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Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été

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Dim 18 Fév - 11:44

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Nawar Nasri

Nawar Nasri
Jamais je n'avais vécu de mois de décembre aussi chaud ! Cela faisait plusieurs jours qu'une chaleur infernale s'était déversée sur l'île, et tous ses habitants, autant humains que créatures, nageaient littéralement dans une moiteur insupportable. J'en venais à éviter de sortir, car l'odeur de leur sueur rendait leur peau atrocement alléchante. Je m'étais même surpris à plusieurs reprises à suivre, dans le dédale citadin vidé de son intérêt, les douces fragrances salées ou amers de passants inconscients de leur sort. La pleine lune qui allait survenir quelques jours plus tard n'arrangeait rien à l'affaire... Au contraire, elle appelait de manière insidieuse la Bête à se délecter de ce coup du sort.

Alors je restais prostré dans l'appartement, osant à peine ouvrir les fenêtres par peur de ce que le vent pourrait charrier jusqu'à elles. Je me sentais seul, horriblement seul... Mais pourtant, j'étais soulagé qu'Hylï soit partie en mission pour plusieurs jours, car je n'aimerais pas qu'elle me trouve comme ça : abattu et triste comme la mort. C'était plus fort que moi, je me sentais comme rongé à l'intérieur par un lent poison qui ne laisse que du vide. Un poison nommé « Espoir ». Un espoir qui avait volé en éclat avant que je puisse l'effleurer. Car j'avais cru, pendant un moment, que j'aurai pu passer cette fin d'année chez moi avec mes parents et ma fille. Cependant, plus la date se rapprochait, et plus la Bête devenait difficile à contrôler. Le bonheur de pouvoir retrouver ma chair et mon sang semblait agacer cet alter-ego vicieux et égoïste. Pour Elle, la seule famille possible se nichait dans les ténèbres, et elle n'acceptait pas que je puisse aspirer à un peu de chaleur humaine. Je ne désirais rien qu'une goutte de bonheur éphémère, mais je récoltais malgré moi tout l'acide de l'éther... Oui, j'y avais vraiment cru... mais les histoires de djinns*, ça n'existe pas.

Alors je restai là, presque immobile, essayant de fusionner avec le canapé pour éviter de trop sombrer dans les méandres de mon esprit torturé. J'aurai souhaité sortir, voyager, m'aérer l'esprit pour enfin cesser de tourner en rond dans cette cage confortable. Mais qui serait capable de me maîtriser ? Ou pire, de me supporter ? J'y parvenais si difficilement moi-même...

***

Regardant la télé sans la voir, je sirotais avec appréhension une des potions étranges d'Hylï. J'avais eu de la chance de tomber sur elle, car elle n'avait pas mis très longtemps avant de découvrir ce que j'étais, et au lieu de me chasser, elle m'avait gentiment proposé son aide. Du moins, à sa manière ! Chaque semaine, j'avais droit à ma potion mystère sensée tenir à l'écart la Bête. Les résultats étaient peu concluants jusqu'à présent, et j'avais dû supporter pas mal d'effets secondaires indésirables, quand ce n'était pas des vomissements purs et simples. Mais celles qu'elle m'avait laissées avant de partir étaient convenables, et je m'accrochais à chaque gorgée comme à une bouée de sauvetage. J'avais vraiment eu de la chance...

Soudain, je me rendis compte que je n'avais jamais vraiment remercié la jeune fille, enfin, la jeune « créature », qui vivait avec moi pour toutes ses attentions. Bien sûr, c'était bien souvent moi qui m'occupais de l'appartement, des courses, de la cuisine et autres tâches ménagères, mais c'était à mon sens plus une marque de savoir-vivre que de vrais gestes de gratitude à son égard. C'était, à vrai dire, la moindre des choses que je pouvais faire car, souvent, elle rentrait fatiguée, voire blessée ou déprimée de ses missions, et je parvenais avec peine à lui rendre la vie ici plus agréable.

