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Le feu sauvage de l'amour

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Mer 29 Avr - 9:46

★★★★
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Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Elle acquiesce.

Cy pourra éventuellement distraire leurs cibles, d’une façon ou d’une autre, pendant qu’elle installe le matériel d’audio surveillance. Ce n’était pas pressant aujourd’hui, cela dit : en assumant que les cabines sont toutes construites de la même façon, Victoira voudrait d’abord prendre le temps de trouver la configuration optimale dans leur propre cabine afin de pouvoir le refaire le plus efficacement possible dans la leur. Ça donnerait aussi le temps à Cy de se rapprocher des deux hommes et de construire un prétexte solide pour les éloigner pendant le temps nécessaire. Idéalement, le tout serait mis en place dès le lendemain, mais l’important demeure que ce soit bien fait, quitte à attendre le moment opportun un peu plus longtemps.  

Entre les sacs qui se vident, s’emplissent les détails de leurs plans. Ainsi, l’heure passe vite et bientôt, ils se retrouvent assis sous les lumières colorées du crépuscule, avec l’odeur fraîche des sapins et la mélodie du feu qui crépite.

Quand ils présentent leur couple, puis quand leurs cibles le font, chacun avec son lot de mensonges et de prétentions, Victoria se demande, cynique, ce que les six autres duos peuvent bien avoir de sordide à cacher. En façade, on retrouve donc ; les nouveaux parents qui avaient fait l’éternelle erreur de faire un enfant pour essayer de sauver leur couple ; à l’opposé, une femme voulant un bébé alors que sa partenaire, non ; un homme-enfant ingrat et autoritaire prenant pour acquis sa femme-mère clairement trop douce et trop bonne pour lui ; un duo farfelu et coloré qui laissait ouvertement entendre des paraphilies aussi originales qu’incompatibles et qui eut tôt fait de rendre tout le monde un peu mal à l’aise ; un vieux couple ayant perdu sa flamme et, finalement, à l’opposé, un jeune couple – codépendant, à en juger comment ils étaient presque assis un sur l’autre – venu avec la prétention d’éviter les problèmes éventuels avant même qu’ils ne surviennent.

Tous, sans exception, lui rappel pourquoi elle ne donne pas dans les relations traditionnelles, mais le dernier couple en particulier lui semble vomir une nativité candide qui l’amuse autant qu’elle ne la dégoûte : a un moment particulièrement puant, Victoria se retrouve même à devoir enfouir son nez contre l’épaule de Cy pour cacher le sourire presque méchant qu’elle est de moins en moins capable de réprimer. Plus tard, quand ils se retrouveront seuls, elle se moquera en précisant – avec justesse, ce qu’elle ne saura jamais – que ce sera le premier couple à se séparer après la thérapie.

Somme toute, la soirée se passe bien. Après les amoureux, ce sont les animateurs qui se présentent et qui expliquent les règles de vie du camp, puis qui parlent des activités du lendemain : petit déjeuner et introduction au yoga de couple en matinée, puis une première course d’orientation pour se familiariser avec les ères du camp et enfin un atelier de cuisine en plein air avant la première séance de thérapie de groupe en soirée. Une activité brise-glace plus tard, un silence fermé s’installe au sein du groupe d'inconnus, et on leur donne enfin congé.    

Dans le ciel sauvage, les étoiles sont éblouissantes et suffisent à éclairer la voie du retour. Sur le lit, Victoria s’étale enfin avec lourdeur, drainée plus qu’elle ne l’avait anticipé au terme de cette première soirée de camp.  À travers un soupir qui se mue en bâillement, momentanément, son corps s’arque et s’allonge, comme pour redistribuer le peu d’énergie qui lui reste du bout pointé de ses pieds jusqu’aux extrémités tendues de ses doigts. Ses yeux s’ouvrent en même temps que se termine son profond étirement et elle toise Cy avec l’ombre naissante d’un sourire las, avant de se redresser pour attraper la camisole qu’elle porterait, avec sa petite culotte, en guise de pyjama. Elle attrape aussi la flasque, cachée en dessous, de laquelle elle prend une gorgée, puis qu’elle tend au blond avant d’entreprendre son changement de tenue.
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Dim 24 Mai - 7:26

★★★★
Points : 50
Messages : 144
Cy Thorne

Cy Thorne
- Je ne peux pas porter ça.

Il se tient devant l’armoire, les sourcils très froncés, son t-shirt de pyjama encore sur les épaules -noir, toujours, éternellement, constellé de trous suspicieusement ressemblants à des marques de crocs- et aux fesses… Une paire de leggings. Des fleurs s’étalent, multicolores, sur toutes ses jambes. Des corolles rouges, jaunes, roses habillent les deux tiges qui lui servent à marcher.
Il bouge son poids de droite à gauche, mal à l’aise, la main qui ne cesse d’essayer de recoiffer ses cheveux qui n’en ont pas besoin. Nouveau changement d’appuis. Il observe ses genoux. Il ronfle de dédain, très audiblement.

- Sérieusement, je ne peux pas.

Voilà que Cy se retourne maintenant pour fixer du regard Victoria et bien lui faire comprendre qu’il n’est pas d’accord avec la situation. C’est comme si un orage grondait au fond de ses yeux et au bout de ses lèvres.
Le matin annonçait pourtant de bonnes choses : il s’était réveillé assez tôt pour se sortir du lit avant le lever de soleil et le regarder depuis l’entrée de leur bungalow, assis par terre, un verre d’eau fraîche dans les mains. Il avait pris le temps de digérer la soirée précédente et l’idiot tour de table des non moins imbéciles couples qu’ils allaient côtoyer. Il avait même fait l’effort de ne pas ruminer sur leur activité de théatre d’improvisation supposée les rapprocher des autres duos d’abrutis.
Mais ce bon départ avait été pour rien, puisque le planning était formel et qu’il comprenait du yoga.
Du yoga.
Du. YOGA.
Est-ce qu’il avait une tête à faire du yoga ? Est-ce qu’il avait un corps de sportif de canapé, du genre à toucher ses pieds devant la télé pendant dix minutes tous les matins ? Non. Il était fait pour courir dans les montagnes, pour soulever des poids, pour escalader des amplis tel un majestueux bouquetin des sommets enneigés, un micro en main et vêtu uniquement d’un pantalon de cuir -noir, oui, encore.
Pas… Pas… Ca.

