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La pureté est le pouvoir de contempler la souillure

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Ven 9 Fév - 22:39

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Au fond, tu ne sais pas pourquoi tu as atterri ici, pourquoi sur un coup de tête, tu as pris la décision de venir mettre les pieds ici. Marchant sans but au beau milieu de nulle part. Exposant ton corps aux terribles souffrances que cause une chaleur écrasante. Pas à pas, tu sembles manquer d’air. Brulée de l’intérieur par chaque bouffée d’oxygène qui semble devenir asphyxiant. Au fond de toi, tu souhaiterais changer cette enveloppe humaine qui semble fragile. Laisser tes écailles caresser le sol chaud et enfin sentir la douceur d’un astre réchauffer ton corps froid. Tu aimerais retrouver le plaisir primaire de ta vraie forme. Te laisser guider par cet instinct de chasse et dévorer tout ce qui se trouve sur ton passage.

Serrant le poing sur l'anse de tes armes, tu continu malgré ton désir de retrouver l’être sauvage qui sommeille en toi. Tu as entendu dire qu’ici, tu seras au calme. Loin de tout, loin du bruit effrayant de la ville. Écarter de tout contact humain, loin de toute intervention sociale. Ici, tu pourrais être toi sans craindre d’être jugée, de devoir cacher qui tu es vraiment. Ici loin de toutes personnes qui sondent le moindre de tes actes. Sur ce sable, tu pourrais laisser pour une fois la folie prendre le dessus pour assouvir ce désir primaire d’avoir tué sans raison. Rompre cette vieille promesse.

Mais tu le sais. Agir ainsi reviendrait à foutre en l’air toutes ses années de durs labeurs. Toutes ses leçons de morale dans le vent. Tous ses efforts pour finalement perdre tout ce que tu as bâti. Ce sur quoi tu as fondé tes convictions, tes rêves, tes efforts, mais également tes espoirs. Tout ça sur l’absurdité d’une faiblesse. Secouant alors ta tête avant de la lever pour admirer ce ciel sans imperfection. Un bleu rassurant, ce genre de couleur qui laisse entrevoir le paradis. Cette teinte laisse cette douce enveloppe sur le cœur sans savoir pourquoi on se sent bêtement mieux. Ce bleu même qui donne le sourire sans raison. Celui qui fait fusionner deux éléments opposés ; le ciel et la mer. Retrouvant un peu de courage, tu remontes la lanière de ton sac, d’un geste brusque et lourd, comme si en plus de la chaleur écrasante, le poids de ton corps était alors doublé. Comme si chaque geste était réalisé avec en plus un poids au bout pour venir appuyer chaque effort. Rendant alors ce corps fragile, cassant. Il suffirait d’un moment de mégarde pour venir ne faire qu’un avec la terre.

Finalement, tu y arrives. Approchant pas à pas de ta destination, tu réalises bien qu’il ne s’agit pas là d’un mirage, mais bel et bien l’endroit qu’il avait fait chavirer ton cœur suite au récit d’un vieux fou. Arrivant près d’un courant d’eau tu remarques de la broussaille est plus dense. Que parfois des plantes de couleur verte arrivent tout de même à pousser. Encore une fois, tu ne vois pas là que de simple plante. Mais bien un miracle de la vie, une splendide adaptabilité de la vie sauvage. Si cette foutue plante a su s’adapter à son environnement, alors toi aussi, tu peux le faire. Arrivant alors près de l’eau, tu prends garde à ce qu’aucune bête ne vienne déranger ton moment de calme. Pas de crocodile, pas de lion, pas de tigre, juste toi et quelques antilopes cherchant comme toi à se rafraîchir. Oubliant alors ton code d’hygiène, tu trempes tes pieds nus dedans, avant de venir mettre un peu d’eau dans le creux de tes mains, portant l’eau jusqu’à ton cou. La douce sensation est là, malgré la température chaude de l’eau, cela laisse une sensation agréable de douceur, de rafraîchissement. N’osant tout de même pas boire, tu te diriges vers un arbre probablement millénaire.

