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Nawar Nasri

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Jeu 6 Juil - 6:12

Points : 0
Messages : 210
Age : 35
Habitation permanente : Old Fyre
Occupation : Photographe - Grand méchant loup
Nawar Nasri

Nawar Nasri
Nawar Nasri



Un lycanthrope errant qui patrouille dans le gel obscur de mon mental

Fiche signalétique

Nawar Nasri Nawar-10Nawar Nasri Nawar-11Nawar Nasri Nawar-13Nawar Nasri Nawar-12
 

Nom : Nasri
Prénom : Nawar
Origines et nationalités : Produit 100% Turc

Race : Humain la plupart du temps
Âge : 29 ans
Genre : On ne fait pas plus mâle
Orientation : Porte à gauche

Taille : 1m84 en temps normal
Couleur des cheveux : Ébène
Couleur des yeux : Noirs également
Traits particuliers : Soulignons qu'il porte admirablement bien la barbe.
Son avant-bras droit et son torse portent les stigmates de l'attaque qu'il a subit. Aussi a-t-il plusieurs grosses cicatrices sur le bras et des traces de griffures localisées sur le haut du corps. Les paumes de ses mains sont quant à elles brulées.

Dossier de l'ordre

Langues parlées : Il parle le Turc (évidemment) et comprend très bien le Kurde (ce qui s'avère généralement peu utile en dehors de la Turquie). Devant voyager souvent pour son métier, il a peu à peu maîtrisé les bases de l'anglais et de l'espagnol. Il connaît vingt manières de dire « je t'aime ».

Habiletés : Maudit : atteint de lycanthropie.
Contre sa volonté, Nawar a la capacité de se transformer en lycanthrope (puissante créature axée vers l'ombre, de la taille et force d'un ours, mais avec des caractéristiques lupines). A la différence des croyances populaires, ce n'est pas le cycle de la lune qui influence cette transformation, mais des émotions très fortes telles que la colère, le stress, une forte excitation ou encore une douleur aiguë). Cependant, la pleine lune a tout de même un impact sur son état physique et psychique, augmentant ainsi les risques. Pendant cette période, ses sens (ouïe, odorat, vue) sont plus affûtés, ainsi que son « instinct animal » (comme une faim incontrôlable de viande et une forte excitation provoquée par le sang entre autre). Il possède également une force et des réflexes accrus.

Le changement en lycanthrope est terriblement douloureux physiquement, mais surtout psychologiquement, car Nawar reste conscient de tous ses gestes (y compris les plus violents et sanguinaires) tout en étant incapable de les contrôler. Il redevient lui-même s'il parvient à être calmé, s'il est à bout de force ou est inconscient.

Étant lui-même, par la force des choses, une créature magique depuis sa contamination, il est capable de percevoir toutes les créatures magiques vivantes qu'il ne voyait pas auparavant, mais se trouve dans l'incapacité totale de communiquer avec elles, pas même lorsqu'il est sous sa forme lycanthrope.

Qualités prédominantes : Curieux et passionné – Gentil – Organisé – Sait voir la beauté partout en ce monde
Failles notables : Introverti – Trop protecteur – Devient obsédé par les cycles lunaires – Aime les films turcs

Note particulière : Petit florilège d'anecdotes inutiles

  • Son chiffre préféré est le deux.
  • Petit, il a déjà essayé de voler sur un tapis depuis le toit de sa maison (et s'est cassé un bras ! )
  • Il adore le taboulé, les beignets aux épinards et le café « à la turque ». Il affectionne davantage les viandes rouges depuis sa contamination et déteste les coquillages.
  • Il croit en Dieu, même après avoir rencontré bien des créatures qui ne devraient pas exister et assisté à des sorts magiques.
  • Il est plutôt doué avec un appareil photo dans la main ainsi qu'avec un crayon, mais est totalement incompétent avec des pinceaux.
  • Il est Gémeau.
  • Même s'il a toujours voulu être photographe, il est une époque où, ayant un peu abusé du haschisch, il rêvait d'être reine d’Angleterre pour manger du pudding à volonté.
  • Les prénoms de ses filles font référence à la lune.
  • Plusieurs de ses clichés ont été publiés par le National Geographic.
  • Il n'a jamais grillé aucun feu rouge (mais rêve de le faire).
  • À la différence d'une grande partie de sa famille, il ne possède aucun talent musical, mais s'obstine encore à apprendre à jouer de l'oud.


