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World so cold

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Sam 4 Avr - 5:46

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Nolan

Je lui avais pourtant dit… Je l’avais pourtant prévenu que je ne le sentais pas ce rendez-vous. Mais mon père s’était obstiné. Il avait toujours été comme ça et suivre l’instinct de sa fille ne faisait pas partie de ses priorités. Ca ne l’avait jamais été d’ailleurs. Mon père avait perdu tous ses repères. La chute de l’Etoile du Soir, pour laquelle il s’était battu toutes ces années, dans laquelle il avait plongé entièrement avec son obsession de puissance, était détruite. Que pouvait-il faire maintenant ? Rassembler leurs forces, faire quelque chose. Il ne pouvait pas ne rien faire. Et c’est pour ça que nous étions tombés dans ce piège. Pourquoi ? Pourquoi étais-je restée auprès de mon père ? J’aurais dû m’enfuir au moment où j’avais compris que tout partait en vrille. J’aurais dû, mais… c’était mon père.

Nous étions entrés dans cette usine désaffectée, prêt à rencontrer le contact de mon père. Et le piège s’était refermé sur nous. Nolan et une femme, dont il avait l’air trop proche pour n’être qu’une amie. Ils avaient réussi à nous faire baisser notre garde, tout simplement parce que c’était Nolan. C’était mon petit ami après tout… Jusqu’à ce qu’on nous attaque. Nous étions pris dans notre combat, j’étais même sur le point de vaincre Nolan, quand mon père fut poussé dans la fosse pleine de gobelins. Je pus l’entendre hurler de douleur et, malgré tout ce qu’il m’avait fait subir, je ne pus m’empêcher de me retourner vers cette fosse. Un réflexe stupide en pensant pouvoir le sortir de là. Mais c’était trop tard. Je ne pus qu’assister, totalement impuissante, à sa mort, le son de ses muscles déchirés, de ses os qui se brisent. Une nouvelle vision d’horreur qui se grava dans mon esprit. Un moment qui ne dura qu’une seconde. Suffisante pour que Nolan, qui avait préparé son attaque au même moment que mon demi-tour, abattit son bras. Sa lame vint déchirer ma peau. Je poussais un cri de douleur, alors que la brûlure de la blessure diffusait dans tout mon corps.

Je me retournais, parant le nouveau coup de Nolan avec difficulté. Je reculais, trébuchante, chaque pas provoquant une vive douleur. Je sentais le sang poisseux couler dans mon dos, ma vision devenant flou. Un nouveau pas en arrière, des jambes flageolantes, et je manquais de m’effondrer. Nolan en profita pour venir m’attraper par la gorge, plaquant la lame sur ma gorge. Je crus distinguer une hésitation dans son regard. Il me tenait contre lui. J’étais sans défense, mes bras refusant de se lever pour le repousser. La dernière chose que je pouvais exprimer, c’était la lumière vive de trahison et de l’incompréhension qui brûlait dans mes pupilles. Alors que je sentais ma dernière venue, je crus distinguer des cris au loin. Nolan me lâcha. Je m’effondrais au sol, incapable de me tenir debout. Mon regard voilé par la douleur, j’essayais de voir ce qui se passait, de comprendre. Je vis ces hommes s’approcher de moi et je cherchais à me relever. Je devais me relever. Me battre. Des ennemis, c’était des ennemis, j’en étais sûr… Pendant un instant, je réussis à me remettre debout, mes doigts s’étant refermés mollement sur une dague qui trainait, la pointant sur mes adversaires. Je n’avais aucune envie de me laisser tuer sans en emmener au moins un avec moi.

Malgré ma détermination, mes jambes cédèrent à nouveau.  J’étais dans un état de semi-conscience lorsque je sentis des mains se refermer sur mes épaules pour me redresser. Les voix me parvenaient à peine, comme si elles étaient loin, assourdies par des murs. La douleur traversait tout mon corps, me faisait trembler. Je cherchais pourtant à le repousser.

« Lâche-moi… Je ne vous laisserai pas… me tuer. Je… Je… »

Je tentais de m’échapper de ses bras, de m’enfuir, mais mon esprit s’enfonçait petit à petit dans les ténèbres et la douleur. Ma vision s’assombrit de plus en plus et je fus bientôt plongée dans l’inconscience.
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Sam 4 Avr - 8:06

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Je venais juste de devenir chevalier, moi qui voulais une première mission digne de ce nom, j’allais être servi. Je devais rester calme et en pleine possession de mes moyens. Laisser l’adrénaline prendre le dessus ne serait pas une situation des plus confortable. Tandis qu’on se préparait pour partir en destination de Four Pines, on nous donnait les actualités. L’Étoile du Soir était tombée, ce qui en découlait ne serait pas de tout repos. Les petites cellules allaient éclater, n’acceptant en aucune circonstance l'avènement de cette chute. Il fallait agir le plus rapidement possible et, nous recevions brièvement nos affectations. Mes premiers pas aux États-Unis allaient être mouvementés.

On nous déploya rapidement autour de Four Pines et ce n’était pas plus mal. Il y avait déjà du mouvement. Des chevaliers du sanctuaire recueillaient des informations sur un éventuel rassemblement prévu dans peu de temps. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, combien étaient-ils ? S'ils étaient armés ? S'il y avait des civils ? Peu de données pour une opération des plus délicates. Je reçus l’ordre de partir en reconnaissance afin de déterminer un plan d’action efficace. Une fois les coordonnées reçus, je me lançai dans ce premier périple.

Depuis notre campement, nous avions une petite marche avant d’arriver sur le point. Une dizaine de minutes à prendre en compte avant d’arriver sur l’objectif, l’unité se rapprocherait sûrement en véhicule ce qui réduira de moitié le temps pour intervenir. Aucun détail ne devait m’échapper. Il y avait un point en hauteur, de là-bas, je pouvais inspecter le bâtiment dans sa globalité. C’était une vieille usine désaffectée, il y avait déjà du monde à l’intérieur. Et d'après l’agitation, ils se battaient.
Ça ne devait pas être qu’un rassemblement à la base ?
Nous n’avions pas prévu qu’une confrontation interne aurait lieu. Cette situation penchait en notre faveur, leur force était relativement réduite. Cependant, il fallait que nous agissions rapidement avant que des victimes ne soient à déplorer. Je devais être rapide, prendre en compte chaque point d’entré et de sortie possible, l’architecture de l’usine, les alentours… Établir un plan efficace en fonction du nombre de notre unité et de ses capacités. Je dus faire vite, le plan me semblait le plus optimisé possible, de toute manière il était plutôt simple pour le coup.
Je contactais alors, le reste de l’unité qui allait arriver sous peu.


Après son arrivé, je m’occupais du briefing de l’équipe. Leur expliquer que nous allions prioriser deux entrées sur trois. Nous n’étions pas assez pour couvrir la troisième. Une fois rentré, on allait se déployer pour être, le plus rapidement, à couvert. Nous ne connaissions pas l’intérieur de l’usine et devions, avant tout, nous protéger nous-même. Le plan ne paraissait pas compliqué, mais nous devions être vigilants. On lança l’opération.

Ce moment… Nous étions en position, prêt à rentrer et j’avais cette impression de vivre l’instant au ralenti. En passant l’entrée, mon premier réflexe fut d’analyser la salle.
Trois individus, une femme, à terre, deux autres individus prenant la fuite, une fosse de gobelins, pas d’étage.
Je savais déjà qu’il n’y avait pas plus de monde dans l’usine. Voyant cette jeune-femme ensanglantée au sol, ce fut plus fort que moi je devais aller l’aider. Je remarquais, seulement après m’être avancé, qu’une personne avait été jetée dans la fosse. Je n’avais pourtant détourné mon regard qu’une seconde, elle s’était relevée. Comment pouvait-elle trouver la force ? Ses yeux étaient à peine entrouverts, je compris qu’elle ne tiendrait pas longtemps sur ses deux jambes. Je la rattrapais par les épaules, j’alertais en même temps mes compagnons d’amener rapidement un véhicule. Il fallait l’emmener d’urgence à l'hôpital. Elle marmonnait, je ne comprenais pas ce qu’elle racontait, mais je vis son regard, ses yeux… Ça n’avait duré qu’une fraction de seconde avant qu’elle s’évanouisse, j’en avais eu des frissons.
Le temps que le véhicule arrive, je pansais ses blessures, sachant que ce ne serait pas très utile vu la taille de celle-ci. Je voulais mettre toutes les chances de la sauvée de notre côté.

