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Microcosm of the Universe

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Message Microcosm of the Universe Empty
Mer 12 Juin - 17:51

Points : 0
Messages : 36
Age : 30
Habitation permanente : KMO, Hiryuu : 05 rue de la Chance, app: 32 ou la Chambre 110 de l'université KMO ou chez Zakuro.
Occupation : Étudiant en psychologie | Mangeur d'âmes.
Kohaku Joshua Mitsumasa

Kohaku Joshua Mitsumasa
Microcosm of the Universe

-

Mon regard se perd contre la densité de la foule qui pullule contre le relief de la plaza Zocalo. Prostré contre la devanture d’une tente parfumée de sauge et de bois de santal,  drapé de couleurs sombres, riches, j’évalue les relents d’une humanité que je veux faire cliente de mes envies pour la journée. Tous ces passants, je veux peinturer les contours de leur futur à même leur esprit, transformer la densité de leur quotidien en quelque chose de nouveau, d’imprévisible. Mes doigts triturant la ceinture de mon sarouel, j’alambique mes sourires contre les rétines des individus desquels j’accroche les prunelles.

Come here, come here.

À l’intérieur, Zakuro est cette figurine de marbre qui guette mon retour parmi les volants du chapiteau et  qui s’est chargé de décorer – origamis d’onyx et de cramoisi, perles nacrée – le berceau de nos grandes idées. Un rencard à saveur d’individualité, une tentative brodée de succès – des photos du Mexique contre ma pupille et l’envie, le désir, la folie, d’y aller –. Parfois, nous arpentions la nuit, dans le confort de la ville japonaise dans laquelle nous résidions, et pénétrions à l’intérieur des demeures des citoyens pour leur dérober leurs clés. Parfois, nous traversions l’espace-temps, en tirant un lieu au hasard, en espérant être couronnés de bonne fortune, pour dresser un chapiteau et inventer un avenir aux curieux.

« Come here ladies and gentlemen – and individuals of any gender – !  Come and let me unravel the mysteries of your future ! »

Mes paumes fendent l’air en une invitation délibérée que je ponctue d’une lenteur féline, découpée par l’instinct, par la certitude de mériter être regardé.

Come inside.

Et si quelqu’un répond à mon invitation, je m’empresse d’enlacer ses paumes de mes doigts pour le conduire à l’intérieur de la momentanéité de mon antre. Sous le textile, le rouge, le violet, l’ôcre, je laisse dodeliner mon regard sur la silhouette de Zakuro et y agrafe un sourire. Puis, je concentre mon attention sur mon invité – ma cible, ma proie, mon jouet –. Je lâche ses mains et lui désigne le coussin qui lui fera office de siège. J’imagine le tissus être pointillé de dents n’attendant qu’à le dévorer.

« Pray tell, what do you want to know about your future ? »

Je souris.

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Message Microcosm of the Universe Empty
Ven 14 Juin - 1:41

★★
Points : 50
Messages : 795
Habitation permanente : Chez Victoria
Occupation : /
Tullio Cavaleri

Tullio Cavaleri
Après l'Afrique, c'est le tour de l'Amérique du Sud. Tullio commence à se demander si les chevaliers ont décidé d'essayer de le tuer par cuisson au soleil mais, au moins, il a appris la leçon. Sa chemise, quoique légère, est à manches longues et il n'a pas oublié de fourrer une casquette dans son sac à dos.

On est supposé venir le chercher, maintenant qu'il a réussi à atteindre la bonne ville du Mexique, mais il a un paquet d'heures à tuer avant que quiconque ne se déplace.

N'ayant jamais beaucoup eu le sens de l'orientation, il n'ose pas trop s'éloigner du lieu qu'il a désigné comme point de rendez-vous parce que tant qu'à faire, il n'allait pas non plus se taper la moitié de la ville à pieds alors qu'on devait l'emmener en voiture. Les rues commencent à toutes se ressembler quand une tente attire son regard.

La grande silhouette aux cheveux blancs proposant de révéler les mystères de leur futur aux passants l'intrigue, et il l'observe quelques instants avant de se décider. Il n'a, après tout, rien de mieux à faire et si ne serais-ce qu'une once de tout ce qu'on lui dira s'avère vrai…

Une tension s'installe dans ses épaules quand le diseur de bonne aventure lui prend les mains, mais Tullio s'y attendait alors il se contente de suivre le mouvement, plissant légèrement les yeux le temps que sa vision s'adapte. Il croit, un instant, que la différence de luminosité lui joue des tours lorsqu'au milieu de la tente il voit Zakuro.
Mais Zakuro est là, au Mexique.