Historique


Vous avez déjà remarqué comme le monde semble fonctionner par deux ? Il y a le ciel et la terre, la nuit et le jour, le pôle Nord et le pôle Sud, le vrai et le faux, le bien et le mal, Dieu et le diable, le yin et le yang, la vie et la mort, l'homme et la femme, le réel et l’irréel, et combien d'autres encore ? La vie EST dualité, poussant deux éléments antagonistes à s'opposer et, en même temps, à coexister pour réellement Être. Car l'un n'Est pas sans l'autre et, dans le chaos de l'univers, qu'importe finalement d'exister si c'est pour le faire seul ? Car quand toi plus moi devient nous, alors le deux devient la représentation particulière d’un « UN ». Le deux devient TOUT...

***

- Chéri, tes filles sont encore en train de se chamailler. Tu devrais les arrêter avant qu'elles ne cassent ton appareil.
- Je te signale, ma princesse, que ce sont aussi TES filles et..
- Et tu ne souhaiterai pas une bataille d'argumentation avec l'avocate la plus douée d'Istanbul.
- Eh bien eeuuuhhh... Tu as raison, dis-je tout sourire. Je ne gagnerai jamais à ce petit jeu..

Je me relève après avoir posé un baiser sur le front de Soraya. Elle est sublime, magnifiée par les lumières mêlées du feu de camp et du clair de lune. J'essaie de graver cet instant dans ma mémoire, mais suis vite rappelé à la réalité par des cris stridents dans mon dos, quelques mètres plus loin. Juste à temps, j'interviens auprès des deux furies se disputant mon Nikon Reflex posé, à l'origine, sur un trépied. Nous nous étions éloignés depuis la matinée de la ville pour profiter de cette douce journée d'été. Mais, à la nuit tombée, la lune teintée de rouge semblait comme électriser l'atmosphère... ainsi que les deux chipies dont les prénoms en étaient directement  inspirés.

- Mashid*, Marjan**, il suffit maintenant !
- Mais c'est elle qui ne veut pas partager !
- Je ne veux pas le savoir. Rendez-moi ça, ce n'est pas un jouet.
- Maiiissss....
- J'ai dit stop !

Je récupère l'appareil des petites mains de ma fille et le repose sur le trépied. Les deux enfants se font toujours face, prêtes à s'élancer l'une contre l'autre. Alors, doucement, je m'agenouille entre elles deux et les enveloppe de mes bras. Puis, après ce câlin de réconciliation, je nous fais tomber en arrière, tête la première dans l'herbe encore chaude.
« Soyez reconnaissantes du spectacle que nous offre la nature et la nuit mes amours. Il faut le partager plutôt que de vouloir se l'approprier. Le monde n'a jamais rien gagné à se comporter en égoïste ».
Je sais que mes paroles ne seront pas bien comprises, après tout, elles n'ont que cinq ans, mais ce sont des paroles que l'on m'a tant répétées qu'elles font partie intégrante de moi.

Et nous restons là, ensemble, à regarder le ciel. Je sens leur souffle s'échapper à l'unisson et rejoindre la brise légère qui s'était levée. Cet instant aurait pu durer éternellement, là, ensemble...

***

Istanbul est un symbole majestueux de la dualité de l'univers. À la frontière de l'Orient et de l'Occident, cette ville respire la mixité et la richesse qui existe lorsque l'on accueille la différence du monde. Colorée, chaleureuse et aux mille facettes, Istanbul est la ville de toutes les surprises et de toutes les folies. Ma ville. J'y suis né, j'y ai grandi, j'y ai connu mes amours, mes joies et mes peines aussi. Mais, si je la quitte souvent, elle me rappelle toujours à elle comme une mère impatiente de revoir l'enfant dont elle est fière.