-Piet ! La voiture est là !
S'écriyait alors l'un des mes compagnons.

Nous l’avions déposé dans l'hôpital le plus proche, elle était directement partie au bloc opératoire. L’attente semblait interminable. Impossible d’avoir de nouvelle, alors que ce n’était qu’une inconnue, je ne pouvais m'empêcher de m’inquiéter.

-Fils ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Demanda mon père
-Nous sommes arrivés trop tard… bredouillai-je, remettant alors mes capacités en question. On aurait pu éviter tout ça..
-Ne commence pas à te morfondre pour ta première mission, dit-il en souriant. J’ai eu écho de ta gestion de l’opération, personne n’aurait mieux fait. Il posa alors sa main sur mon épaule. Si cette jeune est une battante, elle s’en sortira.

Mon père avait été posté sur un autre campement, lorsqu’il apprit le déroulement de ma première mission, il ne mit que peu de temps pour finir la sienne et me rejoindre.

Après trois bonnes heures au bloc, le chirurgien me fit le déroulement de l’opération. Ça allait mettre du temps à cicatriser, mais elle était hors de danger. Elle avait été placée sous surveillance. Encore endormis, j’attendais derrière la vitre de sa chambre, guettant le retour de ses deux pupilles bleues.
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Sam 4 Avr - 8:08

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Le monde n’est que douleur.

J’entends vaguement des bruits autour de moi. Des cris, de l’agitation. J’ai l’impression de sentir des mains sur mon corps. Je tente d’ouvrir les yeux. Où suis-je ? Pourquoi avais-je si mal ? J’essayais de faire bouger mon corps, mais mes membres ne me répondaient pas. Des morceaux de conversation me parviennent. Je ne comprends rien. Ils sont si loin… Qu’est-ce qu’ils disent ? Qu’est-ce qui s’est passé déjà ? Pourquoi j’ai si mal ?

Un soubresaut de la voiture sur la route déclencha une nouvelle vague de douleur qui eurent raison de cet état de semi-conscience que j’avais retrouvé et mon esprit bascula à nouveau dans les ténèbres.

Le monde n’est que douleur.

Le premier sens à me revenir fut l’odorat. Je fus frappée par l’odeur âcre et désagréable d’antiseptique. Cette odeur de trop propre qui me donnait presque envie de vomir. Je sentis une autre odeur. Le goût amer du sang, comme si je m’étais étouffée avec. J’ai cette impression de peser une tonne, que ma tête est plongée dans un brouillard intense qui m’empêche de réfléchir.

Où suis-je ?

Les sons commencèrent à me parvenir. Un bruit de bip qui revenait de façon régulière, comme le tic-tac d’une horloge, mais plus intense, encore plus dérangeant aussi. Je sentais lentement mon esprit revenir prendre possession de mon corps. Un léger mouvement de la main, des pieds. Mon corps répond et je sens un soulagement m’envahir sans que je sache pourquoi.

Je suis toujours vivante.

Un soulagement. Une claque violente. Une conclusion qui me parvient sans que je me rappelle pourquoi. Pourquoi suis-je soulagée d’être vivante ? Pourquoi est-ce que je souffre autant de l’être encore ? Quelque chose s’est passé… Quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Je n’arrive pas à me souvenir. Je sens la panique s’installer lentement. Je ne contrôle plus rien. Mon esprit est si lent. Garde ton calme… La voix de mon père résonne un instant dans mon esprit. Un ordre plus qu’un conseil. Je dois réfléchir… Reprendre tout dans le bon ordre. Je me souviens de l’Etoile du Soir. L’annonce de la chute. Mon père qui tente de garder son calme, qui cherche une solution… Un rendez-vous ! Nous avions un rendez-vous et ensuite… Ensuite… Le visage de Nolan surgit soudainement dans mon esprit. Un mot raisonne.

Danger !

Mes yeux s’ouvrent brutalement. Malgré les contre coup de l’anesthésie, de ma blessure, je sens une vague d’adrénaline courir dans mes veines, accélérer mon rythme cardiaque, réveiller entièrement mes sens. Mon père ! Il s’était passé quelque chose. Quoi ? Je n’arrive pas à me souvenir. Pourtant mon instinct me guide. Fuir. Je dois fuir. Me battre et survivre. Me lever. Il y avait un danger.

Toutes ces années d’entrainements, de missions me servent, autant que l’adrénaline qui coule dans mes veines malgré mon état. Quel état d’ailleurs ? Je force mon corps à obéir, à se soumettre à ma volonté, l’instinct de survie plus fort que le reste. Je roule sur le côté. Je sens une vive douleur dans mon dos. Je ne réagis pas, je continue. Mon bras me fait mal. J’arrache la perfusion. L’hôpital… J’étais à l’hôpital. Comment avais-je atterri ici ? Je tombe sur mes pieds. Les électrodes sur ma poitrine partent. Un bip ininterrompu retentit. Je sens que les muscles de mes jambes sont sur le point de lâcher. Mon dos me fait mal. Je lutte contre la douleur. Quelques souvenirs éparses surgissent en flash douloureux dans mon esprit. Des combats. Contre qui ? Des hommes étaient entrés. Des ennemis. Des chevaliers ? Ils m’avaient capturés ? Et mon père et Nolan ? Où étaient-ils ? Pourquoi je pensais à Nolan ? Ils n’étaient pas avec nous. Si… Il était dans l’usine. Pourquoi ?

Je me débats avec mes souvenirs. Je me débats avec mon corps pour continuer de le faire bouger. Chaque mouvement tire sur mon dos. J’ai mal… Mais je continue. Je suis plus forte que la douleur. Je lance un regard à la fenêtre. Trop haute et moi pas en état. La porte. J’essaie de courir vers celle-ci. Je m’effondre à moitié contre le mur. J’avance. Je devais partir. Vite. Trouver des vêtements. Trouver mon père. Partir vite d’ici.

La sueur coule sur mon front, vient troubler ma vision. La nausée retourne mon estomac. J’ai la tête qui tourne. Chaque mouvement est une épreuve. J’ai mal. J’entends des bruits de voix, des pas. La porte s’ouvre. On veut me bloquer le passage. Je devais me battre pour survivre. Me battre pour sortir d’ici. Je ferme les poings. J’essaie de frapper. Le coup est faible et mal placé. Mes jambes cèdent à nouveau, mon corps est vidé de toute substance. Mais je ne perds pas totalement conscience cette fois. J’arrive à rester consciente, mais je ne peux rien faire.

« Où est mon père ? Je tende de me débattre, de frapper. Et Nolan ?! un coup. Aller mon corps, juste un coup bien placé pour leur faire payer. Qu’est-ce que vous leur avez fait ? »

Chaque mouvement déclenche des vagues de douleurs qui me font serrer les dents, mais je ne peux pas abandonner. Pas maintenant. Jusqu’à ce que je sois frappée pas une vague de souvenirs. Le choc de mon père mort. Le choc de la trahison de Nolan. Sa lame qui tranche ma chair. Son regard alors qu’il tenait son couteau contre ma gorge. Mes dernières résistances cèdent. Quelques larmes coulent le long de mes joues, sans même que je ne le remarque, trop choquée pour me rendre compte de quoique ce soit désormais.
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Sam 4 Avr - 8:27

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Le médecin fit quelques contrôles avant de ressortir et vint me voir afin de me faire un debrief de son état.

-Comme dit tout à l’heure, elle est stabilisée. Il lui faudra encore beaucoup de repos,commença-t-il, puis sembla hésitant. Cependant…
-Un soucis docteur ? demandais-je, une expression inquiète sur le visage.
-Excusez-moi, vous êtes un membre de la famille ?
-Non, excusez-moi, je fais parti des forces de l’ordre, mes collègues sont au rez de chaussée. On aurait aimé savoir si vous aviez des informations supplémentaires sur cette jeune-fille docteur.
-Et bien, rien sur son identité en tout cas, dit-il en feuilletant ses fiches. Sur les radios, on peut remarquer de nombreuses marques de luttes mais également des lésions antérieurs.
-Vous pouvez développer ?
-En soit nous pensons qu’elle était maltraité, puis son regard changea voyant l'horloge. Excusez-moi j’ai d’autres bilan à finir.
-Merci docteur.


Ces informations ne m'aidaient pas réellement, sauf peut être à comprendre cette hargne et cette résistance. Je retournais m’asseoir en attendant.

