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Ménage à trois (Expérimental/plus ou moins effacé de la chrono)

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Dim 12 Mai - 14:17

★★★★
Points : 0
Messages : 1251
Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel


Les lumières sont tamisées, la musique est lascive.    

La majorité des gens présents à l’Aquarium ce soir étaient au Canada il y a quelques jours à peine, mais à l’occasion de la longue fin de semaine le mai, les 16 heures de vol nécessaires pour revenir au quartier général avaient été effectuées avec soulagement par des chevaliers épuisés. Épuisés, certes, mais avides de se perdre et de s’oublier dans des festivités légères.  Ainsi, des éclats de voix et des rires s’envolent comme des bulles au-dessus d’une parade colorée de diverses débauches. Des sourires s’étirent et l’alcool coule à flots ; sous les tables, des mains se baladent sur des formes galbées ; au-dessus, des baisés sont échangés à mesure que les verres se vident et se font remplir à nouveau. Certains parlent, certains flirtent et d’autres dansent, la majorité boivent plus que nécessaires, mais tous se soulent dans l’euphorie ambiante.  

Inéluctablement, les heures et les clients passent.

Il se fait tard – ou tôt, selon les perspectives – et il ne reste plus personne dans l’Aquarium hormis Marian et Tullio qui travaillent, et Victoria qui attend que le dernier termine. L’Aquarium n’étant jamais vraiment fermé, ces petites heures timides demeuraient les meilleures pour compter la caisse, faire du ménage et vérifier les stocks.

Pendant quelques instants, Victoria était restée assise au comptoir, la tête couchée entre ses bras. Sa tête tournait, mais ce n’était pas désagréable, au contraire, c’était comme si elle dansait avec le bienêtre qui l’envahissait après une belle soirée de fête. Plusieurs minutes plus tard encore, même en buvant de l’eau, elle se délectait d’un sentiment pétillant d’allégresse qui ne partait pas, contrairement à son ivresse décroissante. Enfin, pendant que Marian s’occupe derrière le comptoir et que Tullio passe le balai, Victoria prend l’initiative de prendre un linge pour aller laver le dessus des tables pleines de miettes de croustilles et d’éclaboussures d’alcool.  

Le ménage est majoritairement fait et le silence règne alors qu’il reste encore une bonne heure avant la fin du service de Tullio. C’était, à vrai dire, assez ennuyant en comparaison au reste de la soirée. Franchement, avec ce temps à disposition et deux aussi beaux spécimens, Victoria aurait été stupide de ne pas en profiter, surtout qu’elle avait bien quelques idées qui restaient dans les limites de la décence pour commencer.

- Trente questions pour passer le temps, messieurs ?  

Un air mutin grimpe sur les joues de la jeune femme alors qu’elle lève les yeux sur les deux autres avec un sourire carnassier.

- Une question à tour de rôle, un shooter quand on préfère ne pas répondre.

Son regard brulant s’attarde sur Marian qu’elle connait beaucoup moins que Tullio.

- Marian, tu commences.  Décide-t-elle avec un clin d’œil.
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Dim 12 Mai - 15:50

★★
Points : 50
Messages : 795
Habitation permanente : Chez Victoria
Occupation : /
Tullio Cavaleri

Tullio Cavaleri
Maison. Tullio était enfin à la maison. Pas pour longtemps, surtout avec les 16 heures d'avion pour faire le chemin jusqu'à Old Fyre qu'il faudrait faire dans l'autre sens, mais il était chez lui.
Enfin, à l'Aquarium, mais c'était presque la même chose. Après tout ce qui s'était passé, aussi bien ici en Australie qu'à River Stone High, ça faisait du bien de retrouver ses habitudes. Même si la soirée a été atrocement chargée, même si le ménage a paru durer une éternité, même s'il reste encore une heure avant qu'il termine sa soirée.

Il jette la poussière et les cacahuètes égarées à l'aide d'une petite pelle quand Toria leur propose de jouer aux trente questions, et il hausse un sourcil devant le regard carnassier qu'elle arbore.

"Pourquoi pas."

Finit-il par répondre alors qu'il range son matériel avant de se laver les mains et de sortir trois verres à shooter. Il se saisit ensuite d'une bouteille, les remplit et en pousse un vers la chevalière et l'autre vers son collègue.

Tullio se tourne vers Marian, et détaille son profil en attendant que le barman décide de la question qu'il veut poser. Il se demande, un instant, s'il n'a pas fait une erreur en acceptant le jeu. Il est à peu près certain que Toria va en profiter pour essayer de se renseigner sur tout un tas de choses indiscrètes.

"Vous savez quoi? Je regrette déjà."

Pouffe Tullio, en se passant une main sur le visage lorsqu'il réalise qu'il n'a même pas encore entendu la première question qu'il est déjà nerveux.
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Dim 12 Mai - 16:28

Invité
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Invité
Les cheveux de Tullio sont cette tâche floue sur laquelle Marian laisse porter son regard, en vue d'un manque consciencieux de motivation à s'exprimer ce soir-là. Il a les muscles raidis sous une chemise blanche, la poitrine gonflée en une respiration sourde, et il attend, il attend que les heures passent, parce que cette soirée est emmerdante, parce qu'un client l'a agacé plus que d'habitude, et que Lillian n'est pas là, que c'est vraiment une fichtrement mauvaise journée. Il ne parle pas, il ne sourit pas, il est simplement là, contrarié, avec un chiffon dans les mains, à s'imaginer défoncer des os. Et ça ne bouge pas : son visage est immobile, ses yeux restent éloignés du moindre trouble qui trahirait ses pensées. Le bleu de Tullio est, il se le répète, un repère qui lui permet de ne pas se laisser déborder par cette sensation d'agressivité.

