Fira, île de Santorin, Grèce - Juillet 2017

      Cela faisait plusieurs semaines que je planifiais ce voyage. J’avais passé toute l’année à étudier et j’avais sérieusement besoin de vacances. Les petits boulots que j’avais fait toute l’année, m’avaient permis de m’en sortir, de sorte que je puisse économiser l’argent que papa et maman m’envoyaient tous les mois. Une petite cagnotte suffisante pour que je profite un peu et que je parte en vacances quelques jours, une bonne semaine en fait. C’était la première fois que je partais toute seule à l’étranger et malgré une légère anxiété, c’est surtout l’excitation qui prenait le dessus ! Santorin, cette magnifique île grecque serait un lieu paradisiaque pour me ressourcer. 

     Une fois mon avion atterrit, j’avais pris un taxi pour me rendre dans le petit hôtel pittoresque que j’avais repéré sur internet. Une jolie petite villa traditionnelle avec le charme méditerranéen, des pierres apparentes, un vrai dépaysement ! Je pris donc mes marques dans ma chambre, une bonne douche pour me remettre en forme après le vol et une longue balade dans les rues de la ville. 

       Plusieurs jours étaient déjà passés depuis mon arrivée sur l’île, je commençais à me sentir plus sereine, plus détendue. Les après-midi sur la plage et au bord de la piscine de l’hôtel avaient parfait le bronzage de ma peau déjà bien hâlée, faisant ressortir mes quelques taches de rousseur. J’avais également beaucoup sillonné l’île pour découvrir tous les coins et recoins, grâce au scooter que j’avais loué pour la semaine. 

       L’avant-veille de mon départ, je commençais à ressentir la solitude. Je pris donc la décision de sortir boire un verre, histoire de rencontrer du monde. Après avoir demandé conseil à la gérante de la villa, je me décidai pour un petit bar à cocktail ayant une magnifique vue sur l’archipel. Pour le coucher de soleil, ce serait idéal, mais aussi pour la fin de soirée, car d’après ma logeuse, ce bar était plutôt fréquenté par des jeunes après la tombée de la nuit, de quoi me permettre de faire quelques connaissances. 

       Pour l’occasion, j’avais décidé de porter une robe que je gardais de côté depuis le début de mon séjour. Un peu plus provocante que ce que je porte habituellement, je n’avais pas encore osé la mettre. Elle avait un esprit très bohème avec sa couleur rouge à son motif floral et sa longueur un peu floue. Une robe portefeuille, avec un joli décolleté en V qui mettait ma menue poitrine en valeur ; fendue au niveau de la cuisse qui lui donnait aussi un petit côté sexy sans en avoir l’air. Ce serait parfait pour ce soir ! 

      Une fois arrivée sur place, je commandais un cocktail nommé « Aphrodite », me disant que ça serait sûrement de bonne augure. Et puis, c’était un cocktail avec des framboises, j’adorais ça ! Je me dirigeais vers la balustrade, regardant l’horizon et le magnifique couché de soleil lorsqu’un jeune homme s’approcha de moi de manière plutôt « agressive », entendons par là qu’il n’avait aucun tact dans sa manière de m’aborder. Je l’ai repoussé gentiment, lui disant que je n’étais pas intéressée et le vit s’éloigner. Je n’y prêtai pas plus attention jusqu’à ce que j’entende des insultes venant de lui et de son groupe de potes. Une bande de 5 mecs, visiblement alcoolisés. 

Voilà quelques semaines maintenant que j’étais sur un contrat pour être la garde du corps d’une adolescente d’un riche homme d’affaire. Ce genre de boulot était d’un ennui, mais il payait bien. Après tout, à part casser la figure à quelques personnes et suivre en permanence une gamine arrogante qui passait son temps à faire du shopping et critiquer tout ce qui bouge. Fort heureusement, mon contrat se terminait enfin et je pouvais prendre un peu de bon temps sur mon dernier lieu de travail. A Santorini en Grèce. Certains prendraient le temps de se reposer, de bronzer au soleil ou d’aller nager tranquillement en mer. Des activités qui ne m’intéressaient pas vraiment. Par contre, l’intérêt que je trouvais à cette île, c’était les falaises. Il n’y avait rien de mieux que l’escalade. Amusant également de se jeter du haut d’une falaise tout juste escalader pour atterrir dans l’eau. La sensation de planer quelques instants étaient des plus agréables et, ironiquement, mes activités venaient parfaire mon bronzage hérité par mes nombreuses heures d’entrainement au soleil.