-C’est pas beau de mentir, s'exclama le chevalier en s'approchant. Tu as de la chance que ce soit passé, continua-t-il avec un clin d'oeil. Tu as eu des infos au moins ?
-Rien de concluant, clamais-je, croisant les bras.
-Tu devrais aller prendre l’air, rester là à la fixer ne changera pas sa situation tu sais. Tu as entendu comme moi, vu son état et la dose d'anesthésiant qu’ils lui ont donné, elle ne se réveillera pas avant ce soir, affirma-t-il, sûr de lui.

Il n’avait pas tort, mais elle s’était relevé à l’usine... Et se relever après ce genre de blessure n’est pas commun du tout, même si ce n’est qu’une seconde.

-Bon je vais chercher un café, tu me suis ? me proposa-t-il , les mains dans les poches.
-Pas longtemps alors.
-Elle va pas s’envoler, dit-il amusé.

Je n’étais que trois étages en dessous et pourtant je m’inquiétais. Mon compagnon avait raison, dans la logique elle ne se réveillerait pas avant un moment.
Et si je relachait un peu la pression ?
Je sentis mes épaules se décontracter et mon corps s’alléger.

-Au final, tu t’inquiètes pour quelqu’un que tu ne connais pas et qui plus est, pas forcément notre alliée, exprima le chevalier, le regard plongé dans sa tasse.

Pourquoi je n’y avais pas pensé ? Pourquoi je ne m'étais pas posé la question ? Et pourtant ça n’aurait pas dû m’échapper.

-On ne sait pas ce qu’il s’est passé, alors ne faisons pas de conclusion hâtive, contuais-je, l'air soucieux. Et je ne suis pas inquiet, je veux juste récupérer les infos sur cette rencontre à l'usine.
-Mais bien sûr ! reprit-il, toujours avec cet air amusé.

Alors qu’il partait à l’extérieur, mon corps se tendit à nouveau. Impossible pour moi de rester tranquille plus longtemps. Je devais savoir qui elle était.
Arrêtes de t’inquiéter Piet, tu ne le dois pas….

-La chambre 42 ! On a un soucis là bas ! cria une infirmière paniquée.

Cette chambre… mais c’était la sienne ! Impossible, elle n’aurait pas fait un arrêt ? Elle était stabilisé ça ne tient pas. Et si… Non, je devais aller vérifier.
Je me dépêchais en courant dans les escaliers, elle ne pouvait pas s’être relevé c’est impossible. J’arrivais à la chambre un coup d’oeil par la fenêtre du couloir et j’étais fixé.
Impossible.. Comment ?

-Que faites-vous debout ?! demandais-je étonné.

Pas de réponse, mais un regard déterminé à prendre la sortie. Alors que son bras s’armait lentement je compris qu’elle allait me frapper. Seulement elle n’avait plus aucune force. Je la retenait de s’écrouler, et tandis qu’elle se débattait...

-Où est mon père ? Et Nolan ?!

Qui était ce Nolan ? Et d’ailleurs, si elle cherchait son père, il devrait la chercher également. En toute logique, lui aussi devrait s’inquiéter.
Elle continuait de se débattre puis son regard changea. Des larmes… elle pleurait avant de retomber, une nouvelle fois dans les vapes. Le personnel soignant était arrivé entre-temps et l’avait rallongée.
Le chevalier qui m’accompagnait s’était empressé de me rejoindre après avoir vu la panique au rez de chaussé.

-Elle s’est pas…. bafouillait mon camarade, déstabilisé par la situation.
-Si, retorquais-je, impassible
-Comment…
-Je ne sais pas.
-Elle a dit quelque chose ? Un truc intéressant ? demanda-t-il, reprenant son sérieux.
-Elle cherchait son père et un prénommé Nolan. Je n’en sais pas plus.

Il repartait voir avec l’équipe qui se chargeait de récolter les infos si ils savaient quoi que ce soit sur un certain Nolan. Cette fois-ci je n’allais pas bouger de mon siège jusqu'à ce qu’elle se réveille.

J’attendais depuis 3 bonnes heures maintenant, et mon acolyte n’était toujours pas revenu. Je rentrai alors dans la chambre afin de m’assurer que tout allait bien. Et je les vis de nouveaux, grand ouvert, deux grandes billes bleues.

-Comment vous sentez vous ? Vous avez été transporté d’urgence suite à une grave blessure. D’après les médecins vous n’êtes plus en danger mais vous devez vous reposer. Pas de départ hâtif, continuais-je, un air ironique sur le visage. Vous pourriez faire sauter vos points.

Alors que j’essayais de paraître détendu, je souriais légèrement, un léger rictus afin de montrer qu’elle pouvait être à l’aise.

-Je vais devoir vous poser quelques questions si vous le voulez bien. Rien de bien contraignant je vous rassure, c’est surtout des questions vous concernant, Nom, Prénom, Âge… Les réponses vont permettrent au médecin de compléter le dossier de l'hôpital.
Et à moi d'avoir les infos dont j’ai besoin.

-J’allais oublier mes bonnes manières.
reprenais-je maladroitement. Je suis Piet Hoffman, nous vous sommes venus en aide à l’usine. Vous vous rappelez ?

J'espérais grandement qu’elle n’avait pas tout oublié. On devait avoir ses infos pour la maintenir en sécurité. Qui sait si quelqu’un lui voulait encore du mal.
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Sam 4 Avr - 8:30

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Mes larmes roulaient sur mes joues sans que je ne m’en rende compte, ni même me rendre compte qu’on me soutenait ou que les médecins me replaçaient dans mon lit d’hôpital. Ils replacèrent les électrodes pour vérifier mon rythme cardiaque, le bip régulier revenant, et piquèrent à nouveau mon bras. Pour plus de sécurité, ils prirent des liens pour attacher mes poignets  et m’empêcher de me lever à nouveau. Personne ne s’était attendu à ce que je me relève. Après une anesthésie, une telle opération, j’aurais dû rester coucher longtemps. Mais c’était sans compter sur mon entrainement et sur mon état de panique du moment. Une chance que je n’ai pas rouvert mes plaies.

La dose de morphine qu’on m’injecta me jeta à nouveau dans les limbes de l’inconscient, me permettant de quitter mes souvenirs et le choc dans lequel j’étais. Je restais ainsi durant quelques heures. Quelques heures salvatrices, loin d’un repos agréable malgré tout, mais qui me permettait de m’éloigner de toute cette horreur. Jusqu’à ce que je rouvre les yeux en tout cas. Je fixais quelques instants le plafond, mes souvenirs revenant bien assez vivement à mon goût. J’aurais aimé repartir dans le sommeil, fuir dans les bras de Morphée, mais je savais que cette fuite ne durerait pas et ne serait d’aucune utilité. Je me devais de me battre et de me relever. Mettre mes émotions dans des petites boites pour ne les rouvrir que lorsque tout ceci serait loin derrière moi. Je n’avais pas le choix… Je devais réfléchir logiquement, avec parcimonie. Ce qui avec la dose de morphine que j’avais dans le corps, ça ne serait pas facile.

J’entendis du mouvement non loin de moi et je pivotais lentement la tête vers la source du bruit. Mon regard se posa sur un jeune homme qui me disait vaguement quelque chose sans que je ne sache pourquoi. Je voulus me redresser alors qu’il s’adressait à moi, mais quelque chose tira sur mes poignets. Je baissais les yeux, apercevant les sangles qui me maintenaient immobiles. Super… Je relevais mon regard sur l’homme, la tête encore dans le gaz bien que j’essayais d’être aussi lucide que possible.

« Super… Je me sens super bien… répondis-je avec un ton légèrement sarcastique, bien que j’étais à la fois à moitié shooté. Je devrais leur demander de me retirer cette drogue… C’était vraiment obligatoire ? continuais-je en tirant sur mes liens. »

Je finirais forcément par trouver un moyen de m’en débarrasser, mais maintenant que je ne paniquais plus, je me rendais compte que m’enfuir dans mon état était une très mauvaise idée. Je devais reprendre des forces et… Et faire quoi ? Qu’est-ce que j’allais devenir maintenant ? J’étais seule maintenant et la Société de l’Etoile du Soir tombée… C’était toute ma vie, mon père m’avait formé pour ça. Et maintenant… maintenant j’étais seule, j’avais tout perdu.

L’homme me sortit de mes pensées en m’adressant à nouveau la parole, me posant quelques questions. Mentir, dire la vérité ? Si je mentais, ils le sauront rapidement, sauf s’ils étaient vraiment nuls. Après tout, ils trouveraient notre voiture devant l’usine. Ils trouveraient les clefs du motel dans lequel nous avions dormi. Ils finiraient pas trouver nos papiers d’identité. Est-ce qu’ils comprendraient que je faisais partie de l’Etoile du Soir ? J’étais foutue… La morphine choisit à ma place. C’est fou ce que cela déliait la langue.

