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Ambrose Meriwether

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Lun 15 Mai - 14:37

Points : 0
Messages : 235
Age : 54
Habitation permanente : Appartement au coeur d'Albuquerque qu'il fréquente peu.
Occupation : Contrebandier éclectique d'artefacts magiques | Treasure Hunter | Fabriquant d'artefacts magiques | Moitié technonulle de SEE
Ambrose Meriwether

Ambrose Meriwether
AMBROSE MERIWETHER



A cynic is a man who knows the price of everything, and the value of nothing.  - O. Wilde 

Fiche signalétique

Ambrose Meriwether  1905130539510077Ambrose Meriwether  1905130551060071Ambrose Meriwether  1905130600550091Ambrose Meriwether  1905130601150083
 

Nom : Meriwether Wynters
Prénom : Ambrose Avery
Origines et nationalités : Il a vu le jour dans l'état du Massachusetts aux États-Unis, mais il ne ressent que peu d'attachement pour l'endroit, considérant qu'il a passé la majorité de son enfance et de son adolescence à suivre sa mère autour du globe.
Race :  Humain. Il a toutefois troqué cette humanité auprès d'un démon, pervertissant cette nature au profit de desseins plus sombres.  
Âge : 50 ans, même s'il parait beaucoup plus jeune. Il masquera cette dissonance physique  en affirmant avoir 25 ans et des poussières.  
Genre : Masculin.
Orientation : Équivoque.

Taille : 182 cm.
Couleur des cheveux : Onyx. Il est important de noter qu'ils sont très longs, atteignant les hanches d'Ambrose.
Couleur des yeux : Gris clairs.
Traits particuliers : Un tatouage monochrome logé entre les creux de ses reins et représentant une fleur de lotus.

Dossier de l'ordre

Langues parlées : Anglais. Arabe. Espagnol.
Habiletés :

- Affinité avec les créatures de l'ombre. Imbu d'une essence démoniaque, Ambrose a davantage de facilité à repérer les créatures appartenant à cet ordre et à initier un dialogue avec celles-ci.  

- En tant que sorcier, Ambrose possède la capacité de manipuler la magie environnante. Là où il n'a pas la capacité de créer sa propre magie, il peut, par exemple, la déplacer ou la diffuser parmi des objets en étant déjà imbus.

- Ayant passé l’entièreté de sa vie à arpenter le monde à la recherche d’artefacts magiques, Ambrose possède une connaissance accrue de leurs composantes, leurs effets, leurs provenances, etc.

- Ambrose, au fil de ses lectures, a obtenu des bases solides en une foulée de langues mortes souvent connectées aux historiques des artefacts ayant capté  son attention. Plus particulièrement les langues sémitiques  dont, l’akkadien ( regroupant le babylonien et l’assyrien ) et l’hébreu biblique.

- Ambrose, ayant côtoyé durant son enfance et son adolescence plusieurs sanctuaires et chevaliers a des connaissances en ce qui traite des créatures magiques et de l’art des potions.


Qualités prédominantes : Charismatique - Détaché - Minutieux - Obstiné
Failles notables : Arrogant - Avide -  Menteur - Tête-brûlée

Note particulière : En tant que chasseur de trésors Sandroproclamé et contrebandier d'artefacts magiques, Ambrose sera amené à en manipuler une grande variété. Il en conservera, toutefois, plusieurs pour lui-même et en possède déjà quelques uns au moment de son départ de l'Ordre.

Montre : Il s’agit de l’artefact que lui a octroyé Tiamat lors de leur pacte. Cette montre est intimement connecté à Ambrose et le dissocie du temps environnant de sorte à ce qu’il ne vieillisse jamais. Si la montre advenait à être détruite, le temps le rattraperait.

Orbe de distraction : Une sphère de vitre imbue d’un sort de distraction qui appartenait à la défunte Viviann Wynters et qu’Ambrose chérie malgré sa simplicité.

Herschel : Il s’agit d’un hibou enchanté de sorte à reconnaître la trace magique –dixit démoniaque d’Ambrose et de hurler dès que des gens autres que lui pénètre dans son périmètre. Sandro l’a affectueusement surnommé Herschel.