Respire. Respire.

Son murmure mental le calme, c'est presqu'aussitôt efficace. Le temps est lent, coule entre ses doigts comme la crasse qu'une bière a laissé sur le comptoir, et il frotte, il frotte, tout en attendant que les mouvements autour de lui cessent de s'activer. Il comptabilise les clients, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus, -à part Toria, mais Toria est cette présence qui passe outre le professionnalisme, c'est la gardienne de Tullio, c'est justifié, justifié, justifié-, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne, et enfin, enfin, il peut relever les yeux et le silence qui agence ses couleurs à l'endroit le fait soupirer d'aise. C'est une manifestation qu'il se blâme aussitôt, en espérant que personne ne l'ait entendu. Les traits lisses, il ne laisse rien passer : personne ne saura jamais que ses meilleurs compagnons, en dehors du chat qui l'attend en haut, c'est la solitude plus que les poissons.

Ils nettoient, en silence, et finalement, il y a cette proposition de jeu. Elle explose doucement dans ses tympans, et il a ce renaclement moqueur, peu enclin à participer, mais foncièrement intéressé. Après tout, après tout, il ne connaît pas si bien les deux autres, -des gosses, des enfants alcooliques, excités, j'suis sûr qu'ils baisent ensemble, jm'en fous, bordel-, et le « Pourquoi pas ? » de Tullio lui arrache un sourire.

Ils sont nuls, franchement, comme adultes. Remplissent pas du tout la case « responsables ».
Du tout. Il s'en sentirait presque mal.

Le gamin -il est plus vieux que toi- a l'air trop emballé pour ce qu'il essaie de faire croire, et Victoria, elle a ce sourire de hyène sur sa gueule de prédatrice. Un coup d'oeil vers la table que la fille est en train de nettoyer prévient Marian qu'il sera incapable de prétendre devoir nettoyer sa zone, puisqu'elle s'en occupe. Il se retrouve acculé.

« …' Kay...»

Il boude un peu, à vrai dire.

« Tullio'débile. »

Un sourire sur les lèvres, pour assurer à l'autre qu'il n'est pas sérieux. L'autre est un peu comme une représentation générale de ce que sont les petits frères et petites sœurs. Quelque chose dont tu dois prendre soin ; quelque chose que tu ne prends pas vraiment au sérieux. Ses yeux glissent sur l'autre, accrochent le rebord de sa mâchoire.

Il n'a pas tant d'idée, ne sait pas trop sur quoi questionner. Son esprit arpentent les retors de son bestiaire mental, de ses inventaires botaniques, et il se dit que ça va les emmerder ; que ce n'est pas pour rien s'ils lui demandent de jouer. Il sait, très bien, que ce qui intéresse, c'est le domaine kinky de l'humain : à partir du moment où ça commence à se glisser entre la ceinture et la peau. Il froisse son chiffon contre le verre mille fois frotté d'une tasse qui n'a pas encore servi.

« C'quoi … ton plus grand … fantasme. »

Il est doué, il se donne de grandes tapes sur l'échine, pour avoir été en mesure de répondre à la demande, et en hochant la tête dans sa solitude condescendante, il oublie de s'intéresser à la question qu'il vient de poser.

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Mer 22 Mai - 13:04

★★★★
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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel

Tables lavées, Victoria enchaine en époussetant les ornements au-dessus des bancs. En parallèle, ces cils balayent sagement l’air pour lui en donner un innocent ; ses paupières papillonnent avec douceur pour souligner qu’elle attend – exige – l’amorce du jeu. Quand Marian commence enfin, il semble peu intéressé, schizoïde plus que jamais malgré la coquetterie forcée, enfoncée à travers sa question. Victoria lève un sourcil pour surplomber son indifférence apparente et laisser couler sur lui sa curiosité moqueuse.    

Un poisson caresse son épaule, frôle sa mâchoire et s’attarde dans ses mèches entortillées. Elle y porte ses doigts et caresse les écailles qui s’enfuient vers Tullio. Comme une caméra automatique, l’attention se fixe sur ce dernier, qui, fidèle à ses mots, regrette manifestement son implication dans le jeu. De son coté, elle est pétillante et répond à son appel à l’aide visuel par un sourire candide, comme si de rien était. Elle admire pour quelques instants son expression de poisson à bout de souffle, puis, dans un élan mu de compassion, prend la parole pour lui éviter de mariner dans sa gêne pour trop longtemps. Après une grande goulée d’air où échoyaient un souffle d’inspiration, elle chantonne donc : « Jusqu’à récemment, c’était de me faire votre patronne sur ce comptoir » en désignant celui derrière lequel était justement placé Marian.

Elle parle au passé et ne fournit aucune explication supplémentaire. Par contre, étant foncièrement incapable de mentir – ou d’omettre la vérité – sa conscience s’anime et se manifeste, au coin de son imagination, par des prunelles dorées et brulantes qui la lorgnent et par un grognement qui ronronne dans son oreille.