***

- Papa, j'ai envie...
- Vas rejoindre maman, elle va t'accompagner.
- Mais j'ai peur.
- Allons Mashid, elle n'est qu'à quelques mètres, et la lune éclaire presque aussi bien que le soleil ce soir.

Boudeuse, la courageuse petite tête brune s'en va vers le feu de camp, tandis que l'autre se blottit contre moi, somnolente.

Soudain, un cri horrible me ramène sur terre. C'est Mashid ! La voix de Soraya retenti également et perce le silence de la nuit. C'est un hurlement d’effroi et de douleur comme je n'en n'avais jamais entendu auparavant. À peine entré dans mes tympans il se dirige droit vers mon cœur pour le transpercer tel un million de lames aiguisées. Mon souffle se coupe à mesure que leurs voix se perdent dans l'immensité de la nuit dans un écho atroce. Sans perdre une seconde, je me lève, laissant presque tomber sèchement Marjan sur le sol, et vole plus que je ne cours vers le feu de camp. Mais les cris ont déjà cessés et, malgré la clarté de la nuit, je distingue rien. Je hurle leurs noms à plein poumons mais seules mes mots déformés me reviennent. Qu'est-ce qu'il se passe ? QU'EST-CE QU'IL SE PASSE ?

***

Je crois que c'est le mélange insolite et percutant de ses couleurs et du mouvement perpétuel qui  caractérise cette ville qui m'ont donné envie d'être photographe. Depuis tout petit je suis si émerveillé par ce maelström violent et plein de passion. Pour qui sait regarder et entendre, cette agitation éternelle raisonne comme un opéra. Imposant, éloquent, superbe. Alors j'ai eu envie de capturer le beau, de capturer le mouvement. De capturer la VIE.

***

Le silence retombe et mon cœur s’accélère. Une petite main tremblante saisit mon t-shirt sans dire un mot. Mais elle sert fort, très fort.. Puis une odeur acre, fauve, rêche, comme un mélange de moisissure et de sang frais à peine oxydé nous parvient. J'en ai presque un haut le cœur. De larges gouttes de sueurs perlent le long de mes tempes pour se perdre dans ma barbe, mon dos est trempé, mes mains sont moites. Où que se porte mon regard, il n'y a que la nuit calme, et pourtant il règne une atmosphère de mort qui m'oppresse la poitrine et court-circuite mon cerveau. Je ne comprends plus rien, les secondes semblent des heures, et moi qui me tourne et retourne et n'ose rien dire, et ma fille se blottit contre moi en pleurs, ma fille que je ne sais comment rassurer, trop effrayé moi-même. Trop perdu moi-même.

***

J'ai eu mon premier appareil photo à huit ans. C'était un argentique que mon père avait négocié pendant des heures pour me l'offrir sans raisons apparentes. Après de nombreux ratés et soucis de développement, je suis parvenu à dompter la bête et m'amusais à parcourir les rues, faisant l'école buissonnière, à la recherche de nouvelles cibles à immortaliser. Ma famille entière était inscrite en négatif : mon père derrière son étal dans le grand bazar, ma mère, perdue sous ses milliers de fils, confectionnant avec patience de magnifiques tapis, mes grands-parents, mes oncles, mes cousins... TOUS.. Mais mon modèle préféré restait Soraya. Je crois que je l'ai toujours connue, et je l'ai aimée dès les premiers instants. Il émanait d'elle une autorité naturelle et une telle douceur à la fois qu'elle me faisait tantôt chavirer, tantôt succomber. Nous avons tout vécu ensemble, des premières bêtises aux premiers baisers. Elle tenait mon âme en laisse, mais je n'avais nul besoin d'attache pour lui rester fidèle. Hormis l'année de mes vingt ans. Une année de folie.