Observant chaque branche, chaque courbe. Imaginant toutes les vies qu’il a pu voir, toutes ses histoires qu’il a su observer. Tu poses toutes tes affaires sans aucune délicatesse, à son pied. Grimpant alors aisément entre ses branches solides, tu te hisses à une hauteur raisonnable, profitant de la vue pour observer au loin. Remontant ton sac ainsi que tes armes, venant les loger près de toi sur une branche assez large. Fouinant ta basane pour y sortir ta boussole et ta carte, afin de préparer l’itinéraire pour après. Laissant tes pieds reproduire avec légèreté le mouvement d’une pendule, tu notes sur un petit cahier ce que tu as rencontré.

Ici, les plantes sont variées, tu as eu le temps de les observer, de voir comment dans un milieu si hostile la nature sais reprendre ses droits, reprendre petit à petit du terrain, malgré le piétinement des bêtes, malgré la sécheresse et le climat hostile. Tu as pu ainsi voir les Aloe Vera, les Carex Pendula pour les zones plus humides. Tu as aussi pu goûter l’irrésistible thé à l’hibiscus de la variété Sabdariffa, un plaisir pour le palet. Tu as pu partager avec quelque autochtone un repas qui a su mettre du baume à ton cœur meurtrie. Partager ce repas avec tout ce monde à faire ressurgir en toi les moments chaleureux passé auprès de tes parents, amis, partenaire, trouvant cette douceur protectrice autour d’un feu de camp.  

Après un long moment de réflexion, tu t’accordes une douce pause, rêvassant de ce calme environnant. Il est réparateur ce voyage, finalement. Après avoir donné corps et âme lors de tes missions pour obtenir un rang qui probablement ne viendra jamais. Cette petite parenthèse va permettre d’être à nouveau d’attaque pour affronter la dure réalité. Celle de ce monde trop moderne pour toi qui a vu les âges passé. Toi qui petit à petit as été écarté de tous liens familiaux. Observant, impuissante, à la mort de tous ses êtres mortels. Qui les uns après les autres ont passé de vie à trépas dans un claquement de doigt.

Mais ici, au beau milieu de rien, dans cette vie sauvage, tu te sens un peu comme chez-toi, et rien ne pourra perturber ce doux moment. Tu t’adosses contre le tronc, serrant contre ton corps frêle le sac à dos, respirant doucement son parfum. Il sent toi, l’aventure, la peur et le doute, tout ce que tu as vécu est au travers son odeur. Il est rassurant, assez pour venir doucement fermer tes paupières. Laissant le son de la faune sauvage te servir de berceuse. Petit à petit, tu rejoins Morphée, qui dans un geste presque maternelle, couvre ton corps d’un doux voile dans lequel tu t’endors sans plus attendre. Enfin, après toutes ses années, tu retrouves un sommeil agréable, et tu n’as pas peur. Pour la première fois depuis dix ans, tu t’endors sans que l’angoisse vienne ronger tes entrailles...
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Ven 23 Fév - 16:53

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Age : 30
Habitation permanente : KMO, Hiryuu : 05 rue de la Chance, app: 32 ou la Chambre 110 de l'université KMO ou chez Zakuro.
Occupation : Étudiant en psychologie | Mangeur d'âmes.
Kohaku Joshua Mitsumasa

Kohaku Joshua Mitsumasa
MARBRÉ.E DE CONSTRASTES

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Mes doigts se perdent dans les cascades dorées qui composent la chevelure de Lawrence, alors que le soleil de l’après-midi filtre au travers des lucarnes alignées près du plafond. Un documentaire joue en fond et je contemple distraitement, de par delà de mes doigts, la figure de Momo qui s'est lovée contre un des canapés qui picore le bar pour le regarder. Sa tresse repose contre sa poitrine et elle semble absorbée par le téléviseur, par les contours d’une savane sauvage qui rugit, qui grogne. Derrière nous, des tintements de verre me révèlent la présence de Subaru, probablement affairé à préparer la vaisselle pour la soirée. Il chantonne, émulant gauchement les intonations d’un groupe populaire. Je l’imagine jongler entre les bouteilles, rhum, saké, sochu, umeshu, s’octroyant le droit de picoler avant l’heure. Je ne me retourne toutefois pas.

