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Sam 3 Aoû - 17:00

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Des élèves avaient mentionné, pendant une période de travail en équipe – où ils socialisaient plus qu’autre chose, mais Victoria avait depuis longtemps passé le cap de l’indifférence sur ce plan – que les balles et raquettes de leur dernier cours d’éducation physique étaient poisseuses. Bien entendu, ils avaient dit cela en des mots moins raffinés qui impliquaient leur enseignant d’éducation physique et ses hypothétiques tendances masturbatoires... Elle était alors intervenue, avec son air sévère, pour leur demander d’être respectueux alors qu’elle se disait elle-même, avec un certain amusement, que leur théorie expliquerait au moins l’attitude coincée de son collègue civil. Elle ajoute, à la dernière minute, comme si elle venait de s’en souvenir, qu’ils devaient parler en français dans le cadre de ce cours de langue seconde.  

Aussitôt le cours terminé, elle passe un petit coup de téléphone au responsable des rapports et apprend que si les gymnases avaient été inspectés, ce n’était pas le cas des entrepôts sportifs… Elle envoie donc un texto à Xander pour lui proposer d’aller inspecter ces coins sombres et inexplorés de l’établissement.  

Là-bas, il fait noir et ça sent le plastique et le caoutchouc usé. La poussière, elle, se goute presque au fond du palais, même en respirant par le nez.  

- Tu penses qu’on va trouver un autre cadavre ? Victoria dit ça avec un rire qui roule au fond dans la voix, comme si toute cette situation ne l’avait pas irritée au plus haut point. À bout de nez, c’est peu probable, se rassure-t-elle en silence. À moins qu’il soit très, très frais... Elle agite sa lampe de poche autour d’eux, cherchant un interrupteur ou un indice, n’importe lequel croisera le halo en premier. Immanquablement, la prémisse de leur petite escapade lui rappelait la dernière qu’ils avaient faite ensemble, à la cave, quand ils avaient retrouvé le corps d’une jeune femme encore non identifiée. Elle se rappelle aussi qu’ils avaient parlé de Danaé et qu’elle-même s’était presque ouverte à propos de Nawar. Presque, avant d’être interrompue par la puanteur de la dépouille.

Depuis ce jour-là, il y avait eu du développement, d’ailleurs. Elle était moins stressée par son existence, déjà, mais pas moins fâchée par ce qui s’était passé… Et toujours incapable de se laisser approcher complètement par ces belles personnes qui soudainement sortaient de partout. Peut-être que si elle se laissait finalement en parler, elle pourrait se laisser aller à autre chose plus tard…    

- Du coup… Tu as pu régler tes problèmes de femmes-créatures-magiques ?

Amorce-t-elle doucement, en s'inventant une certaine nonchalance pour cacher la nervosité qui devrait sortir avant tout autre chose.  En paralèle, elle continue de regarder autour avec diligence, pointant finalement sa lampe torche sur un filet suspendu, chargé de ballons et de balles.

★ Inspecter l'équipement sportif  
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Ven 9 Aoû - 4:49

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le narrateur

le narrateur


Le halo lumineux dévoile à moitié des formes rondes dévorées par la noirceur.

Vous commencez à inspecter l'équipement sportif:

Il y a du rouge et du beige, mais aussi du vert, du jaune et de l’oranger. Juste des ballons de formes variées qui s’agglutinent en désordre, sans la moindre trace d’une anormalité évidente.

Il faudra continuer de chercher ; peut-être en regardant de plus près certains morceaux d’équipement ; certainement en s’enfonçant davantage dans l’entrepôt.
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Dim 25 Aoû - 18:10

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Il avait suffit d’un sms pour que je cesse de plier un “questionnaire” laissé là par un élève en forme de petite grenouille approximative pour fermer enfin mon bureau - les cours étaient terminés mais, ayant développé ce qu’on aurait pu appeler une conscience professionnelle, je restais toujours un peu après, au cas où. En à peine une minute je fermais à clef mon bureau, en deux de plus, j’avais rejoint Tori.

Elle avait déjà commencé, me faisant plisser les yeux face à son absence totale de peur, et son commentaire me tira une grimace. Les lieux puaient le renfermé, pas le sang, mais… Rien n’était sûr.

“Si jamais on trouve un cadavre, je te charge sur l’épaule et on est à Old Fyre en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “petit dragon boule à disco mangeur d’homme”.”, dis-je sur le ton de la plaisanterie, même si j’étais mortellement sérieux. Je lui tendis une paire de gants en latex et en enfilai une. “Tiens, enfile ça, ça protègera pas forcément des merdes magiques, mais on peut éviter une infection bien humaine.”