L'Infinirhum : Il s'agit d'une bouteille enchantée pour contenir plusieurs litres de liquide. Le matériel dans lequel est taillé cette bouteille permet à une créature magique - ou un sorcier - de la remplir au moyen de magie. Ambrose choisit de la remplir  avec des quantités de rhum qui peuvent lui durer des jours.

La plume de Lammasu : Il s'agit d'une dague composée de plumes de Lammasu, une créature éteinte originaire du Moyen-Orient que l'on peut maintenant trouver près des vestiges de Living Mirage. Les plumes ont été mélangées avec de l'ambre et divers métaux de sorte à pouvoir porter atteinte à n'importe quel ennemi. Toutefois, cette dague n'a pas la capacité de blesser les individus qui n'ont pas d'intention mauvaise à l'égard de son porteur.

Sac de randonnée : Il s'agit d'un sac de randonné de marque, tout ce qu'il y a de plus banale. La plus volumineuse des poches centrales, toutefois, est enchantée au moyen d'un sort d'espace-partagé qui débouche dans l'un des coffres personnels d'Ambrose dans son appartement d'Albuquerque.

Lanternes & crayons : Il s'agit d'un duo de lanternes vieillies tout ce qu'il y a de plus simple. Leur huile, toutefois, est mélangée à de la cire d'ulmite. Ambrose tâche de garder des crayons de cire d'ulmite parmi ses affaires pour tirer un maximum de leur potentiel. Lorsque Sandro et lui préfère éviter les communications électroniques, ce sont ces lanternes  et ces crayons qu'ils utilisent. L'une de ces lanternes reste toujours avec Sandro.


Historique



1991 - IRAQ

Il est ailleurs, quelque part dans un endroit qui ne s'affiche pas sur la carte, égaré dans la poudrée informe de l'air, à contempler les formes invisibles qui se dessinent dans la pesanteur de l'atmosphère. Il les devine, il les ressent, si bien que son regard filtre vers le bas, dans une manifestation d'intimidation que son orgueil se targue de piétiner furieusement. Ses semelles froissent la surface de la terre et il fixe les arabesques qu'elles tracent, coincé dans un moment de latence qui pianote sur une note d'incertitude.

Le doute est toutefois une réalité qu'il préfère dévorer, écraser d'un coup de molaires pour mieux pouvoir l'avaler. Ce qu'il cherche se trouve ici, quelque part dans l'un des recoins poussiéreux de ces ruines et il n'a jamais été question de reculer.  Il est trop tard pour reculer.

L'artéfact de sa convoitise a tracé son chemin sur des milliers de kilomètres, a laissé ses échos résonner en Bretagne, puis en Inde, avant que la voix des mythes le recensant l'aiguillonne en la direction des landes arabes, en Iraq, dans le creux d'une Mésopotamie aux contours chimériques. Babylone est une idylle, mythique et grandiloquente, relève d'une époque fragmentée par les légendes, par des histoires qui se tortillent contre les langues d'ancêtres et d'érudits. Il marche sur ces contes, inspire un air lourd de mémoires ne lui appartenant pas.

Entre les serres millénaires de cet endroit, se trouve une montre silencieuse.

Cette fois sera la bonne.

-

Des écailles de jade et trois gueules édentées, grandeur et prestance, relique vivante, Tiamat est cette monstruosité doucereuse qui l'attire d'un revers d'aile. Sa langue fourche contre des promesses et, malgré sa sature titanesque, malgré la peur magique qu'elle insuffle dans ses veines, il ne peut que se concentrer sur les battements effrénés de son cœur. Ils donnent vie au morceau d'horlogerie, brisent le mutisme de la montre et démarrent un balais sonore qui brouillent tous ses sens.

Il se demande, expirant un souffle qui se meurt contre l'aura vénéneuse de Tiamat, ce qu'il lui faudra faire pour glisser ses phalanges contre le métal poli, sphère aplatie, qu'elle tient entre ses griffes et qui cliquète au rythme du sang qui bat contre ses tempes.

N'importe quoi, n'importe où,  jusque dans la décomposition de ses nerfs et de ses organes.