***

Et puis un grognement grave et profond me sort de ma torpeur. Il semble tout droit venu des entrailles de la terre, mais des entrailles viciées et infernales. Il se rapproche doucement, comme s'il jouissait de la terreur qu'il suscite à ses victimes. Il se fait plus fort et plus horrible encore jusqu'à ce que je parvienne à distinguer l'animal capable d'émettre pareil son d'horreur. Mais animal n'est pas le mot approprié. Cette… chose était gigantesque, comme si un savant fou, pour d'obscures et terribles raisons, avait mélangé un loup et un ours pour en faire une créature monstrueuse défiant toute raison. Je ne parviens pas à détacher mon regard de ses pattes immenses qui s'avancent doucement vers nous et de leur couleur : rouge sang. Des lambeaux de peaux sanguinolents s'échappent de ses griffes et de sa gueule ouverte dégageant une odeur fétide abominable. Il est là, devant moi, couvert d'hémoglobine et pourtant je ne peux pas me convaincre qu'il serait arrivé quelque chose à ma famille. C'est impossible, cette chose n'existe pas, cette chose ne peut pas exister... CE N'EST PAS POSSIBLE !

La chose nous jauge, comme si elle attendait un signe de notre part pour nous sauter à la gorge. Elle gronde et s'avance toujours un peu plus. Nos yeux se croisent un instant avant que je ne les détourne comme s'ils avaient été brûlés. Et cette odeur insupportable qui me soulève le cœur et manque de me faire défaillir... Derrière moi je sens ma petite perle tétanisée. « C'est bien ma fille, tu es si courageuse » me dis-je. C'est moi le lâche, je n'ose même pas la regarder, de peur que cet instant ne m’ôte le peu de recul que j'ai face à la bête. Mais je la sens contre moi, et sa présence me donne de la force. Je puise en elle car c'est pour elle que je dois combattre. Il le faut.
« Ma puce, tu... tu vas faire comme je te dis, d'accord ? »
Je la sens hocher de la tête.
« Quand... quand je te le dirai, tu vas courir... d'accord ? Tu... tu cours le plus vite possible jusqu'à la voiture sans te retourner... tu m'as compris ? »
Oui de la tête.
D'accord, très bien, allons-y...

***

Soraya était partie pour ses études à l'étranger durant un an tandis que j'étais resté dans ma ville fétiche, me plongeant à cœur et corps perdu dans mes cours d'art, histoire de surmonter le manque. Pure folie. C'est à cet instant qu'Iman était apparue. Telle une charmeuse de serpent, elle m'hypnotisa d'un regard et charma mon serpent. Cette jeune femme rayonnait tel un soleil et attirait l'attention de la terre entière à elle. Magnifique folie. Et de sa hauteur toute astrale, elle posait un regard étrange sur le monde. Il se dégageait de ses clichés un sentiment d'irréalité. On était à la fois charmé et mal à l'aise, comme si elle avait tenté de saisir le vent, ou quelque chose qu'elle seule était en mesure d'apercevoir. Quand je lui avais dit qu'elle prenait des photos comme si elle souhaitait capturer un Djinn, elle m'avait étreint et converti au creux de ses bras, de sa peau et de son lit. Mystique folie. Pendant quelques mois nous avons vécu une romance passionnée, endiablée. Qu'il était bon de se nourrir de cette folie !

***

Je me déplace doucement vers le feu, prenant bien garde à ce que Marjan reste toujours derrière moi. Puis, d'un seul coup, je me précipite sur les branches en feu et en saisis une que je lance sur l'animal.
« Cours Marjan, COURS !! »
Je ne prends pas même le temps de la regarder, je saisis une autre branche et l'agite devant le museau de l'animal, faisant barrage entre lui et ma fillette. Il est hors de lui, mais le feu semble le tenir à distance. Je hurle pour qu'il garde son attention portée sur moi. Mes paumes fument et je sens la chaleur des flammes transformer mes paumes en cloques qui éclatent. La douleur est atroce mais il me faut tenir, tenir jusqu'à ce qu'elle soit en sécurité. Et je m'agite, je fais jaillir des étincelles en frappant la branche au sol avant de l'agiter de nouveau vers lui tel un jongleur de feu étêté. La bête râle, gronde, montre ses dents si blanches qui contrastent avec son pelage sombre et maculé. J'ai peur comme jamais je n'ai eu peur auparavant.