« Araya… Araya Wexford. J’ai 16 ans… Mes yeux se fermèrent un instant, sentant un léger éclat de rire poindre à cause de la morphine. Seize ans et déjà deux parents tués sous mes yeux, et ça ne me faisait rien… Je crois. Je me sentais bien à vrai dire. Et toi, t’es qui ? T’as pas la tête du flic, lui dis-je, sûr de moi. »

Mais si ce n’était pas un flic, c’était qui ce type ? Il se présenta alors. Piet Hoffman… On s’était croisé dans l’usine ? Je fronçais légèrement les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire. Il n’était pas là dans l’usine. Il n’y avait que mon père, Nolan, moi et cette femme… Mes souvenirs me firent frissonner et je dus fermer les yeux pour ne pas me laisser submerger par les images et les émotions. Puis je me souvins de l’après. Les hommes qui débarquaient, celui que j’avais tenté d’attaquer. Celui qui m’avait rattrapé et dont la voix m’était parvenue de loin. C’était ce type…Si ce n’était pas des flics, cela voulait dire… A nouveau, la morphine m’empêcha de contrôler totalement mes réactions. Je serrais les poings, reculant et tirant sur mes liens. Je devais m’enfuir. Tout de suite. Ces types s’étaient…

« T’es un chevalier ! Je tirais sur mes liens, perdant à nouveau mes moyens. Maudite morphine… J’aurais dû rester calme, mais mes poings se serraient, mon corps entier était tendu. Qu’est-ce que tu vas me faire ? »

Je n’aurais pas dû dire ça, sinon il saurait que j’étais une ennemie. Merde… Je devais m’échapper. L’urgence de la situation me prenait à nouveau. J’étais entourée d’ennemis. Je devais rester calme… Et virer cette maudite perfusion qui m’empêchait d’être moi-même. Tant pis si je rouvrais mes points de sutures. Je trouverais quelqu’un pour me réparer plus tard. Il fallait que je fuis ce maudit Ordre. Je n’avais plus personne à cause d’eux.
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Dim 5 Avr - 6:26

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Avant son réveil, les médecins préféraient l’attacher afin qu’une nouvelle tentative d’évasion ne se produise.

-Par précaution, je suis sûr que les médecins vous détacheront bientôt, lui expliquais-je, souriant.

Elle répondait alors à mes questions. Elle avait seize ans, s’appelait Araya Wexford et me tutoyait. Est ce que je devais la tutoyer aussi pour instaurer une zone de confiance ? Avant de réfléchir sur le sujet, elle me paraissait bizarre d’un coup comme si elle réfléchissait. Quelque chose n’allait pas et ce n’était pas rassurant, son corps la trahissait, ses poings se fermaient, ses muscles se tendaient et son regard avait changé. Elle avait compris qui nous étions, qu’on faisait parti de l’ordre.

-Calmes-toi ! On va rien te faire du tout ! commençais-je en haussant la voix, puis reprenant calmement. On veut juste savoir, ce que tu faisais à l’usine et qui étaient les types qui t’on fais ça, je lui montrais ses blessures. Vu ta réaction, tu devais être de la Société, je me trompe ?

Plus de vouvoiement, on allait droit au but. Il fallait la remettre en confiance, mais notre statut l’empêchait.

-Écoutes, je pris un temps de pause mes idées devaient encore s’organiser. Penses-tu que si nous voulions te faire du mal, nous t’aurions ramené à l'hôpital ? Je pense que tu te méprends sur la situation. Alors que je me levais et me dirigeais vers la sortie, j’ajoutais, Réfléchis-y, nous aurions pu être un danger pour toi à mainte reprise ces dernières heures. Pourquoi es-tu encore en vie alors ?

Je décidai de sortir de la chambre un moment, actuellement, l’autre chevalier ne devait pas rentrer. Sa présence pourrait la faire paniquer, elle ne devait pas de nouveaux faire une crise. J’eu espoir que mes derniers mots la fassent réfléchir sur la situation.

-Tu as l’air pensif, intervint mon compagnon.
-Elle s’est réveillée, coupais-je brusquement. Tu ne dois pas rentrer dans sa chambre avant qu’on ait eu sa confiance. Elle a déjà compris qui nous étions. Arriver à plusieurs n’arrangerait pas les choses, conclus-je sèchement.
-D’accord… Comme tu voudras, acquiesça-t-il brusqué.

Je ne savais pas si c’était la situation ou si c’était juste elle, peut être les deux.. Mais j’étais tendu, impossible pour moi de relâcher la pression. La situation ne le permettait pas. Je n’arrivais pas à organiser toutes mes pensées, impossible de comprendre ce que je ressentais, cette sensation… Je l’ai déjà ressenti… Mais quand ? J’avais l’impression de devoir faire un grand saut, de trouver une solution qui pourrait arranger la situation… Un grand saut… Iria...
Non Piet, reprends toi c’est pas le moment de perdre pieds. Pas maintenant.

Il fallait que je réfléchisse à une approche, une façon pour qu’elle parle sans relancer sa fureur. Je devais me concentrer, vider mes pensées et garder l’essentielle.
Et si… ça se tentait.

Après une l’avoir laissé une vingtaine de minutes seule, je décidais de retourner dans sa chambre. En rentrant dans la chambre, je ne dis pas un mot, j’allais m’asseoir sur la chaise qui était dans le coin de sa chambre. Je la regardais fixement sans rien dire, j’attendais juste. C’était pesant pour moi, je sentais la pression m’envahir. Ça ne devait pas se voir, n'y prendre le dessus. Le but était juste d’écouter sans dire un mot. Lui laisser le contrôle de la discussion. Mon père faisait comme ça quand je piquais des colères. Le problème, c’est qu’elle peut le prendre comme une provocation et non une ouverture à la discussion. Décidément, je n’étais plus à l’aise du tout, mais je devais rester le plus neutre possible.
Je ne savais pas réellement si ça allait fonctionner, c’était quitte ou double.
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Lun 6 Avr - 7:20

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J’essayais de rester calme, mais mon esprit drogué ne pouvait pas rester aussi posé et calme que je l’aurais voulu. Que j’en avais besoin. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à cet homme, ce chevalier, à ce qu’il pouvait me faire subir. Il pouvait tenter de récupérer des informations sur les membres de l’Etoile que je connaissais. Me torturer pour me faire parler. Gagner ma confiance pour mieux me trahir. Comme l’avait fait Nolan. Nolan qui m’avait embrassé, qui était mon premier. Premier pour tout. Je pensais pouvoir tout lui dire. Lui faire confiance. Et pourtant… Pourtant il m’avait…

J’essais de chasser ces pensées de mon esprit, de me concentrer sur l’homme qui se tenait devant moi, ne pouvant m’empêcher de le voir comme une menace, malgré le fait qu’il tente de me rassurer. Quoi ? il pensait vraiment pouvoir m’amadouer en me disant de me calmer ? qu’il n’allait rien me faire du tout ? Mensonges. Ce n’était qu’un menteur. Et maintenant, il savait pour mon appartenance à la Société… Je lui avais confirmé par ma réaction. En même temps, une jeune fille se baladant dans une usine désaffectée avec un cadavre gisant dans une fosse pleine de créatures… difficile de penser que ce n’était qu’une coïncidence. Je choisis de ne pas lui répondre, mon regard seul venant le foudroyer, comme s’il suffisait d’une simple pensée pour le tuer. Il ne se doutait de rien pour le moment à mon sujet. Ignorait à quel point j’étais une menace. Il devait me sous-estimer. Je devais conserver cette faiblesse, parce qu’on sous-estimait toujours les enfants n’est-ce pas ?