Simplement, après quelques jours passés à explorer un peu l’île et me couper du monde civilisé, l’ennuie se fit rapidement sentir. Il faut dire qu’une île aussi petite n’avait pas de quoi satisfaire mon besoin de liberté et de voyage. Bientôt, je devrais trouver un autre contrat, ou un autre pays à voyager. Je devrais retourner dans les pays du Moyen-Orient pour parfaire ma maitrise de leur langue. Depuis tout ce temps, je parlais les langues principales de cette planète, au vu de mes voyages et de mes emplois, c’était un avantage de parler autant. Enfin bon, j’avais encore un peu de patience pour choisir une nouvelle destination. Qui sait, un ancien partenaire me passerait peut-être un appel pour m’engager. Ou les chevaliers le feraient également. J’étais en Grèce et peut-être qu’une mission me tomberait dessus sans prévenir. Quelque chose de passionnant si possible, qui me sorte de mon ennuie et de mon agacement dans lequel m’avait plongé la gamine de mon dernier contrat.

Enfin bref… Pour le moment j’étais libre, tout comme ma soirée et j’avais décidé un petit retour à la civilisation. Mes randonnées m’avaient amené dans la ville de Fira. J’avais loué une chambre dans un hôtel et je m’étais dirigée vers le centre-ville pour un bar à cocktail qu’on m’avait recommandé. Pour l’occasion, j’avais opté pour une tenue un peu plus détendue. Mon haut rouge sombre, fluide, légèrement bohème, était décolleté, mettant en valeur ma poitrine menue et mon short bleu clair soulignait mes courbes, bien que l’aspect un peu court dévoilait en partie ma cicatrice sur la cuisse. Mes rangers avaient également cédé la place à des sandales simples. J’aurais pu faire mieux, mais ce n’était pas dans mes habitudes.

Sur place, mon regard balaya l’endroit de façon habituel. J’optais pour un cocktail « sex on the beach », différent de ma bière habituelle, et me dirigeais vers le coin billard. Je défiais quelques personnes, pariant de l’argent ou encore des verres. Je ne comptais pas aller plus loin et j’étais relativement clair avec les participants, qui s’en tenaient donc à passer une bonne soirée. Par contre, ce n’était pas le cas des d’autres hommes présents dans le bar. Je les surveillais du coin de l’œil, peu désireuse qu’ils s’approchent de moi. Mais ces derniers avaient trouvé une cible autre. Une jeune femme dont la robe laissait place à l’imagination de plus d’une personne ici – la mienne comprise. Les cinq hommes, visiblement soûl, n’appréciaient visiblement pas que l’un d’entre eux ait été blesser dans son ego, et se dirigeaient en meute vers la jeune femme. De mon côté, j’avais abandonné ma partie, me dissimulant dans l’ombre, observant la scène. Je sentais que tout ceci risquait de très mal se finir. J’envisageais déjà plusieurs options. Qu’elle ne se laisse pas faire et réussisse à les repousser, mais, de ce que je voyais de ma position, elle ne semblait pas entrainée. Une autre était qu’ils la fassent chier jusqu’à ce qu’elle leur cède ou s’enfuit – sans que personne n’intervienne bien sûr. La dernière, pas la mieux pour elle, était qu’ils réussissent à l’entrainer à l’extérieur sans que personne n’intervienne. Ironiquement, c’était le cas où je pourrais le mieux intervenir. Moins il y aurait de témoin pour que je casse la figure à ces types et moins j’aurais d’ennuis avec la police. Le problème lorsqu’on se défendait et qu’on brisait quelques os, c’était la victime qui passait au tribunal. Enfin bref… Pour le moment, je restais simple observatrice, ne me dissimulant pas entièrement dans l’ombre, laissant mon regard venir se poser sur la jeune femme, comme une assurance d’aide si elle le désirait.

      J’étais venue simplement pour boire un verre, pourquoi pas faire des rencontres et voilà que je me retrouvais aux prises d’un groupe d’abruti. Il y avait pas mal de monde dans le bar, mais personne ne semblait vraiment s’intéresser de ce qui se passait. Je n’aimais vraiment pas ça. Mon cerveau tournait à cent à l’heure, cherchant une échappatoire à cette situation. Les repousser tous les cinq ? Je n’en avais pas la force. Les confronter ? Toute seule face à eux, je n’aurais pas beaucoup d’impact. Essayer de discuter ? Vu la quantité d’alcool qu’ils avaient dans le sang, autant parler à un mur.

« Sale pute, tu vas voir ce qu’on va te faire ! Fallait pas me jeter comme tu l’as fait ma poupée, tu te penses trop bien pour moi c’est ça ? »

       Celui que je venais de repousser se sentait plus fort entouré de ses amis. Ils se mirent à ricaner, appuyant son propos et lui donnant plus de crédit qu’il n’en méritait. L’effet de meute leur donnait le sentiment d’être tout-puissant, il fallait absolument que je me débarrasse d’eux au plus vite.

« Veuillez m’excuser, messieurs, mais je suis attendue, je dois y aller. »

         Je ne savais pas pourquoi, mais ce furent les seuls mots qui sortirent de ma bouche. Je portai mon verre à ma bouche pour finir la dernière gorgée de mon cocktail, cherchant un peu de courage et me disant que cela me donnerait un peu plus de prestance que ce que j’avais réellement. Je devais garder mon calme et mon sang-froid, ne montrer aucun signe de faiblesse, bien qu’en réalité, j’étais totalement paniquée.

