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Is it love or schizophrenia ?

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Jeu 23 Jan - 5:46

★★★★
Points : 50
Messages : 94
Age : 27
Habitation permanente : Old Fyre
Occupation : Médecin
Ollie Blue

Ollie Blue
Ollie venait de laisser partir Victoria, non sans avoir oublié de lui glisser son numéro de téléphone et l’avoir langoureusement embrassée avant de la laisser partir. La nuit qu’elles avaient passée ensemble lui laissait ce même sentiment de papillons dans le ventre que toutes celles passées avec d’autres inconnus. A chaque fois, elle tombait un peu amoureuse. A chaque fois, elle espérait un peu les revoir, et à chaque fois elle combattait la déception en trouvant une autre aventure d’un soir pour satisfaire ses envies. Elle n’aurait jamais de réponse de Victoria, mais ce n’était pas vraiment grave. Pestant contre son cœur en guimauve, elle alla se préparer pour aller en cours et sortit enfin de chez elle, encore heureuse et guillerette. Mais cette sensation de bonheur fit rapidement place à un étonnement quand elle vit des créatures étranges se balader dans la ville. Des choses qui ressemblaient aux leprechauns des boîtes de céréales et d’autre beaucoup plus effrayantes, des choses qu’elle semblait être la seule à voir.

L’étonnement se mua en inquiétude au fur et à mesure de la journée et de la multiplication des apparitions. A la fac, ça devint tout bonnement horrible et, en quittant les cours, elle appela son patron pour se faire porter pâle. La route du retour transforma l’horreur en angoisse, les créatures étaient partout : dans la rue, dans le bus, sortaient des magasins. Et personne d’autre qu’elle ne semblait les voir… Et la jeune femme savait qu’il n’y avait que deux options possibles : soit Victoria avait drogué son café, soit elle devenait aussi folle que sa mère. Et aucune des deux options ne la réjouissaient réellement. Elle s’enferma à double tour dans son appartement et tenta de se calmer par tous les moyens possible mais rien ne faisait disparaître la terreur qui s’était emparée d’elle. Ni la douche glacée, ni de se terrer sous la couette. Alors, comme toute étudiante qui se respecte, elle alluma son ordinateur et alla trifouiller les fin fonds d’Internet en quête de réponse, sans en avoir pour autant. Les possibilités étaient toujours les mêmes, et ça ne la rassurait pas. Elle priait vraiment pour que ce soit un bad trip, simplement un bad trip, et pas une crise psychotique. Elle ne voulait pas finir comme sa mère, c’était tout bonnement hors de question. Passer sa vie à se bourrer de cachets sans pour autant voir la moindre amélioration, voir des choses que personne ne voit et se retrouver à hurler devant une banque en pyjama à cinq heures du matin ne faisaient pas partie de ses plans d’avenir. Elle paniquait complètement et partait en vrille, sans réussir à se contrôler. Elle avait envie de hurler pour évacuer ce trop plein d’émotions mais aucun son ne sortait de sa gorge, elle avait de se rouler en boule et de disparaître mais elle n’y parvenait pas non plus. Et c’est le moment précis que choisit Victoria pour l’appeler : « Salut, tu vas bien ? »

Non, elle n’allait pas bien. Pas bien du tout.

Mais pour une fois qu’une de ses conquêtes se décidait à la rappeler, il était hors de question de passer pour une folle en lui racontant sa journée. « Ou…Oui, super… Et toi ? » Elle n’était clairement pas convaincante, mais elle espérait réellement que ça ferait la blague. Des coups se firent entendre à la porte et elle pesta : elle n’avait pas besoin d’un énième problème aujourd’hui et n’avait vraiment pas envie d’aider Miss Pettyworth à chercher son chat. Elle alla quand même ouvrir et tomba nez à nez avec Victoria. « Mais…mais qu’est-ce que tu fous là ?
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Jeu 23 Jan - 10:02

★★★★
Points : 0
Messages : 1251
Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Quand on l’envoyait travailler en ville avec la discrétion comme seul impératif, Victoria avait l’habitude d’utiliser un pseudonyme : Olivia. Le nom de feu sa mère qu’elle portait toujours comme un masque, une seconde peau, ou plutôt, une carapace. Son alter ego était sérieuse, maniérée et toujours concentrée sur son travail. Quand elle croise les yeux verts d’une belle jeune femme, cependant, Olivia n’en tenait pas large et c’est avec un sourire et un pétillement léger que Victoria lui répond, à des lieuses d’être professionnelle.  

Elle s’appelait Ollie, diminutif d'Olivia justement, et ce prénom lui extirpe un court rire moqueur qui dévoile ses dents et achève toutes ses prétentions.

- Victoria, avoue-t-elle en échange, sa voix onctueuse comme un soupire d’aise après avoir enlevé un vêtement inconfortable à la fin d’une longue journée.  

Elles n’avaient pas encore terminé leurs verres que leur itinéraire était tout tracé : un rapprochement pour mieux s’entendre par-delà la musique, un contact qui pourrait sembler accidentel sur la piste de danse, des mains baladeuses en sortant de l’établissement, des lèvres chaudes et gonflées contre son cou, sa nuque et sa mâchoire pendant qu’elle déverrouille la porte de son appartement, en destination de son lit par une nuit qui se termine en échos plaintifs et en souffles saccadés.  

Pour Victoria, c’était une énième aventure d’un soir comme elle en avait eu souvent par le passé, mais, tout de même, la première depuis très longtemps.  Après sa mésaventure avec Nawar, elle n’avait pas cherché les conquêtes et les avait même évitées, non pas par manque de désir charnel, jamais, mais uniquement pour se protéger. Ollie avait ainsi été pour elle un choix sécuritaire, normal, salvateur ; leur aventure étant la fois insignifiante, et plus importante qu’elle ne le saurait jamais.

D’ordinaire, Victoria serait partie tout de suite après, mais elle s’était finalement endormie à côté de l’autre femme, épuisée d’avoir exploré son corps comme une assoiffée intarissable, tout en l’ayant tenue comme la chose la plus précieuse jamais passée entre ses mains. Elle se lève à l’aube, décidée à filer en douce après s’être rafraîchie dans la salle d’eau et préparée à affronter sa journée, mais tombe dans une délicieuse embuscade caféinée. Une tasse bue et un numéro de téléphone enregistré plus tard, elle part difficilement en recevant des baisers qui lui intiment de tirer sur la ceinture de son peignoir et de la ramener au lit.

Aussi tentant cela soit-il, son travail l’attend.

Ce dernier ne progresse pas beaucoup : son contact se désiste, sa meilleure piste n’est pas accessible sans lui, et elle finit par tourner en rond sans progresser. Ainsi, finir la mission aujourd’hui et rentrer au quartier général en soirée devient un lointain mirage. Quant à retourner dans son hôtel miteux et puant, ce n’est pas une perspective qui lui plait beaucoup, d’autant moins après avoir passé une bonne nuit contre la gorge parfumée d’une jolie fille. Son numéro est enregistré dans mon téléphone, pense-t-elle, et sa démonstration matinale avait clairement été une invitation à revenir. Il est tôt et elle se dit, vaguement, qu’elle pourrait d’abord l’inviter à souper cette fois-ci, puis recoucher avec elle, et demain, clore l’enquête et enfin rentrer à la maison.  
 