Je haussai un sourcil lorsque Victoria éclaira un filet de balles, et roulai des yeux en grimpant sur une chaise pour commencer à le vider, malgré l’odeur qui était tout sauf surnaturelle. Ce n’était pas le nettoyage qui les étouffait, de toute évidence, mais ça me permettait de réfléchir un peu.

“Hm… Ca se passe bien avec Lorelei, ou Dalia, donc je suppose que le problème est principalement avec Danaé. Quant aux… autres, disons que j’ai compris la leçon, c’est plus simple de juste dire que ma mère était chevalier, et que c’est ce qui m’a fait entrer à la rentrée dernière.”

Une manière assez nulle de régler le problème, mais ça se passait mieux comme ça et, au fond, j’avais l’habitude de cacher une partie de ce que j’étais. A bientôt 38 ans, j’avais assez de souvenirs de ce que j’aurais pu manger comme insulte à base de “tapette” pour les plus gentilles, pour savoir que c’était en la fermant qu’on vivait le plus tranquillement.

“Au fond, ça me change pas beaucoup. Y’a rien à part des bactéries, ici, on devrait fouiller une autre zone que les balles.”

Même à Tori, j’aurais pas vraiment été capable de parler de ma sexualité, comme ça, au débotté. Pas sans qu’elle pose de question, en tout cas.

“J’ai hâte de rentrer, même si je n’ai pas réellement eu le temps de m’installer. J’ai encore la moitié de mes affaires dans des cartons.”, avouai-je, avant de ranger quelques balles. “Plus au fond ?”

C’était discret, ma manière de me mettre devant Victoria alors qu’on avançait dans l’entrepôt. Mais bien présent, pas question qu’elle se fasse blesser si j’étais là. Je soupirai en fixant, au fond, un genre de panier avec des gilets multicolores, servant à définir des équipes lors des cours de sport, de toute évidence.

“Eclaire moi pendant que je fouille.”, histoire qu’elle ne se coupe pas sur n’importe quoi. “Et toi ? La dernière fois… Fin, on a pas eu trop le temps de se voir pour discuter, et maintenant, avec Elena...”

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Mar 17 Sep - 10:52

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
 

- Huhum, acquiesce-t-elle au sujet des infections, en saisissant le gant, jetant au passage un coup d’œil au bras qu’il avait blessé lors de leur dernière escapade. Quant aux menaces de se faire trainer de force hors de la mission, elles font tourner ses yeux en l’air et son rire, amer, dans sa gorge.

- Attention, je n’aurai aucun scrupule à frapper, mordre et grafigner si je ne suis pas d’accord. L’humour vibre dans sa gorge, mais quand elle entend ses propres mots, ils brulent contre ses tempes et dans sa gorge, si bien qu’elle retrousse légèrement les lèvres et le nez pour chasser l’asphyxiante pensée intrusive qui s’impose dans son esprit.  

Ce serait facile de se laisser sortir de force. Même si certains jours avec les jeunes étaient gratifiants, Victoria en avait sa claque de cette école. Cela faisait presque 10 mois maintenant, avec beaucoup de charge émotionnelle en prime. Entre accepter qu’elle ne reverrait sans doute jamais Olivia, se réconcilier avec Tullio, apprendre à propos d’Anya, l’arrivée d’Elana dans leur vie et, finalement, confronter Nawar… Elle était drainée. Tout de même, elle éprouvait une certaine résistante à l’idée d’abandonné une mission, d’autant plus qu’elle tirait probablement vers la fin.

L’esprit ailleurs, elle se tourne vaguement vers lui alors qu’il répond à sa question, émergeant de sa transe dans sa surprise.

- Dalia est une créature magique ? S’étonne-t-elle, incrédule.

Sa surprise passe rapidement, elle enregistre l’information et son expression ahurie fond rapidement en indifférence. Elle ne lui avait pas dit cela quand elle l’avait recrutée, malgré le très long voyage en voiture… Qu’importe, ça ne regardait qu’elle et Victoria pouvait comprendre la reluctance à vouloir exposer son statut. En contrepartie, elle l’avait dit à Xander, manifestement… Comme quoi, il n’était pas si effrayant que ça ; digne de confiance selon les petites demoiselles avec de durs secrets.  