La créature, idole démoniaque, création omnipotente saturée de noirceur, rugit un rire qui secoue ses os et le toise, prédatrice d'une chair qu'il sait se trouver en marge de sa corporalité. Une aile draconienne se charge de l'ombrager et cette voix mielleuse, contraste repu de maternité, lui susurre des propositions décharnées auxquelles il ne songe même pas refuser. Il effleure sa peau, bouillante, asséchée, et sens les contours de sa propre épiderme s'y fondre.

D'appartenance en devenir, jamais, n'aurait-il songé que de transformer son âme puisse être aussi facile.

-

Il passe plusieurs heures, étendu au beau milieu de nulle part, poussé au bord du délire par une déshydratation qui enfle sa langue et révulse ses yeux.  La vitalité de Tiamat bouille désormais dans ses veines et la montre qu'elle lui offre - celle-là même qu'il a passé des mois à traquer - se charge de lui rappeler que son cœur bat toujours. Ses cliquetis se soudent au sang qui file dans ses veines et ses rouages émulent les os qui structurent son corps. Ils ne font qu'un là où Tiamat et lui demeureront toujours dissociés.

Lorsqu'il se redresse, ses genoux s'entrechoquant et son cerveau se voilant, le monde autour de lui s'emballe. La faiblesse qui enserre ses membres laisse son cœur - ainsi que le morceau d'horlogerie - s'accélérer et il relève des yeux mouillés par l'épuisement sur la silhouette cauchemardesque de la créature d'ombre.  Tiamat, orifices buccaux ouverts sur un silence tonitruant, le toise.

Elle le soupèse, l'évalue un long moment, puis ses babines, émeraudes brodées de goudron, frémissent.

Les modalités les unissant sont floues, les chaînes d'une connexion évasive se pressant contre ses articulations pour lui rappeler que ses mouvements sont maintenant scindés par une essence mystique dépassant la compréhension de son identité qu'il s'est façonné jusqu'à maintenant. Il n'est plus ce garçon qui suivait des nipsies des yeux, doigts fermés autour d'une sphère porteuse d'un charme de distraction. Non, il ne l'est plus, plus exactement.

L'inclinaison de son échine est difficile et se solde par le heurt de ses genoux contre le sol chaud, par les crocs de Tiamat se dévoilant dans un rire guttural. Les remerciements ne sont pas nécessaires, pas lorsque l'agenda du bénéfacteur s'enracine dans le chaos et la possibilité de voir celui-ci se multiplier au travers de son légataire.  

Il lui sourit.

Et perd à nouveau conscience.

-

1969 à 1990 - LE MONDE

Il s'apelle Avery et son enfance est disloquée entre les apparitions qu'on glisse entre ses lèvres et la réalité, édifices longilignes et gris, à laquelle elles s'opposent. Sa mère ne s'étend jamais sur l'état des faits, aussi libre que ce vent qui la porte dans chaque recoins du monde, mais il apprend bien vite que la ferraille des avions se concilie difficilement avec les battements d'ailes des fées. Il apprend que son silence est de mise, parce que la plupart des gens ne savent pas comment regarder le monde. Ils ne voient que sa surface, que des chouettes effraies là où peuvent exister des astrides.

À sept ans, pourtant, il a déjà l'habitude de les sentir zigzaguer près de ses chevilles, toutes ces manifestations que son œil seul ne peut lui offrir. Une sphère enchantée entre les doigts, il trace tranquillement les sentiers d'un sanctuaire de ses semelles. Sa mère le piste diligemment, joignant emploi et éducation. Elle lui parle des nipsies, lui présente des satyres ( " Auriez-vous des rouages ? ", demande Gregory ) et lui fait découvrir un monde dont seule la version muette existe au dehors.

-

L'emploi de sa mère les porte partout sur le globe et il la suit, faute de mieux, faute de rien, tissant son bonheur au rythme de leurs voyages, écarté des coutumes qui incombent à l'enfance. Son univers se résume aux élucubrations d'une grande dame qui ne sait pas tenir en place. Ils échafaudent des demeures temporaires par-ci et par-là, campent dans des parcs nationaux et se cantonnent dans les motels brodant les autoroutes qu'ils croisent. Il n'appartiennent à rien d'autres qu'eux même, Avery et Viviann Wynters, nomades des temps modernes.