Ainsi, Victoria se rend au bistro juste en bas de chez Ollie avant de composer son numéro. Toutefois, à la place d’être pétillante et entrainée comme elle l’était la veille, sa voix se brise quand elle lui répond. Ses mots disent oui, mais sa voix hurle non et, immédiatement, Toria se dirige vers la porte de son immeuble et monte l’escalier en poursuivant la conversation.

- Tu es certaine ? … Est-ce que c’est un mauvais moment ? Je peux toujours rappeler plus tard... Non ? Parfait alors...

Sa jointure résonne contre la porte alors qu’elle cogne gentiment.  

Ollie est pâle et son visage est perplexe. Sa voix est surprise, voire peut-être même un peu agacée, surtout avec l’écho provoqué pas la proximité des téléphones encore ouverts.

- Oh… Commence-t-elle, tout en mettant fin à l’appel, je viens de finir de travailler, à deux rues d’ici. Je préférais passer ici en même temps de t’appeler en considérant que ma chambre d’hôtel est à l’autre bout de la ville.  

Explique-t-elle simplement. Simultanément, elle prend un pas recul pour lui laisser de l’espace, commençant à craindre d’avoir très mal interprété ses signaux… Ou de la déranger à un très mauvais moment.

- Es-tu…Correcte ? Réitère-t-elle, même si le sourcil haussé au-dessus de son œil gauche indique clairement qu’elle constate très bien son agitation.  
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Jeu 23 Jan - 12:46

★★★★
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Ollie Blue

Ollie Blue
La question de Victoria raisonna longtemps dans sa tête sans qu’elle ne soit capable de la comprendre. Comme absente, elle s’écarta pour la laisser entrer et ferma doucement la porte derrière elle avant d’aller s’affaler dans un des fauteuils du salon. Le soleil avait décoloré le tissus qui, non content d’avoir perdu son éclat, se trouait par endroits, laissant apparaître un peu de mousse. Olivia n’était pas habillée pour recevoir du monde, encore moins une conquête potentielle : elle avait troqué ses vêtements propres contre un pantalon de survêtement couvert de taches de graisse et un tee-shirt trop grand et attaché ses cheveux en un chignon approximatif. Elle devait ressembler à une dépressive – ou à une malade mentale, mais elle ne s’en préoccupait pas pour l’instant. Elle était juste perdue. Le contact d’un psychiatre s’affichait sur l’écran de son ordinateur portable, en équilibre précaire sur le rebord du canapé. La jeune femme s’était résignée à téléphoner le lendemain et à consulter pour s’enfiler ensuite une montagne de cachets et prétendre que tout irait bien.

L’exemple maternel.

Mais cette idée la rebutait tant… Pourtant elle n’avait pas le choix : on peut fuir son passé un temps, il finira toujours par vous rattraper. Et s’il peut vous mettre à terre au passage, il s’en fera une joie.

La vie est une pute.

Se rappelant qu’elle n’était pas seule, elle leva les yeux vers Victoria et les fixa sur elle intensément, sans pour autant lui transmettre la moindre émotion. Elle ne ressentait plus rien, elle était vide. Ollie était devenue un gouffre sans fond duquel aucun sentiment ne pouvait remonter à la surface. Elle était le Néant. Et ce n’était pas plus mal. Après tout, si l’on ne peut plus sentir la souffrance on ne peut plus souffrir, n’est-ce pas ?
Les mots prononcés par Victoria devaient toujours raisonner quelque part dans sa tête et avait visiblement trouvé un réceptacle car elle parvint à articuler quelques syllabes :

-Je n’en sais rien…

Et c’était tellement vrai que ça lui donnait envie de pleurer. L’incertitude allait la bouffer, encore et encore, jusqu’à laisser la place à la certitude. Ce qui serait probablement pire. Elle avait encore envie de hurler, de se frapper, de s’arracher les cheveux, les yeux, la langue, de disparaître au fond de son gouffre intérieur. Elle le voulait tellement. Peut-être parviendrait-elle à se convaincre qu’elle n’existait plus et qu’alors elle n’existerait vraiment plus ?

Et son cerveau si perturbé fit remonter à la surface l’autre possibilité, et, comme un ressort, elle se redressa pour faire face à l’autre jeune femme, un éclat de colère et de suspicion faisant maintenant briller ses yeux d’un vert habituellement si doux :

-Est-ce que tu as mis un truc dans mon café ce matin ? Ou dans mon verre hier soir ? Je suis sûre que c’est toi ! C’est la seule option ! La seule ! Dis-le ! Avoue ! Allez !

Elle ne hurlait pas, mais le ton de sa voix s’élevait de plus en plus. Elle était désormais debout et se rapprochait de plus en plus de Victoria, déterminée, presque froide.

-Est-ce que tu es ce genre de femme ? Une manipulatrice ? Je sais que c’est de ta faute ! Tu pensais quoi ? Qu’avec un peu de LSD dans mon verre la nuit serait plus folle ? C’est ton truc de droguer les gens à leur insu ?

Elle était plantée face à elle, les poings serrés, emplie d’une colère si glaciale que la température de la pièce autour d’elles semblait avoir chuté.
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Jeu 23 Jan - 23:37

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Victoria est surprise d’être invitée à entrer, ce qu’elle fait prudemment. Ainsi, elle suit Ollie vers le salon, mais reste debout, un peu à l’écart, et surplombe avec un certain recul son amante en train de s’effriter, de s’émietter et tomber en poussière ; elle est pâle et toutes les couleurs encrées dans sa peau ne pouvaient percer à travers le gris cendré de son émotion.  

Devant cette image, Victoria se crispe un peu : rien ne la rendait plus mal dans sa peau que le malheur des autres. C’était à chaque fois un sentiment déchirant, tiraillé entre le besoin viscéral d’aider et l’envie de fuir à toutes jambes. D’une part, cette femme devant elle était une presque inconnue qu’elle ne reverrait sans doute jamais, de l’autre… Elle était quand venue la voir avec l’intention de lui faire l’amour. Elle n’a pas le choix de rester, vraiment, car elle se détesterait de partir maintenant et ses inquiétudes viendraient certainement la hanter jusqu’à Old Fyre.

- Est-ce qu’il t’est arrivé quelque chose aujourd’hui ?

Sa voix douce s’infuse difficilement dans la froideur ambiante, et peut-être trop doucement justement, puisqu’Ollie ne donne aucun signe d’avoir traité sa question.

Avec l’intention de se répéter, Victoria avance dans sa direction, mais elle n’a pas encore fait deux pas que, soudainement, des accusations l’assènent avec une force aussi croissante que la surprise qui la frappe. Elle recule donc à nouveau pour contempler et tenter de comprendre d’où venait ce brusque revirement. En comparaison à la veille, on aurait dit qu’elle était une toute autre personne : là où elle n’avait et été que douceur, confiance et chaleur, elle était maintenant froide, paranoïaque et agressive. Ollie était en état de choc, au mieux ; au pire, en pleine psychose.  

Décidément, Victoria avait le don d’être attirée envers des personnes déséquilibrées…

Tout cela aurait presque été insultant si son arrogance naturelle lui permettait d’être affectée par ce que pouvaient penser ou dire qui que ce soit. Plutôt que de s’offusquer en retour, c’est donc l’éclat unique d’un rire qui éructe de sa gorge.