« C’est plus simple d’arracher des informations à quelqu’un de vivant qu’à un cadavre, lui lançais-je après ces mots qui me semblaient absurdes »

Je restais tendue, mon regard ne le lâchant pas un instant alors qu’il sortait de la pièce. Je pouvais encore le voir à travers la vitre. Cette maudite vitre… Je ne pouvais même pas avoir un espace privé, un espace où je ne me sentirais pas observé, espionné. Je pouvais voir mon tortionnaire discuter avec un autre. Génial. Deux chevaliers. Ils ne se déplaçaient jamais seuls n’est-ce pas ? Moi je voulais l’être, seule. Je voulais pouvoir me renfermer et me laisser aller. Seulement quelques instants. Mais je n’avais pas le droit… Et j’étais si fatiguée…

Je baissais les yeux sur l’aiguille enfoncer dans mes veines. Je devais la retirer. Je tournais ma main, tordant mon bras un peu dans tous les sens, jusqu’à ce que je réussisse à refermer mes doigts sur le tuyau. La position n’était pas adéquate, mais je pouvais le tirer. Le tirer jusqu’à ce qu’il sorte de ma peau, jusqu’à ce qu’il soit seulement coincé sous le sparadrap. Voilà… Je n’avais plus qu’à attendre que les effets de la morphine se dissipe et ensuite… Ensuite quoi ? Qu’est-ce que j’allais faire ? Qu’est-ce que j’allais devenir ? Je pourrais survivre seule. Je le savais bien. Je n’avais besoin de personne. De personne. Alors pourquoi je me sentais si… seule, si désemparée ? J’étais libérée de l’influence de mon père désormais, libérée de la Société, libérée de mon entrainement, de toutes ces choses qu’on me forçait à faire. Pourtant… Je me sentais toujours enfermée, liée par des chaînes qui ne s’étaient pas encore brisées. J’avais envie de hurler, mais aucun son ne s’échappait de ma gorge. Envie de pleurer, mais je ne pouvais pas laisser venir.

Alors que je me débattais avec mes sentiments, l’homme, enfin Piet, entra de nouveau dans la salle. Mon regard quitta la fenêtre, qui donnait sur l’extérieure, pour se reporter sur lui, mon regard se voulant incisif et le dissuader. En tout cas je l’espérais. Avec la morphine et le trouble qui m’envahissaient, je n’étais plus sûr de rien. Il ne m’adressa pas la parole et ne fit que s’assoir sur une chaise, plantant son regard dans le mien. Je lui rendis un regard que je voulais menaçant. Qu’est-ce qu’il attendait au juste ? Que je craque face à ce regard faussement perçant ? Il était mal barré alors. J’étais habituée à lancer des regards sombres à mon père, dont le regard inquisiteur m’effrayait bien plus que lui.

« Tu crois pouvoir m’amadouer comme un pauvre petit animal ? Faudrait que tu sois plus flippant pour ça. »

Suite à ces mots, je décidai de détourner la tête pour regarder à nouveau dehors. J’aimerai être dehors actuellement. Faire quelque chose. Sentir le vent sur ma peau. Quelque chose qui m’empêche de penser à tout ça. Je pourrais peut-être dormir un peu ? Avec ce type à côté… Mauvaise idée. Difficile de me faire du mal dans un hôpital, mais je ne leur faisais absolument pas confiance… Je décidais pourtant de fermer les yeux quelques instants, ignorant superbement l’autre imbécile qui me fixait. Ce simple instant ne dura pas longtemps, la vision de mon père me revenant brutalement, tout comme le regard de Nolan et la douleur. Je rouvris en sursaut les yeux, me mordant l’intérieur de la lèvre, espérant ne pas craquer. Pourtant, cet instant me fit me poser une question des plus importante.

« Vous avez attrapé quelqu’un à part moi ? finis-je par demander au bout d’un certain temps de silence, en tournant la tête vers lui, le vouvoiement n’étant que pour lui et son ami. »

Je voulais savoir si Nolan et l’autre garce se trouvait ici aussi, ou dans les geôles des chevaliers qui sait… Qu’est-ce que je ferais de cette information ? Je l’ignorais. Mes sentiments face à tout ça n’était pas clair. Comment pourrais-je ? Nolan était… C’était mon petit ami et je l’avais… Aimé. Vraiment ? Je l’ignorais. Est-ce que j’étais capable d’aimer qui que ce soit ? Je ne savais même pas si je me sentais triste vis-à-vis de la mort de mon père. Cette pensée fit naitre une autre question en moi. Ignore-là. C’est sans importance. C’est ce que m’aurait dit mon père, mais après tout… Il était mort pas vrai ? Je pouvais faire ce que je voulais…

« Et… Je marquais une pause pour rassembler mes pensées. Le corps que vous avez trouvé dans la fosse, vous en avez fait quoi ? »

S’il en restait quelque chose d’ailleurs… Les gobelins l’avaient certainement dévoré, complètement… Cette pensée me fit frissonner et je baissais les yeux.

« C’est… Enfin, c’était mon père… ajoutais-je, plus pour moi-même que pour lui »

Arrête de te morfondre, ce n’est pas le moment. Ca aussi c’était une chose qu’il m’aurait dite. Ne pas se laisser dépasser par ses émotions. Alors je serrais les poings, essayant de trouver de la force dans ce geste. J’essayais de paraitre insensible, tandis que je relevais la tête. Ne pas s’effondrer avec ses réponses. Une mort en plus ou en moins, qu’est-ce que c’était dans ma vie après tout ? J’étais une Charmeuse d’ombres. Je faisais partie des Ténèbres. Et les Ténèbres ne pleurent pas lorsque les gens meurt, n’est-ce pas ?
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Lun 6 Avr - 11:16

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Bien évidemment, j’aurai pu parier que sur les deux réactions possibles, elle choisisse la moins simple pour moi. Je devais maintenant savoir si je continuais dans mon silence ou si je me décidais à parler. Alors qu’elle tournait la tête vers la fenêtre, je sentais un poids s’envoler. Je me trouvais bizarrement plus à l’aise malgré la situation qui n’était pas en ma faveur.

-Je ne suis pas ici pour t’amadouer ou te faire peur, je pensais avoir été clair pourtant. Ce n’est pas mon rôle, lançais-je.

Elle avait l’air pensive. Plus j’avançais, plus j’avais l’impression que ça ne servait à rien, qu'il fallait changer de stratégie. Mais laquelle pouvais-je adopter ? Alors que je réfléchissais sur une nouvelle approche, elle reprit la parole pour me demander si nous avions eu quelqu’un d’autre. Elle les connaissait sûrement pour poser cette question, ce n’était pas anodin.

-Tu étais en piteux état, répondais-je. Lorsque nous sommes rentrés, tu venais de t’écrouler, baignant dans ton propre sang. On a… Du moins, j’ai préféré commencer les premiers soins plutôt que leur courir après, repris-je.

Et si nous jouions la carte de l'honnêteté ? Je préférais ne pas avoir à mentir, elle était loin d’être stupide et capterait dans l’instant qui suivrait. Elle continua de poser quelques questions. Cet homme dans la fosse... D’après son expression, c’était un proche, comment je pouvais lui répondre…

- Je ne vais pas te mentir, il va être gardé un moment pour l’enquête avant d’être remis à un membre de la famille, rétorquais-je la voix nouée. Mais… Je marquais alors une pause, était-ce une bonne idée de lui dire ? Comme tu peux le savoir… Les gobelins ne laissent rien…

Alors que je baissais le regard, je sentis ce frisson me parcourir lorsque j’appris qui était cette personne. Son père… Je vis qu’elle serrait les poings. Cette petite était forte et malgré qu’elle fut touché par la mort de son père, elle ne laissa presque aucun sentiment paraître. Du moins, c’était l’impression que j’avais. Je pouvais comprendre sa réaction, j’ai eu la même il y a quelques années. Il fallait que j’enlève cette ambiance morose, elle me mettait mal à l’aise et je n’avais pas besoin d’avoir Iria dans la tête.

-Bien ! Je sais pas toi, mais moi j’ai faim. Il paraît que les repas de cet hôpital ne sont vraiment pas incroyable, murmurais-je, l’air malicieux. Tu veux que je te ramène quelques choses, un truc à grignoter, une pâtisserie peut-être ? Continuais-je.

J’espérais, par cette intervention, lui montrer que je ne lui voulais aucun mal et essayer une nouvelle fois d’instaurer une zone de confiance. Sans pour autant oublier ce qu'elle avait essayé de faire.

-Oh et n’essayes pas de t’enfuir, comme tu l’as vu, je ne suis pas seul, dis-je en la regardant, la poignée dans la main. Il est moins tendre que moi, et ça m'embêterait de devoir te courir après. Ne me sous-estime pas non plus, petite, finissais-je en esquissant un léger sourire.

Sortant de l’ascenseur, je croisais mon compagnon, lui expliquant la situation et les nouvelles infos que j’avais.

-Je sors chercher un truc à manger, tu veux quelques choses ? Lui demandais-je.
-Non merci, j’ai déjà mangé.
-Bien, tu as compris ? Questionnais-je. Tu la surveilles de loin, il ne faut pas qu’elle nous échappe.
-Compris, pas besoin d’être aussi sec, dit-il en marmonnant.

