L'année scolaire touchait à sa fin et, pourtant, les élèves n'avaient pas l'air de se sentir beaucoup mieux. C'était sans doute pour cela que j'avais été convoquée. J'avais craint, à la réception du mémo, d'avoir fait quelque chose de mal. Mais à l'évidence, c'était tout le personnel de soutien qui avait été appelé à se réunir et, avec ma couverture d'infirmière scolaire, j'étais manifestement incluse dans le lot.

J'avais écouté aussi attentivement que mes autres collègues, même si je savais que je n'étais pas une vraie infirmière et que, dès les portes de l'école fermée, je m'en irais sans regarder derrière moi. Old Fyre m'attendait et, même si je m'étais attachée à certains élèves, je ne pouvais rester. D'autres avaient plus besoin de moi.
Alors j'avais essayé de donner des idées, des pistes, des avis, … tout pour essayer de les aider encore un peu, pour faire le maximum avant de n'être plus là.

A la fin de la réunion, j'avais le sentiment d'avoir fait mon travail en tant que personnel de soutien. C'était une bonne chose, parce que je trouvais ça vraiment gratifiant, mais… du point de vue de l'Ordre, c'était du temps strictement perdu. Aussi, quand je remarquais la formation d'un petit groupe discutant à voix basse, je décidais de sauter sur l'occasion.

"Excusez-moi?" Je m'approche, et adresse un petit sourire gêné aux humains qui se tournent vers moi. "Je… euhm… L'autre jour j'ai cru apercevoir… quelque chose, juste au bord de mon champ de vision, et je… même après m'être tournée c'était juste là, hors de ma portée et je… je me demandais si quelque chose de semblable était déjà arrivé à l'un d'entre vous? Ou si je devrais m'inquiéter et consulter un confrère?"

Je me tord légèrement les mains en parlant, et me fais petite. Inquiète. J'ai pu constater que les mâles avaient cet impératif de protéger les jolies filles inquiètes et, si cela pouvait aider les chevaliers à mener leur mission à bien, je n'allais certainement pas me priver de cet avantage.

La réunion est longue. Si certaines retombées sont pertinentes, le tout aurait été plus productif sans les interventions sociales incessantes, les questions et les commentaires de certains. Assurément, beaucoup des informations auraient pu être échangées en deux minutes par courriel.

Vous profitez de la situation pour interroger le personnel de soutien :

On vous sourit, on vous encadre et on vous répond. Les témoignages fussent, mais certains sont manifestement exagéré. Des théories du complot émergent, des railleries aussi, et, au final, les informations ne font que répéter avec des lacunes ce qui a déjà été mis en lumière par les chevaliers.

Au passage, on vous complimente et un TES vous donne son numéro de téléphone avec un clin d’œil.