En fait, je la jalousais un peu de pouvoir aller et venir ainsi dans le monde comme je l'avais fait auparavant. Les voyages me manquaient. Le monde me manquait. Sa beauté, sa noirceur, ses joies, ses peines, l'incertitude du lendemain... Tous ceux qui m'entouraient ne mesuraient pas la chance qu'ils avaient de pouvoir étreindre la liberté, fusse-t-elle partiale puisque missionnée par l'ordre. Parfois, il me venait l'envie de les rejoindre pour pouvoir m'échapper d'ici. Idée pas si folle mais hautement improbable tant que j'abriterai la Bête. Encore et toujours cette maudite Bête... Je me sentais plus seul avec qu'elle que je ne l'avais jamais été, prisonnier d'un corps qui n'étais plus tout à fait le mien, mais pas tout à fait un autre. Je serrai plus fort contre moi un des coussins du canapé pour étouffer un sanglot. Je devais rester fort. Je devais croire que tout pourrais s'arranger un jour. Sinon, je n'avais plus qu'à me jeter par la fenêtre dans la seconde...

Alors, accroché à mes minces espoirs, je résistai à l'appel du vide.

***

Enfin la nuit tombait sur la petite citée, et à mesure que la lune grimpait au ciel, des chants et des rires emplissaient l'atmosphère. Ils avaient raison, tous ces inconscients, de fêter l'arrivée de la nouvelle année. Ils avaient raison de célébrer la vie car, plus que quiconque, ils en mesuraient son importance puisqu'il risquaient la leur quotidiennement pour sauver celle des autres. Noble cause s'il en est. Alors je repensai à Hylï qui devait se trouver à des centaines de mètres au-dessus du vide ou encore en pleine bataille, faisant tournoyer ses épées comme dans les films d'aventure ! C'était toujours difficile d'imaginer cette petite créature mener de front des combats contre des choses comme moi. Mais ma colocataire n'était pas tout à fait aussi fragile qu'il y paraissait : elle savait se battre et elle savait encaisser. Mais cela me provoquait toujours un pincement au cœur de la voir rentrer et s'effondrer dans sa chambre ou devant la télé, abattue par la fatigue ou la douleur. Si demain elle rentrait dans cet état-là, je n'étais pas certain de pouvoir le supporter.

Je décidai alors de lui offrir des vacances. Après tout, si je n'avais pas pu profiter des miens en cette fin d'année, j'allais me rattraper avec ma nouvelle famille un peu dégénérée ! Et l'Ordre pouvait bien aller se faire voir ! Me levant du canapé pour la première fois depuis des heures, j'attrapai un de mes carnets et des crayons : notre mode de communication favori. Je m'appliquai à dessiner dans un style enfantin qui nous caractérisait ce que j'envisageais pour son retour : une balade dans le désert australien, au milieu des autruches, des kangourous et autres bestioles, pour atterrir sur une plage paradisiaque où nous pourrions nous prélasser en regardant de belles surfeuses dompter les vagues. Bien entendu, je ne glissai pas ce dernier fantasme dans mon esquisse, mais le cœur y était. Puis j'accrochai mon dessin sur la porte du frigo, premier endroit où la jeune naga irait certainement poser son nez dès son retour, puis je retournai m'incruster sur le canapé, zappant de chaîne en chaîne dans le vain espoir de trouver quelque chose à mon goût.

J'entendais au loin les clameurs d'une année qui s'achève : des bouchons qui sautent, des verres qui trinquent, des baisers qu'on échange, des corps qui s'entremêlent... J’étreignis plus fort le coussin contre moi, seule compagnie acceptable pour l'ombre insipide que j'étais ce soir-là. Le sommeil d'une journée gâchée vint me bercer et bientôt je m'endormis, laissant mon esprit vagabonder vers une nuit noire et sans rêves.

Bonne année...


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Jeu 22 Fév - 6:12

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Tch, dire que j’aurais pu être chez moi en ce moment !!

Tapant du pied contre le sol, en silence pour ne pas indiquer ta position au travers cette forêt sombre, la nuit étant tombé depuis un moment déjà. Tu cherches à reprendre ton souffle, haletant à un rythme inquiétant. « Tu verras Hyli’ c’est une petite mission de rien du tout » , « Oui, je sais que tu avais demandé tes congés, mais là, on a besoin de toi »

Fichtre !!

Tu seras tes doigts de toutes tes forces contre la poignée de ton épée, à la limite du pommeau. Ayant perdu l’autre dans la foulée, tu n’as désormais plus le choix. Le dos contre un gros arbre, tu utilises ta vision reptilienne pour connaître la position de ton adversaire. Mais rien, jusqu’à qu’un gros choc te fasse sursauter. Évitant de justesse un coup de griffe. Tes yeux sont grands ouverts, on peut y lire une panique sans nom, fixant le regard de la bête. Le souffle coupé, ton sang de fait qu’un tour. Tu utilises toutes tes forces pour porter un coup d’épée sur ses cotes, mais au lieu d’avoir un effet positif, ta lame se brisa. Laissant ta voix pousser un hurlement de rage.

