Anya n’avait rien pris pour se stimuler, elle avait cru que tout se faisait naturellement, mais la vérité était tout autre. Les films, les séries et les autres vidéos en tout genre où on monterait des gens avoir des relations sexuelles étaient tous faux. Comment une femme pouvait être pénétrée si rapidement sans avoir mal ? Était-ce toutes les expériences et les modifications qu’elle avait subies dans son enfance qui étaient la cause de cette douleur ou son inexpérience. Qu'avait-elle fait de mal ?

C'est avec soulagement qu’Anya sentit l’homme se retirer après qu’il ait joui. Son bas ventre tout entier semblait être a vif. La blonde n’avait pas apprécié le contact avec le membre masculin, mais elle avait su apprécier les caresses et les baisers. Elle se retenait de pleurer.  Ce cadeau, c’était à Tullio, pas à elle.  Après tout, Anya n’avait pas compris la graviter de ses actes et y croyait vraiment.

Il se leva, exprime un besoin de proposer, après tout, c’est lui qui avait été en position de dominance presque toute la soirée. La sueur avait perlé sur son corps et dégoulinait présentement sur sa peau luisante.  Il était magnifique, dans cette position, nu, les cheveux ébouriffés et un air épuisé. La Russe le suivit des yeux, attendant qu’il sorte pour laisser ses émotions aller. Elle avait mal, elle ne se sentait pas bien, mais elle l’avait voulu, elle l’avait désiré.

-No..on...

Un non tremblotant, hésitant, larmoyant. Elle lui mentait, mais elle voulait aussi se mentir à elle-même. Les gens normaux aimaient ce genre de relations corporelles, et ce qu’Anya voulait par-dessus tout, c’était être normal. La normalité était un rêve inatteignable. Après tout, comment être normale lorsque notre enfance a été une longue séquence de séquestration, d’abus et de sévices au nom de la science ? Comment être normal lorsque notre corps a été modifié pour devenir une créature aux ailes inutiles et a la tête cornue ?  

La jeune femme détourna les yeux, elle ne voulait pas lui mentir, ou lui gâcher ce moment.  Après tout, les hommes voulaient toujours faire l’amour, et ils aiment toujours ça ... N'est-ce pas ?

Je tiens à mentionner que la dernière phrase n’est pas ma pensée en tant que rôliste, mais une satire face à la mentalité déplacée de la société que le personnage prend au mot.

Anya ne répondait pas, et Tullio finit par se pencher pour lui embrasser le front avant de se lever pour rejoindre la salle de bains. Il s'y rinça rapidement, savonnant un peu pour ne pas laisser de traces sur la serviette qu'il emprunta. Il n'avait pas vu de panière à linge sale alors il la plia et la posa bien à l'écart des autres. Ça lui semblait plus correct et lui donner une excuse pour ne pas avoir à retourner tout de suite auprès de la jeune femme.

Il revint dans la chambre avec un gant de toilette humide et une serviette propre, pour qu'elle puisse se débarbouiller rapidement même si elle ne souhaitait pas se lever et pour pouvoir éponger le gros des dégâts.

Le temps s'étira en de longues minutes inconfortables alors que Tullio se sentait obligé de rester, feignant l'affection, mais quelque chose avait changé. Ils n'étaient à l'aise ni l'un ni l'autre alors après un quart d'heure de comédie il finit par s'excuser en la remerciant encore une fois pour le dîner, se rhabilla et partit.

Sitôt rentré il fila à la salle de bains, jetant ses affaires dans leur panière pour se glisser sous une douche tellement chaude qu'il en avait les épaules rouges. Les yeux fermés et le front appuyé contre la paroi, il luttait contre ce qui ressemblait fortement à un début de crise de larmes.
Il ne devrait pas pleurer.
Après tout, il n'avait plus 17 ans.
Et, cette fois-ci, il n'avait pas eu mal. Pas physiquement en tout cas.
Alors pourquoi est-ce qu'il pleurait?