Devant moi, Lawrence, les coudes appuyés sur une table, contemple avec sévérité les documents relatifs à la fiscalité du bâtiment. Des documents qui, au vue de son absence de nationalité japonaise, devront être révisés, plus tard, par Subaru. Mes phalanges viennent appuyer contre sa nuque et il soupire. Ses épaules s’affaissent un tantinet. Il me parait épuisé.

Je suis venu chasser l’ennui auprès de lui, mais n’ai trouvé qu’une temporalité bercée de quiétude. Auprès de Subaru, de ses fausses notes et de cette Momo qu’une part de moi détestera toujours amèrement, je me sens agité par l’inertie. Les cheveux de Lawrence coulent entre mes doigts et j’entrouvre les lèvres pour lui signifier mon intention de bouger, mon intention de partir. Ailleurs, pour attraper le premier bus en périphérie du bar, pour gagner le centre-ville.  N’importe où. J’entrouvre les lèvres, mais rien ne sort.

Une seconde, j’ai les doigts fichés dans la crinière blonde de Swan, Lawrence ce soleil clignotant, et, celle d’après, mes phalanges se froissent contre un vide humide. Les bruits de l’établissement japonais de la franchise du Daily Dose deviennent ces échos qui retentissent dans ma boîte crânienne et qui se voient progressivement remplacés par des sonorités plus organiques.  Mon corps tout entier vibre, frisonne.

It’s happening again.

Je relève les yeux sur une manifestation d’existence encore plus déroutante. Ce n’est pas la première fois que je passe d’un endroit à l’autre sans trop comprendre le comment du pourquoi. Ce n’est pas la première fois que ma transcendance m’expose à des aléas de vie soudain. Ce ne sera sûrement pas la dernière, même si j’ai la ferme prétention de parvenir à la contrôler un jour, à la manipuler à ma guise. À devenir ce que je serai, à me construire. Je n’ai jamais, toutefois, vu ce qui se trouve devant moi auparavant.

La silhouette se dessine, se découpe, telle une image féérique et mon souffle tressaille contre ma langue. Ma corporalité se fait pétillante et mes yeux s’écarquillent sur l’effigie surréaliste d’une entité n’étant qu’à demie humaine. Un torse noueux greffé à un corps de zèbre. Des sabots. Une chevelure monochrome, striée de blanc, de noir. Des spasmes  filent au travers de mes doigts.

J’approche mes paumes et les plaque contre poitrail de la chose. Je suis presque surpris par la solidité du contact, par la matérialité qui réaffirme l’humanité de ma présence. Une foulée de muscles prennent vie sous mes mains et je relève mes prunelles pour contempler cette apparition qui me domine de taille avec l’envie sourde de lui associer des iris bleus. Ses narines tressaillent et son menton s’incline à peine, alors que ses yeux – pas bleus, pas bleus, d’une couleur terrestre qui ne siffle aucune promesse –glissent sur ma silhouette, sur mon mètre quatre-vingt-un enseveli de loques noirs et de Docs Martens jaunes canari. Je ne sais trop, si je dois trembler ou rire. Un peu des deux, probablement. Mes phalanges se froissent et je songe que cette situation est drastiquement différente que celle vécue une semaine plus tôt. De la végétation au lieu de la neige, de la chaleur à la place du froid. Dans tous les cas, il me semblerait que, encore une fois, les circonstances ne soient pas en ma faveur.