Quand il propose d’aller observer autre chose, elle acquiesce, bouge, glisse sa lampe torche partout autour d’eux alors même qu’elle est à nouveau absorbée dans ses pensées. C’est qu’elle réfléchit encore à ce qu’il venait de dire, formulant finalement une réponse, en pesant bien ses mots.

- Comme quoi… Le problème n’a rien à voir avec le fait que ce sont des créatures, commence-t-elle, des gens avec qui on ne s’entend pas, ou qui font des choses qui nous blessent… Elle perd quand même ses mots, balbutie un peu, puis reprend, Humain, non-humain, le conflit… Il n’est pas en lien. Enfin, il est en lien. En lien avec l’individu…

Elle nage difficilement contre le courant d’un océan de choses à dire.

- C’est quelque chose que j’essaye d’accepter, moi aussi. Dit-elle, et bien qu’elle lâche l’amorce de sa confession dans un long souffle qui l’allège, elle se tend et sa poitrine se contracte, comme pour garder prisonnier l’aveu lourd qui ne demandait qu’à sortir enfin.  

- J’ai vécu une très mauvaise expérience avec un pair non-humain, moi aussi.

Sa gorge tremble et elle ne le regarde plus. Ses yeux font mine de se promener sur l’équipement, puis s’arrêtent enfin sur les raquettes de tennis qui étaient à l’origine des plaintes des élèves.


★ Inspecter des marques laissées par une manifestation reportée…
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Mar 17 Sep - 16:31

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le narrateur

le narrateur

Vous êtes en train d’inspecter les marques d’une manifestation reportée :

Les raquettes sont usées, mais toutes les tâches se révèlent à être de la saleté tout à fait ordinaire. En contrepartie, il suffit d’en bouger quelques-unes dans le bac pour entendre le bruit caractéristique d’un éclat de poterie qui bouge entre les manches et les cordes.

Au final, il n’y avait pas de fluides suspects, mais le fragment, qui s’avère d’ailleurs être le dernier manquant, est une trouvaille indispensable.

Grâce à cela, les chercheurs de l’Ordre affectés à la mission pourront bientôt élucider l’affaire.

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Mer 13 Nov - 18:46

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J’eus une grimace lorsque Victoria exprima sa surprise quant à la condition magique de Dalia. Dans un sens, “outer” quelqu’un n’avait jamais été mon intention. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de trouver ça dangereux… Surtout vu ce qu’elle était, mal employé, les ravages pouvaient être terribles...

“Attends, c’est pas quelque chose que tout le monde est sensé savoir, genre… Bon, désolé, j’aurais pas dû.”

Commencer à mettre ma prudence (paranoïa) de côté ? Pourquoi pas, je n’y étais pas encore prêt, mais je pouvais… Au moins la fermer et faire comme si, c’était déjà un début. Petit, mais bien là. A force de cesser de dire quelque chose, peut-être arrêterais-je de le penser, ressentir, de me sentir en danger. Moi, et mes proches.

Je fronçai les sourcils lorsque Victoria commença à balbutier, ralentissant mes mouvements. Est-ce qu’elle partait dans une leçon de vie maladroite ? Non, elle était plus douée que ça d’habitude. Ca cachait autre chose, et c’était peut-être plus important que n’importe quel bout de poterie ou lézard à facette que nous pourrions trouver.

“Hmm…? Un sale type est un sale type, et une raclure de bidet n’a pas besoin d’être une selkie pour être une raclure de bidet, mais…?”

Je cherchai son regard, mais elle me le refusait. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose qui me fit lui poser la main sur l’épaule, du bout des doigts, comme si je risquais d’abîmer quelque chose - peut-être avais-je simplement peur du rejet. Son aveu me mit une boule dans l’estomac, et, si je la laissai faire semblant de s’intéresser à des raquettes, ce ne fut que le temps de me décider sur la marche à suivre.

Aussi délicatement que j’en étais capable, je récupérai le morceau vert de ses mains, gardant au passage le contact en frôlant ses doigts des miens, et l’enroulai rapidement dans un mouchoir avant de le faire disparaître dans une de mes poches. Il n’était pas question de parler de ça, là, maintenant. Ce n’était ni le moment ni l’instant.

“Tori ?”, l’appelai-je en douceur, me plaçant face à elle.

J’hésitai, lui attrapai les mains. Enfin, “attraper” était un bien grand mot : je les soulevais avec les miennes, paumes vers le haut, ouvertes, pour sentir leur poids et leur température contre ma peau.

