imprégné que je ne savais plus vraiment faire autrement. Incapable de lier mes lèvres et me terrer dans le silence, plutôt mentir que faillir, plutôt tromper que avouer, plutôt s'illusionner que se confronter. Plutôt fuir que mourir.

« Amadeus, enchanté. »


Je répétais mon nom par réflexe. Pour que ce soit formel et officiel, que ça puisse me laisser le temps de scruter ma partenaire de mission. Une beauté abîmée, marquée par la noirceur des coups et les traces d'instants douloureux. Le visage mortifié dans des ecchymoses qui, vraisemblablement, teintaient sa peau sur une surface bien plus éparse que son minois. Je voulus dire quelque chose. Une connerie sûrement. Quelque chose qui aurait sonné comme « t'es trop fragile » mais qui voulait plutôt dire « t'es sûre que ça va ? ». Mais elle souriait, déjà élancée pour chevaucher la motoneige. Je restais figé sur place, un instant perdu sur ce sourire habitué aux coups et corps meurtri. Finalement, rien ne changeait jamais.

Je n'avais aucun commentaire à faire sur sa prise en main. De toute manière incapable de conduire un tel engin en toute sécurité, je ne bronchais pas et j'emboîtais le pas. Déjà bienheureux de ne pas avoir dû expliquer pourquoi il était préférable qu'elle conduise. Sans perdre un moment, nous étions déjà dans l'horizon, jetés à corps perdus dans un désert blanc. De la neige à perte de vue, un vent épais qui venait faire craquer nos os sur un froid survolant notre peau. Une énième mélancolie sur ces sensations lointaines de mon pays natal, de ces images enfantines d'insouciance. Assez longues pour faire passer la route des quelques kilomètres qu'il nous fallait pour arriver.

Sur place, rien d'autre que la même chose depuis que je suis arrivé. De la neige, encore et toujours une éternelle étendue de poudre blanche. Je descendais avec hâte du véhicule pour me dégourdir les jambes et gesticuler rapidement pour réchauffer mes membres endoloris. Il était temps de faire un truc, de dire quelque chose, d'agir pour m'impliquer dans ce que j'avais choisis comme voie. Si normalement on parlait de temps d'adaptation, c'était un peu différent. Je cherchais juste quelle attitude, quel jeu, serait adéquat.

« Je vais aller voir par là. Si on ne s'éloigne p... »


Si tout était parti avec l'insolence d'une assurance infondée dans la mesure où je n'avais pas la moindre idée de ce qu'on cherchait. Je trébuchais rapidement d'une coupure dans mon élan et s'en suivait une glissade non maîtrisée quelques mètres plus bas, au fond d'un petit creux facilement contournable.

« Tout va bien... Et, je crois que j'ai trouvé ce qu'on cherchait. »

Un cimetière de pingouin. Un amas de cadavre aux plaies gelées, aux morceaux éparpillés sur une neige toujours immaculée. Tout avait été emporté, pour peu, ils n'étaient qu'une partie des cadavres que le vent et le temps avait aisément rameuté ici. Quelque chose butait des pingouins, et en masse.

Je m'approchais de l'un d'eux, le poussant avec mon pied pour voir ses blessures entièrement consumées par le froid. Et merde, c'était vraiment pas beau à voir. Je repensais alors à la moitié de sabre que j'avais dans le dos.

« Une idée de ce qui a pu causer ce bordel ? »

Et devant moi, encore une fois, des corps meurtris, des masques souriants et une réalité trop fracassante pour sortir de la cadence. Finalement, vraiment rien ne changeait vraiment.
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Lun 13 Mai - 10:17

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
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Victoria Machiavel

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La motoneige décolle en laissant un nuage de poudreuse et ils disparaissent dans l’horizon blanc. Le souffle de Victoria est court et mesuré ; sa cage thoracique serrée pour mieux contenir le mal impétueux qui se débat, qui frappe et qui cogne à l’intérieur. Puis, au détour d’un virage, ses côtes fêlées se transforment en griffes aiguës qui essayent de se creuser un chemin dans sa chair et libérer la douleur. Elle ne dit rien, ne ralentit pas, mais Amadeus pourra peut-être sentir les spasmes violents causés par son étreinte.

Ils arrivent au point indiqué et Victoria semble pâle malgré toutes les couleurs qui encadrent son visage. Malgré tout, elle sourit doucement et acquiesce quand il parle, puis rit lorsqu’il trébuche ; les éclats amusés qui s’envolent de sa gorge sont purs comme la neige, mais assez chaud pour en faire fondre. Après quelques secondes à peine, elle se plie doucement, les côtes douloureuses et pleines de convulsions, mais elle se redresse rapidement, l’amusement encore visible au coins des lèvres.

L’air grave s’impose progressivement quand elle rejoint Amadeus pour observer ses trouvailles ; les cadavres s’enfoncent dans la banquise comme autant des plaies niellées dans leurs carcasses gelées. C’était un véritable massacre, malgré tout, Victoria reste impassible en contemplant sa carrière qui pâlissait le long d’une trainée de pingouins morts ; son regard suit le sillage macabre qui s’élance dans l’horizon, jusqu’à se perdre, tout comme sa crédibilité en tant que détective. Franchement, Victoria se dit qu’entre les crimes sordides, les criminels ingénieux et… les volatiles insignifiants, elle s’était perdue quelque part en échappant la meilleure partie de sa vie professionnelle derrière elle. Tu as choisi de devenir chevalière, se répète-t-elle mentalement et se massant les tempes à travers le bonnet et les gants.

Crise existentielle passée, elle s’accroupie près d’un corps en pas trop mauvais état pour l’observer.
- On ne serait pas ici si quelqu’un le savait. Souffle-t-elle, avec un soupçon d’ironie qui se confirme quand elle enchaine : « Quelque chose avec des dents, manifestement ».

En effet, il y avait des marques claires qui déchiraient les pingouins-victimes.
Elle lève les yeux vers le jeune homme qui survolaient la scène avec un certain recul.

- Dis-moi que tu es un expert en créatures magiques ? Elle en doutait et elle sentait la frustration monter et se crisper dans ses joues. Elle ne pourrait pas lui en vouloir à lui, après tout, elle-même étant loin d’être une experte dans le domaine. L’administration de l’ordre, par contre, se mériterait toutes ses foudres.

Soudainement, Victoria se redresse, le regard affolé et curieux, le nez tourné vers l’horizon. C'est qu'une bourrasque violente s’était levée, et, comme portée par sa brise, avait porté à leurs oreilles un grognement lointain qui ne pouvaient être attribué qu’au vent.
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