Mais pourquoi les reptiles on la peau si dur !!! Créature des enfers !

Ironique non ? Démunie, seule la rage au cœur sera dorénavant ta seule arme pour lutter contre ce monstre. Tu n’as pas eu le temps de bien l’admirer, il faut dire qu’il t’ait tombé dessus sans prévenir. Depuis maintenant plus de deux heures, tu livres une bataille sans fin. Autant le dire, ton corps est devenu aussi raide qu’un mur, et couvert de blessure. Ton corps sent non seulement la boue, la sueur, mais aussi le sang qui petit à petit décide de sortir de con corps à cause des coups reçut. Heureusement que tu es coriace et endurante. Le regard plein de haine tu défias une fois de plus l’ignoble monstre en face de toi, celui qui depuis des semaines sème la torture et la panique aux habitants de la région.

Prenant rapidement du recul, évitant de justesse un coup de griffe, tu réalises que la créature a les griffes coincée dans le tronc d’arbre, une chance. Profitant de l’occasion pour vite fouiller dans la poche de ton sac, en vain tu décides d’arracher ton vêtement déjà bien abimée par ce combat,  afin de prendre une bande de tissus pour arrêter le saignement de ta vilaine plaie sur le bras. Lançant de sévères insultes destinées au reptile, tu sers le nœud à l’aide de tes dents. Avant de regarder où en étais ton adversaire. Tu pouvais enfin admirer ce à quoi ressemblait celui qui est envahi par la haine.

Il doit faire dans les deux mètres de haut, le corps couvert d’écailles aussi robuste que les tiennes. De couleurs vertes avec des nuances de bruns, il avait aussi une armure sur lui, un ancien soldat ? Son haleine sent la vase en décomposition. Cela a d’ailleurs faillit te faire vomir lorsqu’il avait sa gueule trop près de toi. Sa tête parait plus proche d’un crocodile que d’un lézard en prenant le temps de bien le regarder. Surtout ses dents, longues et acérées. Rageant encore un peu, reprenant ton souffle, tu admire la féroce bête, hurlante pour se dégager de son piège. Balançant alors le reste de ton arme sur sa tête, folle de rage, tu l’insultes, laissant ta haine prendre le dessus sur la raison.

J’ai faire de toi ma prochaine collection de sac ! J’vais te laisser vivant et te marcher dessus le restant de tes jours !

Plus le choix, poussé dans tes retranchements, tu reprends l’apparence primitive, laissant les lambeaux d’habits voler en éclats. Fonçant sur ta cible qui est encore coincée, enroulant ton corps contre lui pour serrer au maximum, bloquant son autre main pour éviter les blessures inutiles.

On va voir lequel de nous deux à la peau plus dure !!

Serrant de plus en plus, on peut alors entendre des hurlements de douleurs, de colère, des craquellements d’os qui, petit à petit, cède sous la pression. Les hurlements qui en suivent sont insupportables. Malgré la douleur, il résiste, tente vainement de se libérer de l’emprise que tu as sur lui. Tu songeas alors au bon moment que tu aurais pu passer au chaud, auprès de Nawar, le voyant derrière les fourneaux, tu aurais pour l’occasion porter ta plus belle tenue, regardant les feux d’artifice de ton balcon, profitant simplement de la chaleur de ton foyer. Cette pensée bien que chaleureuse, a eu un effet sur ton combat, ayant relâché sans t’en rendre compte l’étreinte sur le reptile. Il a su en profiter et se libérer la mâchoire, poussant un cri de surprise lorsque tu t’en rends compte. Usant de cette dernière pour tenter de t’atteindre, remuant dans tous le sens. Au bout d’un moment, son bras arrive tout de même à se libérer, parvenant à atteindre ta chair nue. Tu hurles, la douleur et vive, mais tu luttes, pour ne pas abandonner, si tu ne résiste pas maintenant, c’est fini, adieu le retour à la maison, adieu le retour au confort, adieu à ta fortune. Serrant encore plus fort a cette dernière pensée, les larmes aux yeux, serrant des dents, jusqu’à qu’un craquement de plus l’immobilise. Les yeux de la bête qui était emplie de haine s’évaporent, ne laissant que le blanc de l’œil visible. Serrant encore un peu plus sa proie, tu le regardes mourir. Restant ainsi plusieurs longues minutes. Avant de laisser ton corps s’effondrer sur le sol humide et glacé de la forêt, haletante, gémissant de douleur, fixant la lune de ton regard embuée à cause des larmes.