Le ridicule balai ne dure pas bien longtemps et, profitant d'un déséquilibre de ma part, la bête bondit sur moi, me plaquant au sol. Elle m'écrase de tout son poids, impossible de me dégager, impossible... Ses crocs perforent alors la chair du bras que j'ai levé, par réflexe, pour me protéger le visage, comme un couteau s'enfonce dans le beurre. Je suis noyé dans son pelage, la bave, le sang, son odeur fétide, le bruit des chairs qui s'ouvrent et se déchirent, sa déglutition, son haleine chaude qui me caresse le visage. De mon bras valide, je cherche désespérément quelque chose qui me sortirait de son emprise. Mais c'est impossible, rien ne pourrait l'arrêter. Alors je glisse et me noie. Je sombre sous le poids de la vie qui s'écoule de moi en quelques secondes seulement.

***

Quand j'y réfléchis, j'ai toujours eu beaucoup de chance dans la vie. Malgré mes torts, la raisonnable Soraya finit par me pardonner et, guéri de ce mâle qui m'avait rongé, nous nous sommes mariés. Je finis par trouver un emploi dans un magazine m'amenant à parcourir le globe pour offrir de sa beauté aux lecteurs. Mais, comme si nous étions liés par des chaînes invisibles, je retrouvais toujours sur ma route Iman dans les hasards de mes voyages à travers le monde. Combien de fois ai-je replongé dans la folie ? Je ne saurai le dire... Même après être devenu père, la famille que j'aimais tant peinait à me garder à flot. On ne lutte pas contre les battements du corps.

***

Après quelques secondes à peine, l'animal est soudainement éjecté et tombe à plusieurs mètres de moi entraînant avec lui une grande vague de sang qui m’inonde. Les grognements reprennent de plus belle, mais je ne semble plus en être la victime : il y a quelqu'un d'autres ici. Mais je ne parviens plus à fixer mon regard, comme si l'encre de la nuit coulait sur mes yeux. Plus loin, je devine un combat qui fait rage. Qui ? Qui avait pu venir ainsi à ma rescousse et se targuer de combattre ce démon immonde ? La police ? Je... je ne parviens pas à voir, tout va trop vite, si vite... Et la douleur m'assaille, elle se mêle à moi, ronge mon corps et mon esprit. Si forte... Les sons m'échappent, la bataille me parait lointaine à présent, les sons sont comme à peine soufflés et s'entremêlent sans que je parvienne à les distinguer. Mais je n'ai plus la force d'être effrayé, je me laisse sombrer...

***

Moi qui ai toujours aimé la vie, qu'il est ridicule de voir combien je suis faible quand il s'agit de s'y accrocher. Que je suis lâche quand il s'agit d'être raisonnable et de penser à autre qu'à soi-même.

***

Des sons, des secousses, des lumières floues... Il y a comme un visage penché au-dessus de moi qui m'appelle. De quoi ? Oh, c'est toi ma chérie ! Je... je suis si heureux que tu n'aies rien. Oui j'ai.. j'ai mal... Non ! Ne pleures pas ! Tu vois la douleur... la douleur se calme, ce n'est rien. Ça va aller, c'était juste un mauvais moment à passer. Je suis désolé. Ça va aller.

Encore le noir...

