Vivant dans une grande famille adoptive composée de trois générations, Dalia n’avait pas le temps de s’ennuyer une seule minute de la journée. Tout ce bruit démangeait ses oreilles fines, mais elle ne pouvait pas se passer de bons souvenirs avec eux.
La fête de son grand-père arriva. La famille et les amis tous réunis, on pouvait finalement commencer le party. Les enfants jouaient avec leurs voitures en plastique, tandis que les adultes riaient en buvant du vin et des cocktails. Le gâteau soufflé, vint le tour des cadeaux. Chaque personne lui donna des présents aussi extraordinaires les uns des autres, mais Dalia insista pour donner le sien en dernier, et en privé. Le moment opportun arriva, elle se figea. « Et s’il n’aime pas mon cadeau? Ceux des autres étaient absolument merveilleux, mais moi… », pensa-t-elle. La jeune fille, le voyant, lui passe immédiatement son cadeau, la tête tournée en attendant des réprimandes. Le papier d’emballage déchiré était décoré de pleins de nuages blancs et gris, dans un fond composé de sa couleur favorite, le bleu. Il dévoilait un carnet de dessin en spirale avec une note écrite à la main située à la première page.
Querido abuelo,
¡Feliz fiesta! Sé que eres muy artístico, así que te di este cuaderno de bocetos para que pudieras tener un lugar o guardar tus obras.
Con amor, DaliaLe vieux la regarda et quelques larmes écoulaient de ses yeux.
-
¿Porque esta triste? ¿Eres infeliz?, demanda sa petite fille.
La jeune prit une pause, sa vision floue ne contribuait pas à l’athmosphère censée être féerique. Elle prit une pause et continua:
-
¿Por mí culpa?Il secoua la tête.
-
¡No! El hecho de que me diste este regalo... Recordaré este regalo mejor que cualquier material que puedas darme, s'écria-t-il en la serrant dans ses bras.
À veille de pleurer, elle le serra encore plus fort. Tout le monde assistait à ce spectacle et venait leur enlacer encore plus fort. L'esprit familiale régnait à coeur joie.
De toute facon, Dalia savait qu'un gros foyer était habituellement bruyant, mais elle savait qu'elle n'irait ailleurs. Si elle aurait l'opportunité de s'échapper de ce problème, elle serait plutôt resté chez elle, blottie contre sa mère et ses frère en regardant la télévision. De toute façon, son habileté naturelle de se changer en animal était un facteur important pendant le voyage qu'était sa vie.
Croyez-le ou non, Dalia planifiait de s'en aller depuis son adolescence. Même si elle était capable d’attendre un certain bout de temps sans s’énerver, elle sentit toujours que cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas vu Derek. Il était depuis toujours son seul ami, la seule personne qui avait osé lui approcher, lui parler. Après des années d'écart, elle pouvait enfin espérer le revoir lors d'un pique-nique pour le remercier de toutes les faveurs qu’il avait faites pour elle. Il arriva, ses cheveux blonds -encore pas soignés- volaient au vent pour révéler de beaux yeux bleus. Il était définitivement plus grand qu'elle, d'à peu près une tête de plus. Affichant un gros sourire, Il s’assit à une table, invitant Dalia à s'assoir à ses cotés. Se rendant compte qu’elle ait oublié son panier, elle voulut partir le chercher, mais elle ne voulait pas laisser son ami d'enfance seul, pas après avoir l’attendu avec tant d’excitation. Derek sortit un lunch box assez petit et le mit sur la table et sortit de petits sandwichs emballés dans des enveloppes de seran et des muffins concoctés de divers fruits accompagnés de limonades. Elle le regarda, incrédule, sa bouche commençait à s’égoutter à la vue de ces collations. Derek lui fit signe d’attendre et sortit du glaçage tout en lui faisant un clin d’œil. L'ado se souvint d’avoir décoré des cupcakes avec des glaçages et des sprinkles de différentes formes. Des larmes de joie vinrent à ses yeux et elle sentit son nez remuer. « Pourquoi maintenant? », pensa-t-elle. S’apprêtant à éternuer, elle courut jusqu’à la toilette publique la plus proche et s’y enferma. Quelques minutes passèrent, croyant que Derek serait partit, un rat noir comme l’encre sortit du cabinet. Le garçon, étonné, essaya de l’attraper. Trop tard, il s’était déjà enfui. Partie vers la foret, Dalia, redevenue humaine, éclata en sanglots en se demandant s’il savait son secret, celui qu’elle avait longtemps caché à tout le monde. Depuis ce jour, ils ne s'étaient plus revus.