Bonne année... Mon cul ouais…

***

Le retour fut long et laborieux, plusieurs soins ont dû être apportés sur ton corps. Il parait que ce sont des villageois qui t'on ramener au village alors que tu revenais nue couverte de sang et de boue. Le pommeau de ta lame brisée. Ayant vu la bête hors d’état de nuire, ils ont fait une grande fête en ton honneur. Bien sûr, tu refusas d’y participer, ne prenant que l’argent dont il voulait te faire offrande. – comment refuser ? – Et une fois en état de partir, tu cherchas avec l’aide de quelques personnes, ton épée perdue. Cela a pris des heures, mais tu tiens tellement à ses lames, en espérant que ton forgeron saura réparer les dégâts.

***

Monter les escaliers fut long et laborieux, mais une fois en face de la porter de ton appartement, tu ne peux que pousser un long soulagement. Insérant la clé dans son trou, poussant la porte, tu fus tout de suite de meilleure humeur en sentant l’odeur la plus familière qui soit. L’odeur de son chez-soi.

Olà …

Bien que tu veuilles y mettre toute ta bonne volonté, ta voix était fatiguée, éreintée. Posant ton sac lourdement sur le sol près de l’entrée, tu jetas tes clefs sur le petit meuble, laissant la porte claquer légèrement derrière toi, retirant la veste que tu as sur le dos, poussant un long soupir. Enfin du repos. Marchant avec la grâce d’un zombi empotée, tu te diriges vers le frigo non sans pousser un long bâillement et un étirement qui tourna rapidement en grimace. L’ouvrant sans remarquer quoi que ce soit tu prends une bouteille de bière que tu décapsulas sans mal avant de boire une grosse gorgée. Qu’il était bon de vivre avec un homme, au moins, pas de risque de pénurie de bière.

Fermant alors la porte tu remarquas les dessins qui n’étaient pas dans tes souvenirs à ton départ. Les prenant soigneusement entres tes doigts, tu éloignant la bouteille de tes lèvres. Tu reconnu tout de suite le style de ton colocataire, lui, toi, le sable. Vacance ? Tu posas avec une brutalité gratuite la bière sur les bords le plus proche, avant de chercher dans l’appartement le dessinateur. Tes pas étaient lents, gardant tout de même une allure féminine une fois passé le pallier de ta maison, cherchant du regard l’homme. Ne désirant qu’une chose.  

Nana ?

Ouvrant les portes des pièces pour trouver le fameux loup poilu qui dort sous le même toit, tu finis par tomber dessus, lui montrant le dessin avant de venir t’écrouler sur lui, l’enlaçant de toutes tes forces. Oubliant un peu les épreuves que tu as endurées jusqu’ici. Pleurant même un peu. Au final, emménager avec lui fut la meilleure des décisions que tu aies prise depuis, disons, c’est cent dernières années ?

J’ai besoin de vacances Nana…

Le regardant les larmes plein les yeux, la fatigue pouvait s’y lire, l’envie et l’impatience aussi. Reniflant alors, tu regardas autour de toi, remarquant que tu étais dans la salle de bain. Ce n’était sans doute pas le meilleur des endroits pour un câlin… Si ? Ton visage rougis petit à petit, n’osant pas plus bouger que ça.

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Mar 27 Fév - 12:22

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Nawar Nasri

Nawar Nasri
Je me suis réveillé avec la lueur du jour filtrant par les fenêtres, le corps en sueur après une nuit lourde. Incapable d'émerger totalement, je guettai les moindres signe de vie dans l'appartement, mais n'y trouvai que le silence. Et je ne savais pas si c'était une bonne nouvelle, car de nouveau seul face à moi-même, je me sentais l'énergie d'une tombe. Ce fut la faim qui me sortit de ma torpeur, car je n'avais rien avalé depuis plus d'une journée et mon estomac me le rappelait violemment. À quand un service de livraison à domicile sur Old Fyre ? grognai-je intérieurement. Avec un soupir, je me suis levé et j'ai préparé une bonne dose de café bien corsé qui s'accordait à mon humeur : noir. Puis, je me suis appliqué à vider le frigo en dévorant littéralement tout son contenu. Comme on dit « ventre affamé a la main large », et j'étais aussi affamé qu'un loup en plein hiver.