« Tu ne crois quand même pas que tu vas nous échapper comme ça ma jolie? On est cinq et toi tu es toute seule, tu comptes aller où au juste ? »

       Je leur tournais le dos, je ne savais pas lequel venait de me parler. J’avais déposé mon verre à l’instant même où il avait ouvert la bouche. Je fis mine de ne pas avoir entendu et continuai comme je l’avais prévu. Je me dirigeai vers la sortie ou alors vers les toilettes, espérant me débarrasser d’eux le plus vite possible. En passant près d’un pilier, je vis une jeune femme appuyée contre celui-ci, elle venait d’assister à toute la scène. Nos regards se croisèrent ; elle avait de magnifiques yeux bleus qui me troublèrent profondément. Voir tant d’assurance dans son regard évacua toute la peur que j’avais en moi. J’eu alors le sentiment que je n’étais plus seule.

Malgré les quelques mètres qui nous séparaient et le brouhaha ambiant et la musique, j’arrivais à entendre ce qu’ils disaient. En tout cas, la voix des hommes. Après tout, ils n’étaient pas vraiment discret. Je ne faisais pas le moindre mouvement, mon regard incisif envers ces hommes. Je détestais ce genre de lourd qui se pensait plus fort seul, et encore pire lorsqu’ils étaient en meute. Comme s’ils avaient tous les droits simplement parce qu’ils avaient un peu de muscles. La seule chose qui semblait développer chez eux après tout. En général, une bonne répartie cassante, une assurance sans faille, une petite humiliation public, et ce genre de type faisait demi-tour. Enfin… en général, je verrais bien avec eux. La demoiselle sembla choisir la fuite. Choix comme un autre, malheureusement, cela ne fit qu’attiser l’envie prédatrice de ces hommes. S’ils savaient vers quoi ils se dirigeaient… Une prédatrice qui n’allait pas les lâcher.

Je dissimulais une forme de sourire carnassier qui aurait pu trahir mon envie de les remettre à sa place et me redressais légèrement. Les voir se rapprocher me donna plus d’informations sur eux. Ils étaient soûls, mais même ainsi, ils n’avaient pas de démarche militaire ou de combattants. Et mes mains étaient certainement plus caleuses que les leurs à cause de l’entrainement. Je croisais le regard de la jeune femme, lui offrant un léger sourire et un appuie. Je la laissais me dépasser et me redressais, faisant une balayette au premier de la bande qui s’étala de tout son long. Je retins un sourire face à cette chute qui stoppa nette la bande d’abrutis qui le suivait. Toute leur animosité se reporta sur moi et, j’avais beau leur tourner le dos et regarder le type au sol, je pouvais sentir leur regard plein de haine et de colère échauffer ma nuque.

« Vous devriez faire plus attention, lui dis-je. »

L’homme se retourna, tentant de se relever en tremblant autant à cause de la fureur que de l’alcool. Je m’écartais légèrement, me dressant entre la jeune femme et les cinq bonhommes qui venaient de saisir leur pote au sol pour le mettre debout. Je mis les mains sur mes hanches, mon regard dure, tandis qu’un sourire presque amical étirait mes lèvres.

« Sale connasse ! A quoi tu joues ? C’est nous qu’allons jouer avec… »

Avant qu’il n’ait terminé sa phrase, je lui jetais mon verre au visage. Je n’aimais pas gâcher l’alcool, mais pour faire taire un abruti dans son genre, je ne me retenais pas.

« Soyons clair. Mon jeu est simple. Soit vous faites demi-tour et vous sortez vos sales tronches d’ici, soit je le fais moi-même, avec quelques os brisés et votre pauvre petit ego de mal surdimensionné en miette. »

Ma tirade sembla impressionner quelques-uns d’entre eux, mais le chef de la bande, celui qui avait le plus à perdre, était plus hargneux. Je le voyais déjà ses poings se serrer et son souffle s’accélérer. Sa mâchoire était si serrée que la veine sur son front semblait être sur le point d’exploser. Je ne perdais pas mon calme, mais mon sourire disparaissait petit à petit, devenant amical à glacial, l’éclat bleu de mes yeux se faisant plus froid encore.

Alors que je venais de la dépasser, je la vis se redresser et tendre le pied pour intercepter mon poursuivant. Celui-ci fit un vol plané et se retrouva étendu par terre. Il se retrouvait maintenant au sol entre cette inconnue mystérieuse et moi-même. Il ne faisait plus le malin, alors qu’elle dégageait une assurance que je n’avais jamais vue auparavant. Était-elle entraînée ? Comment pouvait-elle avoir un tel aplomb face à ces cinq mecs ? Lorsque l’homme au sol se releva, elle se décala subtilement, comme pour faire barrière entre mes assaillants et moi. Bien qu’elle eut l’air parfaitement capable de gérer la situation, je m’éloignai discrètement pour aller prévenir la direction du bar.