Même si je restais positif sur le faite qu’Araya ne s’échapperait pas. Je devais être sûr qu’on ne la perdrait pas bêtement. Une fois sorti de l'hôpital, je pris un grand bol d’air tout en relâchant tout mes muscles. Je sentais la fatigue m’envahir, comme si je m’étais concentré trop longtemps.
Vivement que cette situation se termine.

En attendant, que la serveuse de la pâtisserie me serve, je me perdais dans mes pensées. Pourquoi Iria était revenue ? Et si elle avait perçu ce moment ? Elle pourrait l’utiliser contre moi. La panique prenait le dessus, il ne faut pas qu’elle m’attaque sur ce terrain, je serai impuissant. Il faut que je…


-Mon.. Monsieur ?! Cria la serveuse, me sortant de ma panique. C’est à votre tour.
-Excusez-moi, j’étais dans la lune. Combiens je vous dois ? Ajoutais-je avec un sourire gêné.

Une fois de retour dans l'hôpital, je fis signe à mon camarade. Il me renvoya un geste comme quoi tout allait bien. Je fus un peu rassuré. Je rentrais alors dans sa chambre, prenant un air plus décontracté, ma boîte de pâtisserie dans les mains.
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Mar 7 Avr - 15:32

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Piet répondit à ma première question. Il avait l’air plutôt sincère, dans son regard et dans sa façon de me répondre. Il était direct et pas surpris par ma question. Devrais-je le croire sur parole ? Il essayait peut-être de m’avoir avec des mensonges. Une part de moi voulait croire en ce mensonge. Parce que cela voulait dire que cette garce allait subir ce qu’elle méritait et… Nolan aussi. Et en même temps… Je voulais croire en ce qu’il me disait, que Nolan ait pu s’échapper, parce que… parce que… Et merde. Je ne savais plus où j’en étais.

« Oui… Je vois… avais-je simplement répondu, le regard perdu dans le vague, sans y mettre de joie ou de désespoir »

I
l avait choisi de me sauver plutôt que de capturer des ennemis… Je sentis une vague d’inquiétude me prit soudainement et je lançai un rapide regard à l’extérieur, imaginant voir le second chevalier. Apparemment c’était Piet qui avait cherché à me sauver et certainement pas aux autres. Est-ce que cela pouvait me donner un instant de confiance en lui ? Pas sûr. En tout cas, je pourrais peut-être jouer dessus pour m’échapper. Disons qu’il semblait visiblement être le mec qui sauvait les femmes et enfants avant de poursuivre ses ennemies. Enfin bon, je choisis de passer à autre chose, presque aussi important que la première. Je savais pourtant ce qu’il en était, mais… je crois que j’avais besoin de l’entendre. M’entendre dire que mon père était mort, qu’il ne restait rien ou presque… délia le nœud que j’avais au creux de l’estomac. Je crus même que j’allais relâcher les larmes que je retenais, mais je réussis à rester suffisamment solide. Je ne savais même pas si c’était des larmes de soulagement ou de tristesse… J’étais vraiment horrible…

S
i horrible… seulement je devais rester solide. Pourquoi au juste ? Je devais rester forte maintenant. Mon père n’était plus là pour me dire ce que je devais faire et ressentir. Ou plutôt ne pas ressentir. Je baissais les yeux, me mordant la lèvre inférieure, assez fort. Je ne ressentis pas grand-chose – merci morphine –, mais c’était une manière d’extérioriser. Enfin d’essayer… Je sursautais lorsqu’il s’exclama soudainement. Je relevais les yeux alors qu’il s’était mis debout. Sa proposition me surpris, surtout après une telle atmosphère plutôt pesante. A dire vrai, elle était toujours pesante de mon côté. Je haussais légèrement les épaules, ce qui me fit légèrement grimacer, pas par douleur, mais parce que je sentais les points de suture tirer ma peau.

« Si tu arrives à trouver des Paris-brest, pourquoi pas, lui dis-je sans tonalité particulière dans ma voix, délaissant ce qui habituellement aurait été plutôt sarcastique. Enfin non… essaie même pas, les Américains font des trucs horribles quand ils essaient d’imiter les viennoiseries français. Peut-être des donuts… Puis je fronçais légèrement les sourcils alors qu’il me rappelait soudainement mon état de prisonnière. Je remontais ma main pour montrer mes attaches. Moi qui pensais que tu avais un cerveau, apparemment t’oublie les choses vite. Enfin… »

Oh bon sang… La morphine ça tuait vraiment, je crois vraiment que je disais n’importe quoi à propos des donuts. Enfin non, c’était vrai pour le goût, mais… Bref. Ce que je savais, c’était que j’avais failli lui balancer que j’étais capable de me défaire de mes liens. En tout cas, le peu de sentiments plus ou moins positif qu’il avait réussi à attirer de ma part, venaient de s’envoler tout d’un coup. D’accord, je voulais paraitre faible, une adolescente avec plus de compétences que la moyenne, mais qui n’était pas une grande menace. Le fait qu’il m’appelle ‘’petite’’ me faisait croire qu’il me sous-estimait, seulement je détestais ce mot. Enfin bon, il semblerait qu’il me voit comme une enfant. Bonne nouvelle. Ce qu’il n’envisageait pas, c’est que je n’avais aucune intention de m’enfuir. Je me rendais compte que j’étais trop faible pour ça. Je devais reprendre des forces, alors je tentais de m’allonger comme je pouvais et fermais les yeux, essayant de trouver le sommeil.

Nolan… Pourquoi ? Pourquoi tu m’as fait ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Qui est cette femme ? Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? Qu’est-ce que J’AI fait ?

La porte s’ouvre, provoquant mon réveil par la même occasion. Je sortis de ce cauchemar, troublée, tétanisée, le cœur un peu trop rapide. Et ce maudit bip qui n’arrêtait pas de mesurer mon rythme et qui me donnait envie de détruire ce maudit appareil. Je me repris pourtant rapidement, sentant mon esprit un peu plus clair que tout à l’heure, et posait mes yeux sur celui qui était entré de nouveau dans cette chambre. Je le fixais un moment, avant de poser mes yeux sur la boite qu’il portait dans les mains.

« Tu as acheté quoi ? lançais-je, ne désirant pas discuter de ce qu’il venait de voir. Ca me surprenait d’ailleurs qu’aucune infirmière ou médecin ne soient passé me voir depuis que j’étais réveillée. Ca faisait combien de temps d’ailleurs ? J’avais perdu la notion du temps avec ce sommeil, pas vraiment reposant. Par contre, je te préviens, je n’ai aucune envie que tu me donne la becquée, alors il va falloir que tu me détaches. Je levais une main. Au moins celle-ci. Je réfléchis légèrement, me questionnant sur la suite. Tu veux ma confiance pas vrai ? Je tenterais pas de m’échapper. Au pire tu me rattacheras après »

J’avais tenté de prendre un ton un peu moins froid que depuis tout à l’heure. Je n’avais pas l’intention de faire ami-ami avec lui, mais je pouvais bien essayer d’être moins agressive. J’attendis donc qu’il prenne sa décision, sans le lâcher du regard. Au bout de quelques instants, je compris qu’il n’avait pas l’intention de me libérer. Je pinçais les lèvres, détournant les yeux. Jusqu’à ce que je l’entende approcher et sentir ma main se libérer. Je relevais la tête. Il était suffisamment proche pour que je puisse le frapper à la gorge, voir même enfoncer l’aiguille de morphine dans sa nuque. D’accord, ça n’aurait pas grand impact au final…

« Sympa, lui dis-je dans une forme de remerciement. Je lançais un regard à la boite, choisissant un des donuts qui semblait le moins épais. Je l’observais un moment, me rendant compte que je n’avais finalement pas très faim. Je regardais mon gâteau, pensive. Pourquoi t’es aussi sympa avec moi ? On est pas vraiment des alliés… C’est peut-être pour ça que ton pote entre pas, il a trop peur de moi ? »

C’était stupide comme réflexion. Je devais encore être sous le coup de la morphine, ou toujours sous le choc… Ils jouaient peut-être au gentil et méchant flic. L’un essayait d’attirer ma sympathie et s’ils voyaient que ça ne marchait pas, ils enverraient le méchant. Ouais… Tout aussi stupide. Je devrais penser à me taire. Je pris alors une petite bouchée du donuts, juste de quoi laisser une marque. J’étais pitoyable…
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Mer 8 Avr - 4:45

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En rentrant dans la chambre avec ma boite de donuts, je compris que je la réveillais et que ça l’avait brusquée. Je fis mine de n’avoir rien vu, j’avais déjà bien assez joué la carte de la provocation comme ça. Alors qu'elle me montrait sa main pour pouvoir manger, j’eu un moment d’hésitation, une angoisse. Ce n’était pas vraiment de la peur, mais si je devais gagner sa confiance, il fallait bien ça.
Pendant que je la détachais, je compris qu’elle aurait pu mettre fin à mes jours à tout moment. Je n’avais pas réfléchis et ça aurait pu me coûter chère.  Elle me questionna alors sur mes intentions et celles de mon camarades, elle n’avait même pas encore touché au donuts. En même temps ils étaient pas fameux..