-Il faudra préparer de nouveaux shooters. Ajoute-t-elle doucement, avant de boire son verre cul sec, rompant l’illusion sensorielle et soulignant qu’elle avait omis de vraiment répondre à la question.  

C’était à son tour de poser une question. Elle toise Tullio et son sourire se pince et devient sournois, parce qu’elle est vraiment tentée de lui lancer une deuxième question qui ne manquerait pas de le faire rougir davantage.

- Quelle est votre… plus grande peur ?
Elle opte finalement par la clémence et pour rappeler, au passage, que toutes les questions n’ont pas besoin d’être de nature sexuelle.  
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Sam 25 Mai - 9:40

★★
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Tullio Cavaleri

Tullio Cavaleri
"Maiiiis!"

Tullio proteste, pour la forme, quand Marian le traite de débile. Il sait bien qu'il ne le pense pas, il l'ennuie souvent de cette façon, et de toute manière son sourire ne trompe pas.

Le ton de son collègue laissait présager une question banale, presque ennuyeuse, mais le consultant aurait dû savoir que ça ne serait pas le cas. Et pourtant le dernier mot le prend par surprise, l'aurait fait s'étouffer s'il était entrain de boire et le laisse plongé dans des abîmes de gêne et de perplexité.

Son plus grand fantasme?!

Il en a plusieurs, évidemment, mais il n'a jamais essayé de les hiérarchiser et plusieurs semaines à avoir soigneusement évité de penser à quoique ce soit de sexuel ne l'aident pas à rassembler ses pensées. Ça, et le fait que c'est difficile de se concentrer quand on se sent rougir. Le silence s'étire alors qu'il ouvre la bouche pour dire quelque chose et la referme aussitôt, tant et si bien qu'il finit par jeter un coup d'œil à Toria en espérant qu'elle réponde le temps que lui puisse réfléchir.

Bon allez, tu te calmes, c'est que la première question. T'as pas encore bu alors c'est pas la peine de rougir et d'avoir chaud. Tullio profite du fait que la chevalière ait saisi son appel à l'aide pour s'obliger à inspirer, sans pouvoir retenir un coup d'œil suspicieux au comptoir. C'était le moment de prier pour qu'il reste un fond de javel quelque part.

"Tu as peur que je ne nous resserve pas à temps?"

Se moque-t-il gentiment alors qu'il s'empare justement de la bouteille pour remplir le verre qu'elle vient de vider, avant de sortir deux autres shooters devant la chevalière qu'il remplit eux aussi tandis qu'elle pose sa question.

Coucher avec quelqu'un, est la réponse qui s'impose quand la chevalière demande quelle est leur plus grande peur. Mais ce n'est pas parce que c'est la réponse évidente que c'en est une bonne. Alors il essaye de réfléchir à autre chose à dire. Perdre Toria? La simple perspective le rend triste mais ne l'effraye pas. Une créature? Il les craint moins depuis qu'il sait qu'il n'est pas fou. Quoiqu'il en soit, répondre dans l'ordre des questions n'est pas une mauvaise idée et réfléchir lui aura au moins permis de donner deux verres de plus à Marian et de s'en accorder deux également.

"Mon plus grand fantasme c'est… Zakuro. Un gars que j'ai rencontré ici, avant d'y bosser, et qui m'a roulé ma première pelle. A vingt-sept ans."

Explique-t-il, pour Marian, parce qu'il ne lui semble pas lui en avoir déjà parlé.

"Quand à ma plus grande peur j'vais vous l'épargner parce que ça plomberait l'ambiance. Si vous voulez vraiment savoir, retentez quand les shots me seront montés à la tête et que j'arriverais plus à réfléchir."

Indique-t-il finalement, avant de vider son verre comme exigé par les règles du jeu. Son dernier repas de la journée remonte à trop loin pour que ce soit raisonnable, mais depuis quand Tullio est-il raisonnable?

"C'était quoi votre pire rencard?"
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Sam 25 Mai - 19:33

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Des mouvements qui se succèdent, et il s'assure, il s'assure d'avoir prononcé à voix haute l'idée péremptoire qui, glissée entre ses synapses, a ressemblé à une initiative. Il ne sait soudainement plus, mais la voix de Victoria s'élève, trace une sémantique mouillée, charnelle, et l'addition de deux corps féminins à l'horizontal sur le comptoir devient l'assurance rassurante au fait qu'il n'a pas simplement imaginé sa question. Question débile, question débile, il se traite mentalement, s'insulte sérieusement en se trouvant idiot de ne pas avoir tant d'autres idées. Le sexe c'est facile, le sexe c'est rapide, il veut bien les interroger sur tous les fluides qu'ils ont renversés, étalés, léchés, tamponnés sur d'autres. Il veut bien le faire, ça ne le dérange pas, parce qu'il n'aime pas se prendre la tête, après tout. Après tout.

Le jeu est facile, et plaît immédiatement. Tullio s'engorge dans son rougissement, tandis que Marian porte encore les yeux sur le comptoir, en imaginant les clients enfoncer leurs doigts, leurs verres, leurs coudes dans la cyprine de Lillian.

Il imagine.