« Je viens de me faire agresser verbalement par un groupe d’hommes… Une jeune femme est intervenue pour les empêcher de me poursuivre, il faut faire quelque chose ! »

Je laissais le patron appeler la police et retournais vers la jeune femme, tout en gardant une certaine distance de sécurité. Je ne pouvais pas la laisser seule, mais en même temps, je ne serai pas d’une grande aide… Elle venait de les menacer quand trois d’entre eux prirent leurs jambes à leurs cous. Seuls restaient leur chef de bande et celui qui était venu m’accoster plus tôt.

L’expression sur le visage de ma protectrice s’était transformée. Un peu plus tôt, elle semblait amusée par la situation, débordante d’assurance mais maintenant, bien que son assurance soit toujours aussi présente, elle semblait plus sérieuse, son regard presque effrayant était fascinant. Je pris une seconde pour la regarder en détails, elle était d’une rare beauté. Elle semblait plus grande que moi, avait un corps élancé et athlétique, de longs cheveux noirs entouraient son visage. Mais son regard d’un bleu si clair et si profond semblait devenir glacial. Cela finit de décourager l’homme qui plus tôt m’avait approché.

Le dernier assaillant s’était raidi, la tension qui l’avait envahit était palpable. Il semblait vouloir en venir aux mains et ne supportait pas l’idée d’être débouté sur son territoire, encore moins par une femme. L’homme était grand et semblait bâti en force, il devait très certainement se prendre pour Hercule qui était légendaire dans cette contrée méditerranéenne. Il s’approchait de la jeune femme quand la sirène d’une voiture de police se fit entendre. Une patrouille devait être proche pour qu’ils arrivent aussi vite !

« J’ai prévenu le gérant, la police arrive ! »

 Je cherchais autant à le décourager lui qu’à la prévenir elle et ainsi éviter qu’elle n’ait d’ennuis par ma faute.

Malgré ma concentration sur le groupe d’hommes, j’essayais de ne pas perdre ce qui se passait autour de moi. Peut-être qu’ils avaient une certaine légitimité ici et que mon intervention ne plairait pas à leurs supporters. J’avais déjà rencontré ce genre de situations. Seule contre tous s’était difficile. Une chance pour moi, j’avais la chance que les gens bourrés se tapent les uns sur les autres et finir en bataille générale. Vive la Russie. Je devrais peut-être y retourner… J’avais quelques connaissances là-bas, je pourrais trouver facilement un travail intéressant. Et puis les paysages sauvages de Russie m’avaient toujours séduites. Enfin bon, ce n’était pas le sujet en ce moment et je ne devrais pas baisser ma garde.

Je fus presque déçue lorsque trois d’entre eux partir en courant. Vraiment, pas un pour rattraper l’autre. Je ne laissais pas paraitre ma déception et reportais mon regard sur les deux qui tenaient encore face à moi. Je choisis de durcir les traits de mon visage, attendant de voir ce qu’ils feraient. Peu habitué à voir tant d’opposition et d’inspirer si peu la crainte, ils étaient tous deux déstabilisés. Je sentis une faiblesse chez l’un d’entre eux et j’appuyais donc mon regard sur lui. Incapable de soutenir l’intensité et, peut-être, parce qu’il semblait avoir gardé un semblant d’instinct de conservation, s’enfuit. Mes yeux se posèrent sur le dernier un peu plus résistant, ou plus stupide qui sait ?

« Tout tes copains t’ont abandonné, tu vas faire quoi ? lançais-je.

« Tu te prends pour qui pétasse ? Je vais te péter la gueule »

Un léger sourire narquois étira le coin de mes lèvres, alors que je pliais presque imperceptiblement les genoux. Ce type n’avait pas entendu les sirènes, bien trop concentré sur la situation, et certainement parce que le sang battait un peu trop fort à ses oreilles pour qu’il perçoive autre chose que moi. Je le voyais d’ailleurs se préparer à me frapper. Il était haut d’au moins deux mètres et bâti comme une armoire à glace. Face à moi, mince, plus petite, faible femme… Je n’avais visiblement pas la moindre chance. Ce qui, finalement, était une force pour moi. Je n’appréciais pas qu’on me sous-estime, mais de la part d’un adversaire, je pouvais prendre rapidement le dessus. J’étais sournoise et implacable.

N’y tenant plus, l’homme arma son poing et l’abattit vers mon visage. Je me décalais légèrement sur le côté, évitant sans mal le coup. Le poing aurait pu être à plusieurs mètre de moi que cela aurait fait le même effet. Je fis un demi-tour pour lui tourner le dos, tandis qu’il était entrainé par son élan. Il n’eut pas le temps d’exprimer la surprise. Je levais mon coude et l’enfonçais brutalement au niveau du plexus solaire. Avec son poids et ma vitesse, le coup fut assez puissant pour lui vider les poumons et lui faire pousser un râle douloureux dans l’expiration. Décontenancé, il tenta d’échapper au prédateur, se rendant compte qu’il n’avait jamais eu la moindre chance.