- En plus…

Ses mains lâchent enfin ses cheveux et il vient rageusement pointer les dessins floraux sur ses cuisses par ailleurs fort joliment moulées dans le vêtement. S’il s’est rendu compte qu’il a des fesses tout à fait appétissantes là dedans, il refuse d’y penser.

- … elles sont pas normales ces fleurs. Pourquoi est-ce qu’ils ont dessiné ça comme ça ? On dirait un mélange entre un coeur-de-Marie et un amaryllis ! Y’a rien qui va ! C’est comme faire un gribouillis de coquelicot mélangé avec un hibiscus !

C’est peut-être un sujet d’outrage particulier, mais ça ne l'empêche pas d’être choqué par tant d’insouciance florale. Il est certain que si sa mère voyait ça, elle serait mortifiée. Il ne peut pas la décevoir. Pas pour un moule-boule et des étirements glorifiés.

- Je préfère encore prétendre que j’ai un rhume.

Et maintenant, il croise les bras sur son torse, l’air plus boudeur que renfermé. C’est son dernier mot sur la question. Et il sait parfaitement que Victoria le forcera quand même à porter cette ignominie qui ferait faire des crises cardiaques à n’importe quel bon fleuriste.
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Jeu 23 Juil - 2:34

★★★★
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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Il y a des étoiles dans ses yeux et des fleurs sous ses doigts.

Tranquille, Victoria flatte les pétales doux des asters qui, au bord de la fenêtre semi-ensoleillée, s’étaient ouverts en un joli duvet mauve. Elles étaient assurément plus jolies que les motifs rouges, jaunes et roses qui fleurissaient sur les jambes de Cy, mais elles allaient plutôt bien avec les couleurs plus délicates des nénufars désaturés et des lotus délicats qui nageaient sur les siennes.  

- Tu peux y aller nu à la place, si tu veux, offre-t-elle avec l’éclat hilare de la dérision.

Sauf que non, il ne pouvait pas vraiment y aller nu, ou même en caleçon, et il finit bel et bien en chien tête en bas à ses côtés, avec les amaryllis mutantes qui éclosent joliment sur ses fesses quand elles se retrouvent exposées en l’air. Fort heureusement pour lui, le yoga, c’est dur, et les autres participants sont beaucoup trop absorbés par la brûlure de leurs propres jambes pour penser à commenter sur le revêtement moulé autour de celles du blond. Même Victoria, pourtant une habituée du yoga, ne prend pas la peine de rire, trop absorbée par ce moment de bienêtre qui lui appartenait à elle-seule. Cependant, quand ils commencent les asanas de couple et que ses doigts caressent, cette fois, les fleurs de tissus, elle sourit malgré elle avec autant de malice que de compassion, avant de venir fixer le sol comme l’exige la position dans laquelle les moniteurs les avaient guidés.    

Si la course d’orientation avait pu lui sembler opportune pour aller installer les micros chez leurs voisins, l’itinéraire plutôt court et en proximité du camp avorte malheureusement cette idée. Ce matin-là, le premier baiser qu’elle pose sur la joue de Cy, alors qu’ils regardent la carte, vient donc avec ce murmure qui lui signale qu’ils devront attendre une autre opportunité. Plus tard, un rire vibrant au creux de la gorge et un gloussement au bord des lèvres, le second baiser répond seulement à une grognerie misanthrope qu’elle trouve particulièrement amusante.

Quand les animateurs proposent de jumeler les couples, Victoria parcourt nonchalamment le groupe des yeux de sorte à croiser le regard du mari – David – avec qui elle échange un petit sourire qui marque leur accord tacite. C’est surtout de lui qu’elle essaye de se rapprocher, laissant leur vraie cible – Carson – se réchauffer plus doucement à leur approche. Les autres couples, découvre-t-elle pendant la course, ne les impressionnaient pas eux non plus et les moqueries échangées deviennent cette base sur laquelle construire l’esquisse d’une camaraderie qui rendrait leur séjour plus agréable... Au moins en apparence. Victoria échange encore des regards railleurs avec eux, pendant l'atelier de cuisine, sans jamais arrêter de couper ses légumes alors qu’explose une première dispute entre les farfelus qui glissent des mots japonais mal prononcés dans leurs exclamations animées.  

- Tout va bien mon amour ?

Murmure-t-elle plus tard à Cy en glissant ses doigts autour de son oreille pour y replacer une mèche de cheveux... Alors qu’elle est assise sur ses genoux. Apparemment, passer du temps en contact physique étroit, à se regarder dans les yeux pendant qu’on leur demandait de penser à tel ou tel moment de leur relation, avait quelque chose de thérapeutique… Ce qui était évidemment difficile pour eux d'essayer avec sérieux en considérant qu’ils n’avaient jamais vraiment été en couple. Ses sourires sont donc toujours un peu narquois et désabusés, ce qu’elle maquille au mieux en tendresse en roulant son front contre le sien, ou encore en venant enfouir son menton dans le creux de son épaule pour s’empêcher de rire quand l’absurdité de toute leur situation, à laquelle ils ont amplement le temps de réfléchir pendant l’heure que dure l'exercice, devient insoutenable.  
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Dim 17 Jan - 12:06

★★★★
Points : 50
Messages : 144
Cy Thorne

Cy Thorne
- NU ?!