Un soir, elle le laisse aux abords d'un sanctuaire -un autre, encore et toujours-, auprès d'un homme de large stature prénommé Mokonzo. Il s'agit d'un visage familier, d'un être qui apparait de temps à autre au sein de l'arythmie de leur routine et qui se flanque aux côtés de sa mère, comme un papillon de nuit s'agglutinant à la lumière. Elle dépose ses phalanges le long dus sinue café de son biceps et, malgré leur coopération habituelle, malgré la recrudescence de ces missions qui font vibrer leur voix et qui grisent leurs regards, elle insiste pour partir seule devant.

Elle les quitte sur un sourire, avec un battements de ses doigts en guise d'au revoir, sa silhouette s'évanouissant parmi les coulées automnales de Takuatshin. Elle réapparait quelques jours plus tard, toujours souriante, mais terriblement usée, avec un index en moins pour les saluer. Avery, disséqué par l'émoi fracasse son visage contre son bassin.

Elle le contemple d'un air serein, lorsqu'il lui demande des explications, et répond simplement :

" Sometimes, it is necessary to make sacrifices of ourselves, Avery. "

Derrière eux, Mokonzo s'esclaffe.

" Now, stop crying and be a very good boy ! "

-

Elle apparait d'entre les pattes de mouches alambiquées traitant d'une montre millénaire que sa mère a disposées sur la table du café florentin dans lequel ils dînent. Elle apparait presque discrètement, d'un détour de membres qui laisse sa génitrice opiner appréciativement, alors que lui relève des yeux embrumés d'ennui.

Olivia est cette manifestation vive, un tsunami d'eau pétillante qui déferle sur lui sans qu'il ait le temps de se ressaisir. Elle lui en jette plus qu'il ne peut en prendre et, il  réceptionne, penaud, l'étendue d'une vie qu'il ne saura - et ne voudra - jamais contenir. Elle s'éprend des mêmes blasons que sa mère, se défini au travers des soubresauts d'un ordre chevaleresque auquel Avery ne peut que rêver se soustraire et sollicite, auprès de leur famille, les connaissances manquantes à sa formation.

Vivivann Wynters est sa mentor et Avery, pour le meilleur et pour le pire, est l'écuyer de leurs circonstances.

Les trois années qui suivent sont des déluges d'apprentissages connexes. Elle lui montre à encaisser, là où il lui enseigne à observer, colmatant maintes faiblesses et palliant des lacunes. Avery n'aime pas se battre, mais il apprend comment parer un poing. Olivia dédaigne l'immobilité, mais elle apprend comment s'éprendre des détails. Elle le frappe, il la mord, et seuls Viviann et Mokonzo sont témoins du balai grotesque de leur relation.

Les missions s'enchaînent, les aventures se succèdent et elles se soldent par des plaies et des rires. Il comprend mieux, maintenant, l'ivresse qu'il a toujours pu lire dans les échanges reliant Mokonzo et sa mère. Il la partage avec Olivia qu'il barbouille de ses essoufflements et se fascine de la façon dont elle glisse ses ongles contre son crâne. Il l'aime comme on aime la première fois, avec un trop plein de désir qu'il couine contre ses lèvres et qu'elle lui rend de manière tout aussi gauche. Il l'aime comme ces éphémères qui assaillent l'été, avec un dévouement fugace qui ne perdure pas dans l'année. Ils sont jeunes et leur familiarité se targue d'une impulsivité sirupeuse. Il ne veut pas l'oublier.

Lui dire au revoir, au terme de son entrainement, est une chose qu'il fait avec douceur, marmonnant un sourire contre sa carotide loin de l'espièglerie des yeux de sa mère. Olivia lui tiraille les cheveux, en guise de réponse, lui vole l'élastique avec lesquels il les avait attaché.

Elle ne lui manquera jamais vraiment.



-

Dès son enfance, le temps est une chose qui cogne contre ses tempes et qu'il compte distraitement du bout des doigts, une comptine qu'il chante dans les bois - un, deux, trois-. Il s'agit d'une denrée que sa mère prétend posséder à perdition et qui s'évase entre ses doigts sans qu'il ne cherche à la saisir, à la comprendre. Pour lui, le temps n'existe qu'au travers de la mutation des saisons, qu'au travers du périple des astres. Avery ne le ressent qu'à moitié, observant ses effets sans trop les considérer. Son corps qui s'allonge, les mèches de Mokonzo qui se raturent de gris et les lettres d'Olivia s'attardant sur les périples de la maternité ne sont que des dédalles qu'il peut trop facilement ignorer. Pour lui, le temps ne fait qu'exister en sourdine jusqu'au cancer de sa mère.