Vive at agile, je ne lui laissais pas ce temps. Je saisis le poing encore tendu et je glissais sous son bras et dans son dos, entrainant le bras avec moi dans une rotation douloureuse. Je le terminais en le frappant derrière les genoux et le colosse s’effondra à genoux, le bras maintenu tendu derrière lui dans une position plus que douloureuse, le moindre mouvement pouvant entrainer la dislocation de son épaule. Sa respiration était sifflante et il sembla avoir une vive nausée qu’il réussit à contenir tant bien que mal. J’accentuais ma prise que j’exerçais sur son pouce, ce qui eut pour effet de tordre son visage de douleur. Malgré mon visage froid, je prenais un peu de plaisir à recadrer un agresseur comme lui.

« Si tu recommences… murmurais-je en me penchant à son oreille. Je brise tous tes os un à un. »

Face à cette menace que seul lui pu entendre, le visage de l’homme acheva de passer de pâle à morbide. Je le relâchais et le contournais pour me mettre à nouveau entre la jeune femme et lui. L’homme ramena son bras contre sa poitrine en gémissant de douleur, me lançant un regard qu’il voulait colérique, mais face à mon air glacial, rapidement il changea d’expression, se teintant de peur. L’abrutit se redressa rapidement, titubant et manquant de tomber plusieurs fois, me jetant un dernier regard avant de s'enfuir. Au même moment, la police entra à l'intérieur. Vu le nombre de témoins, je ne risquais rien. Me désintéressant de lui, je me tournais vers l’inconnue, mon visage s'étirant en une expression chaleureuse.

« Tu vas bien ? questionnais-je avec une certaine douceur »

Ni l’un, ni l’autre ne semblait avoir entendu ce que je venais de leur dire. La jeune femme le provoqua, et celui-ci tomba dans le piège. Il s’énerva, tenta de la frapper au visage. Elle était tellement rapide ! Elle venait d’esquiver l’attaque et en deux temps trois mouvements, elle l’avait immobilisé sur le sol. Je ne pouvais pas entendre ce qu’elle lui dit dans l’oreille, mais sa réaction ne laissait que peu de doute là dessus. Il se décomposa, un mélange de colère, de peur et d’humiliation s’emparant de son visage.

Après qu’il soit parti, elle se tourna vers moi pour me demander si j’allais bien. La rage et la force qui la caractérisait quelques instants plus tôt s’était envolé. Sa voix était devenue douce et son regard chaleureux.

« Euh… Oui, grâce à toi ! »

J’étais encore un peu sonnée par ce qui venait de se passer. Tout était allé très vite, mais elle venait de me tirer d’une bien mauvaise situation. Et puis elle était tellement hypnotisante ! Je ne savais pas si cela venait de sa beauté, ou de ce qu’elle venait de faire pour me sauver, mais je ne pouvais pas la laisser partir comme ça.

« Je peux t’offrir un verre pour te remercier de m’avoir débarrassé de ces gros lourdauds ? Moi c’est Moira au fait… »

Ce petit combat avait à peine augmenter mon taux d’adrénaline. Mes petits sauts dans la mer du haut d’une falaise me faisait plus d’effet. Et maintenant j’étais déçue et ennuyée. Pas par la situation et le fait que je l’ai frappé, mais plutôt parce que j’espérais un peu de sport, ce qui ressemblait à un début de bonne soirée, et je me retrouvais avec rien du tout. Enfin bon, au moins j’avais pu sauver une jeune femme d’une fin de soirée bien plus terrible que l’ennuie que j’éprouvais actuellement. D’ailleurs, dans quel état se trouvait-elle ? La plupart des gens ne surmontait pas si facilement ce genre d’agression. De ce que j’avais pu voir en tout cas, puisque je n’avais jamais été comme la plupart des gens. Je m’étais donc tournée vers elle, la questionnant doucement, avec ce sourire amical et chaleureux, ne souhaitant pas l’effrayer avec ce regard que j’avais lancé à ces hommes. Elle ne méritait pas ce genre de regard.