Il s'efforce de ne pas le fixer et de reporter son attention sur le… voyant? Ça ne semble pas être le bon terme mais là, maintenant, il n'en voit pas d'autre. L'homme aux cheveux blancs lâche ses mains et il s'installe sur le coussin qu'on lui désigne, laissant son sac à dos glisser de ses épaules pour s'échouer au sol.

"I… "

Tullio se retrouve pris de court par la question, parce qu'il n'y a pas réfléchi. Imbécile.

"I guess I want to know if I'll ever be able to move on. But let's talk about my future love life."
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Message Microcosm of the Universe Empty
Ven 14 Juin - 16:09

Points : 0
Messages : 138
Age : 32
Habitation permanente : Constamment sous le ciel.
Occupation : Fuir l'ennui avec acharnement.
Zakuro J. Fea

Zakuro J. Fea

La journée s'articule sur des mouvements de doigts que je répète. Des mouvements de doigts pour venir tresser les mèches de Joshua, des mouvements de doigts pour appréhender l'oxygène d'une nouvelle dimension, des mouvements de doigts pour, dans l'étouffement de lumière et d'odeurs, plier et replier les épaisseurs d'un papier qui vient orner la tente en des formes ailées. Les grues en papier sont ces décorations qui bariolent mon environnement, dans lequel je nous laisse nous emmêler. L'idée de Joshua est adorable, et je babille ma satisfaction avec le bout de mes doigts, en dressant autour de lui cette ambiance que je veux surréelle, que je veux décalée, que je veux différente, et probablement un peu perturbante, pour souligner l'instant de la même intensité qu'a son sourire. Je veux nous amuser. Je veux son sourire, je veux le cultiver, le plus longtemps, jusqu'à ce soir, jusqu'à Sasaki.

J'ai autour des doigts la pellicule poisseuse d'un sang qui sèche. Les os, trop petits et trop fragiles, craquent en des « pop » qui accompagnent mes mouvements, et je dépèce, assis au sol, dans cette tente, les oiseaux, pas en papier, que Joshua a attrapé plus tôt. Des pigeons, des pigeons gris, noirs ou roux, et leurs ailes brisées deviennent ces voiles sur lesquelles on étend nos idées, nos inspirations d'un moment couleur sombre, d'un moment odeur sang. J'ai les ongles enfoncés contre des cous brisés, des vertèbres broyées, et je retire la peau, en tirant doucement. Les muscles sont ces tissus fibreux, pellicules amincis qui tendent et claquent lorsque mes phalanges pressent, qui craquent lorsque mes doigts appuient. Du sang qui coulent, des côtes qui brisent, et je murmure, doucement, ces pensées de soutien pour les âmes qui s'envolent, pour les oiseaux qui ne voleront plus.

J'ai, contre la rétine, l'image du sourire de Joshua, et je relève la tête, quelque fois, pour ne pas le perdre des yeux, pour ne pas le voir disparaître, ce sourire.

C'est le mien, le premier, qui vacille, lorsqu'entre un nuage bleuté, une nuance trop claire dans cet univers assombri. Mon sourire vacille, sur une surprise anachronique, et ce Mexique étranger devient le tableau surprenant d'une présence qui me fait me sentir un peu absurde. Hello Tullio, hello bébé bleu. Mes pensées se sont maquillées d'une réminiscence d'alcool, et alors que Joshua enlace ses doigts autour de ceux de l'autre, les miens, de doigts, viennent broyer les poumons d'une colombe qui ne bouge plus.

« Hello Tullio. »

Je souris, de nouveau, et la poix sur mes doigts est cette couleur dont je viens orner le dessous de son œil, en tendant la main. Du sang d'oiseau, sur tes cernes d'enfant un peu trop réchauffé par le soleil. Du sang d'oiseau, sous tes pupilles trop claires que je m'imagine te voler. Du sang d'oiseau, et peut-être autre chose ; des résidus de muscles, de ligaments, de viscères écrasées et du sang, du sang bien sûr, parce que leurs veines ont été écrasées. Je souris, en m'écartant. Pray tell, pray tell. La voix de Joshua est ce crissement dans mes tympans, sur lequel je frotte mon esprit, sur lequel j'ondule mes plaisirs.

