Anya plaira encore de longues minutes. Elle ne répondit pas aux paroles du jeune homme, visiblement perturbée de se retrouver dans cette situation. Peu à peu, les sanglots se tarissaient pour ne laisser que quelque secousse éparse. Doucement, Anya laissait son poids se répartir sur la cage thoracique de son invité surprise, se laissant bercer dans les bras de Morphée. Elle était épuisée, blesser, mais surtout, elle se sentait en sécuriser, un sentiment qu’elle n’avait pas éprouvé depuis plusieurs années.

Ce sentiment que chaque enfant vise, ce sentiment que peu importe ce qui se passe, rien ne pourra vous arriver. Que peu importe les défis, rien ne sera trop grand pour arriver à les surmonter. Un sentiment de paix intérieure.

Doucement la respiration de la demoiselle revenait constante, lente et profonde. Ses cheveux étaient venus recouvrir une partie de son visage, cachant ses yeux clos et sa bouche légèrement entrouverte. D’un mouvement involontaire, elle s’essuya le nez donc les liquides nasaux avaient bien fini par s’estomper. Morphée la berçait de plus en plus vers les méandres du sommeil. Elle dormait, à peine de consciente de ce qui se passait prêt d’elle, une voix, un mouvement… ces choses semblaient si loin qu’elle ne chercha pas a les comprendre. Elle tenait encore fermement le vêtement de l’homme, sorte de protection contre tous les cauchemars, les mauvais sorts et autre menace que le monde lui réservait.

Anya ne répondit à aucune de ses questions, mais Tullio choisit de ne pas s'en formaliser. Il n'avait pas besoin de réponses, seulement qu'elle aille mieux. Alors il la laissa pleurer sans rien ajouter, supportant son poids sans un mot au fur et à mesure qu'elle s'appuyait contre lui.

Au bout de plusieurs minutes, il pencha la tête pour regarder comment elle allait et constata avec surprise qu'elle s'était endormie. Il songea à la réveiller, pendant un instant, mais il n'en eut pas le courage parce que si elle avait réussi à s'endormir comme ça c'est qu'elle devait être vraiment épuisée.

Ensuite, il se demanda s'il ne pouvait pas juste se faufiler et s'en aller sur la pointe des pieds, mais elle tenait son haut et n'avait pas l'air décidée à le lâcher de si tôt.

Il était coincé.

Tullio décida donc de la laisser dormir. Il laissa sa tête retomber contre le canapé et ferma les yeux, décidant qu'il pouvait bien se reposer un peu lui aussi. Il serait toujours temps de partir quand elle se réveillerait, une fois qu'il aurait terminé de lui mettre de la crème et qu'il aurait regardé s'il pouvait quelque chose pour ses ailes.