C'est une fois qu'il la voit, prostrée près d'une fenêtre, son crane dégarni par la chimiothérapie, qu'il prend conscience de la portée du temps. Le temps qui érode, qui fragilise et qui dévore. Ce temps même qui gruge les os de sa mère et qui existe en marge de l'humanité qu'il tient en esclavage.

Des jours de convalescence deviennent des mois d'agonie et sa liberté se scinde entre le chevet de sa mère et cette montre légendaire qu'ils traquent à-demi depuis près d'une décennie. Avery veut faire taire le temps, s'éprend d'une insomnie onéreuse qui lui noirci les yeux. Jamais, ne sont-il restés aussi longtemps au même endroit.

Éventuellement, la phase terminale s'amorce et le pire est à considérer. Avery sent le climat de son existence chuter, s'évincer.  Mokonzo va et vient, dépondant à des devoirs qui ne lui permettent jamais de demeurer bien longtemps auprès d'eux. Sa mère garde le sourire, malgré la fatalité du destin, dépose son frêle corps près de la fenêtre et contemple les saisons. Avery, lui, fait de son mieux.

Ce n'est que lorsqu'Olivia vient les visiter, un nourrisson entre les bras, que le poids de la réalité vient l'écraser. Sa fille, un boutchou aux joues rebondis et aux yeux plein d'étoiles, gazouille tranquillement, lorsque sa crise se prélude. Viviann dort et le coeur d'Avery s'affole sans qu'il ne sache pourquoi l'instant présent lui semble plus difficile que le précédent.  Olivia, pendant un vague instant qui se brouille sous les larmes qu'il tente de retenir, lui semble patauger dans une hésitation qui ne lui sied pas, prise de ce malaise que l'imminence d'un deuil ne provoque que trop bien. Elle finit par le recueillir entre ses paumes, chuchotant d'une voix aqueuse qui ne fait qu'accentuer la douleur.

" . . . aren't you a very good boy. "

Le sanglot qu'il lâche contre l'épaule d'Olivia est guttural et croassé.

-

Viviann, sa mère, meurt et ses funérailles ont lieu sous le soleil de l'été.

Il n'aime pas y penser.

Il ignore l'invitation de Mokonzo, lorsque celui-ci lui propose de formellement rejoindre l'Ordre de chevaliers de l'Aube. Il emballe ses quelques possessions - l'orbe de distraction de sa mère un poids familier au creux de son sac - et grimpe dans le premier avion qui lui permet de quitter le pays.

Il ne le regrette pas.


-


1992 à 2007- ERRANCE

Une fois loin de Tiamat, il erre, s'éparpillant aux quatre vent comme il l'a toujours fait. Il se vautre dans les vieilles habitudes de sa mère, chassant la magie amassée dans divers objets. Armé de son savoir et des documents de la défunte - l'Inquisitrice est tombée, l'Inquisitrice est dilapée -, il chasse des breloques et admire le monde. Ses voyages le mènent partout. Ils le tiennent éloignés des sanctuaires, qu'il contourne précautionneusement, peu désireux de se retrouver aux prises avec des bribes de législations chevaleresques.

Il sait ce qu'on pense des gens qui ont fait le même choix que lui, de ces gens qui ont sourit aux êtres d'ombre les plus perfides. Il le sait et ça n'a rien de beau, la médisance une certitude qui assaisonne l'ostracisation. Il n'en veut pas. Tiamat et la montre sont des dons, des perles d'infinité incrustées à sa peau, la fin du périple que sa Viviann n'a pas pu terminer.

Il se demande, souvent, ce qu'elle penserait de ses choix, ce qu'elle penserait de cette part d'ombre qu'il a accueilli sans la moindre hésitation. Il se le demande, pianotant doucement sur le soulagement que lui insuffle l'impossibilité d'obtenir des réponses. Elle est morte. Il ne peut plus la décevoir.