Aussi impétueuse que soit Ollie, Victoria reste droite et solide, levant seulement une paume pour forcer une distance entre elles.  

- Mais oui ! Ironise-t-elle, dans le verre que tu avais avant qu’on se rencontre et dans le café que tu as préparé toi-même. De la bonne grosse drogue qui fait effet plusieurs heures en retard, bien entendu. C’est complètement mon genre, presque un métier. Absolument !

Continue-t-elle avec une voix moqueuse. En parallèle, elle ouvre sa veste de cuire pour dévoiler, pendant au bout d’une chaine militaire, le badge doré, noir et bleu de la police internationale.  

- Et être de la police, évidement, n'est que mon passe-temps sur le côté.  

Certes, elle ne travaillait pas vraiment pour Interpol – ce n’était que sa couverture – et elle n’était plus enquêteuse depuis longtemps, mais en soustrayant l’aspect surnaturel, son métier demeurait suffisamment similaire pour permettre à ce demi-mensonge de souligner l’absurdité de ses allégations.      

Debout devant elle, Ollie est plus grande que Victoria, ce qui n’empêche pas cette dernière de la regarder de haut, son menton redressé et ses yeux affutés adoucis seulement par l’ombre de ses cils.

- Maintenant, commence-t-elle avec toute l’autorité qui découlait de son passé militaire, tu t’assoies et tu te calme pour m’expliquer exactement ce qui t’arrive pour que je décide si oui ou non je t’appelle une ambulance.    

À un moment, en attendant sa réponse, Victoria humecte ses lèvres et le gout riche de son baume laisse sur sa langue comme un mauvais présentiment qui la force à retenir son souffle.
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Ven 24 Jan - 7:03

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Ollie Blue

Ollie Blue
La colère de la jeune femme s’intensifia quand Victoria se mit à rire et à ironiser sur la situation. Ollie était comme un enfant perdu, elle se raccrochait à la seule option qu’elle était prête à accepter : avoir rencontré une personne malveillante de plus. Il était absolument hors de question pour son cerveau torturé de se croire malade. Ce n’était tout simplement pas possible. La quasi certitude infusait une énergie dans le corps d’Ollie qui se tendait, dressé face à Victoria, et qui n’avait rien de comparable avec le vide qui l’avait occupée auparavant.

Elle recula comme intimé par l’autre jeune femme, mais ne s’assit pas pour autant. Elle se contentait d’assimiler les informations qu’elle lui communiquait. Interpol ? Vraiment ? Elle avait certes vu cette plaque la veille, mais n’avait pas cherché plus de réponse puisque ce n’était pas sa préoccupation première. Maintenant, elle avait envie de lui demander son matricule, le nom de son service, de son chef, à quel bureau elle était rattachée. Elle voulait trouvait la moindre faille pouvant prouver le mensonge de son interlocutrice.

Furieuse, elle croisa les bras sur sa poitrine et toisa Victoria du regard le plus méchant, le plus mauvais possible, sans même réellement le vouloir. Elle la haïssait, elle pouvait sentir que c’était de sa faute. Et que c’était une faute impardonnable à ses yeux.

-Bien sûr… Je me suis volontairement administré une dose de drogue hallucinogène et je l’aurais oublié ? Ce détail ne me serait pas revenu en mémoire quand j’ai croisé le leprechaun des boîtes de céréales dans la rue ? Je veux savoir ce que tu m’as fait. Et je veux le savoir maintenant.

Sa voix était devenue glaciale, si elle avait pu la matérialiser chacun de ses mots auraient tranchés Victoria si profondément. Elle n’avait qu’une seule envie : avoir une réponse et la foutre dehors en lui disant de ne plus jamais remettre les pieds ici. Et de la balancer par la fenêtre aussi. Avec un bon gros couteau à viande dans le dos.

Si Ollie avait bien horreur d’une chose, c’est qu’on lui mente. Elle avait connu trop de menteurs, entre les agents des services sociaux qui te déposent chez des inconnus en t’assurant que ‘tu seras bien ici’, sa mère qui commence à divaguer en soutenant mordicus qu’elle avait pourtant prit ses médicaments et tous les autres.

Elle inspira un grand coup, tentant de se maîtriser, et reprit de sa voix calme :

-Je ne sais pas comment tu t’y es prise, mais je sais que c’est de ta faute. Je pensais que j’avais déjà eu pas mal de journées vraiment pourries, mais bravo ! Tu t’es démerdée pour les surpasser toutes. Vraiment. Alors que tu sois d’Interpol, de la CIA, de n’importe quel service ; que je sois le cobaye d’une drogue testée par l’Etat ou simplement l’objet de tes petites expériences et manipulations perso, je m’en fous complètement.

Nouvelle pause et nouvelle inspiration. Sa voix gagnait en décibels, elle commençait à trembler. Mais Ollie ne voulait pas perdre la face, elle ne voulait pas tomber en miettes face à elle. C’était hors de question.

-Mais… Mais tu ne vas pas me faire croire que tu es revenue ce soir juste pour me voir et que ça n’a aucun lien avec la journée que je viens de passer, à voir toutes ces choses complètement affreuses. Je ne te croirai pas.

La jeune femme luttait pour ne pas fondre en larmes, pour se maîtriser, pour empêcher les atomes de son corps de trembler, de céder face à la peur panique qui l’habitait et à la rage. Elle savait que ce mélange d’émotions était détonnant et qu’elle ne devait pas se laisser envahir. Elle devait tenir bon. C’était impératif.
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Sam 25 Jan - 20:29

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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Ollie gonfle et s’irise à vue d’œil devant une Victoria impassible ; elle pouvait bien continuer de la fusiller du regard, sa prestance était pare-balle. De haut, elle constate, sans plus, que l’utilisation de l’ironie n’avait pas été le meilleur choix pour désamorcer cette situation. Pour si peu, l’agitation de l’autre femme s’était exacerbée en une colère tangible et quelque chose de malsain en Victoria s’amuse même un peu de cette métamorphose.

Entre sa paranoïa et ses accusations – Drogue ! Hallucinogène ! – il n’était pas difficile de comprendre la peur sous-jacente qui animait Ollie. Elle ne veut pas admettre qu’elle est en train de perdre la tête, réalise Victoria, irritée.  Avec peu d’effort et le bon ton de voix, elle pourrait facilement empirer la situation, voire l’amener à passer aux mains : affirmer à voix haute qu’elle était cinglée aurait peut-être même été suffisant. Ce serait efficace, satisfaisant, et même si l’immobiliser après une agression physique aurait été très facile pour elle, Victoria se résonne et opte de ne pas suivre cette voie.

- Tu sais, le sexe est une motivation suffisante ; je t’assure que suis revenue uniquement pour te baiser. Répond-t-elle brutalement, du tac-au-tac, quand elle questionne la raison de sa présence. Les chances que cela arrive maintenant étaient complètement nulles et sa chambre d’hôtel à l’odeur de poussière humide et aux draps orange criards ne semblait plus si terrible. Après ce qui lui avait semblé être la meilleure nuit depuis des lustres, celle-ci était définitivement en voie de devenir la pire, et, en quelque sorte, cette vicissitude rendait la situation d’autant plus désagréable.