Aussi, c'est en me retrouvant agar mais rassasié face au frigo presque vide que je me suis finalement décidé à sortir. Ne changeant pas même ma tenue de la veille sentant fort la tristesse et la transpiration, je me suis dirigé vers l'épicerie miraculeusement ouverte. Le fait de me mettre en action raviva un peu ma flamme et ravala ma flemme, et je pris ainsi plusieurs produits pour cuisiner un repas digne de ce nom pour le retour de ma colocataire. Elle ne craignait pas les plats épicés, aussi j'avais décidé de lui confectionner de l'Iskender Kebab : simple et délicieux. Il nous fallait simplement des poivrons et des piments, des tomates, du fromage blanc, de quoi faire des pitas pour accompagner le tout et surtout de la viande. Beaucoup de viande. Beaucoup, beaucoup de viande. Je pris également deux packs de bières, l'un sans alcool et l'autre avec, car j'avais pris goût à partager ce genre de boissons avec elle, et je bénissais presque celui qui avait eu l'idée de créer de l'alcool sans alcool. Un pur génie c'gars-la.

Je profitai également de cette sortie matinale pour me rendre au port et prendre deux réservations sur la navette pour le lendemain. Quelques aient été les circonstances du retour de la petite blonde, j'avais décidé que nous partirions dès que possible. Je ne pouvais pas attendre d'avantage...

Une fois rentré, j'ai fondu sur l'ordinateur afin d'organiser nos vacances méritées. Et puisque je n'étais pas parti en Turquie, j'avais encore de l'argent de côté que je comptais bien mettre à notre profit. J'ai survolé pendant de longs moments les sites de voyages organisés afin de trouver l'Ultime destination suffisamment proche pour ne pas nous imposer trop d'heures de voyage, et suffisamment agréable pour nous faire oublier tous nos tracas. Et l'Eyre Peninsula, située au Sud de l'Australie, me sembla l'endroit idéal : un climat clément, des villes à taille humaine et des paysages vierges à couper le souffle ; voilà qui ferait certainement notre bonheur. Je pris des réservations dans un hôtel à Port Lincoln, utilisant l'argument de ma carte de presse pour négocier les prix de nuitée et me renseigner plus efficacement sur les activités possibles dans les environs de la ville. Évidemment, le réceptionniste à l'autre bout du fil ne savait pas que ma carte n'était plus valide depuis bientôt 2 ans, mais se trouvant incapable de décrypter le turc – sur le scan que je lui avais envoyé -, il était bien obligé de me croire sur parole. Ravi par ma petite fourberie*, je me suis alors occupé des tâches quotidiennes et ai filé sous la douche, la conscience tranquille.

L'idée des vacances me faisait sourire et retrouver un moral depuis trop longtemps en berne. Même la Bête semblait satisfaite... Elle faisait rarement parlé d'Elle en présence de la naga, et peut-être que l'idée d'un changement d'air et d'un retour à la nature lui faisait entrevoir des perspectives nouvelles que je n'avais pas à cœur d'essayer de décrypter. Pour l'heure, l'eau coulait sur ma peau, emportant avec elle les idées noires qu'une fin d'année ratée avait créées. Je me laissai doucement envahir par l'odeur de la fleur d'oranger qui se répandait dans l'air. C'était agréable et réconfortant comme peut l'être une famille. Juste ce qu'il fallait pour se laisser aller totalement...