Je me réveille dans un lit. L'esprit encore embrumé, je m'aperçois que je me trouve dans une pièce ressemblant à une chambre d’hôpital, mais sans l'odeur de produit chimique qui aseptisent tout. Non... Ça sent plutôt les plantes, ou des épices. Des choses que j'ai du mal à identifier. Ah ma tête... Tout me semble si fort, si agressif. Malgré la lumière tamisée, j'ai du mal à garder les yeux ouverts... Mais, là, dans un coin, je finis par l'apercevoir, si petite, si frêle... Marjan. Elle dort dans un fauteuil se trouvant derrière une vitre à droite de mon lit. Elle est là... elle est là. Des larmes de joie coulent sans que je puisse les retenir, avant que je ne comprenne que les lits adjacents n'accueillent pas ma femme ni mon autre fille. Peut-être que.. peut-être qu'elles sont ailleurs, peut-être qu'elles n'ont rien.. Oui peut-être... Mais les larmes coulent, comme si mon corps avait compris avant mon esprit. Voulant porter les mains à mes yeux pour les essuyer, je suis soudainement retenu dans mon geste. Qu'est-ce que... ? Je suis attaché ?! Mais pourquoi ? Qu'avais-je fait de si terrible pour qu'il eût fallu me ligoter ? Je n'ai rien fait, vous m'entendez ? RIEN FAIT ! Est-ce que quelqu'un ici peut me répondre ? Et puis qu'est-ce que c'est ici d'abord ? Ça ne ressemble pas à un hôpital ! Laissez-moi sortir ! Vous ne pouvez pas me retenir ici !
La rage.. monte. Je la sens couler dans mes veines comme si l'on avait ouvert les vannes. Une sensation de colère absolue m’envahis totalement.. Et toujours personne pour me dire ce qu'il se passe ! Je hurle dans la pièce vide et essaie de me défaire de mes chaînes. Les pansements couvrant mes bras se tachent de sang mais je persiste. On ne me retiendra pas ici ! J'ai du mal à respirer, comme si mon corps se faisait plus lourd. Cette haine, mon Dieu toute cette haine ! Tout mon corps brûle. Le lit semble rétrécir. L'odeur du sang sur les pansements m’enivre et m’obsède comme si elle prenait possession de moi. Je voudrais arrêter de hurler mais je n'y arrive pas. Je voudrais arrêter de bouger mais je n'y arrive pas.

AAAAaaaAAAaaAAAaaaahHHhhHHHhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Pitié ! Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe ? Dans quel cauchemar suis-je encore plongé ?


***

C'est étrange comme le monde est ordonné pour fonctionner par deux. En perdant mon âme sœur, j'en ai gagné une autre. Une âme immonde, sauvage et remplie de haine avec laquelle je suis condamné à vivre malgré moi. Maintenant il y a moi, la bête et plus personne d'autre.
J'avais confié ma fille à ses grands-parents, trop effrayé à l'idée qu'elle me voit tel que j'étais maintenant : un homme détruit. Non, plus vraiment un homme d'ailleurs, mais une chose méprisable. Les chevaliers, puisque c'était ainsi qu'ils s'étaient présentés à moi, m'avaient emmené à l'ouest du pays, dans ce qu'ils appelaient un « sanctuaire ». On m'avait bien fait comprendre l'importance pour moi, au vu de ma nouvelle « condition », qu'il serait plus sûr que j'y demeure. J'avais prétexté me rendre dans une maison de repos suite au traumatisme de cette « attaque de chien meurtrière ». Mais en réalité, j'étais comme prisonnier ici. Loin de ma ville, loin de ma fille, loin de ma famille, loin de ma vie. Loin de moi-même.

Pendant des mois je n'ai fait qu'errer dans le périmètre habitable du sanctuaire, ne m'étonnant même pas de découvrir que tout ce que je croyais imaginaire existait bel et bien ici et ailleurs. Je n'étais plus rien, un lycanthrope errant patrouillant dans le gel obscur de mon mental*** Les crises étaient fréquentes, les transformations atroces. Je me haïssais de ne pas être mort et d'être changé en cette chose qui avait volé mon bonheur et ma vie. Je n'avais plus la force de vivre, ni celle de mourir. Dieu a semble-t-il un sens de l'humour vraiment cruel.