Un peu avant cela, dès qu’Ollie avait abordé le contenu de ses hallucinations, la mauvaise impression qui avait commencé sur sa langue un peu plus tôt était devenue comme une boule dans sa gorge. Elle continuait d’enfler, inconfortablement, jusqu’à ce que Victoria n’ait d’autre choix que de l’adresser.

- Tu parlais d’un leprechaun, commence-t-elle prudemment, et de d’autres horreurs… Toutes des créatures fantastiques … ?

Son visage, d’abord crispé par l’anticipation, se décompose, en fluctuation entre trouble, compréhension et culpabilité. En vérité, elle n’a même pas besoin d’attendre sa réponse. Sous le poids de cette réalisation terrible, sa tête bascule vers l’arrière et elle grommelle pour marquer sa soudaine palinodie : Ollie n’était pas folle. Certainement un peu trop réactive, mais ses accusations étaient, finalement, partiellement fondées.

D’une main, elle frotte sa tempe, ensuite son front, jusqu’à venir empoigner les cheveux au sommet de son crâne. Elle ferme les yeux pour momentanément s’écarter du conflit et réfléchir, puis, avec empressement, fouille dans la poche de sa veste. Elle en ressort son tube de baume à lèvres tandis que ses yeux las glissent sur Ollie. Dans ses yeux à elle, elle perçoit avec une sensibilité nouvelle l’ondoiement de la rage, de la panique et de la tristesse qui viennent creuser dans sa poitrine un gouffre de culpabilité.    

- As-tu utilisé mon… Victoria ne finit pas sa question et jure en italien. Tu m’as embrassé ce matin, conclut-elle finalement.  

À nouveau, sa main levée s’interpose entre elles tandis qu'elle avance et la contourne, en direction des fauteuils.  

- Assieds-toi. Réitère-t-elle plus doucement, en s'asseyant. Il faut qu’on parle.
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Mar 28 Jan - 18:20

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Ollie Blue

Ollie Blue
Ollie se figea immédiatement en entendant la réponse de Victoria. Le sexe, rien que le sexe, uniquement le sexe.

Comment oses-tu ?! Comment oses-tu venir ici et me dire en face que je ne suis qu’un jouet pour toi ? Comment peux-tu oser faire ça dans une situation pareille ?! Tu n'as donc aucun coeur ? Aucun respect d'autrui ? Aucune bienveillance ?!

La jeune femme était scandalisée. La haine bouillante laissa à nouveau place à une rage froide, glaciale, qui aurait pu faire peur à son interlocutrice si celle-ci n’était pas habituée aux périodes de crises. Ollie était incapable de maîtriser ses émotions et celles-ci semblaient s’amuser à jouer au yo-yo sans qu’aucun ordre de son fichu cerveau ne parvienne à les calmer.

Elle avait eu de l’espoir en Victoria, une espèce de joie sourde quand elle avait vu son numéro s’afficher sur l’écran de son portable : enfin une de ses conquêtes s’intéressait suffisamment à elle pour la rappeler. Même si la panique ne l’avait pas quittée, une pointe de bonheur avait percé en elle. Vic’ avait l’air gentille, elle serait peut-être la personne qui comblerait son vide affectif sur un plus long terme ? Mais cette phrase, assénée avec violence, brisait cette lueur d’espoir plus douloureusement que ne l’aurait fait un long silence. Et la tristesse cumulée à un orgueil blessé ne l’aiderait pas à se contrôler d’avantage.

Elle la fixait, ses yeux brillant de cette rage, et se contenta de répondre calmement à la question qu’elle lui posa :

-Oui, toutes. Des golems, des nains, des fées. Quelques trucs mignons mais pas mal de choses vraiments moches et effrayantes. Pourquoi ? Tu as soudainement une illumination divine quant à la raison de ces visions d’horreur ? Si c’est le cas, je t’en prie, fait m’en part !

Elle vit le visage de Victoria se décomposer lentement et sut immédiatement qu’elle avait tapé dans le mille et qu’elle ne s’était pas trompée. Elle avait raison depuis le début : Victoria était liée à son état. Elle ne devenait donc pas folle. Et tandis que son invitée perdait toute son assurance et sa contenance, Ollie poussa un long soupir de soulagement, semblable à celui qu’aurait poussé Atlas si l’on enlevait le monde de ses épaules. Elle n’allait pas finir comme sa mère, du moins pas tout de suite.

Mais ce soulagement laissa vite place à un nouveau mélange de rage, de peur panique et de tristesse.

Victoria était revenue chez elle et l’avait littéralement traitée de folle avant même de comprendre ou d’écouter ce qu’elle lui disait, elle ne la croyait pas, n’avait aucune confiance en elle alors qu’elle, elle s’était livrée corps et âme à la jeune femme. Et si réellement elle ne l’avait pas droguée, alors qu’est-ce qui avait bien pu causer ces visions apocalyptiques ? Tous ces faits et ces questionnements se mirent à tourner en boucle, l’oppressant presque autant que le doute sur sa santé mentale. Quand elle affirma qu’elle l’avait embrassée comme s’il s’agissait de la réponse universelle à tous leurs problèmes, Ollie se sentit encore plus perdue. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, ce qui lui arrivait. Elle était comme une enfant, et comme une enfant, elle s’assit quand Victoria le lui demanda, mais ne put s’empêcher de laisser des mots franchir la barrière de ses lèvres :

-Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Que veux-tu me dire ? Explique-moi ! J’ai besoin de comprendre ce qu’il m’arrive ! C’est permanent ? Comment je peux m’en débarrasser ? J’ai besoin de réponses Victoria ! Maintenant !
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Ven 31 Jan - 0:14

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Victoria Machiavel

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Elle s’offusque, mais sous sa furie, Victoria discerne la blessure affective qui lui ferait tourner de l’œil plus facilement que n’importe quelle hémorragie purulente. À quoi s’attendait-elle, après tout, en ramenant une inconnue rencontrée dans bar. Ce n’est pas comme si nous avions pris la peine de faire connaissance autrement que sous les draps ; si de son côté elle avait voulu autre chose que du sexe, elle ne l’avait certainement pas dit très fort hier, raisonne-t-elle, irritée, sans pour autant parvenir à taire l’empathie sournoise dont les grands coups laissaient sa poitrine douloureusement meurtrie. Elle qui se sentait déjà coupable de lui avoir accidentellement imposer cet aperçu de son monde, elle se retrouvait maintenant dans une tourmente d’émotions qu’elle rebutait et qu'elle n’aurait pas su exprimer autrement qu’avec frustration. Ainsi, elle se tait d’abord et soupire le temps d’ordonner ses idées.

Au moins, elle sent qu’Ollie est aussi en train de se calmer de son côté. Ou dans tous les cas, que son agitation s’apaise tandis que son indignation organise sa colère et sa peine.

- … Je voulais t’inviter à diner pour avoir la chance te connaitre un peu plus, avant, mais vu comme tu m’as accusée d’être une psychopathe avant de me dire bonjour, je me doute déjà que c’est un refus.