Le prénom d'un type inconnu vient flotter dans l'air. Tullio s'empourpre plus encore, raconte la perte virginale de sa bouche en coeur, et Marian lâche, des yeux, le comptoir, pour considérer le garçon. L'autre s'est fait embrasser pour la première fois à vingt-sept ans : ça a quelque chose de minable et de triste à la fois. Pauvre bébé. Bébé bleu, bébébleu, dont Marian souligne les contours d'un regard probablement un peu méprisant, sans vraiment s'en rendre compte. Il a toujours imaginé que l'autre découchait partout, avec sa gueule d'éphèbe. Il ouvre la bouche, en s'imaginant lui dire « Le mec, s'il le savait, devrait se considérer comme chanceux. », mais Victoria a déjà rebondi, recommence, et questionne. Ça lui détruit l'idée, envole son esprit vers le sous-bois, ailleurs.

Elle questionne et il sait immédiatement. Il sait immédiatement que sa plus grande peur, ce serait de ne pas le retrouver. De ne jamais parvenir à retendre les doigts vers lui, à ne jamais parvenir à saisir entre ses phalanges la forme de ses prunelles, à y enfoncer ses dents, là dedans, au plus profond d'une gueule dans laquelle il a déjà engouffré son âme. Elle questionne et Marian sait immédiatement qu'il ne répondra pas.

Il tend les doigts, récupère le shooter, qu'il remplit doucement, presque tendrement. Imagine le renverser. L'amène à sa bouche, et le suçote, sans avaler complètement. Il accepte de jouer, pour le moment, mais pas de se bourrer. Il ne veut pas perdre le contrôle, il ne veut pas se perdre lui-même.

Il soupire, un peu. Pour la forme.

« Le type ne s'est pas pointé. Frustrant pour mon égo. »

Rebondir, rebondir, ne pas se laisser distancer, ne pas hésiter. Il n'a pas encore reposé le verre, pas encore, mais fini par s'exécuter, en se disant qu'il lui reste des tasses à essuyer. Ça claque contre la vitre quand il repose l'objet, son exécution liquide, ciguë sucrée. Il veut veiller à ne pas être bourré, mais pour le moment, il est en train de perdre et de mentir. Jamais personne n'a refusé de le voir : sa pire date, il ne l'a pas rencontré.

« Votre plus grand amusement ? »



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Dim 18 Aoû - 5:30

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Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
La question de Tullio lui fait froncer les sourcils et prendre une pause. Ce n’est pas parce que le fait de répondre la rend mal à l’aise, mais plutôt parce qu’elle doit d’abord trouver la définition exacte d’un rencard et voir comment cela s’applique à ses expériences passées. Victoria n’était pas une bonne petite amie. Les rendez-vous romantiques avaient été rares, à moins d’un concours de circonstances ou d’une certaine ironie. Aucun ne s’était mal passé… Pour elle, en tout cas. En contrepartie, il y avait certainement eu de mauvais moments avec des personnes avec qui elle s’était impliquée de façon intime. Le moment qui lui vient en tête en premier n’était peut-être pas encadré par la formalité d’un rendez-vous au sens propre du terme, mais elle supposait que c’était adéquat pour répondre à la question : « Je crois que mon pire rencard …fut quand un ami avec qui j’entretenais des relations sexuelles occasionnelles m’a demandé de l’épouser en public » articule-t-elle lentement, en pesant chaque mot. Elle ajoute ensuite, avec une touche de découragement : « Il avait des fleurs et une bague ; il s’est mis sur ses genoux ; des gens ont pris des photos… Je pensais que j’avais été claire au moment de fixer les limites de notre… Affiliation ». Elle hausse les épaules, et ses lèvres en une grimace dédaigneuse, tandis son regard est ailleurs, en train de fixer avec désolation la triste scène qui repassait dans son esprit.

- Évidemment, j’ai eu l’air d’un monstre quand je lui ai dit non, même si c’est lui qui était vraiment déplacé... Et il n’a jamais voulu me revoir, évidemment.

Elle lui avait rendu service, vraiment : elle serait la pire épouse du monde. C’était mal la connaitre de penser autrement ; c’était aussi mal la connaitre de penser qu’elle aurait pu dire oui, et c’était encore plus mal la connaitre de penser qu’elle l’avait aimé, surtout quand elle lui avait clairement dit que l’amour n’avait rien à voir avec leur relation. Vraiment.

Tullio n’a rien dit, Marian, à peine plus, mais il enchaine sur la prochaine question qui vient considérablement remonter l’humeur de Victoria. Elle glousse doucement, car son plus grand amusement, elle le connait bien. Cette fois, elle répond immédiatement et sans la moindre hésitation.

- Le malaise des autres.

Chantonne-t-elle en accordant un clin d’œil entendu vers Tullio.
Parlant de malaise.

- Messieurs, comment trouvez-vous votre collègue ?

Dit-elle en les désignant l’un et l’autre avec un petit air espiègle et un ricanement qui bouillonne en silence dans sa gorge.
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Lun 19 Aoû - 12:56

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Tullio Cavaleri

Tullio Cavaleri
Tullio ne peut s'empêcher de grimacer quand Toria évoque la demande en mariage qu'elle a reçue, en public, et soudainement ses moments de malaise lui semblent bien futiles comparé à un amant a qui il faut dire non devant tout le monde. La réponse de Marian paraît fade en comparaison d'une telle anecdote même si se faire poser un lapin n'a effectivement rien d'agréable.