Le contact se rompt, soudainement, et le truc s’élance vers l’arrière, rejetant tout son poids sur ses pattes postérieures dans l’intention visible de pouvoir mieux parvenir à me marteler de ses sabots par la suite. Naturellement, cette chose, ce centaure, veut me réduire en bouillie. Le contraire aurait été trop facile.

Je ne réfléchis pas, je ne regarde pas, je bondis. Je pivote mes pieds, mes tibias, pour m’élancer sur le côté, l’air sifflant contre mon profil m’annonçant que j’ai échappé à la collision de peu. J’hoquète, quelque chose qui sonne comme une plainte et je m’élance dans la végétation qui couvre mon champ de vision. Je n’ai aucun moyen de savoir où je me trouve, ni vers quoi je me dirige. Des feuilles, des arbres, de la terre.

Le sol est traitre et mes chausses glissent contre la boue, contre le sable. Je compte les secondes qui me séparent de la chute. Des brindilles craquent, des oiseaux piaillent, des sabots claquent. Et je tombe.

Évidemment.

J’ai pour réflexe d’amorcer ma chute en suivant le mouvement, en roulant sur le côté jusqu’à ce mes omoplates se heurtent à une écorce rigide. Le choc résonne jusque dans mon crâne et ma vision, l’instant d’une seconde se brouille. J’imagine, j’entends, la voix de Swan qui me réprimande au sujet de mes trop nombreuses commotions cérébrales. Une vague de nausée remonte le long de diaphragme. J’ai percuté un arbre. Un gros arbre à priori.

Et le centaure m’a rattrapé.  

Ses sabots battent au-dessus de ma tête et je sais, que, cette fois, je ne pourrai pas être en mesure de les éviter d’un simple bond. Mon corps se crispe et, les yeux grands ouverts, j’anticipe l’impact. J’imagine mon crâne se fendre, mes clavicules se rompre, mon sang égayé le relief de cette forêt bouillante. J’imagine le regard de Kojiro.

Kojiro. Sasaki. Que fera-t-il si je réapparais en pièces détachées, démantelé par des coups trop lourds pour que ma matérialité ait pu les supporter ? Ses yeux embués, ses lèvres tordues. Que fera-t-il ? Que dira-t-il ? Inclinera-t-il la tête, lésé par l’inquiétude, criblé par l’inconfort ?

J’inspire dans l’intention vive de faire quelque chose, n’importe quoi, de bouger, de sauver cette enveloppe corporelle que trop d’humains – précieux, miens, irremplaçables – en sont venus à chérir. Je fléchis les jambes, les bras, et . . .

Et.

Je tombe à nouveau. Ou plutôt, mon corps s’effrite à même l’écorce, se sublime et je ne ressens, momentanément, qu’une sensation d’apesanteur infinie. It’s happening, it’s happening, it’s happening. La sensation dure, une seconde, puis deux, des ellipses temporelles qui me font apercevoir la chambre de Kojiro, dans notre appartement, qui me font entrevoir sa silhouette penchée au-dessus d’un livre. Il s’agit d’une réalité que j’hésite à saisir. Et l’hésitation est ce bourreau qui amène la pesanteur à substituer la  légèreté. Je roule, déboule, jusque dans une masse aqueuse, un étang, un lac. Who knows.

Who cares.

Je suis indemne. Pour le moment.

L’écho des sabots qui se sont abattus contre le tronc me parait encore résonner. Et les bruissements qui parviennent jusqu’à mon oreille m’annonce que le centaure n’en a toujours pas terminé avec moi. J’inspire.

« Whaaaat the fucking fuck. »

Je patauge dans l’eau, penaud, exalté. Des pics d’adrénaline parcourent mon échine. L’ennui que j’avais voulu fuir en me rendant au Daily Dose se trouve à des années lumières de mon existence.

Et cela, en soi, est une raison suffisante pour m’amener à rire.

Je me redresse.

Vite.
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