Avoue-t-elle finalement, son sourie un peu crispé, mais avec un écho humoristique au fond de la voix. Elle le dit d’abord pour diffuser la situation ; pour que l’éclat humide dans les yeux tristes d’Ollie cesse de lui refléter sa faute ; parce que c’était vrai et aussi, peut-être, pour se distraire un peu avant la lourde conversation en perspective.

Ensuite, Victoira laisse patiemment Ollie s’asseoir et enchaîner questions et revendications… Il faut dire que n’avait pas hâte de commencer à lui répondre, faute de savoir par où commencer. Clairement, Toria savait que la vérité allait paraître complètement folle, même après une journée sans le voile de l’ignorance.

- Premièrement, aucune drogue n’est est jeu.

Commence-t-elle d’une voix assurée.

- Et tu n’as rien halluciné.

Continue-t-elle avec une fébrilité envahissante qui, en fin de phrase, se manifeste presque comme une blague, presque comme une question. Elle finit par tourner les yeux, rire de dépit tout en ramenant sa main contre son front pour replacer sa contenance. Quand elle expire à nouveau, toutefois, c’est un encore un rire qui résonne, puis qui se transforme en une plainte se terminant en quelques mots grommelés en italien – quelque chose à propos d’amour et de paperasse.

Ollie aurait beau être impatiente et s’agiter, Victoria prend son temps. Elle la contemple comme si elle essayait de résoudre un casse-tête, ouvrant parfois la bouche pour continuer ses explications – poser une pièce du puzzle – avant de s’arrêter pour réfléchir à une meilleure solution.

C’était une position pour la moins délicate.  À vrai dire, le protocole en cas de dévoilement accidentel lui demanderait plutôt d’appeler immédiatement le QG plutôt que de continuer cette conversation. Leur manière de gérer la situation aurait été beaucoup plus agressive, avec des entrevues se rapprochant plutôt à des interrogatoires, une tentative d’enrôlement, ou sinon …
 
Le quartier général peut bien aller se faire foutre.
 
- Ok, se décide-t-elle enfin, nous sommes dans une situation déplaisante. Tu dois savoir que c’est absolument, complètement accidentel et que je n’ai jamais, jamais eu l’intention de te faire peur. Réitère-t-elle. Hier, je suis venue ici avec toi parce que tu m’attirais et c’est tout. Même chose pour ce soir. Et ce que tu as vécu aujourd'hui est une malencontreuse … Elle se ravise, puis reprend, prudemment, erreur de ma part. Je comptais partir discrètement ce matin et je ne m’attendais pas à ce que tu te lèves si tôt. Et je n’ai pas réalisé, quand tu m’as embrassée … Si j’avais réalisé …

Victoria sent qu’elle commence à s’emmêler les pinceaux, alors elle ferme les yeux, soupirant d’exaspération envers elle-même.  

- Je dois faire très attention à ce que je te dis, révèle-t-elle, parce que je ne veux pas te mettre dans une situation plus délicate encore, mais … Tu n’auras aucun effet secondaire à long terme. Rassure-t-elle finalement. Demain en te levant, tu ne verras plus rien de surnaturel.  

Elle aurait vraiment aimé que ces explications lui conviennent et qu’elle ne pose plus d’autres questions. Évidemment, la curiosité humaine était ce qu’elle est, elle se doutait que ce ne serait loin d’être suffisant. Mais si c’est elle qui pose les questions, au moins, j’aurai une meilleure idée de ce qu’elle est prête à entendre, résonne-t-elle.
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Dim 16 Fév - 21:30

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Avant même qu’Ollie n’ait eu le temps de s’asseoir, Victoria se permit de faire un trait d’humour qui lui donna envie de lui sauter à la gorge immédiatement. Comment pouvait-elle seulement oser la traiter de psychopathe, essayer de la séduire à nouveau et rire dans la même phrase et à cet instant précis ?! La jeune femme s’obligea à garder le contrôle d’elle-même, tout en la fusillant du regard.

Espèce de garce ! Non mais je rêve ?! Connasse ! Connasse ! Connasse !


Elle bouillonnait, tellement emplie d’une haine puissante qui ne se traduisait que par ses yeux brillants d’une lueur assassine. Mais elle savait que Victoria allait parler, ça se voyait dans son attitude. Elle pouvait voir les rouages de son cerveau se mettre en place, cherchant à ordonner ses idées, son discours, pour maîtriser ce qu’elle allait lui dire de A à Z. Certaines personnes font ça quand elles draguent et à force, Ollie était capable de déchiffrer ce genre de manœuvres. Alors elle s’arma de patience, arrêta de mitrailler l’intruse de question et s’assit en silence tout en continuant de la fixer.

Pendant qu’Olivia ruminait sa colère, la policière – si elle l’était vraiment, grommela quelques mots d’italiens qui ressemblaient à une étrange association de « Pour l’amour du ciel » et « Foutue paperasse » tout en cherchant ses mots et se ravisant de secondes en secondes.

Victoria se décida enfin à parler et Ollie poussa un double soupir de soulagement teinté d’énormément d’énervement. Elle avait osé la traiter de folle, d’hystérique, la dénigrer, la faire douter d’elle-même puis, enfin, la qualifier de psychopathe avant d’enfin admettre sa faute. Tout en la minimisant pour que la faute devienne une simple erreur. Elle avait du culot cette fille, et pas dans le bon sens du terme. Ollie avait vraiment l’art de tomber sous le charme des pires personnes possibles et elle s’en voulait pour ça : quand arriverait-elle enfin à trouver quelqu’un qui en vaille vraiment la peine, la traite avec respect et se soucie de ses sentiments ? Quelqu’un avec qui se poser, bruncher en pyjama le dimanche matin, aller au cinéma pour voir autre chose que des blockbuster nuls et se faire peloter, planifier de longues vacances au soleil, rencontrer des parents et, tant qu’à rêver, se constituer une vraie famille heureuse, unie. Mais le karma, l’univers, Dieu ou une autre entité intangible semblait en avoir décidé autrement. Elle détestait ça, ce sentiment profondément ancré au plus profond d’elle-même de ne pas en valoir la peine, de ne pas y avoir droit. Et Victoria venait de le lui renvoyer en pleine face, plus violemment encore que n’importe qui d’autre.

M’embrasser ? Comment m’embrasser aurait pu déclencher un truc pareil ?! Mais ça n’a aucun sens !

Victoria fit une pause et quand elle reprit, Ollie crut halluciner. Mais de quoi est-ce qu’elle lui parlait exactement ?! Et comment ça, temporaire ? Et surnaturel ?! Est-ce que leur nuit l’avait propulsée dans une de ces séries de sciences fiction où des agents du FBI traquent des extraterrestres et tentent de sauver le monde en faisant appel à leurs pouvoirs extrasensoriels ? Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?!

- Surnaturel ? Tu m’explique ça ? Et temporaire ? Qu’est-ce que c’est que tout se bordel ?! J’ai besoin de plus d’explications, tu me dois au moins ça !

Ollie s’était remise à élever la voix et prit un instant pour respirer profondément et se calmer. Elle devait rester posée, tant dans sa voix que dans ses gestes. Si Victoria était réellement en possession d’informations pareilles, elle ne les donnerait pas à quelqu’un qui montre des signes d’instabilité… A condition, évidemment, qu’elle ne soit pas elle-même en pleine crise psychotique. Mais pour des hallucinations collectives, il faut avoir été influencé au préalable et ça n’était pas le cas. Donc Victoria lui disait la vérité : elle l’avait embrassée, ce qui lui avait permis de voir temporairement des êtres surnaturels et allait s’estomper avec le temps. Elle avait besoin de plus de réponses parce que ces révélations amenaient plus de questions.