La question de son collègue, en revanche, lui fait froncer les sourcils. Pas parce qu'elle est gênante, cette fois-ci, mais bel et bien parce qu'il ne sait pas quoi répondre. Qu'est-ce qu'il fait, pour s'amuser? … Oh bordel. La réponse de la chevalière lui fait lever les yeux au ciel, même s'il sourit. L'interrogation finit par passer à la trappe et Tullio boit, boit pour ne pas les déprimer, pour ne pas penser au fait que sans son job et sans Victoria sa vie est effroyablement creuse.

Il manque d'ailleurs de s'étouffer sur son shooter quand la nouvelle question résonne, et ce n'est pas l'alcool qui colore ses joues à la vitesse de l'éclair.

"Enfoirée."

Lance-t-il, quoique sans animosité. C'est, au fond, plus une façon de lui dire qu'elle l'a bien eu sur ce coup-là. Cela dit il n'a toujours pas répondu, et le coup d'œil qu'il jette à Marian est bref parce qu'il a l'impression qu'il a encore gagné une teinte de rouge.

"Il… euhm… il est… sympa. Et, euh, …"

Tullio bafouille et s'enfonce, son visage laissant deviner ce qu'il tait. Qu'il trouve Marian attirant, qu'il trouve Marian troublant. Un nouveau shooter est vidé, à moitié parce qu'il n'offre pas une vraie réponse et à moitié parce qu'il a besoin de se donner une contenance.

"Si vous deviez vous faire faire un piercing demain, qu'est-ce que ça serait?"

Il faut enchaîner, vite de préférence, pour s'éloigner du sujet gênant. Il se demande s'il ne serait pas pertinent de déjà réfléchir à la question suivante, une question facile, une question légère, qui ne parle ni de cœur ni de fesses, parce que sinon il ne va probablement pas survivre à la soirée.

La bouteille entre ses doigts, il s'assure que tout les verres sont pleins, et regrette la pression qui s'installe contre son front. C'est désormais officiel, en enchaînant pratiquement deux shooters, portant leur nombre à trois, il s'approche dangereusement de la limite de ce qui est raisonnable.
Mais après tout, Modération n'a pas été invitée.
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Mer 21 Aoû - 20:09

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Invité
Tu sais, ces moments où t'es un peu déconnecté, t'écoutes pas vraiment, et tu te sens flotter. Ces moments où le temps se peinturlure en blanc, se farde avec une instance de « les choses n'existent plus vraiment. » Ces instants, moments découpés dans un canevas même pas coloriés. Et tu ne sais pas vraiment, tu ne sais pas vraiment, tu attends.

Marian, t'es debout, et tu es attends, tu les écoutes sans vraiment les entendre, et ça fait des bulles de sémantiques huileuses, ça prend le feu dans tes neurones, sans que tu ne perçoives réellement l'ampleur de l'incendie en train de te cramer la cervelle. Hey. Tu m'entends ?

-Debout tout droit, piquet sans vraiment posséder le moindre statut de tutorat, il attend tranquillement que les heures passent, que les autres achèvent de baver sur des sujets qui ne l'intéressent absolument pas. Il s'en fout de leur rancard, il s'en fout de leur vie, et limite, s'il y a des échos, des bribes de propos qui viennent perforer le nuage opaque de son ennui, il fait simplement les défier des yeux, les juger un peu froidement, mais la vérité, la vérité la plus concise est qu'il s'en fiche, il s'en fout éperdument, des fluides sur le comptoir, de la cyprine près des verres ou du sperme dans la bouche. Il s'en fiche de tout, ses doigts astiquent, minutieusement, les verres qu'il se passe et repasse, et il y a dans sa tête un bourdonnement incessant depuis le début de la soirée. Il n'aime pas le social, il n'aime pas le fait d'y avoir été forcé, et il soupire, il soupire. C'est comme une bouche d'aération, creusée à même ses tempes, ça lui fait exploser, un peu aérer, ce nuage de pollution mentale. Il se sent, un peu, comme pris par les reins, comme lorsqu'il était dans la forêt, et que l'autre, l'autre, -il ne peut plus se souvenir de son nom, il y a quelque chose qui a barbouillé au marqueur chacun de Ses traits, chacun de Ses regards-, l'autre le baisait en rugissant son prénom à lui.

Quelque chose vient t'étrangler, Marian et tu réalises que tu ne m'as jamais oublié.

Je t'aime, tu sais ? Je n'ai jamais cessé de t'aimer.

Un verre manque de lui échapper : à peine, ses doigts tremblent et Marian se retient de sourciller. Tout va bien, tout va bien, ça n'est qu'une pensée, ça n'est que quelque chose enfoui sous ses souvenirs, tuées sous les racines, enterrées dans le sous-bois où on l'a ramassé à la cuillère. Mon pire rencard, les gars, c'est lorsque je suis tombé amoureux d'un démon.

Alors quand Victoria se décrit comme un « monstre », lui, le pauvre idiot, l'abruti de service, il a ce snort sournois, parce qu'un monstre, il connaît ça. Quand elle répond « Le malaise des autres », il relève ses yeux noirs, ses yeux aux pupilles sombres, et il la fixe comme il fixe le monde.

En se disant qu'il ne comprend pas les gens.

Et tu ne veux pas les comprendre, chéri, tu ne veux pas, parce qu'au fond de toi, au fond de toi, tu sais très bien que tu ne les aimes pas, que tu ne les aimes plus, que maman et papa sont des connards et le reste de l'univers est un amas d'abrutissement qui s'englue autour d'une planète à l'agonie. T'es un morceau de chair qui ne veut pas se coller au reste du steak nommé humanité, et leurs questions, leurs questions commencent à t'embourber le crâne, commence à te donner envie de gerber. Tu les imagine être des morceaux de pâté, tu t'imagines les dévorer.