L’inconnue semblait encore troublée par tous les événements qui venaient de se dérouler. Je lui laissais le temps de se remettre pour me répondre. Je lui fis un autre sourire lorsqu’elle m’affirma aller bien. Emotionnellement j’ignorais si c’était la vérité, mais était-ce réellement important ? Elle n’était qu’une inconnue que mon envie du moment m’avait fait aider. « Eh bien, je n’aime pas beaucoup ces types, je pouvais pas les laisser partir sans rien faire. » Je lui offris un autre sourire et m’apprêtais à faire demi-tour. Je comptais boire un autre verre et peut-être me trouver quelqu’un avec qui terminer la soirée. Certains étaient des connards, ça ne voulait pas dire que tous l’étaient. Les mecs avec qui j’avais entamé quelques parties de billard étaient plutôt amicaux, mais rien d’extraordinaire et avec le regard qu’ils me lançaient désormais, toutes mes chances venaient de s’évanouir. Ah les gens... pourquoi fallait-il toujours qu'ils soient effrayés par une femme potentiellement plus forte qu'eux ?

Mais, durant ce laps de temps très court de réflexion, la jeune femme m’interpella à nouveau et je ramenais mes yeux clairs sur elle. Je crois que depuis tout à l’heure, elle ne m’avait pas lâchée du regard et je croyais voir une forme d’admiration pour moi. Je restais un instant silencieuse face à sa question. « Tu n’es pas obligée tu sais, avec toutes ses émotions, je peux comprendre que tu veuille rentrer. » Pendant qu’elle parlait, je crus détecter un léger accent écossais. Tient, une semi-compatriote. Je ne me pensais pas vraiment anglaise et quand aux Ecossais, ils avaient une tendance à vouloir s’émanciper de la Grande-Bretagne. Des questions politiques et sentiments patriotiques qui m’étaient étranger. « Mais si tu insistes, j’accepte avec plaisir ton verre ! Je ne pensais pas croiser une compatriote Britannique ici. Ou tu préfères Ecossaise ? » La questionnais-je en laissant s’échapper un léger rire. « Tu as faim ? Moi oui ! Je te laisse me payer mon verre et moi je paye le repas si tu veux. »

Sans plus attendre, je passais mon bras autour de celui de Moira, l’entrainant avec moi jusqu’au bar, tout en nous cherchant un peu plus loin une place assise. « Commandons et allons-nous asseoir là-bas. Ensemble, ça nous fera toujours une conversation plus agréable que ces énergumènes. » J’en profitais pour lui lancer un regard de haut en bas, appréciant les courbes que lui faisaient sa robe. Elle était très jolie et dégageait une belle énergie. Du genre chaleureuse, peut-être avec une certaine luminosité. Tout à fait mon contraire, moi qui avais tendance à me jeter dans les bras des Ténèbres sans même que je ne m’en rende compte. Particulièrement agaçant d’ailleurs, ou plutôt plaisant… Hm… Je n’avais pas envie de continuer à me poser ce genre de questions en ce moment. Alors je me concentrais plutôt sur la belle Moira. « Oh… Je me suis pas présentée. Je m’appelle Araya. » Je venais de terminer ma commande de nourriture. En attendant que nos commandes soient prêtes, on partit s’asseoir à la table encore libre.

Alors que je lui proposais de lui offrir un verre, la jeune femme regardait autour d’elle. Cherchait-elle quelqu’un de plus intéressant vers qui se diriger ? Je ne devais être qu’un petit oisillon tombé du nid à ses yeux. Je n’avais pas sa force de caractère, semblait-il, ni son entraînement. Tandis qu’elle se retourna face à moi, elle hésita un instant avant d’ouvrir la bouche. Sa réponse parut tranchante, elle me prenait définitivement pour une petite chose fragile !

« Non, tout va bien ! Je suis très active dans le milieu militant, j’ai déjà eu affaire à ce genre de type débile. Je t’ai dit tout va bien. Je suis très contente que tu sois intervenue, je ne pense pas que j’aurais été dans cet état à l’heure actuelle si tu ne l’avais pas fait, mais ça va maintenant ! Un petit remontant et ce sera parfait! Je t’invite ! » J’insistais un peu lourdement, puisque je voulais vraiment la remercier.

Elle finit par accepter en relevant que j’étais Écossaise. Enfin, elle commença par dire britannique, mais je pense que mon regard lui fit rapidement comprendre la nuance. Nous, fiers Écossais n’aimons pas vraiment les anglais. Ils ont totalement détruit nos traditions, réduisant presque à néant notre culture, ayant usurpés le trône des Stuart. Non, je ne devais pas m’emballer. En tout cas, certainement mon accent qui m’avait trahi… Vivre au fin fond des Highlands n’aidait pas à passer inaperçu…

Elle m’attrapa par le bras et m’emmena vers le bar, me proposant de m’inviter à dîner. Je n’en demandais pas tant, mais son regard qui m’examina de la tête au pied, me fit rapidement comprendre que je pourrais très bien être le dessert. Ce n’était pas pour me déplaire. Et puis, visiblement, j’avais plutôt bien choisi ma robe de ce soir. J’avais presque oublié qu’elle ne m’avait pas donné son prénom quand elle se présenta.