-Il n’a pas peur de toi, crois moi, commençais-je. C’est moi qui lui ai ordonné de ne pas rentrer. Je regardais mon donuts, pensif… Iria… non ! Pas maintenant, pas devant elle Piet ! Reprends toi ! Tu sais, ce n’est pas parce qu’on n’est pas allié, qu’on ne peut pas s’entraider. Je ne nous considère pas comme des alliés certes, mais je ne nous considère pas non plus comme des ennemis.

Je ne pouvais être plus honnête. D’accord nous n’étions pas amis, mais vu la situation nous n’étions plus obligé de se faire la peau.

-Et… Je fis une pause hésitant un moment… Je suis presque sûr que tu n’as pas beaucoup de raison de m’en vouloir.

Elle pouvait à tout moment me sortir une liste sur ces rancoeurs contre les chevaliers. Mais je pensais avoir été assez claire pour qu’elle comprenne que c’était de moi que je parlais.
Je la sentis… la concentration… elle partait petit à petit. Et plus je la regardais, plus les souvenirs d’Iria revenaient. Je devais prendre l’air et elle avait besoin de repos. Une dernière question me revenait.

-Et toi, pourquoi ne pas m’avoir tué quand je t’ai détaché ? Lançais-je.

Je n’attendais pas de réponse, j’avais juste besoin de temps afin de savoir si je laissais sa main libre ou non. Si je l’attache à nouveau, elle pourrait le prendre mal. Mais si je la laisse détachée, ça peut être dangereux. Bon tentons le coup..

-Tu veux un peu d’eau ? Demandais-je, me dirigeant vers la salle de bain, un verre à la main.  Je remarque que maintenant que tu n’as pas bu depuis ton réveil, continuais-je en posant le verre sur la table de chevet à côté d’elle. Je te laisse la main libre et si tout va bien tu pourras bientôt être libre, crois moi, conclus-je en souriant, préoccupé par mes pensées.

Alors que je sortais, j’avais de plus en plus l’impression de suffoquer. cette pression était trop forte. Mais que m’arrivait-il ?

-Bah alors mon vieux, t’es tout pâle, intervint le chevalier.
-Surement la fatigue, rien de bien grave. De l’air, il me fallait de l’air bordel. Tu la surveilles ? Je reviens dans un moment.

Je me précipitais donc vers la sortie, ayant de plus en plus de mal à respirer. Je perdais mes moyens, il fallait juste que je reprennes le contrôle et que j’arrête de me mettre la pression. Enfin de l’air, respire ça va aller, t’en a connu des pires. J’allais m’asseoir sur un banc devant l'hôpital, un endroit pas trop visible de sa fenêtre pas besoin qu’elle me voit aussi faible. L’étais-je vraiment ? Faible… Non ça ne me ressemble pas. Et pourtant… Impossible de savoir quoi penser de cette fille. Je n’arrivais pas à savoir si je devais m’acharner à essayer de gagner sa confiance, ou abandonner et la laisser aux autres chevaliers. Mais ils ne seront pas comme moi, ils ne connaissent pas aussi bien la situation. Quelque chose me poussait à rester auprès de cette jeune. Quoi ? Je n’en savais rien… Mais je le devais.

Tandis que j’étais dehors, le repas devait surement entrain d’être servi. Je remonterai un peu plus tard, on va la laisser un peu tranquille. Et ça me permettait de faire une pause un peu plus longue. Je ferma les yeux un instant, essayant de vider mon esprit. Je faisais le vide et reprenais le contrôl de moi même.

Une petite heure plus tard, je toquais à sa porte. Voyant son repas à peine touché, j’esquissa un sourire.

-Je t’avais dis que c’était pas fameux mais tu devrais quand même manger, débutais-je en souriant. Je reviens pas longtemps, après je te laisserai te reposer, une bonne nuit de sommeil te fera du bien. On va faire un truc, durant les vingts prochaines minutes tu pourras me poser les questions que tu veux, proposais-je. Ce n’est pas obligatoire, tu peux le refuser.

Peut-être que lui montrer une part d’ouverture et d'honnêteté supplémentaire, nous permettrait de parler plus simplement. En tout cas, c’était le dernier de mes plans, je commençais à épuiser mes stocks. Et je ne savais plus comment gérer si ça tombait à l’eau.
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Ven 17 Avr - 6:30

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Mon regard fixait mon donuts, vide d’expression. Durant quelques instants, et ce malgré ma question, je me perdis dans mes pensées. Je savais pourquoi je n’avais pas faim. Ce n’était pas seulement après l’opération, la morphine et tout le reste, mais aussi à cause des choses qui se trouvaient dans mon esprit et que je tentais de maintenir loin de mes pensées conscientes. Seulement, elles étaient encore bien là, les horreurs que j’avais vu, mon père, la trahison… et aussi des souvenirs plus vieux. Ma mère déchiquetée sous mes yeux. Mes mains tachées du sang de Swan que j’avais tué, celle que je considérais presque comme une petite sœur. Toutes ces choses… Toutes ces horreurs me revenaient, me rappelant à quel point ma vie avait été un cauchemar.

La voix de Piet me ramène à la réalité et je relève les yeux. J’ignorais si ses phrases me rassuraient ou non. Rester seule juste avec lui… Au moins il semblait plutôt amical, peut-être plus de chance de l’amadouer que l’autre. Ou les autres. Je ne savais pas combien ils étaient. En tout cas, ils se trompaient. Ils devraient me craindre un peu plus.

« Eh bien… Contente de voir que l’un de nous a des idées bien fixées, lui dis-je avec mon sarcasme habituel. Ce n’était pas mon cas à moi. J’étais troublée, perdue, ne sachant quoi faire, quelle voie choisir. Est-ce que au moins je pouvais choisir ? Mais bon, t’as au moins raison sur un point, je n’ai pas de raison de t’en vouloir. Je rajoutais dans un murmure, baissant les yeux sur mon donuts. Pas à toi en tout cas… »

A nouveau l’image de Nolan me revint en tête. Si fort que je crus que j’allai être submergée. Un frisson parcourut mon corps. Je fermai les yeux, tentant de contenir la vague d’émotions. Je rouvris à nouveau les yeux lorsqu’il me questionna. Mon regard se posa sur lui, mon visage prenant un air un peu étonné.

« Parce que tu crois que je pourrais tuer de sang-froid ? répondis-je à sa question par une autre. »

Certainement, mais ça, il devait l’ignorer. Essayer d’être ami avec une jeune fille bouleversée était plus facile que de penser qu’on avait une tueuse en face. Quelqu’un qui pouvait se libérer de ses liens et tuer quelqu’un froidement, jusqu’à même pouvoir lui planter un couteau dans le dos sans remord. Enfin bref… Je le remerciais vaguement pour l’eau qu’il m’apportait, sans y toucher. Je crus voir qu’il semblait particulièrement troublé, mais peut-être était-ce la projection de mes propres émotions ? Je n’étais plus sûr de rien et mes talents d’observatrices semblaient avoir prit la poudre d’escampette jusqu’à nouvel ordre.