Hey, Marian. J'ai faim. Je t'aimet'aimet'aime j'ai faim.

Quand elle pose sa question, le verre t'échappe des mains.

« … Fuck. »

Marian se penche, les lèvres pincées en cette expression guerrière, furieuse, cette haine contre lui-même qui est soudainement exagérée, qu'il ne parvient pas trop à calmer. C'est un embrasement dans sa poitrine, un dégoût à avoir été incapable de rattraper un simple verre et BORDELMARIANPOURQUOITUNEL'ASPASRATTRAPE ?-, et Marian se penche, ses rotules craquent, et quelque chose aussi, dans sa tête, dans ses bras, dans ses poumons, et il a l'impression qu'il va vomir, il a l'impression qu'il va mourir, c'est un déferlement de sensations, et c'est négatif, c'est furieux, ça tambourine contre chacun de ses nerfs et ça lui donne envie de suinter, d'exploser, de se transformer en petite mare éclatée contre le sol.

Agenouillé derrière le bar, caché par le comptoir, on ne le voit pas, on ne l'entend pas, il a plaqué sa main contre sa bouche, pour que ses poumons ne s'échappent pas, pour que son coeur ne se crève pas. Il a un peu de salive au fond de la paume, et les joues trop pâles : ses veines se sont contractées. Il a l'impression qu'il va s'évanouir, qu'il va tomber, tomber, et il ne tombe pas, il ne s'écroule pas.

Chéri.

La paume enfoncée dans le verre éclaté, Marian considère, un peu absent, un peu interdit, les triangles ensanglantés qui, s'il appuie un peu plus, s'impriment plus cruellement au milieu des plis de sa peau. Il essaie, il essaie sans trop savoir pourquoi, tandis que son cerveau se remet à fonctionner, à tourner en sifflotant des mélopées de pensées heurtées, et Marian se lacère la main, Marian se mutile jusqu'à réaliser que c'est un dolorisme absurde, procréation stupide de la culpabilité qu'il est en train de ressentir à l'égard du fait de ne pas avoir réussi à attraper le verre. S'il l'avait attrapé, heh, il ne serait pas tombé, il ne se serait pas cassé, et là, il va falloir qu'il en parle à Lillian, il va falloir qu'il lui en dise d'en prendre un autre, il va peut-être même falloir qu'il le commande lui-même, et il ne veut pas, il ne veut pas, ça ne l'intéresse pas, ça ne l'intéresse franchement pas.

Tullio babille des trucs que Marian n'entend pas. Mais son prénom le fait tilter.

Quelque chose s'active dans son crâne, quelque chose le fait se calmer, et Marian se calme, Marian se relève, en s'enserrant la main dans son torchon, pour calmer l'hémorragie, parce que c'est ce qu'il doit faire, parce que c'est ce qui est attendu dans son comportement. Parce que c'est ce que Marian a toujours foutu, bordel : il a toujours fait ce qu'on attendait de lui.

Sauf, bien sûr, se faire sodomiser dans les bois par un être trop félin pour être humain, haha. Franchement. Quel gentil garçon ferait ça ?

Tagueuletagueuletagueuletagueule. Oh seigneur dieu ta mère, ferme ta gueule.

Marian a babillé.

« Hm... »

Il cille, avec les yeux ronds comme un hibou, avec cette expression un peu absente, un peu perdue. Il a réussi à se rapprocher du balai, vers laquelle il tend sa main intacte, en se disant qu'il va -l'attraper-nettoyer-balancer-procéder-toutestnormal. Il tend sa main intacte, et ses doigts effleurent le balai, et il a ouvert la bouche, pour gazouiller, faiblement, une réponse qui ne sort qu'à moitié. Dans son cerveau, les informations essaient de se trier d'elles-mêmes, et affichent le visage, absurdement déformé, de Tullio. Quelque chose de grotesque, d'ingrat, de bleu, qui ne ressemble pas à la réalité. Son souffle, à lui, s'est affolé.

« Tullio … ? »
Bleu bleu bleu. Un truc bleu. Il essaie, désespéremment, de trouver une réponse, et chéri, chéri, je me fais les griffes sur tes viscères.

« … Il est niais. Niais. »

Le balai est trop loin et Marian ne l'atteint jamais.

Sa tête vient frapper le sol en premier. Il n'y a pas ce reflexe de mettre ses mains, ses bras en avant : il s'éclate la face contre le parquet lustré, et ça produit un craquement quand sa bouche, son nez et son arcade, dans une communion sacrificielle, viennent heurter le plancher. Il tombe en avant, sans compromis, sans rien pour le retenir, et le balai s'éclate avec lui. Ça ressemble à une grosse farce, à, haha, Maria, belle chute avant. Sauf qu'il grogne, un peu, parce qu'une partie de son cerveau a eu mal, en a eu conscience, et puis plus rien. Il ne se relève pas, les yeux mi-clos, il ne se relève pas, la conscience soudain éteinte.

Quelque chose, au niveau du pariétal et du flanc droit, a craqué.


Ménage à quatre.

Des manèges avec trop de chevaux.
Fin de la fête.