Si l’objectif avait été de le voir devenir tout rouge et éructer le mot avec tout l'embarrassement du monde, Victoria peut crier victoire. C ‘est exactement ce qu’il se passe : il décroise ses bras, se lève sur ses ergots et de sa plus belle voix qui porte, il beugle. Pour ce que ça vaut, il est tout à fait évident qu’aucune des deux options n’est à son goût.

Ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas de fleurs hybrides immondes sur l’arrière-train lorsque vient l’heure tant redoutée du yoga. Heureusement pour tout le monde, il se retrouve vite trop concentré à se mettre en position et à les tenir pour laisser échapper un flot ininterrompu de récriminations, pour le plus grand bonheur de tout le monde.
Son silence n’est pas aussi apaisant pour le reste des activités. La course d’orientation est une démonstration magistrale de sa capacité à jurer dans sa barbe de trois-à-cinq-jours sans se faire spécialement entendre. Il n’y a que le son mélodique, presque hypnotisant, de paroles étouffées qui s’entend qui est à moins de deux pas de lui, et s’il ne les lance pas tout haut ce n’est qu’histoire de ne pas totalement faire fuir leur couple-cible. Qui a l’air de bien trop s’entendre avec sa collègue, d’ailleurs. Ils échangent des remarques piquantes sur les autres participants au séminaire et assez vite, le dédain partagé a l’air de les lier. Tant mieux. Ce sera toujours ça de pris pour le reste des opérations.
Quand au cours de cuisine… Il a l’avantage d’impliquer suffisamment de choses dangereuses de type flammes et couteaux pour que Cy se coupe le pouce et ne manque de renverser deux casseroles sur ses jambes, ce qui lui permet d’échapper de bons feulements de rage bien sentis. Il arrive même à faire sursauter les deux collés niaiseux d’un perkele au volume sonore particulièrement élevé.
Bref, il n’est pas en joie.

Et le prochain exercice débile demande qu’ils passent une heure entière à se tripoter pour la galerie. Ce n’est pas que ce soit spécialement désagréable, dans l’absolu, c’est simplement qu’il ne le veut pas. Et qu’il n’a pas le choix. Et que cette combinaison de sentiments est un peu trop familière, un peu trop désagréable pour lui.
Mais il fait de son mieux, pousse du nez sur la joue de Victoria, balade ses mains sur ses genoux, l’entoure de ses bras sans réfléchir du tout à la première fois où ils se sont dit je t’aime -puisqu’elle n’existe pas.

- Non. Rien ne va.

C’est clair et sincère. Il rajuste son assise, se glisse mieux pour qu’elle voie son visage, son air parfaitement sérieux. Il ne va pas bien.
Mais il a l’idée du siècle pour aller mieux.

- Aie confiance en moi.

Il reste théoriquement dix minutes à leur activité mais il n’a même pas envie de savoir quel sera le souvenir qu’ils seront supposés se remémorer pendant ce temps. Il en a marre.
Il se lève donc. Bras sous les cuisses et dans le dos de Victoria, il se hisse sur ses pieds en l’entrainant avec lui façon porter de mariée en bonne et due forme, puis balance son plus merveilleux sourire de showman au reste du groupe rendu immobile par son geste.

- Urgence de couple !

Voilà, ils devront se contenter de ça parce qu’il est déjà parti à cavaler dans les bois là, chargé de l’autre Chevalier, hurlant de rire simplement parce qu’ils ont réussi à s’échapper. Ce n’est pas l’idée du siècle pour garder son souffle mais il s’en fout, ce n’est pas comme si l’endroit où il voulait se carapater en bonne compagnie était très loin.

Il est même là.

Juuuste là.
C’est un ruisseau qui court entre les arbres, qui a l’air parfaitement gelé, et devant lequel il repose Victoria sur ses pieds avant d’enlever son t-shirt.

- RHAAA.

Belle imitation du caribou en rut monsieur Thorne. Vraiment, c’est très ressemblant.

- J’en peux plus de ces…. RHAAA. Juste RHAAA.

Et ses chaussures de voler jusqu’au t-shirt, suivies par son pantalon. Si sa collègue voulait le voir à poil, il a l’air d’un coup décidé à lui donner le spectacle attendu même s’il finit par s’arrêter pour la regarder avec beaucoup de sérieux.

- Le dernier entièrement dans l’eau a perdu.

Peut-être qu’elle suivra, peut-être pas, il s’en fiche. Il est trop occupé à envoyer valser ses sous-vêtements et à glapir en mettant les pieds dans l’eau, visiblement.
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Mar 19 Jan - 17:41

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Aie confiance en moi, et Victoria veut bien essayer, ce qui ne l’empêche pas de pousser un glapissement strident quand son partenaire la soulève soudainement pour l’entrainer dans les bois. Déstabilisée, ses bras s’étaient enroulés autour de ses épaules et bien vite elle s’était retrouvée à s’esclaffer à son tour pour laisser dans leur fuite cette nuée d’échos limpides qui laisse coïts et ébahis les moniteurs, et envieux au moins la moitié des couples.

Nu, s’était-il offusqué avec véhémence, et pourtant, c’est bel et bien nu qu’il finit la journée, et de son propre chef de surcroit ; Victoria ne comprend pas ce qui vient de passer et, en vérité, elle n’aurait jamais cru Cy capable d’un tel acte, mais cette spontanéité, ainsi que son manque de pudeur, sont des traits qu’elle trouve aussi rafraichissants que l’eau glacée qui coule dans le ruisseau. Il s’était déshabillé à River Stone High aussi, réalise-t-elle ensuite, sans que le parallèle n’affecte l’allégresse pétillante de la découverte.

- Je ne sais pas comment ça va aider notre mission, glousse-t-elle pour au moins insinuer un soupçon de professionnalisme, même si elle est déjà en train de se déshabiller de son côté. Ainsi, tout s’effeuille et s’éparpille : les chaussures d’abord, puis le haut, puis le reste.