Il parle, et l'amour est ce sujet qui me fait ricaner, en plongeant mes doigts dans les ossements déjà nettoyés que j'empilais à côté. Une poignée, à peine refermée, pour ne pas les briser, pour ne pas gâcher mon travail, et je les tends à Joshua, dans ce jeu de divination aux formes brisées. Des ossements pour le futur, du sang et des odeurs de chairs pour l'accompagner.

« Sit down, little one. »

Je viens babiller mon murmure en glissant mes doigts sur les clavicules de Joshua, en me glissant dans l'ombre de son dos. Le spectacle, l'amusement de tout un instant, consiste maintenant à le laisser parler, à le laisser remuer les pensées d'un autre, et je m'assieds, là où j'étais, pour venir enfoncer dans mes tresses des plumes encore ensanglantées. Notre date, Josha, est ce moment d'indécision que tu imposes contre la cognition des humains que nous nous mettons à regarder tous les deux en même temps. Je relève les yeux, pour poser mon regard sur son dos, là, en ce point entre ses omoplates.

Sit down, and let us talk about your future, little one.


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Message Microcosm of the Universe Empty
Dim 15 Mar - 14:09

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Age : 30
Habitation permanente : KMO, Hiryuu : 05 rue de la Chance, app: 32 ou la Chambre 110 de l'université KMO ou chez Zakuro.
Occupation : Étudiant en psychologie | Mangeur d'âmes.
Kohaku Joshua Mitsumasa

Kohaku Joshua Mitsumasa
C'est une libellule bleue que j'entraine à l'intérieur du chapiteau. Une bestiole un peu chauffée par le soleil, si bien que j'en imagine ses ailes craquer sous le poids de mes doigts. Crac, comme ces chips au riz que Swan laisse toujours trainer sur le comptoir de son bar. Crac, crac et ça s'effrite comme du sucre.

Les pans de textiles colorés virevoltent au rythme de notre entrée et Zakuro fait pétiller les cadavres des bestioles à poils et à plumes que j'ai préalablement chassé pour nous souhaiter la bienvenue. Des poumons qui lâchent et des os qui claquent. Il est ce musicien des décès avec lesquels nous paveront l'avenir et il est magnifique - tellement magnifique -  à en faire éclater mon cœur.  De viscères et  d'encre, l'effigie de ce Ciel de ma construction, de cette fierté intemporelle de ma fabrication.

La recognition dans ses yeux, ne m'étant pas entièrement adressée, fait crisser mon sourire sur une curiosité onéreuse que je ne cherche pas à doser. Il salue la libellule - pas comme Tombo, pas un vieux souvenir que je ne sais pas comment dépoussiérer -, ce spécimen qui m'a ravi de ses teintes, et - oh, oh, oh - ils se connaissent. Ils se connaissent.

Mon regard tremble, vibre. La libellule parle d'amour, parle d'autodépassement, et mes synapses s'emballent. Je souris, je souris, avec férocité, avec frénésie, à la manière d'un prédateur qui dévoile ses dents. Je susurre, je persiffle:

« A friend of Zakuro's ? »

Le Ciel se glisse dans mon dos, trône, piédestal à mon être, et le sang qu'il dépose contre mes clavicules est cette offrande de rassurance qui m'apaise. M'appuyant contre sa forme, la folie de ses cheveux devient se châle dans lequel je me vautre. Je tend les ossements répandus dans mes paumes à la libellule, à Tullio, d'un geste laconique.

Il s'est laissé tombé contre son siège, son sac a coulé contre ses vertèbres et il est ce portrait momentané d'une existence que je désire élucider. Je secoue la poisse et les ossements, fixe la trace que Zakuro a laissé derrière pour égayer sa face. Des interrogations se bouscules contre mes dents, des fresques possessives brodées contre la prestance de Zakuro, mais je les tais, pour le moment.

Je pose mes ongles contre le torse de la libellule, take one, take something.

« Choose one, Tul-li-o. »

Je répète son prénom en écartelant chacun de sons. Trois syllabes, bien.