Il devient donc quelque chose qu'elle aurait regardé d'un air désolé, un monstre magique qui arpente des ruines pour les destituer de leurs cœurs. Il revend ces cœurs au plus offrant, aux figures ombrageuses qui longent les marchés magiques dont on ne prononce jamais les noms de manières directes. Parfois, il les échange, les troque contre des vivres ou un sourire, s'éprenant des motivations qui poussent les individus à vouloir détourner leurs destins d'un tour d'artefacts.  

Et si, pendant ces années,  il abuse des énergisants - philtres et potions récupérés dans les confins de marchés peu recommandables - il ne faut considérer cela que comme une pierre supplémentaire à ce deuil qu'il ne sait comment vivre.

Il refuse de penser à Mokonzo, n'ose pas songer à Olivia. Et évite comme la peste les contours de ces chevaliers qui le narguent.

-

Le Sphinx tombe. L'ordre crise. Avery contemple le tout de loin, attrape des échos de vérité au détour d'un aéroport. Cette reformulation du pouvoir scindant des organisations opposées, damnant un peu plus l'état de sorcier, le contraint à cryogéniser ses activités de contrebandes d'artefacts. Il continue d'arpenter le monde à la recherche de féérie, mais ne la vend plus. Il y a trop à risquer pour le moment.

Et le temps, lui, contrairement à tout le reste, ne sera plus jamais un problème.

Il adopte, dans la vie courante, le nom Ambrose Meriwether et tente de tuer les vestiges qu'Avery a laissé derrière.

-

2008 & 2009 - ÉTATS-UNIS

Ambrose n'est pas quelqu'un qui rechigne à prendre avantage des faiblesses d'autrui si celles-ci peuvent servir ses agendas personnels. Sandro Valencia, hacker grandiloquent empreint d'une malédiction pleine d'ironie – le soleil menaçant de craqueler sa silhouette comme il le fait aux vampires paraissant au grand écran –, compte parmi ses victimes. Il lui tombe dessus, littéralement, alors qu’ils squattent tous deux un bar dans les rues d'Albuquerque. Il trébuche sur les lacets de ses bottes et, mouvements engourdis par l'alcool, s'affale sur les cuisses d'Ambrose.

" You are the prettiest thing here ! "

Il flirte grossièrement, exclamant chacune de ses paroles avec une ferveur qu'Ambrose espère voir s'atténuer avec la sobriété, et impose des contacts que le sorcier fait mine d'apprécier. Son sourire est large, espiègle, et la vitalité qui s'en dégage a vite fait de l'amadouer.

Il le raccompagne donc, le laisse le pousser contre son matelas et sourit, ses cheveux s'éparpillant sur les couvertures, lorsqu'il l'embrasse. Il n'est pas étranger aux aventures d'un soir et sait apprécier la gratuité d'un lit. Sandro est doux, malgré ses sens embrouillés, et s'endort après une masturbation mutuelle qu'Ambrose considère comme peu chère payée.

Il farfouille dans les affaires du jeune homme et lui vole une chemise, ainsi que des chaussettes. Il les range dans son sac avec la ferme intention de partir tôt le lendemain après avoir quémander un déjeuner. Il observe aussi les moniteurs informatiques disposés ça et là, connectés à des réceptacles qui vrombissent dans la pénombre.

Il cligne des yeux et continue de fouiller discrètement.

-

À son éveil, l'affabilité de Sandro s'est envolée et c'est en frétillant dans son appartement aux rideaux fermés qu'il tente de mettre Ambrose à la porte. Sa nervosité est tout aussi palpable qu'intrigante et le sorcier le toise d'un air interdit.

Il a tôt fait de comprendre, lorsqu'il s'approche de l'une des fenêtres pour juger de la température extérieure qu'en se heurtant à Sandro, il s'est heurté à l'une de ces choses qui ferait mieux d'être gérée par l'ordre et ses sanctuaires. Sandro est magique. En quelque sorte. Maudit serait le terme le plus approprié.

Par-dessus tout, Sandro est une possibilité.  Les moniteurs informatiques et leurs contenus bloqués lui ont insufflé l’envie de voir jusqu’où vont ses talents.