Le poumon est griffé.
Effleuré, à peine touché, ça a suffit pour que « quelque chose », en Marian, décide que son petit bout d'humain n'allait certainement pas crever pour un putain de balai incapable de te rattraper, incapable d'empêcher cette chute qui te menaçait depuis trop longtemps déjà. Le poumon est griffé, et ses oreilles sont en train de se remplir de sang, trop vite, bien trop vite. Parce que bien entendu, tu ne pouvais pas, Marian Olczak, ne pas subir cet anévrisme sans avoir en plus à vivre un trauma crânien.

Oh, Marian.

Le quelque chose, tu sais, n'a pas envie d'avoir à communiquer, avec toi, à chaque fois en t'envoyant à l'hôpital. Mais t'es trop fragile, bébé, t'es trop délicat, t'es cette poupée de chair qui a défaut de vouloir être un steak comme le reste de l'humanité, est en réalité une ampoule en verre. Et je te manipule, doucement, en me demandant comment est-ce que que j'ai fait pour tomber amoureux de toi, pauvre idiot ?

Marian ne bouge pas, Marian ne se relève pas, et les yeux encore ouverts, il a été incapable de les fermer lorsqu'il s'agissait d'affronter la terreur d'une douleur qui l'a projeté. Le balai, le balai est tombé, et lui aussi, comme un pantin cassé. Victoria, l'humaine sombre, s'est approché, et parle, parle, s'écrie des mots que je ne comprends pas. Ce sont des gazouillements assourdis sous la poche d'eau du cerveau en flottement, des échos endoloris au travers d'un placentas agonisant d'un esprit en suspens. Victoria a les doigts pressés contre la jugulaire, contre la poitrine, sa main se déplace et ses yeux courent avec : elle cherche un poul que j'active, un poul que je refuse de me voir glisser entre les doigts. Tu vas vivre, Marian, je refuse qu'il en soit autrement, je refuse que tu me claques maintenant entre les doigts, et je rugis, je rugis, parce que ta bouche ne s'ouvre pas, parce que tes yeux ne bougent pas, parce que ton cerveau est enfermé dans une inondation qui coule, coule, et tes pensées elles-mêmes sont en train de se déverser.

Tu as déjà manqué une fois de me tuer, ne recommence pas.
Je suis là. J'ai toujours été là. Pourquoi est-ce que tu n'as jamais été en mesure de me voir alors que j'étais juste là, à portée de main ? Pourquoi est-ce que tu m'as dit que tu m'aimais quand tu n'as pas été capable de te souvenir de moi ? Tes histoires de marqueurs, d'être incapable de te rappeler mon nom, c'est que de la merde, Marian, c'est toi qui ne veut pas affronter la réalité en face.

Regarde, il faut que je sois obligé de te fracasser pour que tu en prennes conscience.

Le poul est là, la respiration existe encore, Victoria. Pas besoin de bouche-à-bouche, mais bientôt tu vas remarquer le sang, tu vas comprendre le trauma crânien, et nous savons tous les deux qu'il faut agir vite où il va clamser.

Je soupire. Ça n'est pas comme si j'avais vraiment le choix, pour le moment. Ça n'est pas comme si j'avais vraiment, vraiment envie de le perdre, comme si j'avais vraiment le choix. Je la regarde s'activer, au travers des pupilles embrumées de Marian, et je me demande, je me demande si elle me voit.

Je sais ce que j'ai à faire, je me demande simplement si c'est le bon choix.

(…)

Comment on s'est rencontré ?

Il est, minuscule, cette boule de chair que je prévoyais enfoncer dans ma gorge, pour assouvir ce désir commun de combler un manque. Il a trois ans, ses parents ne le regardent pas, et remuant, au milieu de ma paume, il gazouille, doucement, en plongeant ses yeux dans les miens. Il a trois ans, et ses yeux sont grands comme un univers.
Je décide que je le mangerai plus tard.

(…)

Il est tombé au fond d'un puits, il est encore trop petit, et je le regarde, en ronronnant, tandis qu'il me sourit. Ses parents crient, le récupèrent, et fuient.
Je le regarde, de loin.

(...)


Il a les yeux posés sur moi, et j'ai dans le sang un alcool qui ne m'affecte pas. Les humains tournent et rient, et je le regarde, parce qu'il me voit, je le regarde parce qu'il ne me lâche pas. La solitude est une force qui, dans les meilleures moments, nous rend plus fort ; c'est ce que j'ai toujours appris. C'est la solitude qui nous apprend à nous construire lorsqu'il n'y a personne d'autre pour nous éduquer. Les gens seuls se remarquent, se reconnaissent entre eux, ils ont les mêmes cicatrices dans l'âme, et des fois, comme ce soir, ça produit des rencontres inopinées. On se regarde.

(…)

Il murmure son nom, doucement, avec cette timidité qui me donne envie d'appuyer sur ses paupières avec toute la tendresse du monde. Il a la peau de la même couleur que ceux de mon peuple, et j'effleure, des griffes, l'undercut soigné qui m'offre la courbe de sa nuque. On s'est isolés, un peu plus loin, pour ne plus être avec les autres, pour que je puisse le considérer complètement sous la lune. Il est timide et il a sur les joues cette innocence encore enfantine d'une adolescence débutée. D'ici quelques années, il sera un homme, et aura offert son corps, son âme, à des intérêts qui ne sont pas moi. Je ne crois pas vraiment au coup de foudre, je n'y ai jamais vraiment cru.
Mais je veux, chéri, je veux dévorer ton coeur.