Il est froid, le ruisseau, sur ses mollets, et Victoria ne trouve pas mieux à faire pour se distraire du choc thermique que de sautiller en riant autour du blond. Elle se penche ensuite pour mettre les mains dans l’eau et humidifier sa peau, avant de relever les yeux sur le profil dénudé de son collègue. Si elle s’attarde un moment sur ce qu’elle peut voir, avec ce sourire mutin qui monte sur ses joues à mesure que son regard longe ses cuisses blanches, c’est pour ensuite trouver ses yeux, lui accorder un clin d’œil de chat, puis mieux le surprendre en l’éclaboussant soudainement avec une grande vague battue avec la paume.

Il y a des étincelles et des gouttes d’eau, des bulles amusées et des éclats hilares. À défaut d’avoir des souvenirs desquels se remémorer au cours de l’exercice, l’étrange impulsion de monsieur Thorne aura au moins le mérite de leur en créer. En effet, Victoria n’oubliera pas de sitôt l’euphorie qui la gagne tandis qu’elle lyre, rit et hisse tout à la fois, qu’ils se chamaillent comme des enfants heureux, s’arrosant et s’attrapant pour mieux s’entrainer dans l’eau glacée.

Tout ça se passe très vite, puis il y a une pause. Un instant plus tôt, elle l’avait aspergé et tiré vers elle pour éviter qu’il riposte, et maintenant, ses bras se lacent autour de son cou pendant que le temps semble retenir son souffle. C’est dans un moment enceint d’une vive lenteur — alors que ses doigts s’emmêlent dans ses cheveux et que ses yeux dorés s'alourdissent sous ses cils — que les autres arrivent; il y a des oh! des ah!, des protestations, des encouragements, et Victoria lève les yeux juste à temps pour voir une bedaine qui se découvre, un pantalon qui s’enlève et une brassière qui vole. Trop vite, ils se retrouvent entourés de seins, de fesses et d’appareils génitaux qui s’agitent dans tous les sens sous les regards désemparés des moniteurs et de deux ou trois campeurs un peu plus pudiques que les autres.

- …Au moins tout le monde sera à l’aise pour le bain de minuit de la semaine prochaine ? tente l’un des deux responsables, manifestement désemparé.

Contre Cy, l'amusement de Victoria vibre, puis son rire explose tandis qu'elle cherche le regard de son collègue afin de lui communiquer l’étendue ahurie de son émerveillement. 
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Dim 14 Mar - 7:47

★★★★
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Cy Thorne

Cy Thorne
- Nique la mission !

La réplique aurait été probablement plus marquante si elle n’avait pas été sortie d’une voix rendue plus aiguë par le froid mordant du ruisseau, mais le sentiment est au moins sincère. Et pour bien marquer son opposition à l’Ordre, au camp de débiles, à son mal-être et à beaucoup d’autres choses probablement, il frappe du plat de la main sur la surface de l’eau. Ce n’était pas son idée la plus intelligente puisqu’elle lui renvoie du liquide gelé sur le torse, occasionnant un hoquet de surprise et une diminution immédiate du nombre de décibels qu’il est capable de sortir.
Peut-être qu’il aurait dû mieux réfléchir à son coup de tête stupide... Mais en fait non, c’est beaucoup trop agréable. Lorsqu’il sent l’heure passée lui couler des épaules en même temps que les gouttelettes, il se rend bien compte que le choc thermique l’a recalé dans le présent. Il n’est plus à moitié quelques années en arrière et à moitié maintenant dans une obligation dont il ne veut pas : il est là et bien.
Et il rit à pleine gorge quand Victoria l’éclabousse, prenant un air faussement outré. Et il la pousse de l’épaule, gentiment, et elle réplique et ils s’amusent peut-être comme des gamins mais ils sont clairement heureux, et c’est tout ce qui compte.

Il aurait aimé que le moment dure un peu plus. Quand ils s’immobilisent le temps de quelques secondes, assez proches pour qu’il puisse sentir le souffle chaud de sa collègue sur le bout de son nez et compter le nombre de tâches de son sur ses joues, quand il pose une main innocente sur sa hanche pour s’assurer que le courant ne la déstabilise pas, il veut que les secondes arrêtent de filer. Les doigts dans ses cheveux blonds sont agréables, sans qu’ils n’appellent à rien de plus pour lui.
Les lèvres de Cy s’entrouvrent. Sur le bout de sa langue il y a un petit bout de sa vie, quelque chose qu’il veut lui dire, pour qu’elle comprenne. Qu’elle puisse le protéger du fantôme d’une relation depuis longtemps disparue le temps que durera leurs obligations.

Et soudain le bruit.
Le moment passe. Les dents de Cy claquent, enfermant les mots dans sa gorge. Ses sourcils se froncent. Sa mauvaise volonté remonte à la surface comme de l’huile sur l’eau à mesure que les autres participants au camp se dénudent pour les rejoindre, balançant de l’eau dans tous les sens comme un troupeau de buffles maladroits.
Il sent le rire de Victoria avant de l’entendre : ce sont de petits soubresauts sous ses doigts avant le bruit, qui le font s’arrêter avant qu’il ne réponde acidement à l’organisateur. Elle, elle s’amuse. Il ne veut pas lui gâcher le moment alors il se retient de s’enfuir en gueulant, de sortir du ruisseau avec des insultes plein la tête. Il reste immobile, stoïque malgré la situation devenue plus désagréable, juste parce qu’il ne veut pas être la seule source de mauvaise humeur du coin.