Il sourit. Voilà une énième manière de tester les limites de ce que Tiamat lui a offert. Les cliquetis de la montre dissimulée dans sa poche atteignent un rythme frénétique. Il humecte ses lèvres.

" I can help you . . . "

Les yeux de Sandro s’écarquillent, son visage se contorsionne en un rictus que sa gueule de bois transforme en moue. Ses doigts se crochètent dans les rideaux qu’il agrippe trop fermement. Ambrose articule chacune des syllabes de sa proposition, pointille les mots d’une lenteur délibérée, électrique. Il claque des doigts.

" . . . for a price. "

Les ordinateurs qui peuplent l’appartement de Sandro se retrouvent au centre de leur accord. Une vie pour une vie. Le soleil en échange de l’anonymat. Sandro frissonne, départagé entre la crainte d’un canular et le désir de laisser les facéties relatives à sa malédiction derrière.

Ils ne se serrent pas la main et Ambrose jette un regard dérisoire aux traces que leurs activités nocturnes ont laissé sur les draps avant de quitter l’appartement.

-

Ambrose réapparait à son chevet, quelque mois plus tard, goguenard et impérieux, une bague massive brodée de veinures argentées scintillant à son doigt. Sandro le dévisage un instant, se vautrant dans une seconde de méfiance qui ne tarde pas à fleurir en un sourire radieux. Il attrape les doigts d’Ambrose dans les siens et susurre :

" Are you asking for my hand in marriage, Reinita ? "

Ambrose aboie un rire, ses doigts glissant le long du poignet de l’autre jusqu’à en venir le tordre. Sandro siffle entre ses dents, mais se soumet momentanément à l’instant, cherchant les prunelles d’Ambrose de ses yeux pailletés d’étincelles.

" I am asking for your upmost devotion. "

Il attitre Ambrose près de lui, et supporte la douleur, souriant à demi, jusqu’à ce que le sorcier relâche sa prise. Leurs nez se touchent et il effleure leurs lèvres en un murmure :

" A secret for a secret, brujo ? "

Ambrose l’embrasse.

" Something like that. "

Something like that devient une association. Ambrose lui tend la bague enchantée et le hacker l’enfile promptement avant d’ouvrir tous les volets de son appartement. En retour, il fait aller ses doigts sur son clavier et, au bout de quelques minutes, Avery meurt pour de bon.

Sandro, malgré les prétentions d’Ambrose, n’a pas besoin d’être dompté. Il s’illumine d’idées et ce qui avait été introduit comme un marché, comme une dette, se transforme en une opportunité commune. Ambrose s’en trouve bouche-bée, si bien que sa curiosité à tôt fait d’écraser son désir de sécurité. L’anonymat est un luxe que SEE lui prodigue en échange des écussons qui faisant de lui le talon d’Achilles du sorcier. Ensemble, à l’orée du monde. Ambrose suppose que de placer sa confiance en un unique être ne lui fera pas de tort,

Sandro est une bouffée d’air.


2010 à 2017- LE MONDE

Une fois libéré des inconvénients relatifs à sa malédiction, Sandro redécouvre la lumière du soleil et a tôt fait de se rabibocher au sanctuaire de Rio Branco. Il gagne de ses effectifs immédiats, dont du gardien, offrant son expertise et sa vitalité pour la cause. À côté, il assiste Ambrose sous le pseudonyme de SEE, calfeutrant les failles du sorcier en faisant office d’intermédiaire. La contrebande d’artefacts magiques reprend donc son cours, à plus grande échelles. Ensembles, ils ont une poigne qui s’étend plus loin que l’horizon, qui atteint l’entièreté du monde. Ambrose s’en voit griser. Ils sont un duo, entassés dans leur appartement d'Albuquerque lorsqu'Ambrose ne voyage pas – ce qu’il fait la plupart du temps –.

Malgré l’inéquité qui scinde leur relation – Ambrose pouvant condamner Sandro aux intempéries de sa malédiction en un tour de désenchantement – l’informaticien ne se formalise pas de grand-chose d’autre que de leur statut relationnel. Les effectifs de Rio Branco les considèrent comme un item de longue date, ce que Sandro encourage –moqueur et amusé- et qu’Ambrose ne daigne pas contredire. Il plane au-dessus de tout – comme Viviann, comme Olivia – rayonnant de ce genre de vie qui ne s’arrache tout simplement pas.