« Pour moi, ce sera une moussaka s’il vous plait » dis-je au serveur, avant d’ajouter à l’intention d’Araya « Je n’en avais jamais gouté avant mon séjour ici, c’est un délice, j’ai du en manger un jour sur deux! Et toi alors ? Tu es ici en vacances sur l’île ? Ou tu es ici pour le travail ? » Pendant que je parlais un peu trop, nous nous étions dirigé vers notre table. Elle était bien située, avec une magnifique vue.

Alors que nous étions assises l’une en face de l’autre, je me sentais idiote d’avoir autant parlé quelques instants plus tôt. Et surtout de lui avoir posé autant de questions. Vu ses techniques de combat, je m’attendais à ce qu’elle me sorte un truc du genre « Je suis ici pour le travail, mais maintenant que je te l’ai dit, je vais devoir te tuer ». Manifestement, je regardais un peu trop la télévision… Elle devait sûrement être ici en vacances !

La réponse vive de Moira lorsque j’avais – semble-t-il – blessé son égo me fit sourire. Décidément, elle était un produit purement écossaise avec cette fierté mal placée qui leur valait beaucoup de morts. Enfin bon, je n’avais pas l’intention de me mêler de quelques querelles vieilles de plusieurs siècles. En tout cas, sa réaction avait quelque chose de touchant, ou de gênant, je ne savais pas trop. Elle semblait vraiment désireuse de me remercier qu’au final je n’avais pu que céder, surtout que cela ferait toujours une fin de soirée intéressante.

« Je ne voulais pas te vexer, juste faire attention à ce que tu ne sois pas trop sous le choc. »

Ah la diplomatie n’était pas toujours mon point fort, mais après tout ce n’était pas de ma faute si elle semblait prendre la mouche aussi rapidement. Quoique, malgré la situation, cela montrait une certaine force de caractère, simplement qu’elle n’avait pas les moyens physiques de se battre, et peut-être émotionnel. Difficile de se battre lorsque sa vie est en danger. Enfin bref… Je l’avais donc embarqué avec moi de façon plutôt enjouée. Si certaines de mes connaissances me voyaient, ils seraient très surprise de mon comportement, mais mon côté imprévisible faisait mon charme. C’est ce que j’aimais me dire en tout cas.

« Si tu aimes tellement, tu devrais également goûter la version Libanaise. Même si elle est plutôt servie froide dans les pays du Moyen-Orient. Un peu comme une salade, contrairement à celle grecque. »

Bon d’accord, exposé mes connaissances sur mes divers voyages n’avaient peut-être pas grand-chose à faire dans cette conversation, mais bon, j’avais une forme de passion pour la cuisine. Je ne prenais pas toujours le temps de cuisiner, mais lorsque je le faisais ce n’était jamais à moitié.

« J’étais ici pour le travail, mais mon contrat s’est achevé il y a quelques jours, alors j’ai pris quelques jours de vacances pour visiter l’île, mais je compte bientôt repartir. Et toi alors…»

Je n’eus pas le moment de terminer ma phrase. A ce moment, le serveur nous apporta les boissons que l’on avait commandé, précisant que notre repas arriverait un peu plus tard. Il repartit et je reconcentrais mon attention sur la jeune demoiselle face à moi.

« Et toi alors ? Tu es donc militante, pour quelle genre de cause ? C’est pour ça que tu es venue ici, ou bien tu fais autre chose dans la vie et tu viens t’évader quelques jours ici ? »

Je lui laissais un petit temps pour répondre, profitant pour porter la paille à ma bouche pour avaler quelques gorgées. Je croisais au passage mes jambes, mon pied frôlant la jambe de Moira. Un sourire ambigu étirait mes lèvres, entre l’amusement et la séduction. J’avais le sentiment que je pourrais finir cette soirée bien mieux qu’elle n’avait commencé. Ou alors Moira n’était qu’intéressée que par mes éclats au combat. Je verrais bien selon sa réaction.

Heureusement pour moi, elle ne menaça pas de me tuer ! Au contraire, son ton paraissait plutôt enjoué, ce qui contrastait largement avec son attitude quelques minutes avant. De ce que je comprenais, elle devait voyager beaucoup pour son travail, elle était à Santorin pour le boulot et semblait avoir pas mal voyagé d’après ce qu’elle me disait. Le serveur interrompit Araya en arrivant alors avec nos verres, mais elle reprit juste après qu’il soit parti.

Le temps d’une seconde, je fus déstabilisée de sentir son pied frôler ma jambe, mais son regard enjôleur me fit rapidement comprendre que c’était intentionnel et qu’elle commençait à flirter avec moi. Je n’allais pas m’en plaindre, après plusieurs jours passés en solitaire sur cette île, j’appréciais grandement un peu de compagnie, et on ne pouvait pas faire plus charmante. Malgré le début de soirée tendu, sa présence me rassurait beaucoup et je commençais à me détendre.