-Ok. Cette conversation va être très longue, alors je vais faire du café et on va toutes les deux se poser. Reste assise, j’arrive.

Elle alla dans la cuisine faire couler deux tasses de café noir et corsé, qu’elle posa sur la table basse devant une Victoria impassible. Elle en poussa une dans sa direction et prit une gorgée du sien, fermant les yeux et rassemblant rapidement les points d'interrogations qui fusaient dans sa tête.

-Tu ne bosses pas pour la police, ça me semble évident. Je veux savoir pour qui tu travailles. Et j’aimerais aussi comprendre comment un baiser a pu déclencher ces visions, parce que j’ai un peu de mal à saisir le concept jusqu’ici. Et qu’est-ce qui peut m’arriver si tes employeurs découvrent ce qu’il s’est passé ? Je pense qu’il serait appréciable que je sache à quoi m’attendre s’ils décident de se charger de mon cas.

Elle s’empara de sa tasse et en bu une grande gorgée, attendant les réponses à ses questions.
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Mer 19 Fév - 1:43

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Victoria Machiavel

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D’abord, Ollie est fâchée parce qu’elle aurait supposément essayé de la piégée avec de la drogue, mais, ensuite, elle reste fâchée quand Victoria révèle que son intention avait toujours été de coucher avec elle et rien d’autre. Cependant, quand elle sous-entend qu’elle n’aurait pas dit non à plus, elle est plus fâchée encore, comme si sa colère ne faisait que s’amplifier sans soustraire ce que chacune des trois versions alternatives amenait comme lot d’émotion.  Elle n’avait peut-être rien halluciné, mais Ollie est manifestement un peu folle quand même ; une bombe à retardement avec un filage particulièrement compliqué qui ne respecte pas la marche à suivre habituelle, et ce alors que Victoria est d’ordinaire une démineuse habile.  

Malgré sa hargne déchaînée, la curiosité d’Ollie ordonne ses pensées et la calme assez pour inciter Victoria à continuer leur conversation. C’est que cela lui ouvre une voie – aussi petite soit-elle – à travers ce dédale explosif… Et du moment que l’exploit devenait possible, Toria est prête à tenter sa chance. Il faut dire, après tout, qu’elle cherchait toujours activement cette force stimulante et excitante du défi à relever, peu importe la situation.

Quand Ollie propose du café, Victoria acquiesce, murmurant doucement qu’il s’agissait d’une bonne idée. Elle la regarde partir, pensive en parcourant simultanément ses options et la silhouette de l’autre femme.  À son retour, elle accueille la tasse avec un merci et un vague sourire reconnaissant, puis l’attrape pour humer le parfum corsé sans pour autant boire toute suite.

- Pour commencer, j’ai… véritablement fait partie de la police italienne pendant 5 ans, commence-t-elle simplement, et en ce moment, je travaille techniquement pour la police locale comme consultante.  

Tout en parlant, elle attrape son badge d’une main, tirant la chaine d’autour de son cou pour l’enlever et le jeter sur la table de salon. Sur la carte, il y a bien sa photo, mais elle était identifiée comme étant Olivia Amaro. Un sourie en coin prononcé grimpe malgré elle à la commissure de ses lèvres alors qu’elle désigne l’objet.  

- Contrairement à toute raison, je t’ai d’ailleurs donné mon vrai prénom, un peu à cause de tes beaux yeux, mais surtout parce que tu portes déjà celui que j’utilise comme couverture, se permet-elle de mentionner, manifestement amusée, je t’avoue que j’ai trouvé la coïncidence assez comique.

Ses lèvres étirées disparaissent derrière le rebord de la tasse, mais la courbe de ses yeux demeure souriante alors que ses iris dorées restent sur Ollie.  

- Par ailleurs, je suis techniquement encore détective, avec pour spécialité les cas impliquant des créatures fantastiques et des objets magiques, explique-t-elle avant de prendre une gorgée, puis avouer : autrement, mon organisation travaille occasionnellement en coopération avec Interpol quand il s’agit de trafic international, mais c’est vrai que ce n’est pas le cas cette fois-ci.

À nouveau, elle boit, puis repose la tasse sur la table. Jusqu’ici, Victoria s’était tenue plutôt droite sur son siège, mais elle se replace maintenant dans le fauteuil pour adopter une position plus décontractée, plus ouverte, mais pas moins confiante.

- Pour revenir aux créatures magiques : la plupart des mortels – moi y compris – ne pouvons pas les voir sans un petit coup de pouce magique… Certaines plantes, par exemple, ou les produits dérivés comme le lait de certaines espèces, peuvent nous aider à y voir plus clair.  

Pour la deuxième fois, elle sort le tube de baume à lèvre de sa poche, le montrant cette fois à l’autre femme. Le tube était ovale, transparent, sans étiquette, comme ceux qu’on retrouverait dans les foires artisanales. Victoria l’agite avec dépit, alors que ses lèvres se pincent et qu’elle désigne d’un haussement de sourcil le produit fautif.

- Ce baume est fabriqué à partir d’un tel dérivé… Tu peux t’imaginer que c’est beaucoup plus facile à trainer en mission qu’une pinte de lait magique, raille-t-elle. Je venais tout juste de l’appliquer quand tu m’as embrassée ce matin… Je n’ai jamais entendu dire qu’un baisser puisse partager ses propriétés, mais il faut dire que le nôtre était assez... Extensif.  

Ses yeux glissent vers ses lèvres et les siennes s’étirent. Victoria se penche, vaguement… Pour attraper de nouveau sa tasse de café, puis elle reprend sa position initiale.  

- Évidemment, certaines personnes – comme moi, et toi manifestement – sont plus sensibles que d’autres, explique-t-elle, merde, j’en connais qui auraient pu manger le tube au complet et ne rien voir de la journée.  

Elle boit, prenant son temps, à la fois pour savourer le gout fort du breuvage et pour réfléchir à ce qu’elle allait dire ensuite.

- Mes employeurs tiennent énormément à leur anonymat, commence-t-elle. Et ils le défendent agressivement, enchaine-t-elle, avant de prendre une nouvelle gorgée chaude, et ils ont des moyens assez intrusifs de faire taire, voire de faire carrément oublier les éléments compromettants.

Elle ne sourit plus et ses sourcils se haussent pour souligner la sériosité de ses propos.

- Je m’oppose globalement à cette approche et c’est la raison pour laquelle nous sommes en train de parler ; j’aurais déjà dû signaler l’incident, mais je pense qu’on peut trouver une alternative plus confortable… À moins, bien entendu, qu’oublier soit ce que tu préfères… Pose-t-elle, avant d’élaborer : je peux comprendre que ce secret ne soit pas facile à vivre pour tout le monde. C'est même du gros bon sens, si tu veux mon avis.