(…)

Je ne suis pas amoureux.
Le temps glisse et la pluie efface les souvenirs. Les journées passent, et les semaines s'enchainent, et je le regarde, de loin. Je l'appelle, il me répond, et à chaque fois, avec ce sourire que j'entends au bout du combiné. Il ne le sait pas, ne me voit, mais je le regarde, constamment, et mon coeur se fend quand je réalise qu'à chaque fois, il me sourit lorsque je prononce son nom. Le temps avance et c'est ma némésis qui court. Elle enfonce dans mes yeux les rouages désincarnées d'une époque à laquelle je n'appartiens déjà plus, et je le regarde grandir, je le regarde vieillir. Il n'a plus trois ans, il n'est plus cette chose aux yeux sempiternelles. Il a dix-neuf ans, et nous nous retrouvons encore une fois à une fête. Nous nous sommes invités respectivement, pour ne pas nous ennuyer, pour ne pas être seuls au milieu de la foule. La fête bat son plein mais je n'ai d'yeux que pour toi, et sous les éclats des lumière d'une humanité qui me fait guetter tes cillements, je t'embrasse pour la première fois.

(…)

Nos hanches encastrées, tu brûles mes croyances. Je me croyais grand, je me croyais fort, et rien de tout cela n'était vrai ; car je n'ai jamais été aussi gigantesques qu'entre tes cuisses. Les lèvres humides, mon dos cambré, j'ai cette attitude d'humain, de chat, je ne sais plus, et ma queue s'enroule autour de tes reins. Tu pleures, je miaule, on rit, et j'exulte cette férocité de tes soubresauts, j'exhale mon souffle lorsqu'il s'agit de briser le tien. Tu saisis mes ailes, froisses mes pinions, et je griffe, je griffe, à m'en faire les pattes contre ton ventre. Je me dis, chéri, que dormir, là, tout au fond de ton estomac, ce serait une fin parfaite, ce serait une mort délicate, à consommer doucement après nos orgasmes. Je m'imagine cela, sans réaliser l'ampleur de mes vœux, parce que tu ronronnes mon prénom, parce que tu mords mes mamelons, et que je suis homme, que je suis chatte, que je suis tordu et que mon aine est enflammée, et que si tu continues, si tu continues, je vais exploser.

« Marian... »

Je murmure, c'est un gémissement mouillé, et tu as dans les yeux le sourire d'enfant que tu avais, à trois ans, lorsque j'ai décidé de t'épargner. Les humains ne t'intéressent pas, ne t'intéresseront jamais, et je lis dans le bouillonnement de ton sang que tu existes pour moi. Mes doigts appuient, pressent contre ton estomac et le sang apparaît, le sang vient glisser entre nos pénis malmenés. Je saisis le tien, le tord, le tire, et tu cries, un peu. Tu ris.

« Marian. »

Je veux la certitude de ton âme, de ta mémoire, de ton corps. Je suis, tu sais, cette divinité que le temps a oublié, que les hommes ont cessés de prier, et je ne veux pas, je ne veux pas que ce soit ton cas. Dis moi, cher toi, dis moi que ce ne sera pas comme ça.

Marian, je ne veux plus être tout seul.

(…)

Le noir le noir le noir.

C'est ok.
Je peux m'endormir pour l'éternité, si tu es avec moi.

(…)

Marian, ne m'oublies pas.

(…)

Marian.

(…)

Marian. C'est moi.

(…)

Tu sais. Ce n'est pas grave. Tant que tu es avec moi.

(…)

Alors, s'il te plaît.
Ne m'oublies pas.


(…)

Oh Marian, franchement. J'ai attendu, attendu, et tu ne m'as pas entendu, tu ne m'as pas laissé reprendre le dessus, reprendre le contrôle. Tu m'as simplement laissé là, à dormir dans la chaleur de ton estomac, comme je l'avais moi-même demandé. Mais tu m'as oublié, tu m'as oublié, et je ne peux pas pardonner ça. Je t'aime, tu le sais, je t'aime tellement. Mais si je dois te briser les os pour que tu te souviennes de moi, si je fois faire éclater ton cerveau et te manger de l'intérieur, alors ce sera ça.

Je t'aime.

Il est allongé au sol, et Victoria tâte, s'écrie des mots que je ne comprends pas. Le chemin est libre, la voie est dégagée, son coeur est offert en un sacrifice que je prends le temps de considérer. Nous ne savons pas, bien sûr, ce qui pourrait arriver à partir de là. Mais peut-être que c'est ce qui devait advenir, peut-être que c'est pour cela que je ne t'ai pas mangé la première fois. Parce que tu seras=is plus intéressant plus tard, plus en mesure de m'offrir de ton temps, de ton époque, et que je veux essayer. Alors, je saisirais les opportunités que tu m'offres, en te remerciant, mon chéri, cher bébé, ce sacrifice de ton corps, de ta conscience, pour mon propre intérêt.

J'ouvre tes yeux, Marian, et ton cerveau est ok. Ne t'inquiètes pas. J'ouvre tes yeux et la regarde
Et je lui souris.

« Hey, Toria. »

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Ménage à trois (Expérimental/plus ou moins effacé de la chrono)

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