« And tell me why you wouldn't be able to move on. »
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Message Microcosm of the Universe Empty
Lun 16 Mar - 8:17

★★
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Habitation permanente : Chez Victoria
Occupation : /
Tullio Cavaleri

Tullio Cavaleri
"Hello Zak."

A-t-il prononcé en retour, sans penser à reculer pour échapper aux doigts pleins de sang qui soulignent le contour d'une cerne qui refuse obstinément, peu importe le nombre d'heures de sommeil, de disparaître, trop heureux et souriant d'avoir Zakuro en face de lui.

Le voyant lui demande s'ils sont amis et Tullio hausse une épaule, retient le I hope so qui serait la vérité et opte pour une approche plus diplomatique.

"I crashed next to him in a bar, once. I was really wasted, and he was kind enough to help me. He got me home and handed me over to the girl I live with."

C'est vrai d'un bout à l'autre et, pourtant, ne raconte pas la moitié de l'histoire. Ce ne sont pas des détails qu'il a envie de partager, parce que le souvenir des doigts de Zakuro sur sa nuque n'appartient qu'à lui.
Il repousse l'image loin, parce qu'on lui tend des os, parce que des ongles se pressent contre son torse. Alors Tullio s'affale un peu pour échapper au contact, et attrape une côte, parce qu'elle était sur le dessus de la pile, facile à prendre.

"Something happened. A… a long time ago."

Commence-t-il, doucement, quand il est interrogé sur ce qui l'empêche d'aller de l'avant. Il baisse les yeux sur ses mains, parce qu'il faut bien regarder quelque part, parce qu'il ne veut pas fixer les deux hommes en face de lui.

"It looks like… There's always something to…"

Tullio bafouille un peu, cherche ses mots et soupire, exaspéré par lui-même, par sa vie de merde.

"Every time I'm starting to get over it, something else happens and… And I end up making no progress at all. I feel like it’s even worse than before.”

Zakuro l’avait poussé en avant, involontairement, et il avait fait des progrès jusqu’à ce qu’Anya vienne tout gâcher. Il essayait, à nouveau, de progresser, sans trop y croire. Ce serait sans doute plus simple de juste laisser tomber, et d’accepter les choses telles qu’elles étaient.

“So, does the bone say anything?”

Tullio s’amuse doucement de ces pratiques en lesquelles il ne croit pas, parce que c’est plus facile que d’être triste. L’homme aux cheveux blancs lui dira qu’il va trouver l’amour, bientôt, c’est certain, et que tout ira bien, et il fera semblant d’y croire. Mais au fond ils savent bien, tout les trois, que ce sont des foutaises.
Au moins, se console-t-il, au moins il a vu Zakuro.
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Lun 16 Mar - 18:03

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Zakuro J. Fea

Zakuro J. Fea


BLUE,
who soiled it ?



Je les regarde se confronter, mon éclat d'immatérialité et ce bout de bleu pastel qui se rencontrent. Je les regarde se confronter et contre mes prunelles, il y a ces pépiements d'instant en flottaison, en suspens. C'est le prototype d'une humanité autrefois ivre mort qui vient rencontrer la beauté gazéifiée de ma créature chérie au sourire trop doux. C'est l'hétérogénéité de deux possibles que je considère s'amonceler dans un même espace défini. Et je les regarde si intensément. Joshua a les doigts tâchés, Tullio rentre et s'assied, et je les regarde, je les regarde, avec une fascination qui me donne envie de sourire un peu trop fort.

Tullio a ce sourire doux, Tullio est cet humain qui docilement, doucement, accepte de rentrer dans la tente, de jouer le jeu, et qui se laisse guider sous mes doigts, sous ces peintures guerrières que je lui attribue. Il sourit, sourit, me salue, et j'ai dans la tête des effluves de baiser trop prononcées ; ce souvenir qu'on partage et sur lequel je le considère hésiter, en imaginant, rien qu'un peu, qu'il a aimé ça. Je ne sais plus quand c'était, je ne me souviens plus de la date, et les intonations de Lawrence me murmurent des données qui se juxtaposent. J'ai les doigts contre les clavicules de Joshua, et les vibrations de celui-ci sont des ronronnements agressifs.