Tout ce qu’elle avait dit était entièrement vrai, mais soigneusement enligné de sorte à conclure sur la proposition suivante :

- J’ai mentionné que tu avais une certaine sensibilité… Pour cette raison, je pense que mes employeurs seraient tentés de te passer en entrevue si je leur donne la référence, et si cela t’intéresse, évidemment.

Elle jette un coup d’œil circulaire sur son salon, à la recherche d’indices – comme les livres et manuels, bingo – pour confirmer ce qu’elle avait déjà pu inférer depuis la veille au sujet de son statut social.

-Ils payent bien, logent bien et accordent souvent même des bourses pour les étudiants.
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Mar 25 Fév - 18:37

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Ollie était là, assise dans son canapé, interloquée. Cette fille venait-elle de lui proposer un emploi ?! Cette situation n’avait aucun sens, vraiment aucun sens.

Pour récapituler, elle avait ramené d’un bar londonien une enquêtrice sur des phénomènes liés aux créatures et objets magiques, qui bossait sous un nom d’emprunt en étant rattachée à la police italienne et collaborant occasionnellement avec Interpol. Cette fille bossait pour une organisation qui tenait visiblement à sa grande discrétion et elle venait quasiment de lui proposer un emploi en soulignant qu’ils l’aideraient financièrement. Tout cela n’avait aucun sens.

- J’avais une vie, certes imparfaite, mais une vie pleine de normalité en sens. Je suis étudiante, j’ai du mal à joindre les deux bouts, je viens d’une famille à problèmes mais c’est tellement courant que c’est normal. Et maintenant plus rien ne l’est. J’avais une vie, avant toi. Tu te rends compte de ça ?

Elle fit une courte pause et considéra la jeune femme qui se tenait en face d’elle, assise à son aise dans un des fauteuils défoncés du salon.

- Je fais des études scientifiques, elles m’apprennent la rigueur, l’exactitude et une certaine forme de certitudes qui sont alimentées par la science. Et maintenant tu débarques et tu m’annonces comme une fleur que les légendes de bonne femmes qui peuplent les récits oraux, les contes de fées et les histoires pour enfants sont réelles. Et puis, tranquillement, tu me proposes de travailler dans cet univers qui ne repose sur aucun fondement si ce n’est celui des mythes ? Après ce sera quoi ? Tu vas me dire que le noyau terrestre est l’Enfer biblique et que l’univers est une projection derrière laquelle se planque le Paradis ? Qu’il existe des administrations parallèles secrètes façon Men In Black pour ces créatures surnaturelles ? Qu’on a des liens avec les extra-terrestres ? Que les reptiliens existent ? Que le triangle des Bermudes est là pour qu’ils aient des terres ou vivre à découvert ? Que la Zone 51 est un endroit où on fait des recherches pour eux, d’un point de vue médical par exemple ? Dis-moi, je t’en prie ! Dis-moi donc quelles sont les autres certitudes que tu vas venir balayer parce que tu n’as pas eu assez de rigueur dans ton travail. Parce que tu as fauté. Parce que tu as, comme tu me l’as dit, commis une simple erreur ?

Olivia était calme désormais, bien que la colère pointât toujours dans sa voix. Mais ce sentiment était maintenant mêlé d’un jugement intense. Rien de tout cela n’aurait dû arriver si Victoria avait correctement fait son travail.

- Ce que je vois, c’est quelqu’un de trop orgueilleux pour admettre ce qu’il a fait. Tellement que, plutôt que de me présenter des excuses, tu me proposes de bosser pour ton organisation ? Et à quel prix ? Mon silence ? Une vie de mensonges ? L’impossibilité de nouer des relations durables avec des gens qui sont aveugles à cette réalité ? La possibilité de faire vivre à quelqu’un l’enfer de ce que j’ai vécu aujourd’hui ?

Elle vida sa tasse d’un trait et alluma une cigarette. Ollie fumait peu, en soirée généralement, mais là, c’était particulier. Elle alla ouvrir la fenêtre non sans se permettre une pique acide à Victoria en lui demandant si, aimant tant que ça le secret, son organisation risquait de débarquer sans prévenir dans son salon en défonçant tout sur son passage.

Elle devenait plus ironique, non sans décolérer. Mais c’était plus calme, moins visible. Elle était redevenue maîtresse d’elle-même et ça pouvait se ressentir.

- Mais dis-moi, Victoria, à quel point tu me méprises pour me proposer ça de la sorte ? Un regard dans mon appartement et tu te dis que je suis une proie facile ? Suffisamment désespérée pour accepter sans poser de questions ? Tu n’as donc jamais eu à te battre pour quoi que ce soit qui en vaille la peine ? Tu aimes choisir la voie facile ? Je t’en prie, explique-moi ce qui te fait croire que l’argument on te trouveras un chouette appartement et on te permettra de finir tes études sans devoir cumuler trois jobs, peut me faire sauter au plafond de joie ? Oh chouette ! Quel bonheur de rentrer dans une organisation mondiale ultra secrète et flippante sans exactement savoir à quoi m’attendre !  Vraiment ? Tu me crois stupide à ce point ? Je sais que tu ne me connais pas, mais quand même ? C’est réellement ce que je dégage ?

Elle fixait sur son hôte un regard intensément déçu. Certes, elle n’était pas quelqu’un d’outrancièrement confiant, mais elle n’était pas non plus une biche apeurée prise dans les feux d’une voiture. Elle avait vécu assez de choses pour se créer une carapace qui résistait assez bien aux épreuves, généralement. Elle savait encaisser assez bien les coups physiques comme psychologiques, rebondir sur pas mal de situations qui semblent désespérées. Elle gère une vie chaotique depuis longtemps, et l’attitude de Victoria semblait lui dire : non, tu n’es rien, tu ne sais pas y faire, nous on peut t’aider, viens, suis-nous. Et ça la rebutait tant ! Comment cette fille pouvait-elle se tenir là avec autant d’assurance ?  L’insulter sous son propre toit ? C’était incompréhensible.
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Dim 1 Mar - 3:25

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Elle écoute, elle est patiente, elle est impassible.

- Tu parles déjà au passé, souligne-t-elle, s’il te plait, ne me blâme pas si tu as déjà pris une décision… Parce que tu as toujours le choix de reprendre cette vie que tu viens de me décrire, rappelle-t-elle calmement.    

Ordonnant ses idées, Victoria s’apprête à répondre, au mieux de sa connaissance, aux multiples questions avec lesquelles Ollie l’assène, mais cette dernière enchaîne rapidement en adressant, cette fois, la question indirecte de son orgueil mal placé.  

La réponse immédiate de Victoria est de fermer les yeux, puis de mordre ses lèvres pour éviter de répondre quelque chose qui pourrait envenimer la conversation. Sans avoir un égo fragile, c’est vrai qu’elle était orgueilleuse. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cela lui cause problème : il n’y a pas si longtemps, Tullio et elle avait été en froid des semaines durant, partiellement à cause de ça. Ainsi, c’est une caractéristique dont elle est consciente et elle sait, à un certain degré, qu’elle doit travailler là-dessus.

Ce qui prédomine sur son orgueil, au moins, c’est son pragmatisme. Victoria est aussi une personne fondamentalement honnête, voire brutalement, et souvent, trop honnête. Dans la situation présente, d’ailleurs, elle est déjà bien engagée à lui dire uniquement la vérité au sujet des créatures magiques, alors, tant qu’à y être, elle pouvait bien être franche au sujet de la culpabilité qu’elle ressentait...  Sans oublier, évidemment, que ces vérités avouées ne pourraient que prouver à Ollie qu’elle avait eu un peu tort.