“Tori, s’il s’est passé quelque chose… Tu peux me le dire. Je t’aiderai, je te le promets, autant que je le peux.” La famille, ça servait à ça, après tout. “Si quelqu’un t’a fait du mal, que ce soit un humain ou autre chose… Ca n’a pas d’importance, je t’aiderai tout pareil.”

Je ne me sentais pas à l'aise, spécialement, j'avais encore une fois peur d'être ce pingouin maladroit sur la banquise, mais... Ca allait le faire.
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Mar 26 Nov - 12:17

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Victoria Machiavel

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Xander grimace, Victoria aussi ; il est gêné et elle est mal à l’aise. En d’autres circonstances, elle aurait pu se moquer avant de diffuser la situation en faisant s’envoler quelques éclats de rire, toutefois, la situation trop lourde la faisait s’enfoncer à des lieues de la légèreté prescrite avec son humour habituel.    

- C’est peut-être ouvertement dit dans son dossier, mais, tu sais, la communication au sein de l’Ordre …

Ça, c’était une autre irritation qui mériterait éventuellement d’être évacuée, toutefois, tout comme les plaisanteries volaient présentement trop haut au-dessus de sa tête, ses doléances administratives coulaient dans les tréfonds oubliés de ses priorités.

En ce moment, sa priorité, c’était sa respiration. Inspirer et expirer, déjà, mais surtout contrôler le rythme auquel elle le faisait afin de conserver son calme. En amorçant cette conversation sur la pointe des pieds, Victoria s’était sciemment tendu un piège duquel elle ne pourrait pas se tirer ; elle n’aurait plus d’autre choix que de se confier. Elle le savait, elle y était résignée, décidée, mais un grand coloris d’émotions submergeait maintenant tous ses sens et menaçait de la faire se fondre en torrents de larmes et de paroles incontrôlables. Or, elle se voulait calme.

- Je n’ai pas besoin d’aide, je… Je vais bien.

Ses murmures sont à peine audibles, voire un peu étouffés, mais clairement, Victoria aurait aussi bien pu crier pour dire qu’elle était calme. Et quand elle finit de dire ses mots, une brusque et forte inspiration se force une voie dans ses poumons, ensuite de quoi, elle retient son souffle de peur que l’expiration ressorte avec toute la violence de son sentiment.  Dans une tentative de se rasséréner, elle imagine la voix de sa mère, sauf que de penser au fait qu’elle ne l’entendra plus jamais de ses propres oreilles ne l’aide finalement pas du tout. Ses pensées voguent donc plutôt vers la mer et les vagues qui ondulent contre ses mollets, vers la texture de son pyjama préféré contre sa peau et vers le gout des pommes d’automne fraichement cueillies au verger ; elle s’imagine serrer le lapin de compagnie de son enfance contre son épaule, plonger ses mains dans les entrailles gluantes de courges pour les décorer, puis sentir l’odeur du musc après l’amour et goûter pour la première fois à du café à la noisette. En imaginant ses effluves, son souffle retrouve son rythme normal.

Elle se sent prête à parler, sauf que les mots restent bloqués dans sa gorge, et quand Xander soulève ses mains, elle se remet à trembler, se remet à inspirer fort et ferme les yeux pour recommencer son processus mental. Cette fois, c’est avec le rire de Lillian, l’odeur du cigare de son père et les lasagnes de Tullio.

- Oui, il s’est passé quelque chose…

Finit-elle par expirer en reprenant ses mots à lui, la suspension à la fin de sa phrase presque visible dans ses traits froncés.

Elle ne savait pas par où commencer.

- Il…

Pas par-là, se ravise-t-elle en retenant de justesse un sanglot.

- Je…Ne savais pas ce qu’il était quand… Quand je l’ai laissé entrer chez moi.

Son souffle est saccadé, avec une colère nouvelle et autodirigée ; c’est qu’elle commence salement à se taper sur les nerfs avec son mutisme partiel et ses demi-aveux. Soit, la colère organise son émoi, ainsi elle recommence après une grande inspiration tremblotante.

- Je pensais que c’était un chevalier comme nous et je l’ai laissé entrer chez moi…

Elle ne le regarde toujours pas, mais plutôt un point fixe dans le vide, comme pour garder son équilibre. En parallèle, elle reprend l’une de ses mains afin de la glisser dans l’ourlet de son chemisier et dévoiler, près de sa nuque, les marques de dents et de griffes bien cicatrisées, mais encore vives sur sa peau.  Est-ce qu’elle avait besoin d’expliquer le reste et lui dire qu’il y avait d’autres marques plus bas sur son corps ? Ou du moins, des sensations indélébiles qui revenaient parfois comme un frisson désagréable.