Je posais le donuts sur la tablette à côté de moi et détachais ma seconde main. Avec difficulté je bougeais mes jambes et me forçais à me lever. A nouveau la douleur se déclencha dans mon dos, mais je me forçais à avancer jusqu’à la fenêtre. A peine quelques pas et je m’effondrais contre la vitre. Je saisis la poignet et réussis à l’ouvrir en grand. Je m’appuyais sur le rebord, prenant une profonde inspiration alors que le vent soufflait. J’avais besoin de sortir, d’être à l’air libre, de sentir la pluie, le vent, de grimper un arbre, une falaise, un bâtiment, de courir… n’importe quoi qui puisse me dire que j’étais vivante.  Que je pouvais continuer à vivre même en ayant tout perdu…

Je finis par faire demi-tour en laissant la fenêtre ouverte et retournai me coucher, me glissant sous les couvertures, gardant les yeux posés sur l’extérieur. J’ignorais combien de temps passa, quand une infirmière et un médecin entrèrent dans la pièce pour venir m’ausculter. Ils me firent la leçon pour ma perfusion arrachée. Je dus insister pour qu’ils acceptent de me donner un médicament moins puissant, mentant sur mes raisons. Ils finirent par accepter et par me laisser tranquille après avoir apporté mon repas. Un repas où je pris à peine quelques bouchées, avant de le repousser. C’était mauvais et je n’avais pas faim… Je croisais les jambes, posant mes mains sur mes genoux, essayant de retrouver mon calme. Je n’avais pas changé de position lorsque Piet entra à nouveau dans ma chambre. Je rouvris les yeux, le regardant en silence. Une bonne nuit de sommeil… La blague, je ne pensais pas être capable de dormir, mais soit, laissons le croire que ses paroles avaient une quelconque vérité.

« Faut croire qu’importe où on va, la nourriture des hôpitaux est toujours la même… Quand bien même ce n’était pas le goût qui m’empêchait de déguster ce repas. Puis je m’appuyais sur les oreillers, en étant assise, repliant légèrement mes jambes tout en observant Piet. Des questions ? Je baisse un instant les yeux pour réfléchir. A part toi et ton pote, vous êtes combien dans votre petite équipe ? Et pourquoi vous étiez à l’usine ? Qu’est-ce que vous pensiez y trouver ? »

Je relevais les yeux vers lui, mes doigts jouant avec le tissu du drap qui était posé sur mes cuisses. A dire vrai, même si je me posais un certain nombre de question sur l’usine, c’était assez évident de savoir ce qu’ils faisaient là. Ils étaient là pour arrêter l’Etoile, mais comment ils avaient eu les informations ? Puis je me rendais compte que ces considérations, n’étaient que le fruit de mon entrainement. Qu’est-ce que je voulais, moi, comme réponse ?

« Bon alors… Quel âge tu as et d’où tu viens ? Piet fait pas vraiment anglais et j’ai cru remarquer un accent des pays de l’est européen, lui dis-je, faisant quelques déductions. T’es loin de chez toi. Vous faites souvent des voyages dans l’Ordre ? Ou c’est juste de temps à autre histoire de vous sortir du placard ? J’ignorais pourquoi, mais au fur et à mesure, les questions me venaient presque naturellement. Ce n'était pas vraiment de la curiosité, mais plutôt pour éviter le vide de la conversation. Je crois… Et pourquoi tu es devenu chevalier ? »

En fait, j’étais au courant d’un certain nombre de choses sur le fonctionnement des chevaliers, mais… voyager dans le monde me plaisait, mais pour des missions permanentes ou des entrainements… Un peu moins. En fait, j’appréciais également les missions auxquelles j’avais participé, mais pouvais-je désirée la soumission à un Ordre tel que celui des chevaliers ? Le doute revint m’assaillir douloureusement. La peur d’un avenir incertain également… Alors je me remis sur la défensive, visant une faiblesse que j’avais cru percevoir.

« Au fait, t’as pas répondu à ma question tout à l’heure, pourquoi t’es aussi sympa avec moi ? Je relevais les yeux vers lui. T’arrête pas d’essayer de m’aider et j’ai pas l’impression que ce soit aussi banale que ça. On dirait que quelque chose te trouble quand tu me regarde et t’avais pas l’air bien en sortant tout à l’heure. Ou c’est que t’as eu peur en imaginant que j’aurais pu tenter de te tuer ? »

Comment mettre les pieds dans le plat ? En voici le parfait exemple. En même temps, c’était tout à fait dans mes habitudes de plonger dedans. Sauf avec Nolan. Avec lui j’aimais développer un côté mystérieux, une façon d’être et de me comporter qu’il n’arrivait pas à comprendre. J’aimais ce côté de ma personnalité à échapper aux autres lorsqu’ils pensaient m’avoir saisi. Mais à la fois… Dans cette situation ce n’était peut-être pas le moment. Je finis pourtant par baisser à nouveau les yeux en pensant à ça. Il ne m’avait posé aucune question sur moi, sur ma famille. Il savait seulement que je n’avais plus de père. La faiblesse revint, autant que le doute... Toutes ces choses que je cherchais à repousser. Je respirais lentement, me focalisant sur Piet.
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Dim 19 Avr - 10:20

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Apriori, ma dernière idée semblait convenir, mais pour combien de temps ? En plus, Araya ne me posait pas de question évidente. Je ne pouvais pas lui donner d’information sur l'enquête encore en cours et je ne pouvais pas lui mentir au risque de perdre le peu d’ouverture que j’avais. Alors je l’écoutais attentivement en posant un regard bienveillant sur elle.

-Bien évidemment, et je pense que tu peux le comprendre, je ne peux pas te donner d’information sur l’opération.
Commençais-je en gardant un air neutre.

Je commençais à comprendre que je venais de faire une erreur, que j’allais devoir me débrouiller pour éviter un seul sujet sensible. Ce n’est pas un donnant une carte blanche de questions que cela allait m’aider. Le stress revenait doucement, je voyais qu’elle aussi réfléchissait beaucoup. Il fallait que je change d’attitude pour ne pas montrer cette faille de sensibilité tout en continuant de lui répondre.

-Bonne déduction, tu as l’oreille ! Répondais-je en souriant. Je suis né à Otwock, non loin de Varsovie. J’ai 22 ans, même bientôt 23. Je me permets, et toi d’où viens tu ?

Pour le moment, tout allait, je sentais la panique redescendre. J’avais l’impression que l’on commençait une vraie discussion normale.

-J’étais affecté en Europe avant d’arriver ici. C’était pour ma formation, j’y suis resté un moment avant qu’on m’affecte ici au début du mois. Autrement dit, on est rarement au placard. Continuai-je avec ironie, je ne pouvais bien évidemment donner le lieu ni le nom du sanctuaire, sait-on jamais.

Tous ces blancs dans la conversation me donnaient des frissons. Il suffisait de quelques mots pour que tout bascule. Jusqu’à ce moment… Pourquoi ? J’avais le choix entre tout dire et rester vague. À vrai dire, je ne la connaissais pas et je ne pouvais non plus trop me confier.

-Pourquoi ? J’ai eu l'opportunité de servir une cause dans laquelle je pouvais protéger mon prochain, voilà pourquoi. Conclus-je, serrant le poing, le visage d’Iria dans une pensée.

Je pensais alors que le plus dur était passé, mais Araya continuait de réfléchir. Une nouvelle question arrivait et j’étais prêt à parier que ce serait sur le même sujet. Je sentais mon regard se fermer, ma gorge se nouer et mon cœur se serrer.

Comment pouvais-je répondre à cela ? Moi-même, je n’avais pas une réponse clair à proposer. Il fallait que je réfléchisse vite, je me levais et regardais par la fenêtre, pour gagner du temps. Puis en baissant le regard…

-Je ne pourrais pas te l’expliquer clairement, mais je pense… Je marquais alors une pause en tournant la tête, plongeant mon regard dans le sien avant de reprendre. Je suis même sûr que je dois t’aider.

À la fin de ces mots, mon cœur se serra une fois de plus remplaçant les traits de son visage par ceux du petite fille apeurée. Les muscles du mien lâchèrent, laissant une expression de tristesse.
Alors que je me dirigeais vers la sortie…

-Tu sais, certains n’ont pas eu la chance de survivre comme toi. Tu devrais, sincèrement, arrêter de me voir comme une menace. Dis-je en baissant la tête. Aller, il se fait tard, je vais rester dans le coin. Essaies de te reposer, Araya.

En fermant la porte, je sentis ma main serrer fermement la poignée et une douleur vive monter. Elle avait touché au bon endroit et je ne savais pas si ma réaction était bonne. En si peu de temps, j’ai montré plus de failles qu’en 4 ans de formation.

J’allais m’asseoir dans le couloir tandis que mon compagnon me rejoignait.

-Alors comment elle va la rebelle ? Lança-t-il en riant.
-Ce n’est pas une rebelle, elle seulement perdue, je pense. On s’organise un tour de garde pour la nuit ? Demandais-je, en le regardant.
-Pas de soucis je retourne en bas, appelle moi quand tu veux qu’on tourne.

Les heures passaient et je plongeais dans mes pensées, n’appelant jamais mon compagnon pour une rotation des postes. Au matin, la fatigue m’emportait, je sentais mes yeux se fermer avec pour dernière vision la fenêtre du couloir qui donnait sur sa chambre.
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