La nuit est bien tombée et tous les couples sont rangés dans leurs bungalows. Les activités de la soirée ont été annulées pour “permettre à tout le monde de se réchauffer”, d’après les organisateurs, mais Cy se demande si ce n’est pas juste pour éviter un autre débordement naturiste. Au moins, la douche chaude qu’il a pris en rentrant était un vrai soulagement. Il ne peut pas le nier.
Là, il a fini par s’asseoir devant l’entrée de leur chambre, sur la marche la plus basse et la plus éloignée de la pièce pour pouvoir tranquillement s’adonner à une mauvaise habitude de stress. La fumée de sa clope -récupérée dans son stock d’urgence toujours au fond de ses poches- monte dans le ciel, cachant à peine l’éclat des étoiles.

- Demain...

Les mots sont destinés à Victoria dont il devine la présence plus qu’il ne la voit.

- Il faut que j’aille voir nos voisins. On perd trop de temps à discuter avec toute cette bande d’im… De gens. Tu crois que je peux prétexter de faire les sacs pour la nuit à la belle étoile ensemble pour les sortir de chez eux le temps que tu puisses rentrer et poser des micros ? Ou tu préfères faire le social, et je m’occupe d’être doué en infiltration ? Comme tu veux.
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Mer 24 Mar - 11:32

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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Victoria vibre joyeusement, mais avec son rire franc s’envolent ces papillons qui étaient nés entre leurs ventres. La jeune femme a beau trouver la scène très amusante, elle aurait bien aimé, de son côté aussi, que leur instant d’évasion dure juste un peu plus longtemps, ne serait-ce que pour voir jusqu’où ils auraient pu s’égarer ensemble : si elle embrasse Cy, finalement, c’est sans passion aucune, à un moment qu’on les observe et que l’action semble des plus stratégique.

À la fin de la journée, le vent froid qui annonce la nuit force tout le monde hors de l’eau. Les moniteurs, bien qu’ils eussent su s’adapter à la situation inopinée, ne surent pas trop quoi leur dire et Victoria s’était engagée à leur distribuer, avec un sourire vaguement contrit, les excuses compréhensives remplies d’embarras simulé. En retour, elle avait accepté leurs doléances enrobées de compliments au sujet de leur rafraichissante spontanéité.

Ensuite, la douche chaude lui fait un bien fou et la pudeur soudainement retrouvée des femmes avec lesquelles elle partage le vestiaire l’amuse beaucoup. D’ailleurs, elle en sourit encore alors qu’elle fait un détour – en ne portant qu’un sous-vêtement sous le hoodie-à-tête-de-loup – vers la cuisinette utilisée  par tous les campeurs.

Quand enfin Victoria prend place à côté de Cy dans l'escalier, avec les cheveux humides et frisotants, elle dépose donc à côté de lui l’une des deux tasses fumantes de tisane à la menthe et au citron qu’elle avait ramassée au passage. La vapeur fruitée s’enlace aux volutes du tabac et, dans la fraicheur de la nuit sauvage, ces odeurs s’embrassent avec harmonie. Elles lui inspirent la réminiscence lointaine de sa mère, entremêlée, peut-être, à celle de Nour aussi : en somme, une familiarité tranquille et apaisante qui la borde au bord de confort.

- Demain, répète-t-elle tout bas au détour d’un soupire onctueux et rempli d’aise, je m’occupe de les poser : je les connais mieux; je serai plus rapide.

Après une journée pleine d’activités en plein air parsemée de rires et des gouttelettes étincelantes, Victoria se sent bien. Trop bien, peut-être, parce qu’elle a beau vouloir se concentrer sur le travail, déjà, elle éprouve la fatigue chaleureuse sur ses joues qui berce ses yeux.

- Et au pire, articule-t-elle avec l’accent emprunté au pays des songes, leur cabine sera vide pendant la nuit à la belle étoile.

De gorgée en gorgée, sa voix confortable s’emmitoufle encore un peu plus, comme elle-même le fait en se vautrant davantage dans le duvet du hoodie dérobé. Pour le reste, c’est un brouillard : sa tête roule et ballotte… Puis elle ne ballotte plus, mais ses cheveux se plient contre la forme tiède la plus proche.

Le lendemain, il y a encore le yoga et encore la cuisine en plein air, mais avec un peu plus de complicité entre un peu tout le monde. C’est ce que ça fait de se voir nus, suppose-t-elle… Comme quoi le grand élan de monsieur Thorne aura bien servi à leur mission, finalement. Ainsi, leur cible se laisse distraire Victoria ne sait comment, mais assez longtemps pour qu’elle puisse entrer et sortir du bungalow des roses ni vue ni connue.

- Je t’aime, vient-elle souffler contre la joue de Cy pour lui indiquer la réussite de leur plan. Ces mots, bien que prévus dans un contexte fictif, lui laissent sur la langue un certain engourdissement auquel elle ne s’attendait pas, mais qu’elle ravale au mieux, tout comme on le ferait avec l’anxiété inexpliquée de l’anticipation.

Le reste de la journée sert à préparer la nuit à venir : il y a un grand bûcher à monter pour le feu de joie autour duquel ils dormiraient. Les moniteurs, avec des sourires complaisants, plaisantent et demandent que tout le monde garde leurs vêtements, alors – habillés – on entasse du bois, puis on installe des bâches tout autour pour installer les couchettes.  

Une fois le soleil enfin couché, la lumière du feu découpe les traits graves de l’animateur qui se dresse au centre du groupe et qui annonce, avec une voix pleine de gravité exagérée, qu’il est temps de se raconter des histoires effrayantes, performées en duo. Ils ont le droit d’inventer, dit-il, mais il y a aussi des récits préparés et imprimés pour ceux qui voudraient s’en inspirer.
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Lun 5 Avr - 12:59

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Cy Thorne

Cy Thorne
La main de Cy se pose au-dessus de la tasse offerte, laissant la vapeur qui s’en échappe lui réchauffer la paume alors que son bras libre approche la cigarette de ses lèvres pour qu’il puisse tirer une latte ensuite recrachée dans l’air à l’opposé de Victoria.