Et puis, avec le temps les blessures ont guéri un peu, les larmes se sont séchées et la beauté que le sort m'avait ravie se fit voir de nouveau. L'acide devenait un peu plus miel. Peu à peu, j'ai commencé à m'intéresser aux étranges créatures qui partageaient avec moi cette prison dorée. Troquant mon reflex contre une mine et du papier, je les dessinais pendant des heures, remplissant des pages et des pages comme pour apprivoiser de nouveau la splendeur du monde. Je commençai même à apprécier de vivre ainsi, même si je ne comprenais pas grand-chose à ce nouvel univers. À dire vrai, j'étais curieux d'apprendre et de découvrir ses possibilités. Peut-être que parmi les tonnes de grimoires des bibliothèques, dans une banque de données ou dans la mémoire d'une créature ancestrale et millénaire se cachait le secret de ma guérison. Avec l'accord du gardien de Living Village, je décidai de quitter mon nouveau logement, me sentant prêt à recouvrer un semblant de vie normale. L'Ordre m'y encourageait même, c'était dire ! J'avais dans l'idée de parcourir le globe, non plus comme autrefois mais pour un but plus louable encore : me retrouver moi-même. Pour faire en sorte que de deux, je redevienne un.

On m'avait conseillé de me rendre dans un village appelé « Old Fyre », qui serait un QG de l'Ordre, si ce n'est LE QG. Alors, en ce début de Juillet, après plus d'un an passé à m'habituer à moi-même, j'ai pris l'avion direction l'Australie.


Puisqu'il y a TOUJOURS des références:



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Mer 12 Juil - 2:00

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Habitation permanente : À Old Fyre, dans l’appartement qu’elle partage avec Tullio et Elana Cavaleri. Elle a aussi un appartement en Italie.
Occupation : Anciennement détective, maintenant chevalière à temps plein et maman.
Victoria Machiavel

Victoria Machiavel
Ce personnage est si beau. Je l'aime déjà.

Comme tu semblais avoir des inquiétudes quant à la partie qui plonge un peu plus dans l'intrigue, je pense qu'on peut prendre le temps d'en parler :

Si j'ai tout compris, Nawar se fait déporter à Living Mirage par l'ordre ; c'est bon, c'est logique. Par contre, on doit s'entendre sur le fait que Nawar n'a certainement pas commencé à explorer le sanctuaire comme bon lui semble en considérant les dangers que ça représente (oiseaux géants mangeurs d'hommes, harpies, plantes irrésistibles et hautement addictives, etc.). Pour que ce scénario fonctionne, il faudrait qu'il ait été principalement logé dans la zone habitable, probablement avec des mesures adaptées à sa condition pour éviter qu'il ne blesse les autres.

D'ailleurs, pour qu'il puisse partir à la fin, une fois un peu calmé, il faudrait vraiment mettre du poids sur le fait que son séjour là-bas était volontaire.

Ensuite, je pense que l'ordre l'encouragerait à reprendre une vie normale (avec des mesures adaptées, toujours), et donc, possiblement à lui permettre de voyager, etc. L'ordre n'a toutefois pas de juridiction sur les sanctuaires, et seuls les gardiens de chacun peuvent accepter ou non la présence de Nawar. Mais s'il est devenu un bon ami du gardien de LM, il n'est pas impossible qu'il se soit fait de contacts dans les bons endroits.

Est-ce que ça fonctionne pour toi ?

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Mer 12 Juil - 5:08

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Nawar Nasri

Nawar Nasri
Merci Loe', c'est bien plus clair pour moi.

Je vais donc remanier la fin de ma fiche pour intégrer ces précisions et rendre le tout plus réaliste.


EDIT : Modifications apportées sur les derniers paragraphes !
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Jeu 13 Juil - 16:16

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Victoria Machiavel

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Parfait ! Le modifications apportées me conviennent.

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Nawar Nasri

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