À 19 ans, Dalia avait finalement décidé de reprendre sa vie en main et déménager quelque part dans le monde, n’importe quel pays fera l’affaire. Vérifiant sur son courriel pour la dernière fois, un contrat d’étude en cryptozoologie apparut. Cela faisait plus d’un mois qu’elle l'attendit, mais ça valait la peine. Cette formation avait lieu en Australie pour une raison dont Dalia pensait inconnue jusqu'à ce qu'elle y était arrivé.
Rendue à l’aéroport, elle se sentit plutôt nerveuse, une occurence non rare chez elle. L’idée de quitter sa famille -sa vie- faisait suer son front et ses mains. Mais, une certaine trépidation ressortit en elle. C'était à cet instant qu’elle réalisait : « Je ne peux pas… Mais si, c'est ce que je veux faire. Je ne veux plus être claustrophobe, cachée dans ma chambre pour l’éternité. Au lieu de ça, je veux me sentir libre,
être libre. » Après avoir écouté le message, elle se dirigea vers son avion, certaine de son destin.
x
Vivre à l’autre bout du monde est plus difficile de ce que je croyais. Oui, j’ai un job à temps partiel, mais je peux à peine payer ma survie, même en vivant dans un studio que je ne peux réparer sans aide. En plus, mon allergie va mal, j’éternue à chaque instant à cause de toutes ces fleurs... mais je ne peux pas m’en aller de ce pays. Une énergie mystérieuse me retient ici. Mon université m’a offert un interwiew d’assistance vétérinaire pour demain. Après tant de temps de stress, je suis prête. Prête pour un autre changement.
Je crois que c’est assez bien réussi. Une semaine plus tard, et voici le poste. J’ai été acceptée! Un pas de plus en voie de réaliser mon rêve… J’y tiens toujours,
no matter what!
x
Après une dure journée de travail, Dalia traçait son chemin chez elle lorsqu’elle entendit des murmures provenant à l’arrière de son logis. Lorsqu’elle s'y rendit, elle vit deux hommes qui discutaient à propos d’un sujet qu’elle ne comprenait pas... ou presque. L’homme aux cheveux longs sentit une odeur inconnue et jeta un regard circulaire autour de lui. Dalia se cacha immédiatement derrière un mur, attendant qu'il prenne la parole. L’autre commença.
-As-tu fini? Ça fait longtemps que j’attends cette conversation…
-Attends, j’ai pas fini. Je sens une odeur d’animal…
-Laisse-moi parler! Je ne veux plus travailler pour cette organisation de merde!
-Quoi?? Tu veux dire… quitter les chevaliers de l’aube?
Les chevaliers de l’aube…ce nom sonnait très familier pour Dalia : elle avait longtemps rejeté ce concept qu’elle croyait être de la fiction.
Cheveux longs continua :
-Qu’est-que tu racontes? On est en situation critique : il y a plus de créatures à sauver que jamais et tu veux juste… quitter??!
L’Autre hocha la tête, penaud. Il partit en passant par la cachette de notre protagoniste. Elle s’arrêta de respirer et s'infiltra dans l'ombre, espérant qu’il ne l’avait pas vue. Après avoir vérifié que l’Autre était bel et bien partit (et que Cheveux longs ne paya attention), Dalia courut chez elle le plus vite possible sans un regard en arrière.
x
Un an de cela s’est passé. Maintenant, je me suis développé une passion pour la magie. Quand je l’ai mentionné à mon professeur, il m’a donné une Encyclopédie Des Créatures Magiques. Un signet bleu attire mon attention. Quand j’ouvre la page, mes yeux s’écarquillent. Comment a-t-il su? En lisant tous ces paragraphes sur les Changelins, je sais maintenant comment éviter la plupart de mes transformations quotidiennes et j’ai appris que ces êtres surnaturels sont, pour la majorité, franchement inoffensifs. J’ai trouvé un blog d’une « sorcière » (ne sachant pas si elle est vraiment fiable) et, selon elle, je pourrais techniquement fabriquer quelques potions… si au moins j’avais les ingrédients. Il est très difficile d’en trouver pour la fabrication des potions. Je ne peux pas me plaindre, je ne suis pas encore connectée au monde magique.
Mais ce moment viendra, je le sais.