- C’est vrai. Si tu veux le faire, je les garderais loin de leur cabine.

Il ne comprend la lenteur de ses mots de la jeune femme que lorsque quelque chose vient se poser contre son épaule. Là, le Consultant arrête de regarder le ciel à peine caché derrière les nuages et retourne la tête pour voir… Hé bien sa collègue, enroulée dans le hoodie qu’il connaît bien, en train de dormir contre lui. Elle a sa tasse vide encore dans les mains mais le rythme de sa respiration ralentit déjà. S’il ne fait rien, elle va faire tomber la vaisselle. Et dormir sur les marches.
Il détache doucement les doigts de sa camarade de la porcelaine. Il enroule ses deux bras autour d’elle, place ses mains sous ses cuisses pour pouvoir la soulever -avec un peu de mal mais pas tant que ça non plus-, puis pour la porter dedans. Délicatement, comme il le ferait pour un enfant, il la met au lit. Remonte la couverture jusqu’à son menton. Prend le temps de ressortir pour chercher un verre d’eau à mettre sur sa table de chevet, au cas où.
Puis Cy se couche aussi.

La distraction est facile à mettre en place, vraiment. Il suffit de lancer un débat intense sur le meilleur moyen de préparer un bout de viande pour le barbecue, auquel leurs deux cibles sont bien obligés de se joindre lorsque monsieur Thorne se met à clamer haut et fort que juste du sel et de l’aneth suffisent, là où il a grandi. Quelqu’un hurle “piment”. On répond “moutarde”. Tout devient chaotique et Victoria doit trouver le temps de s’esquiver dans tout ça puisque lorsqu’elle revient, elle semble satisfaite.
Suffisamment pour que sa fausse déclaration mérite un baiser sur la tempe d’une sincérité désarmante.

- Je t’aime aussi. Tu es la meilleure, chérie.

Ce qui est peut-être vrai, mais aussi beaucoup faux. C’est pour la pose de mouchards qu’elle est certainement la championne, alors que Cy est lui un expert en ratage de très imperceptibles changements de ton. Il ne remarque rien. Comment le pourrait-il alors que sa partenaire cache si bien ses sentiments à la prononciation de trois petits mots ?
Il n’est, après tout, pas quelqu’un de taillé pour être subtil.

C’est pour cette raison que lorsque l’animateur dos au feu géant qui craque et danse annonce une activité d’histoires qui font peur, il s’allume de bonheur. Semblable en tous points à un ado en pleine crise d’hyperglycémie, il se tourne vers la Chevalière et lui attrape les deux mains dans les siennes, murmurant très vite et très enthousiastement son idée d’histoire à raconter.
A défaut de pouvoir se fiche à poil, il peut toujours imiter les poils.
C’est l’idée générale derrière sa proposition.
La raison pour laquelle lorsque leur tour vient, il rabat sa capuche de hoodie sur sa tête, s’étire de toute sa hauteur, se carre de toute sa largeur d’épaules. Celle pour laquelle il prend sa voix la plus profonde, portant jusqu’aux tréfonds des bois, roulant sous les cieux comme un orage. Une voix qu'aucun des campeurs n’a entendu jusque là, qui en fait sursauter plus d’un.
Il en joue, il en sur-joue même, adoptant tout son maniérisme de scène, le dos courbé et les mains courbée en griffes, tout son charisme soudain manifeste. Il joue avec un talent inné avec Victoria pour mieux effrayer, les bras levés comme des pattes, le regard brillant de fausse furie sous sa capuche et assez d’intensité dans les rugissements pour faire couiner de peur la fille du duo de jeunes pots de colle lorsqu’il imite l’ours enragé à deux centimètres de son visage.
Il en glousse encore de satisfaction lorsque leur tour se termine dans un silence qui doit être dû au choc causé par leur performance. Tout à fait satisfait de ses âneries, monsieur Thorne s’étale de nouveau sur son tapis de sol et sans hésiter, vient poser sa tête sur les cuisses de Victoria pour regarder les prochains conteurs essayer de faire mieux -et probablement échouer. Parce que…

- Personne va pouvoir faire mieux, chérie. On a tout gagné.

Quelqu’un a pensé à lui dire que ce n’est pas une compétition, au fait ?

- T’as vu leur tête au début ? Ils s’y attendaient teeellement pas...
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Sam 1 Mai - 4:24

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

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Le chant des oiseaux, au petit matin, est un chatouillement dans son oreille qui s’accorde à celui tout aussi perceptible du souffle chaud qui se vautre derrière. Ainsi, Victoria ne sait pas trop comment elle s’est retrouvée au lit, en revanche, elle sait comment elle en est sortie : maladroitement, en essayant de ne pas réveiller Cy tandis qu’elle s’extirpait d’entre ses bras… Quoique pas sans s’y être attardée un peu en courbant le dos pour mieux combler l’espace partagé, prête à prétexter qu’il faisait froid en dehors des couvertures.

Il avait fait frais toute la journée, à vrai dire, et encore plus une fois le soir venu. C’est pour ça, sans doute, que tous les couples se collent et s’emmitouflent en duo : même ceux qui ne s’aiment plus, et même eux deux qui ne s’aiment pas tout à fait encore. Ils sont bien comme ça, près du feu, et Victoria glousse avec un petit sourire – mi-moqueur mi-attendrit – quand son collègue s’anime avec tout l’enthousiasme d’un labrador alors que deux jours plus tôt il promettait pourtant de ne montrer que les babines et les crocs.

- En fait, tu aimes activement être bourru et de mauvaise humeur, pétille-t-elle à son oreille, authentiquement égayée par cette constatation alors qu’il lui explique le rôle qu’il était si motivé à jouer.  