Ses prouesses informatiques lui valent la mise en position d’un système apte à traquer plus facilement les déplacements de Lycerna. C’est à la suite de cette création qu’il se taille une place de consultant parmi l’ordre.  C’est aussi à la suite de cette création, qu’il pianote ses doigts sur les épaules d’Ambrose, mielleux et amusé.

" Avery ? "

" Don’t. "

" Ambrose. "

" Yes ? "

" You are aware that the Order has quite the easy access to a wide variety of artefact, yes ? "

"… yes ? "

" You catch my drift … ? "

" Fuck off.  "

-

( Une fois sur les terres d’Old Fyre, Ambrose farfouille au fond de sa poche pour sentir les cliquètements de son cœur. Son dossier stipule qu’il est un jeune gradué de 25 ans ayant étudié les langues mortes et qui, de par son affilation à Sandro Valencia, a été amené à intégrer l’Ordre des chevalier de l’Aube.  )

-


2017 à 2019 - OLD FYRE

Ça ne dure pas.  Il ne s'adapte pas.

Pas même deux ans sous le sigle que Sandro a trouvé judicieux de lui coller à la peau et  il ressent déjà l'appel du vide, ce désir brûlant de -complètement- plier bagage et partir. Les pluks l'accablent, les gens dissonent, il ne trouve pas son compte dans la quiétude des lieux. Old Fyre est, pour lui, ce dôme étouffant trop rempli des probabilités appartenant à une existence qu'il a jadis choisi de laisser derrière. Il n'est plus ce fils élevé par Viviann Wynters, plus cet enfant à qui ont avait tenté d'insuffler un désir de protection. Ici, tout semble lui manquer, rien ne parvient à lui suffire. Il est Ambrose Meriwether e l'Ordre est un milieu qui lui apparait trop réglementé pour adéquatement alimenter ses desseins.

Ses affaires sont vite emballées; il abandonne la majorité de ses vêtements au profit d'ingrédients rares et des quelques artefacts qu'il a su dérober. Il se permet, toutefois, son oreiller serré sous le bras, un dernier tour à l'Aquarium, un dernier tour sur la tombe symbolique des chevaliers qui sont morts à ses côtés lors de mission. La brûlure de l'alcool vient cimenter son impression de prendre la bonne décision. Il n'a pas consulté son partenaire et ne compte pas le faire. Sandro s'adaptera et, dans le cas d'une réticence, Ambrose ne doute pas être en mesure  de peser les avantages de sa décision. Cette fausse identité, ce rôle de jeune gradué, cette supercherie vociférante, il a vite fait de la jeter aux quatre vents.

Sa montre, de retour dans sa poche, cliquète tranquillement.

Destination, Albuquerque.

Destination, le monde.

( De retour chez lui, dans l'appartement qu'il partage avec Sandro Valencia, il a tôt fait de se réinsérer dans les motifs de son ancienne vie. Il est plus souvent ailleurs qu'ici, traquant des légendes au quatre coins du globe, rencontrant les âmes désireuses de marchander avec SEE. De retour chez lui, éparpillé, partout, il respire de nouveau. )


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Mer 28 Juin - 1:48

★★★★
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Age : 33
Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel



Tu as enfin terminé ta fiche.

Je n’osais pas te le dire avant, mais ... C'est horrible. Recommence tout.

Non. C'est pas vrai. Je l'adore.  J'adore Vivi, j'adore Olivia. J'adore Sandro... Et j'aime bien Ambrose aussi, d'accord.

Je n'ai rien à redire, surtout parce que tu m'as posé des questions tout au long, et que tu l'as terminée à côté de moi pendant que je te faisais des commentaires en live. Très sincèrement, à la base, tu as bien saisi l'idée du sorcier, et tu l'exprimes bien dans tes descriptions.

VA RP.

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Mer 28 Juin - 6:02

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Habitation permanente : Constamment sous le ciel.
Occupation : Fuir l'ennui avec acharnement.
Zakuro J. Fea

Zakuro J. Fea
"Ma fiche entière est bâclée."

fiche entière bâclée.

Bâclée.


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Ambrose Meriwether

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