Soudain, alors que je venais à peine de m'entourer d'une serviette, la porte s'ouvrit et une cascade de cheveux blonds vint à ma rencontre. Elle tenait dans une main tremblante le dessin que j'avais laissé à son intention qu'elle me montra avant de venir s'abandonner contre moi. Elle me serrait de toutes ses forces et je senti des larmes se perdre sur ma peau brûlante. Oh Hylï, qu'as-tu donc encore enduré ? Un frisson me parcouru le corps, plus provoqué par les idées qui me traversaient l'esprit que par la peau froide de ma colocataire. Je lui rendis son étreinte, mesurant ma force pour ne pas la broyer entre mes bras et j'ai posé ma tête sur la sienne, sans rien dire. Là, dans le secret d'une salle de bain embuée, se jouait le théâtre d'une intimité que seule une famille peut procurer. Car même si je ne la connaissais que depuis quelques moi, cette petite chose était devenue une partie importante de ma vie. Une partie que je ne pouvais supporter de voir souffrir. J'avais envie de lui poser mille questions, de lui faire mille promesses de jours meilleurs mais je me retins. C'était aussi ça être une famille : savoir être là quand l'autre en avait besoin, et savoir se taire, même si l'on avait le cœur vrillé et l'esprit lourd de milliers de questions.

« J’ai besoin de vacances Nana… » finit-elle par me murmurer, les yeux emplis de larmes et les traits tirés par la fatigue et la détresse. Dieu que c'était difficile d'affronter ce regard ! Et c'était encore plus difficile de voir son état, car alors qu'elle s'était légèrement reculée, j'avais pu constater toutes les ecchymoses et les points de sutures qui ornaient son corps. J'aurai tout donné à cet instant pour pouvoir botter le cul au sombre idiot qui l'avait envoyée se faire prendre pour un punching-ball ! Ou bien pire même... En soufflant doucement, j'ai essayé de rester calme malgré la colère noire qui venait me tordre le ventre, mais mon sourire s'était envolé. Alors, je la pris de nouveau dans mes bras puis, aussi délicatement que l'on ramasse un oisillon tombé du nid, je l'ai soulevée d'une main. J'ai commencé à la balader dans l'appartement, la menant tout d'abord à sa chambre où une valise déjà prête l'attendait au bout de son lit.

« Valise ok pour vacances », lui dis-je dans un portugais plus qu'approximatif avant de l'emmener vers le salon. Rendus là, je la posai doucement sur le canapé et lui montrai d'une main l'ordinateur posé sur la table basse. Les pages internet étaient encore toutes ouvertes, et je lui fis comprendre qu'elle pouvait les consulter afin de découvrir notre destination. J'aurai préféré lui faire la totale surprise, mais devant ses larmes de crocodile, il m'était devenu impossible d'agir autrement. J'espérais que voir les paysages du parc naturel de Coffin Bay ou de Kangaroo Island lui rendrait le sourire, tout comme les plages de Port Lincoln, son musée marin, son vieux phare ou encore les excursions en mer pour nager avec les lions de mer, ou même les requins blancs...

« Amanhã, vamos aqui ! Maintenant toi repos, moi cuisine ! » lui dis-je en souriant avant de m'évanouir de la pièce. Je filai à la salle de bain pour revêtir quelque chose de plus décent que la serviette entourée autour de ma taille. J'avais beau être une bête, continuer de me balader à moitié à poil ne me plaisait pas outre mesure ! Et même s'il faisait atrocement chaud et que le concept de pudeur échappait souvent à la jeune fille qui vivait avec moi, je me sentis soudainement gêné de n'avoir pas pris cette peine plus tôt. C'était idiot de ressentir ça pour celui qui allait certainement passer le plus clair de son temps en short de bain dans les prochains jours, mais je n'y pouvais rien, la pudeur était une chose importante dans ma culture. Soudain, je me rendis compte que lorsque j'avais planifié notre périple, je n'avais pas pris en compte ce fait : nous allions certainement montrer nos corps à de parfaits inconnus. Et si j'avais depuis longtemps accepté les défauts du mien, cicatrices inclues, celui d'Hylïane était présentement couverts de bleus et contusions. Avec la tête de terroriste que je me payais, j'eus soudainement peur qu'on ne me prenne pour un homme qui n'aime pas les femmes**. Qu'on me catalogue comme un de ces gros enfoirés qui les maltraite sans se cacher, comme si leurs corps et leur vies leur appartenaient. Cette idée assombrit mon humeur, et malgré le temps qui passait pour nous mener vers un lendemain plein de promesses de vacances, elle eut peine à disparaître totalement...


