"Hum… Il faudra peut-être d'autres doses donc ce serait bien pour Lillian, mais je vais m'occuper de celle-ci pour ne pas laisser traîner la blessure sans traitement. On ne sait pas dans combien de temps Lillian pourra être là."
Répondis-je à Victoria, quand elle proposa d'envoyer un message à deux chevaliers que je ne connaissais pas. J'adressais un petit
"Humhum." au blond quand il signala ne savoir faire que les tisanes, suivi d'un
"La potion n'en contient pas mais c'est utile à savoir." quand il évoqua son allergie aux opiacés.
Entre deux mesures, je jetais un coup d'œil à mes deux blessés sans pouvoir m'empêcher de sourire en entendant la manière dont la chevalière s'adressait à son collègue. Elle me faisait penser à toutes ces mères, tendres et attentives, que j'avais pu voir sur divers écrans mais qui n'avaient jamais fait partie de ma vie. J'écoutais ses explications d'une oreille, parce que j'avais beau savoir instinctivement ce que je devais faire c'était toujours intéressant de comprendre les raisonnements qui poussaient les gens à prendre des décisions.
"J'en ai, oui. J'ai presque fini avec ça mais sinon tu peux te servir dans l'armoire à ta droite."
Lançais-je, quand Victoria me demanda du paracétamol. Une fois tous mes ingrédients pesés et mesurés, je les mélangeais dans l'ordre requis en retenant ma respiration, relâchant lentement l'air quand la réaction se produit comme prévu.
"Voilà, bois moi ça pendant que je prend de quoi nettoyer et bander ta main."
Je tendis le gobelet à Cy, avant de récupérer le nécessaire dans mes armoires. Quelques instants plus tard, sa blessure était couverte d'un joli crêpe d'un blanc immaculé et qui, contrairement au précédent, ne se teinta pas immédiatement de rouge.
"A toi Victoria, donc?"
Après tout, même si je l'avais négligée jusque là, elle était blessée elle aussi.
"Ouch, c'est une sacrée coupure."
J'observe la plaie un instant, puis décide de la façon dont je vais procéder. Nettoyer, même si ça a l'air propre, parce qu'on ne sait jamais. Désinfecter, poser des petits strips de manière à garder la plaie bien fermée. Puis un joli pansement pour terminer de protéger le tout, au moins le temps que la croûte se forme.
"Voilà mes mignons, vous pourrez emmener ce chien loin d'ici dès que les élèves auront vidé les couloirs." Déclarais-je, les mains sur les hanches, fière du travail accompli.
"Et je pourrais tout désinfecter d'un bout à l'autre." Je marmonne, les sourcils froncés, quand je repère quelques poils qui se sont fixés sur mon carrelage immaculé.