- Je suis désolée de t’avoir brusquée, commence-t-elle doucement, je suis désolée de ne pas avoir su que les effets de mon baume seraient transmissibles et de ne pas avoir pensé à cette possibilité, admet-elle, et je suis – surtout – sincèrement – désolée pour la journée horrible que tu viens de passer.

Elle pense chaque mot, toutefois, elle prend à nouveau une pause et mord à nouveau ses lèvres parce qu’il y a autre chose qu’elle doit ajouter si elle veut continuer dans sa résolution d’honnêteté.  

- En revanche… La locution adverbiale contradictoire s’infuse immanquablement entre elles, avant qu’elle reprenne avec vigueur :   je REFUSE de m’excuser parce que le monde dans lequel tu vivais jusqu’ici était un mensonge, coupe-t-elle enfin, avant de continuer, plus doucement, la science et la magie ne sont pas incompatibles, au contraire… Si rien d’autre, toute cette histoire ne pourra que t’ouvrir à une compréhension plus grande du monde que tu dis vouloir étudier avec rigueur.  

En terminant sa propre tasse de café, elle observe Ollie se lever pour aller fumer près de la fenêtre. Les émanations empyreumatiques étaient fortes, mais ne la dérangeaient pas ; elle était habitée à cette odeur sur Tullio, et, à l’occasion, il lui arrivait à elle aussi de fumer quand le contexte social s’y prêtait bien.  

En parallèle, pendant que l’autre femme commence sa cigarette, Victoria se lève à son tour en saisissant les deux tasses vides ; silencieuse, elle se faufile dans la cuisine pour les remplir, vidant ainsi la petite cafetière. Ensuite, en se rapprochant avec les deux tasses chaudes et fumantes, elle répond à sa pique en lui assurant, encore une fois, un rire crispé aux lèvres, qu’elle n’avait toujours pas contacté ses patrons.  

- Je te méprise ? Questionne-t-elle ensuite en citant ses mots. Simultanément, elle glisse précautionneusement la tasse remplie d’Ollie sur le cadre de la fenêtre à coté de laquelle elle fumait. Alors… Réfléchit-elle tout haut en exagérant son ton pondéré, j’ai couché avec toi hier, et je suis revenue te voir aujourd’hui, et, hum, maintenant, je suis en train de te proposer de venir travailler avec moi et de te voir souvent… Parce que je te méprise, évidemment ! Ironise-t-elle, pathologiquement incapable de répondre autrement que par l’humour. Assurément, c’est que j’adore m’entourer de personnes que je trouve horriblement désagréable ! Conclut-elle, un petit rire dans la voix et une lueur curieuse au fonds des yeux alors qu’elle guette sa réaction, espérant retrouver même le plus petit éclat de connivence entre elles.

- Je ne te connais pas beaucoup, certainement pas assez pour te mépriser, reprend-elle avec un peu plus sérieux, et toi, tu ne peux pas prétendre me connaitre beaucoup plus. D’ailleurs, tu n’as aucune idée des combats que j’ai menés et je te demande, s’il te plait, de mettre tes assomptions sur moi de côté… Et, je tacherai de faire de même à l’avenir, évidemment.  

Ollie est plus grande de quelques centimètres, ainsi Victoria doit lever les yeux pour les plonger les siens.  Elle est prudente, mais pas nerveuse ; calculatrice, mais bienveillante. La courbe de ses yeux est plutôt douce, celle de ses lèvres, chaleureuse.  

- Mais pour répondre à ta question : oui, s’il y a une voie facile, je pense qu’il faut savoir la prendre ; choisir la voie compliquée par vertu est un luxe que je ne peux pas me permettre. Ce serait, dans bien des cas, irresponsable et dangereux pour le bien commun.      

Il faut savoir tirer mérite des actes auxquels la nécessité nous contraint, réalise-t-elle en parlant, riant intérieurement de cette citation de circonstance. Je porte décidément bien mon nom de famille, pense-t-elle, avant de reprendre, avec tout son sérieux retrouvé.  

- Je suis simplement consciente de la précarité étudiante : travailler trop pour vivre avec des conditions misérables. Selon moi, c’est admirable, mais c’est aussi injuste. Par ailleurs, tu viens toi-même de dire que j’ai compliqué ta vie avec mon erreur : je t’offre donc de réparer cette faute en la simplifiant en retour. Si tu veux que je fasse cela autrement, tu peux tout simplement me le dire.

Sa propre tasse est très chaude, alors elle la dépose à côté de la sienne.

- Pour en revenir à toutes tes questions… Et d’ailleurs, sens-toi libre d’en poser autant que tu en veux avant de prendre une décision...

Plus tôt, Ollie en avait posées plusieurs et elles flottaient désormais en désordre à la surface de sa mémoire.  

- Notre quartier général n’a pas du tout la même tête que celui de Man In Black, mais l’idée est assez proche, en fait. Les extra-terrestres, en revanche : jamais entendu parler. Je n’ai aucune idée de ce qui se passe avec la Zone 51 non plus, mais elle n’a aucun lien avec mon employeur.

À défaut d’arriver à se les remémorer dans l’ordre dans lesquelles elles étaient sorties, Victoria progressant en suivant les thèmes et en enchaînant les questions qui revenaient à mesure où elle formulait ses réponses.    

- Ensuite, il existe plusieurs espèces de créatures reptiliennes-humanoïdes, mais elles ne sont pas au centre d’un gros complot… Mais il y a assurément plusieurs créatures magiques qui se cachent sous des traits humains et qui occupent des emplois importants autour de nous. Quand ils sont bien intégrés, ce n’est pas un problème. Et quand ça devient un problème, ben, ça devient mon boulot... Une partie de mon boulot, au moins  

Alors qu’elle parle, sa main vient retoucher le bord de sa tasse, encore trop brûlante pour qu’elle considère en prendre une gorgée. Libres, ses doigts papillonnent ensuite plutôt vers sa main à elle, posée là avec la cigarette entre ses jointures.  

- Sinon, le triangle des Bermudes est … Elle s’arrête, hésite, puis se ravise.  Il existe, dit-elle finalement, sans plus. Vaguement pressée de changer le sujet, en enchaîne rapidement sur le prochain thème qui lui revenait en mémoire : En ce qui concerne l’enfer et le paradis : aucune idée ! Rien de ce que j’ai pu voir confirme ou infirme leur existence. En revanche, j’ai une amie d’enfance qui a posé la question à une naïade et cette dernière semblait trouvé les croyances humaines… Amusantes… Personnellement, ça ne m’inspire pas à faire confiance à l’institution religieuse.

Elle est pensive, humidifiant ses lèvres alors que ses yeux passent lentement sur Ollie, puis de droite à gauche pour essayer de retrouver, aux coins de ses hémisphères cérébrales, les autres questions qui avaient été lancées dans le vide. Rien ne vient, alors elle ramène ses prunelles dorées contre le vert des siennes tandis que ses doigts, très lentement, s’approchent de la cigarette qu’elle était tentée de lui emprunter.
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