Petites références:

Coffin Bay, ça donne grave envie...:
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Sam 14 Juil - 7:32

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Hylïane

Le temps semblait s’être ralenti. Au milieu de la salle de bain, une chaleur rassurante avait entouré ton corps encore fragilisé par cette lutte nocturne. Laissant aller tes émotions refoulées pendant si longtemps sous la forme la plus pure, celle des larmes subtilement salée se déversant sur tes joues comme sur le corps de ton colocataire. Une scène aussi touchante, qu’érotique, il faut l’avouer. Tu voulais bouger, un peu gêné par cette ambiance qui t’est étrangère, mais il t’encercla de ses bras pour venir te porter d’une main. C’est à ce moment que tu remarquas qu’il était plus musclé qu’il en avait l’air. Poussant un petit cri de surprise tu te laissas tout de même faire. Non sans t’accrocher à lui par peur de tomber.

C’est alors qu’il se dirigea vers ta chambre, tu pouvais y voir une valise déjà prête. Tu ouvris la bouche avant de rougir. Même si avec le temps, tu as pris l’habitude de lui laisser la lessive, cette excuse n’est pas valable pour venir toucher tes sous-vêtements. Tu fermas le poing pour venir lui collé gentiment sur le haut de sa tête, avant de gonfler les joues pour montrer un mécontentement. Adressant par la suite ton plus beau sourire, frottant avec joie sa chevelure. Après ce petit moment de gêne, qui fut bien vite oublier, il te déposa avec douceur sur le canapé.

Étirant doucement tes bras en l’air, reculant ton dos pour t’avachir comme il se doit, profitant de ce moment confortable pour pousser un soupir de bonheur. Il mit à ta disposition son ordinateur, avec plein de pages internet ouvert. Peu à l’aise avec ce genre de technologie, tu osas à peine le toucher, de peur de le faire exploser. Finalement, à force de fouiller, tu compris ce qu’il voulait sûrement te dire. Des vacances au chaud, avec du sable chaud pour y glisser ses pieds, et surtout, la mer à perte de vue. Peu à peu ton visage s’illumina.

Oh nana !

Crias-tu en te levant de ta place pourtant bien confortable, non sans grimacer de la petite douleur qui vient ralentir ton sursaut de joie. Tu imaginé déjà glisser ton corps sur le sable chaud, les boissons alcoolisées sans limite offerte par les autres, chercher de l’or aux bords de l’eau avec ton détecteur à métaux. Juste te prélasser pour oublier les créatures assoiffées de sang et surtout passer un bon moment loin de tout en compagnie de ton colocataire.

Pourtant, cette excitation se calma lorsque tu regardas en direction de ce dernier. Penchant la tête pour savoir ce qui ne pourrait pas coller à ce tableau parfait, tu finis par sourire, approchant à pas féline pour lui attraper le bras pour le coller contre ton corps. Passant devant lui avec agilité, comme un simple pas de dance, attrapant dans un mouvement simple sa main pour la mettre à ton niveau. Logeant avec douceur ton visage, dedans, frottant ta joue dans un mouvement lent, les yeux fermés profitant de la chaleur qu’offre ce corps humain. Restant ainsi un petit moment, tu relâchas son poignet afin de tendre tes bras vers sa tête. Pour la faire venir à ton niveau. Le fixant alors dans les yeux, laissant voir ta rétine reptilienne, te dévoilant ainsi presque a nue. Continuant de rapprocher ta tête de la sienne, tu levas légèrement tes lèvres pour venir les confronter à la peau chaude de son front. Y déposant là un message clair. Tout se passera bien. Quoi qu’il arrive, tu assureras les devants et les arrières s’il le faut. Il pouvait avoir une confiance aveugle en toi.

Reculant alors relâchant le corps que tu avais retenu déjà bien trop longtemps, tu lui adressas un sourire espiègle, laissant un petit rire enfantin emplir la pièce, laissant une chaleur emplir la pièce. Tu espérais qu’à travers ce simple geste, il puisse retrouver le sourire. Ôtant alors tous les doutes qu’il puisse avoir sur le futur à venir.

T’écartant en le fixant toujours, tu passas tes bras à l’arrière de ta tête. Ne laissant pas ton sourire s’effacer pour autant, avant de faire demi-tour en direction de la cuisine. Déterminé à manger un bon repas après de telles émotions.

J’ai bien envie d’un rôti moi avec tout ça… Pas toi ?

Demandas-tu en regardant en arrière, pour observer minutieusement l’homme et ses réactions. Les bras étant descendus pour venir prendre la pauvre bière que tu avais laissée de côté. Buvant un peu avant de tendre ta propre bouteille pour en proposer un peu à Nawar, pour fêter comme il se doit, des vacances plus que méritée !
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