« A friend of Zakuro's ? »

La réponse de Tullio est un glissement de sons sur lequel la sémantique est camouflée. Il est bien assis, bien tâché, ses cernes ont ces couleurs sauvages que je veux continuer à étirer. Mais d'abord, d'abord, il a cette politesse de réponse, sur laquelle on peint une réalité incomplète. Ses mots façonnent, doucement, les façades d'une représentation qui n'était pas tant la mienne.

« I crashed next to him in a bar, once. I was really wasted, and he was kind enough to help me. He got me home and handed me over to the girl I live with. »

J'ai les yeux dans ceux de Tullio, et les mains dans les cheveux de Josua. Mon souffle contre ses vertèbres, je glisse ma langue contre la peau olivâtre.

« This is the boy I kissed, because he was so sweet. Remember ? »

Parce que ça aidera assurément plus Joshua à se rappeler qu'une simple mention de cet endroit dans lequel j'ai été trop malade, pas assez fasciné, autrement que par lui, par une humanité environnante.
C'est ce moment, et mes yeux écharpent Tullio. Les siens, à lui, finissent pas saisir un morceau de cadavre, une forme recourbée de côte que j'octroie à un rat, peut-être. Il marmonne, et je dépose, contre la peau de Joshua, une remarque qui se fait presque, presque, une inside joke aux contours de baiser.

« Trois syllabes, love. He can live. »

J'ai murmuré. Pas Tullio.

«  Something happened. A… a long time ago. »

Je me tais, Joshua questionne, -et mes doigts sont les cerceaux qui ornent sa gorge, mes doigts sont les parures à sa trachée qui vibre sur des significations que j'aimerais parfois m'approprier complètement, mes doigts sont refermés, avec tendresse et adoration, sur le puits de son souffle, de ses râles et de ses grondements, et je suis presque jaloux, presque, qu'il ne m'adresse pas la parole-, et Tullio finit par abaisser les yeux. Par bafouiller. Par hésiter, trembler, remuer ces doutes et cette angoisse malvenue.

Ce qu'il dit, c'est du trauma en boite de conserve. Un amas de bouillis sombre, une noirceur que je n'apprécie pas considérer sur ses couleurs pastels. Et ça me fait le considérer avec les yeux plissés, avec cette sensation, insatisfaite, que l'humain sur qui j'ai posé la bouche, s'est fait mangé par quelque chose de pas assez grand. Je ne veux pas de ça, je ne veux pas de ce gâchis impromptu. J'ai dans le coin des lèvres un grognement rauque et une insatisfaction animale, qui fait crisper mes doigts. Parce que c'est un de mes humains, c'est un de mes êtres, et que c'est équivalent que de regarder l'un de ceux que Chess ou Jack a torturé. Sauf que c'est quelque chose que nous n'avons pas contrôlé, c'est quelque chose qui résonne avec des relents d'horreur détaché de notre réalité, c'est quelque chose sur lequel Joshua et moi n'avons pas de possibilité. C'est quelque chose que nous n'avons pas influencé.

Pourquoi mon petit, tout petit humain bleu pâle a mal ?

« Heh. »

L'anse du conteneur plastifié est saisi entre mes doigts, et dans le même mouvement, la boite d'allumette. Je vide le liquide sur les os que Joshua tient encore entre ses mains, je le fait couler dans ces deux paumes refermées en creux. Le carburant est transparent, la flamme orangée. Brindille taillée avec soin, l'allumette flotte au dessus des os aspergés, et j'attends, j'attends une seconde, pour laisser à Tullio la possibilité de s'écarter, s'il a peur d'être brûlé. Le bidon d'essence est repoussé, un peu plus loin.

« Tell us what happened. »

J'ouvre les doigts, laisse les flammes prendre. Elles montent, elles grimpent aussitôt, elles sont ces ornements vivants que je lui offre à manipuler entre ses phalanges refermées. Le feu, comme décoration, est un bijou qui convient bien à Joshua. Entre ses mains, entre ses doigts, c'est ce jeu de couleur et d'énergies que je laisse à admirer à Tullio.

« And we can tell you whatever you want. Either what you want to hear, what you want us to say, or we could say what we want to do.»

Parce que plus que le destin, Joshua et moi pouvons faire n'importe quoi. Je glisse, en français, mes mots plus bas, sur Joshua.

« N'est-ce pas ? Nous pourrions aller faire n'importe quoi, n'est-ce pas ? »

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