Parce que c’est justement ce qu’il doit faire : grogner, se faire griffes, se faire dents, et il le fait bien.  Victoria s’en émerveille autant qu’elle s’amuse de la réaction des autres. En soi, l’histoire est simple, mais c’est dans la prestation que leur performance devient impressionnante. Et puis, elle aussi, elle s’y donne à cœur joie, d’abord en simulant une naiveté théâtrale et chantante qui se mue en murmures inquiétants – parfaits en contraste à ses rugissements puissants – puis en grands cris d’horreur contagieux quand Cy, à fond dans son jeu, l’attrape brusquement dans une finale qui n’implique rien de bon pour la jeune fille perdue dans les bois.

C’est ce qu’ils avaient convenu, un peu plus tôt : Victoria savait à quoi s’attendre, pourtant, et sa propre réaction est en tout point ce qu’ils avaient prévu. Sauf qu’elle ne joue plus : il y a une panique bien réelle qui l’anime quand il feint de la mordre, qu’il l’agrippe et l’enserre, qu’elle tente de se défaire de son emprise et qu’il la retient. Même si finalement, plutôt que de lui faire du mal, il la chatouille, et même si elle explose tout naturellement de rire sous ses doigts, l’angoisse devient effervescente et refuse de se dissiper.    

Ce n’était pas une compétition, mais elle acquiesce, distraitement, en laissant glisser ses phalanges dans ses cheveux blonds.

- Vraiment pas, non, murmure-t-elle, puis elle n’a rien besoin de dire d’autre parce qu’ils se font généreusement ensevelir sous des compliments de la part des animateurs et des campeurs confondus.  

Les performances suivantes lui échappent complètement. Victoria essaye d’être attentive, vraiment, surtout que certaines ne sont pas trop horribles non plus, mais elle n’y arrive juste pas. Le vacarme anxieux, dans sa poitrine, est aussi assourdissant qu’il est ridicule. Se blottir contre Cy aide: ce n'est pas lui qui est à la source de ce qui la ronge. Quant à parler avec les autres, à sourire, à faire comme si tout allait bien - entre puis après les histoires - ça fonctionne un peu aussi… Pour le temps que ça dur. Le pire, c’est évidemment quand il se fait vraiment tard et que le silence du sommeil s’installe autour du feu.

Les circonstances étroites du sac de couchage vont bien finir par étouffer son affolement; Victoria y croit. Les bras rassurants de Cy vont bien finir par l’endormir, elle s’y accroche. Très littéralement. Puis elle ne réalise être atrocement tendue qu’après un sursaut provoqué par... Rien, en fait.

- Je dois… Sortir. Ce qu’elle fait prestement sans trouver comment d’abord lui communiquer son intention.

La fermeture éclair cille et ses pas discrets sont ces murmures qui s’estompent rapidement; sa course aveugle, pour sa part, à peine un clin d’œil avant qu’elle ne s’éclipse dans la broussaille.

La source de son stress l’enrage; sa façon en réagir encore plus.

S’il y a l’amorce d’un sanglot quand elle s’arrête enfin, quelque part dans les bois loin du feu et des oreilles, il se perd dans une vocifération pleine de colère tandis qu’en parallèle, ses pieds piétinent et ses poings martèlent ce que sa raison seule n’arrive pas à combattre.  
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Lun 12 Juil - 5:02

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Cy Thorne

Cy Thorne
Il y a eu quelque chose de bizarre. Tout pris à ses âneries bruyantes il ne l'a pas totalement percutée, cette terreur dans les yeux de Victoria, mais il a senti quelque chose. A force de traîner avec les chiens il a dû en prendre les instincts, ou quelque chose dans ce goût.
Sans savoir pourquoi il se fait un peu plus protecteur envers sa collègue lorsqu’ils finissent par se coucher. Un brin plus affectueux. Il pose son bras en travers d'elle lorsqu'elle s’accroche à lui, il écoute sa respiration pour s'assurer qu'elle s'endort.
Ce qu'elle ne fait pas.
Elle sursaute même, marmonne une phrase qu'elle ne finit pas qui fait dresser les poils sur la nuque de Cy comme s'il avait soudain clairement senti qu'il allait se passer quelque chose.

Et bien sûr ça arrive. Elle se relève, le bruit de ses pas s'éloigne. Il suit en partant à sa poursuite un peu au hasard, refusant d'abord d'appeler de peur de réveiller les autres campeurs. Ce n'est vraiment pas le moment d'impliquer une douzaine de clampins dans leurs affaires, ça ne l'a jamais été mais là vraiment c'est encore pire. Donc pour une fois, monsieur Thorne ferme sa gueule et trottine en silence. Le problème c'est que la nuit dans les bois n'est pas exactement propice à la course-poursuite efficace. Ou à l'esquive des nappes d'orties.

- Mais niiiiq-

Il aurait dû mettre des chaussures avant de partir. Trop tard.
Boitillant vaguement, il reprend son chemin en essayant de se fier à ses oreilles. C'est un travail qui aurait été bien plus facile avec Nàtt et cette constatation l’agace, une émotion de plus à rajouter à la pile comprenant "angoisse générale rapport à la situation bizarre" et "crainte qu'il arrive quelque chose à Victoria". Un cri retentit non loin de lui, et il ajoute "se préparer au pire" dans le lot des choses à faire.

Mais non, elle va bien quand il finit par le retrouver. Aucun grizzli n'en a fait un snack, aucune falaise traîtresse ne s'est glissée sous ses pieds, elle a juste l'air… En détresse. Pas blessée. C'est déjà ça de pris.

- Toria ?

Par réflexe, c'est sa voix de dresseur de chiots qui ressort. Celle qu'il laisse monter face à quelque chose de nerveux et potentiellement dangereux, une caresse apaisante, enveloppante. Il ne partira pas. Et il n'a pas vraiment peur de se prendre un coup, en témoigne son pas en avant. Il préfère juste laisser de la place à sa collègue pour qu'elle puisse respirer tant qu'il n'est pas certain que sa présence est bienvenue.