Victoria réfléchit et ses yeux chancellent vers lui, de même que sa posture, et ainsi s’envole le peu d’assurance qu’elle avait su trouver.  Elle couine, ravale ses émotions et respire.

- Ils m’ont dit qu’il ne pouvait pas se contrôler et que ma plainte ne pourrait pas être suivie.

À nouveau, elle est en colère.

- Et maintenant je le croise souvent et …

Elle n’est pas triste en soi, mais à nouveau, elle sanglote, s’étouffe et se tait, avec seulement la violence de sa respiration pour terminer son explication.
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Mer 18 Déc - 9:15

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Elle mentait. Elle n’allait pas bien, elle avait besoin d’aide. C’était criant, évident, et pourtant je n’avais pas le droit de la contredire, je le savais. Ca ne servait à rien de jeter à terre quelqu’un qui peinait à se relever, ce n’était pas comme ça qu’on donnait un coup de main et, si je connaissais la théorie, la pratique était une autre paire de manches. J’essayais juste de lui montrer que j’étais là, en lui prenant les mains, par exemple. Est-ce que ça aidait un peu ?

En tout cas, je ne savais pas si ça l’aidait ou non, mais ça la touchait, et elle ne cherchait pas à s’échapper de cette non-étreinte dont elle pouvait se libérer facilement. J’imaginais le pire pendant son silence, qu’elle confirma à demi-mot. Je sentis mon estomac se serrer, sous deux émotions distinctes. L’impuissance et la colère, l’une dirigée vers moi, l’autre vers ce “il” qui allait certainement se faire arracher les dents à coups de poings. Certes, il avait l’air d’être un truc magique, puissant certainement, mais ça n’avait pas d’importance.

Les deux grimpèrent progressivement, de concert, se mêlant à l’horreur, la haine de l’autre, l’ennemi… Puis la colère explosa lorsqu’elle me dévoila ses marques. Froid, silencieuse, le regard qui se fermait et qui signifiait qu’à présent, c’était un homme mort. Ca prendrait le temps qu’il faudrait, mais je la mettrais en sécurité puis j’irais m’occuper de cette raclure de cuvette.

Lorsqu’elle releva les yeux vers moi, je ne pus que la fixer et attraper délicatement la main qu’elle avait gardée sur sa chemise pour lui faire comprendre que je n’avais pas besoin d’en voir plus, si elle souhaitait arrêter, bouleversé de… Je savais que c’était égotique de regretter de n’avoir pu être là pour faire quelque chose, d’avoir envie de la protéger rétrospectivement. Elle n’avait pas besoin de s’exposer plus, en tout cas, et j’ouvris simplement un bras pour lui proposer de venir s’y installer.

Puis j’eus une nouvelle bouffée de colère contre l’Ordre. Je m’étais peut-être trompé à leur égard en les pensant responsables de la disparition de ma mère, mais là, ils venaient de salir un peu plus leur blason. A part mon mépris, ils ne méritaient rien. Que pouvais-je lui dire, que c’était déjà très courageux d’avoir porté plainte ? Si c’était pour se faire ignorer… Ca voulait simplement dire qu’il faudrait faire justice soi-même. S’ils ne faisaient rien, à part leur casser méthodiquement la gueule en avançant que c’était pas ma faute, mais leur connerie qui était responsable de leur état.

“Foutaises.”, grondai-je bassement.

Et quand bien même le connard ne pouvait pas se contrôler, l’Ordre laissait vagabonder des individus dangereux ? Je pouvais peut-être l’aider à porter plainte contre… Je ne savais même pas qui, les responsables, peut-être que ça l’aiderait. Mais ça ne changeait rien… Et comme pour m’achever, elle m’annonça qu’il rôdait encore autour d’elle, à portée, non satisfait de l’avoir brutalisée.

Je ne contrôlai pas mes bras qui se refermèrent sur elle par réflexe, comme pour la protéger, répondre à sa détresse.

“Dis moi qui c’est. Et je te promets, je m’assurerai qu’il ne soit plus jamais en état ni de recommencer, ni de tourner autour de toi à nouveau. Je suis désolé, Tori… ”

Je lui embrassai doucement le front, maladroit, et posai mon menton sur son crâne. Là, dans mes bras, personne ne pourrait l’atteindre. C’est ce que j’aurais aimé lui faire passer comme sensation, en tout cas.