«  À vrai dire, je suis très engagée dans le militantisme intersectionnel. En particulier LGBT, féministe et contre le racisme. Mais je suis avant tout étudiante en psychologie et je profite de mes vacances pour me détendre un peu. J’ai pas mal bossé cette année et j’avais vraiment besoin de faire un break. Donc oui, je suis venue ici pour me ressourcer quelques jours. Je rentre dans deux jours. »

Son regard et son sourire me faisait vraiment craquer. Nos langages corporels étaient clairs, j’étais très attirée par cette jeune femme et il semblait que c’était réciproque. J’avais du mal à la quitter des yeux, son regard charmeur avait tout pour faire fondre, sa bouche pulpeuse attirait irrésistiblement la mienne, sa poitrine était subtilement mise en valeur par un décolleté plongeant. Je ne pouvais dire si c’était la chaleur, mais j’aperçus une goutte de sueur couler le long de la courbure de son sein. Cette femme dégageait une sensualité comme je n’en avais pas vu depuis longtemps. J’avais hâte de savoir ce que la suite nous réserverait. Nous étions une nouvelle fois interrompues par le serveur qui ne tarda pas à nous apporter la suite de notre commande. Je n’avais qu’une hâte, me retrouver en tête-à-tête avec elle et pouvoir goûter à sa peau qui semblait si délicate. Je ne pouvais pas continuer de faire comme-ci je n’avais pas remarqué la tension qu’il y avait entre nous.

« Tu es une femme tout en paradoxe, je me trompe ? Cette façon de te battre tout à l’heure, ce regard glacial que tu as lancé à ces hommes était terrifiant. Et maintenant tu sembles tellement douce et joueuse. »

J’attendais quelques instants et en profitai pour décroiser mes jambes. D’accord, j’utilisai la même technique qu’elle, mais cela fonctionnait non ? Mon regard sur elle se fit plus charmeur que jamais, je ne pû réfréner mon envie de me mordiller la lèvre en la regardant.

J’ignorais si c’était mon habitude de détourner la conversation, ou le fait que Moira semblait plus intéressée par mes lèvres que mes paroles, mais celle-ci ne chercha pas à approfondir sur mon ancien contrat. Je n’aurais pas réellement eu de problème à parler de celui-ci, mais je préférais éviter de dire à tout le monde que j’étais une mercenaire. Enfin bon, plus nous interagissions, et plus il semblait clair que nous n’avions aucune envie toutes les deux de perdre notre temps en parole. Le simple frôlement de ma jambe suffisait pour faire briller ses yeux dans lequel je croyais y lire un profond désir. Cette réaction n’était pas pour me déplaire, un léger sourire en coin apparaissant, tandis que j’aspirais le liquide coloré entre mes lèvres.

Je hochais doucement la tête à ses paroles, attentive à ce qu’elle me disait, bien que mon regard soit détourné par la pulpe de ses lèvres qui me donnaient plus envie de venir les saisir plutôt que d’écouter leurs mots. Sauf pour en souffler – ou crier – quelques-uns dans une danse endiablée. Ses études de psychologies auraient dû me faire prendre quelques peu de recul par rapport à elle, n’aimant pas que quelqu’un cherche à savoir qui j’étais, mais ce soir, nous n’étions ni la future psychologue, ni la tueuse experte. Nous n’étions que deux femmes en quête d’amusement pour la soirée et de compagnie pour la nuit. Ce que nous venions toutes deux de trouver.

Je ris à sa remarque, puis me penchait légèrement en avant, un sourire plus ambigu encore étirant mes lèvres. J’avais étiré ma main, venant la poser sur la sienne, caressant le dos de celle-ci, appréciant la douceur de sa peau. La table étant ronde, cela m’avait permis de me placer plus proche d’elle que si nous étions en face à face.

« Je ne suis pas sûr qu’on m’ait souvent qualifié de douce, par contre je suis d’accord pour le paradoxe. Je pourrais te montrer d’autres choses... On dit de moi que je suis dès plus imprévisible. »

Sur ces mots, je glissais ma main derrière sa nuque, me penchant vers elle pour venir poser mes lèvres contre les siennes, dans un baiser, certes court mais qui se voulait passionner. Je me redressais, mes yeux cherchant les siens, délaissant complètement le côté ambiguë à une flamme de désir.

« Que dirais-tu de laisser tomber ce repas pour aller chez toi ou dans ma chambre d’hôtel ? »

Est-ce que je brûlais quelques étapes ? Hm… Je n’étais pas toujours aussi directe, mais cette jeune femme me semblait plutôt désireuse de passer rapidement au désert. Tout comme moi, plus encore lorsque je sentais son regard désireux se poser sur ma peau. Plus encore maintenant que je venais d’avoir un avant-goût de ses lèvres. Mon regard suivait mes idées, venant profiter de ma position pour suivre la ligne de sa poitrine, dont la vue vint faire flamber mes pensées. Je relevais les yeux vers les siens, l’attente de sa réponse étant la seule chose qui me maintenait en place en ce moment.