- Est-ce que tu veux m'expliquer ce qu'il y a ? Je veux t'aider. Je voudrais comprendre ce qui te met dans cet état. Mais j'ai besoin que tu me parles pour ça.

Il est immobile, il est attentif, les bras le long du corps et les muscles détendus. Il n'est pas une menace mais pas activement un réconfort non plus tant qu’il ne sait pas si sa présence est la bienvenue.

- Je peux m'approcher ? Je peux faire un meilleur punching-ball que cet arbre, propose-t-il avec un sourire discret, tu sais. Et j’écoute mieux.
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Mer 4 Aoû - 15:31

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Victoria Machiavel
Sous ses assauts, la forêt se défend. Déjà, il y a de la rocaille au sol qui s’enfonce dans la peau de ses pieds, ainsi que de l’écorce d’arbre qui lui racle les jointures. Victoria ne le sent pas vraiment sur le coup, mais le regrettera assurément plus tard. En attendant, la seule douleur qu’elle ressent est celle qui ne le mesure pas physiquement, mais qui brule et qui ronge plutôt tout en dedans et qui lui donne envie de se hurler une voie jusqu’en dehors d’elle-même.

C’est la voix de Cy finalement qui, toute douce, la sort au moins du violent tourbillon dans lequel elle s’était égarée.

Je vais bien, tout va bien.

C’est ce qu’elle a le réflexe de dire, par habitude ; un mensonge ridicule, mais un gémissement inintelligible de toute façon. Puis, par réflexe toujours, elle recule d’un pas quand il lui demande s’il peut s’approcher, même si elle lui dit finalement oui d’un hochement de la tête. C’est une antithèse, tout comme s’opposent sa présence réconfortante et celle de ses démons intérieurs: elle n’a pas envie d’être vue, mais pas non plus d’être seule.

Puis c’est le silence. Il règne comme une représentation du vide laissé par la panique qui s’enfuit doucement et le courage de prendre la parole qui doit encore venir. Au final, les explications, elles lui restent à travers la gorge: ça se voit sur ses joues qui se crispent et sur ses lèvres qui cherchent des mots qui n’existent pas.

- Je ne sais pas quoi te dire.

Ça éructe avec juste assez de force pour briser le silence et c’est déjà un bon début.

- Je ne l’ai juste pas vu venir, enchaine-t-elle après un moment l’hésitation, avec ses mains tremblantes, encore erratiques, qui voudraient désigner toute sa personne et l’ensemble de sa réaction, je déteste ça.

Quoi ça exactement? C’est bien la question. Celle que Cy se demande probablement et celle qu’elle a évitée jusqu’ici. Maintenant, les yeux rivés vers le sol, Victoria remarque qu’il est pieds nus, lui aussi, ce qu’elle sait être au moins autant inconfortable que sa culpabilité de l’avoir entrainé dans cette situation. Il faudrait bien qu’elle lui explique: si elle ne lui devait rien, il méritait quand même un peu de comprendre.

- Il m’est arrivé quelque chose, avoue-t-elle, même s’il devait bien s’en douter, l’année dernière.

Ainsi, elle s’approche un peu plus du sujet, tout comme elle s’approche enfin un peu de lui.

- J’aurais dû le voir venir cette fois. C’était prévisible.

Elle est prudente, mais elle avance un petit pas à la fois.

- Notre histoire de peur, quand tu m’as...

Ce n’est pas un reproche qu’elle a envie de lui faire, alors elle se tait et elle espère qu’il a pu entrevoir ce qui reste tapi dans son silence.

- Je me sens tellement...

Idiote, stupide et pleins d’autres mots qu’elle tait contre son cou quand elle arrive enfin tout près de lui.

Elle aurait ajouté des détails, peut-être, s’il avait dit les bonnes choses. Ou rien dit du tout, mais prise dans ses bras comme il pouvait surprennanment bien le faire. Ils n’ont toutefois pas le temps de s’adonner à rien de tout ça: son sursaut est violent quand le bruit fuse d’à travers les fourrés. Malgré tout, elle ne panique pas et ne fait pas même un seul son. À la place, elle tourne la tête, oreille attentive, en direction des vociférations qui s’approchent de quelque part vers la droite.

Aussitôt accroupie, elle tire le bras de Cy pour qu’il fasse de même. C’est que dans le sentier le plus proche d’eux, il y a Carson - leur cible - qui passe avec son téléphone levé. Il est audiblement de mauvaise humeur et il jure. Rapide, déjà, il s’éloigne, avide de trouver un réseau acceptable pour passer cet appel important qui ne pouvait pas attendre.

Avec prudence, il faut maintenant le suivre en faisant profil bas entre les arbres et les buissons. C’est près d’un pylône, enfin, qu’il porte l’appareil à son oreille.

- Oui, je suis en retard, je sais... Pas de putain de réseau dans cette forêt [...] Complètement débiles leurs activités, mais David insiste... [...] Oui... Oui... Non. Oui, je suis loin des oreilles indiscrètes, perdu dans le cul du bois... [...] Tu as pu faire la transaction? [...] Quooooi?! Arrrh putain de merde. D’accord, d’accord. Tu vas devoir gérer ça, ok? [...] Bien sur que tu peux... [...] Ok, ok. Écoute, tu vas appeler Strøm et tu vas lui expliquer la situation... [...] Oui, c’est le meilleur fournisseur de New York [...] Parfait. Je t’appelle demain pour vérifier, sinon... On verra demain.

S’il avait tenté d’être calme et rassurant envers son interlocuteur, il jure haut et fort dès la ligne raccrochée. D’un pas brusque, il repend maintenant le sentier inverse où il passerait bientôt tout près d'eux.
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