“Tu confirme que l’Ordre est dirigé par une bande de cons. Et s’ils ne peuvent rien faire… Je peux m’en occuper. Pas grave si ça a des conséquences, après tout, je suis qu’un connard de chasseur.”

Autant s’en servir, non ? Même si mon point de vue avait évolué, dans certains cas, ça ne me gênait pas de revenir à mon ancien caractère, exceptionnellement. Peut-être que ça non plus, ça ne serait pas considéré comme ma faute.

Mais pour le moment, il fallait gérer le plus urgent : l’éloigner du danger. Comment réussissait-elle à bosser sans arrêter de voir son violeur ? La réponse la plus logique était de partir, vu qu’il ne semblait pas avoir au moins la décence d’au moins ne plus se montrer. Ca devait l’éclater, de la mettre dans cet état et de pouvoir se planquer derrière un “c’était pas ma faute voyons”.

“On rentre ? A Old Fyre. Je peux prendre des billets pour le premier avion possible.”
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Sam 1 Fév - 3:01

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Victoria Machiavel

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Xander est en colère et celle-ci irradiait de lui comme une houle irisée et brulante. Évidemment, elle n’est pas dirigée contre Victoria qui est plutôt située dans l’œil calme et chaud de son orage. Ses bras ouverts l’appellent comme un phare dans la tempête, mais elle résiste, retenue par la certitude que l’embrasser reviendrait à fondre en larmes. Elles couleraient à flot et son naufrage serait irréparable, ainsi elle préfère préserver la relative stabilité qui lui permet de garder la tête hors de l’eau.

En contrepartie, elle serre sa main comme une bouée de sauvetage et cela l’aide à respirer un peu mieux. Après plusieurs longues respirations, elle parvient même à se calmer un peu plus, assez pour réaliser l’étendue de sa détresse à lui… Mais pas assez pour voir venir l’étreinte forcée après toute la latitude qu’il lui avait laissé jusqu’ici.

Ainsi, quand il la prend dans ses bras, il la prend également par surprise. Plutôt que de fondre comme elle l’avait anticipé quelques secondes auparavant, elle se crispe, son corps se raidissant pour mieux contenir la vague impétueuse d’émotions qui lui monte à la gorge. Elle tremble, mais elle n’essaye pas de s’écarter. Au contraire, ses mains se serrent contre ses vêtements, se crispant et s’agrippant avec force pour éviter de perdre l’équilibre.

Il veut la défendre et sa tête secoue de façon erratique sans qu’elle parvienne à parler, puis, quand il critique l’Ordre, elle hoche d’abord, puis secoue à nouveau.

- Non. Je… Je n’ai pas besoin...

Commence-t-elle, fébrile, mais ses paroles se perdent dans un hoquet qu’elle tait en retenant son souffle. L’abcès ayant finalement été crevé et le pus étant sorti, il était grand temps de se ressaisir, d’autant plus que ses bras dans lesquels elle commençait à se détendre étaient finalement assez réconfortants. Ainsi, elle s’abandonne dans l’étreinte et ses bras à elle glissent autour de lui, un autour de son torse, l’autre derrière son cou pour mieux lover son crane sous son menton.

De son coté, il était toujours agité. Victoria sentait toujours sa colère, atténuée seulement par la délicatesse avec laquelle il la tenait, comme une petite chose fragile qui risquait de se briser ; l’inquiéter n’avait jamais été son intention et l’idée que ces aveux le suivent et l’amènent à la violence était un problème. Elle qui pourtant n’avait jamais été gênée d’être une femme qui dérange, n’aimait pas du tout l’idée d’être à la source d’autant de préoccupations.

Au bout d’un long moment, Victoria s’écarte donc, quoique sans briser complètement l’accolade. Elle prend une grande inspiration contrôlée avant que ne s’impose une seconde, hors de son contrôle, puis elle prend finalement la parole.

- Je ne veux pas que tu livres mes batailles à ma place.

Commence-t-elle doucement, susurrant ses mots avec une paisible finalité.

- Et je ne peux pas abandonner mon job, et je ne peux pas partir maintenant, pose-t-elle ensuite, avant de continuer entre ses dents : Et je ne peux surtout pas le laisser avoir ce pouvoir sur ma vie.

Conclut-elle, avec l’éclat nouveau d’une colère calme. En vérité, jusqu’ici elle n’avait pas eu très envie de livrer ses propres batailles non plus, mais elle le ferait… Éventuellement.

Bientôt.
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